AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782204081603
900 pages
Le Cerf (21/01/2008)
4.44/5   9 notes
Résumé :
Légitimes et glorieux, festifs et fraternels, fruits d'une "raison" attendue par les siècles : c'est ainsi que sont habituellement présentés les événements de ce qui fut aussi l'une des périodes les plus sanglantes de l'histoire, inaugurant tragiquement une succession de révolutions et de conflits qui marquèrent l'Europe jusqu'au milieu du XXe siècle.
Il est toujours dans l'intérêt d'une nation de faire briller quelques mythes fondateurs et dans l'intérêt de ... >Voir plus
Que lire après Le livre noir de la Révolution FrançaiseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un ouvrage collectif passionnant de par ses multiples angles d'analyse sur la Révolution Française : historique, météorologique, économique, social, politique, philosophique, religieux, artistique, criminel (doux euphémisme), comparatif (Jacobins et Bolcheviques)…
Ce livre a le mérite par toutes ces contributions de grands auteurs, de sortir du dogme devenu quasiment mythologique de la : « pureté » de cette période qu'est la Révolution Française. le constat est que les terribles expériences Révolutionnaires Française et Russe, ont engendré :
– D'une part, la barbarie avec son sordide cortège de massacres individuels et de masse, de tortures à mort, de crimes contre l'Humanité, de génocides de populations (populicide Vendéen, décosaquisation et dékoulakisation bolcheviques…).Or, le principe d'une Révolution est de sortir d'un régime tyrannique, qu'il soit de type : autocratique (monarchie absolue, tsariste), dictatorial… et le summum totalitaire, pour basculer brutalement vers une société libre et démocratique.
Nous sommes, là, face à un dilemme excessivement délicat et complexe à résoudre ; puisque, comme il est légitime qu'un peuple veuille sortir du joug d'un système despotique, vaut-il mieux, soit :
– Déclencher une Révolution qui, très certainement, va engendrer une guerre civile (véritable boucherie), ou plutôt,
– Qu'une grande partie de la population prenne le temps de s'organiser, de se mobiliser pour parlementer et amener ainsi le pouvoir en place à se restructurer, ou en dernier recours, le préparer à être destitué… le plus pacifiquement possible ? Ayant pour ma part, un penchant naturel pour la non violence, « l'art du compromis » me paraît le plus souhaitable.
En effet, les CENTAINES de MILLIERS de citoyens innocents massacrés (paradoxalement au nom de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen) sous la Révolution Française, n'ont pas demandé à l'être, sur l'autel de la Première République (21 septembre 1792) .
– D'autre part, une issue démocratique longtemps incertaine (Révolution Française) ou inexistante (Révolution Bolchevique). Effectivement, un autre phénomène complexifie, bien souvent, les Révolutions (déjà meurtrières dans leurs cours), il s'agit de l'émergence opportuniste de partis extrémistes (Jacobins, Bolcheviques ou autres), dont l'application IDEOLOGIQUE jusqu'au-boutiste, décuple la débauche de violence.
Malheureusement, non seulement l'infâme terreur Jacobine de Robespierre a servit de matrice à la monstrueuse Terreur rouge bolchevique (communiste) ; mais en plus, contrairement au 9 Thermidor (on l'a échappé belle) de la Révolution Française, personne n'a pu arrêter la prolifération de l'ignoble régime totalitaire communiste à travers le monde. Celui-ci a exterminé, sans vergogne, pendant 74 ans, entre 1917 et 1991 (chute de l'U.R.S.S.), environ 100 MILLIONS de civils innocents.
Rétrospectivement, le déclenchement d'une Révolution (avec les horreurs qu'elle génère) fait froid dans le dos. C'est pour cela que le travail des historiens est fondamental afin d'anticiper l'avenir, en essayant de tirer les leçons du passé.
De plus, dans le cas du totalitarisme communiste : l'ouverture des archives des ex-pays de l'U.R.S.S. ainsi que les précieux témoignages des survivants, prouvent la véracité historique des horribles crimes commis par ces régimes communistes.
Ces témoignages sont essentiels pour préserver et perpétuer notre MEMOIRE universelle et ne pas oublier tous ces gens massacrés, souvent anonymes et toujours innocents !
Dramatiquement, le 20ème siècle a largement renoué avec : les révolutions, les guerres, les totalitarismes (Communisme, Fascisme, Nazisme…).
Il semble donc, que l'Homme soit incapable de faire preuve de « raison garder » !

Confer également d'autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème, de :
– Reynald Secher Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d'un crime légal contre l'humanité ;
– Patrice Gueniffey La politique de la Terreur : Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794 ;
– Gracchus Babeuf La guerre de la Vendée et le système de dépopulation ;
– Reynald Secher La Vendée-Vengé : le génocide franco-français ;
– Max Gallo Révolution française, Tome 1 : le Peuple et le Roi (1774-1793) et Révolution française, Tome 2 : Aux armes, citoyens !.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
Commenter  J’apprécie          40
Par Patrick Geay.

Si l'idée de ce gros volume, dirigé par R. Escande, est bonne, on pourra discuter sa mise en oeuvre et finalement, la tendance qu'ont les auteurs à fustiger l'événement sans chercher assez loin son explication. Car faire la liste des horreurs révolutionnaires ne suffit pas à rendre compte du sens de ce qui ne saurait être perçu comme un monstrueux accident de l'Histoire. On regrettera donc une approche parfois "intégrisante" qui certes, pleure légitimement les victimes de la Terreur, mais ne s'interroge pas en profondeur sur les origines du processus révolutionnaire. A côté de cela, les loges maçonniques, quoiqu'on en dise ici avec Barruel, très souvent cité, n'ont eu aucune responsabilité idéologique (p. 40-42). Celles-ci furent en réalité prises en otage par la Révolution et donc instrumentalisées. Un examen sérieux des écrits symbolico-rituels britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, montre que la Franc-Maçonnerie n'a rien à voir avec les Lumières. Mais, il n'est pas certain qu'on veuille trop enquêter dans cette direction! En fait, par delà le contexte immédiat, la Révolution française n'est compréhensible que si on la situe dans la très longue durée, comme nous nous proposons de le faire dans une étude en préparation. Or, cette manière de faire, esquissée de façon plus ou moins satisfaisante par Tocqueville semble déranger (p. 326), l'oeuvre de ce dernier étant du reste trop ignorée dans ce livre. Par ailleurs, une vraie théologie de l'événement fait défaut. Dire que « l'histoire n'est jamais écrite d'avance » (p. 441) peut faussement faire croire que la Révolution était évitable (p. 607), mais une telle conception rompt dangereusement avec l'idée centrale d'une divinité maîtresse du Temps et de l'Histoire! D'autres réserves seraient à formuler au sujet de la mention assez indésirable de Donoso Cortes « partisan d'une dictature » (p. 529), si souvent confondue par le public avec la monarchie! Ni Barbey d'Aurevilly, ni Bloy (convoqués en 2e partie) et encore moins Nietzsche qui détestait le Christianisme, n'aident à comprendre la Révolution qui au final demeure une énigme partielle à élucider.

Lien : http://ladivinemorsureducina..
Commenter  J’apprécie          31

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"La révolution "jacobine" fut le mythe d'une égalité censée produire, par la vertu généralisée, liberté et société et, voulant une réalité qui les produisit toutes (les libertés individuelles et collectives). Elle célébra leur divorce. Le communisme estime que le bonheur social légitime une tyrannie "de transition" et finit par préférer sa tyrannie au bonheur lui-même qu'elle est censée édifier; le libéralisme juge, au contraire, que le bonheur est médiatisé par une liberté d'indifférence et lui aussi finit par préférer le moyen à la fin. On pourrait renvoyer l'un et l'autre dos à dos, alors qu'il n'ont été dans l'histoire contemporaine que face à face, et c'est même ce face à face cynique qui a déterminé les deux siècles qui nous précèdent. La Révolution a posé les jalons de cette opposition qui est sa polarité, son mouvement dialectique, sa coincidentia oppositorum. La liberté du libéral est toute psychologique, elle n'est historiquement qu'une volonté de puissance et sa dérégulation cache en fait la suppression d'un droit protecteur des plus faibles, c'est la survie d'une oligarchie adaptée au jargon démocratique. La société du communiste n'est pas plus concrète puisqu'elle se résume historiquement à la mise en place d'un système carcéral généralisé. Entre la prison et le droit du plus fort, le contemporain est écrasé : la tyrannie ou l'oligarchie, même revêtues l'une et l'autre du nom de démocratie qu'elles revendiquent ensemble (libérale ou populaire), sont de redoutables régressions politiques, comme si l'homme fort de sa longue expérience n'avait su produire que des régimes certes sophistiqués quand au fonctionnement, mais terriblement primitifs quand au principe."
Commenter  J’apprécie          50
1790, les anglais jubilent ...

Edmond Burke, le 9 février 1790, s'exclamait à la chambre des communes : "Durant ce cours espace de temps, les Français ont fait eux-mêmes pour nous ce que n'auraient pas pu faire vingt batailles."
Cette sentence lapidaire émanant de célèbre théoricien conservateur démontre avec quelle acuité l'abaissement de la France, corollaire de la Révolution, est très tôt perçu avec soulagement chez l'ennemi héréditaire. La révolution est considérée outre-manche comme le meilleur moyen possible d'abattre définitivement les prétentions maritimes de la monarchie Française.
...
Effectivement, après les déboires de la guerre de sept ans (1756-1762), la monarchie Française a entrepris un formidable effort de redressement maritime d'Europe, la "Royale" devient à la veille de 1789 la plus grande marine d'Europe derrière l'Angleterre.
Commenter  J’apprécie          20
Mais la musique est aussi un art rigoureux et, loin d'être une vague improvisation de sons, elle est, selon la définition de Stravinsky " de la mathématique faite chair ".
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jean Tulard (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Tulard
Portrait de Napoléon par Stendhal, un fervent admirateur.
Comme l'a si bien résumé Jean Tulard : « Pour Stendhal, le génie de Napoléon, c'est d'avoir été Bonaparte; l'échec de Bonaparte, c'est d'être devenu Napoléon. Quant au drame d'Henri Beyle, c'est d'avoir boudé Bonaparte et servi Napoléon. »
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}