AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Carmen Val Julián (Traducteur)
EAN : 9782742704828
142 pages
Actes Sud (21/01/1999)
3.37/5   108 notes
Résumé :
Zoé Valdés raconte l'histoire d'une jeune femme qui lui ressemble à s'y méprendre, depuis sa naissance très patriotique à Cuba, le 2 mai 1959, au lendemain d'un glorieux défilé de travailleurs, jusqu'à cette soirée ultime où, trente ans plus tard, en pleine \"période spéciale\" (privations, pénurie, liberté si précaire), les deux hommes de sa vie vont jouer aux échecs le privilège de finir la nuit avec elle. Dehors - dernier terme de cette éducation sentimentale et ... >Voir plus
Que lire après Le Néant quotidienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,37

sur 108 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis
Cuba, La Havane. Il n'y a rien à faire ici bas. Nada. Comment se fabriquer un avenir quand le présent est vidé de toute substances ? Partir semble la meilleure solution. Yocandra, l'héroïne refuse l'exil. Même si le poids des départs lui pèse. Zoé Valdès raconte ce parcours initiatique (son parcours ?) politique, intellectuel et sexuel. Elle porte un regard lucide sur un pays écrasé par la dictature.
Ou les privations de tout ordre rendent fataliste ceux qui ne peuvent s'enfuir.
Loin des couleurs cartes postales de l'ile, ici c'est un horizon désespérément bouché qu'elle nous décrit. Son livre témoigne de l'incroyable chape de plomb maintenue par le régime castriste. Mais l'humain peut s'habituer à tout, même au pire.
Ce court roman de Valdès en est un exemple parfait. Un bon roman pour témoigner du quotidien dans une dictature.


Commenter  J’apprécie          691
La romancière dépeint avec cynisme le fléau de la révolution cubaine captant avec acuité la désespérance sociale et dépeignant le combat quotidien du peuple victime de la dictature castriste.

Avec son sens du social et de la narration Zoé Valdés fait souffler un vent follement romanesque sur des airs de roman initiatique, à l'aide d'une poignée de personnages en proie aux huis clos d'une dictature communiste.
Pénurie, dénuement, libertés bafouées, lutte et exil, une grande lassitude découle des mots et de ces situations déroutantes.

L'auteure cubaine, exilée en France depuis une vingtaine d'années, se connaît pour fabriquer de l'insolite avec le quotidien et son style fluide et parfois cocasse insuffle une sorte de mélopée parsemée d'humour noir.

Certains passages nous font ressentir son besoin d'écrire pour dire ce qui la dépasse, la ronge, l'allume.
Elle cherche à exorciser le vide, afin de dompter la solitude et la nostalgie de son « Ile » si chère à son coeur.


Commenter  J’apprécie          400
Avec perte et fracas, bienvenue dans la vie de Patrie – une autre Zoé Valdès ? -, née le 2 mai 1959, à quelques minutes près du 1er, jour des travailleurs, qui aurait fait la fierté de son père, employé dans les cannes à sucre autour de la Havane – même si l'honneur de la famille est sauf puisque le Che lui-même a posé son drapeau sur le ventre de sa mère en ce jour célébré du 1er mai – . Patrie, qui va devenir Yocandra à seize ans pour contenter le Traître, son premier amour, qui ne supporte pas son prénom, et qui quittera Cuba pour vivre avec lui en France, avant de revenir dans son île natale. Yocandra, qui sera une femme perturbée par le manque de ses amis, la Vermine et le Lynx, étant tous deux partis pour de meilleurs horizons. Perturbée également par la tournure qu'a prise la révolution cubaine, qui la fait vivoter entre deux coupures de courant et de gaz, entre possibilité d'obtenir de quoi manger décemment et travailler véritablement – non pas se rendre à son bureau et attendre que ça se passe, puisque la revue littéraire dont elle fait partie n'existe plus vraiment -, entre deux hommes pour qui elle tranche sa semaine – le Traître, toujours, et le Nihiliste – ; entre deux postures littéraires également – de la poésie des émotions, qui dit le mal-être de son île et de ses habitants, à la crudité des sens, qui trouve un échappatoire face à ce néant quotidien qu'est devenue Cuba pour elle.

Avec perte et fracas, bienvenue dans l'univers de Zoé Valdès, une autrice que je découvre avec regret sur le tard, tant j'ai été secouée par sa plume sans concession, qui ose dire la réalité cubaine des années 1980 et 1990, mais plus encore la violence, le sexe, le plaisir, la douleur, le sang, les larmes, dans toute leur nature primale, comme trop peu de plumes féminines osent encore le faire. Je n'ai désormais qu'une envie : découvrir l'un de ses recueils poétiques.
Lien : http://lartetletreblog.com/2..
Commenter  J’apprécie          201
Le Néant Quotidien raconte l'histoire d'une femme cubaine qui s'appela Patrie. Une naissance dans la douleur mais marquante : le Che en personne a posé un drapeau cubain sur le ventre de sa mère au début de l'accouchement. Une naissance sous les meilleurs auspices, sauf qu'à Cuba, il n'y a rien. Rien à manger, rien à faire, rien à voir, aucun espoir : c'est ça le néant quotidien. Vivre à Cuba, c'est vivre sans aspiration et sans attente.

Des rêves, Patrie rebaptisée en Yocandra par amour n'en a même plus. A quoi servent les rêves quand la réalité est faite exclusivement du vide. La Havane pourrait être l'une des plus jolies villes du monde. Ces couleurs et ces tons, j'ai en mémoire le film de Wim Wenders, « Buena Vista Social Club ». La Havane est magnifique, un paradis, mais seulement du coté du touriste où sortit de son hôtel 5 étoiles Grand Luxe, il ne peut y trouver que misère et désenchantement. Ils ont voulus construire un paradis, un enfer s'est créé. L'Eldorado n'est pas sur cette île, malgré sa beauté, sa luminosité et sa musique. Là-bas, c'est simplement tickets de rationnement, pénurie et vide. Là-bas, il n'y a même plus d'espoir.

On pourrait se dire : « l'espoir, c'est partir » ; mais partir pour où, prendre un vieux radeau et chevaucher la mer déclinée en furie déchaînée. Mince espoir ; et puis après, quel avenir ? Devenir une pute exilée comme bon nombre de ces cubaines parties tenter leurs chances sous d'autres cieux… Non, l'avenir est sur cette île, même s'il n'y a rien, même si elle sombre dans le désespoir.

Et comme toute littérature cubaine, le chapitre VIII est condamné à la pornographie. « le néant quotidien » ne déroge pas à cet adage, et ce chapitre change radicalement de ton : il n'est plus question de désespoir et de vide dans ce chapitre ; simplement du sexe, cru et charnel, très démonstratif qui laisse l'esprit vagabonder vers le plaisir de la chaire, et pénétrer l'intimité la plus profonde de Yocandra, comme si l'esprit se trouvait face à un vulgaire film X. Qu'est-ce qui intéressent les gens ? le SEXE, alors je sais qu'avec la description de ce chapitre VIII, vous allez tous vous jeter sur ce bouquin, pour le dévorer et assumer vos fantasmes exotiques…
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          170
Un livre qui ne peut pas laisser indifférent !
L'auteure raconte l'histoire (la sienne ?) de Yocandra, prénommée à sa naissance Patrie, par son père et née en pleine révolution cubaine.
A travers une dénonciation de la dictature de Castro, on suit le parcours sentimental et politique de Yocandra qui essaie de survivre au quotidien mais qui tente également d'exister en tant que femme.
Si elle crie son amour pour son pays, elle est tout autant passionnée par la poésie et par les hommes. Des personnages atypiques, des hommes lâches traversent sa vie.
Révoltée, provocatrice, désespérée, Yocandra est malgré tout, amoureuse de la vie.
un roman fort, parfois irrespectueux, avec un chapitre 8 très "sexe", muy caliente, mais pas déplaisant (sourire)
Commenter  J’apprécie          170

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Trois fenêtres grandes ouvertes confirment que la mer existe. Et si elle existe, je suis assise au bord du lit, comme chaque matin, en train de boire à petites gorgées un café noir et amer, en poudre il y a quelques minutes, et liquide à présent. Depuis combien de temps ai-je commencé cette cérémonie matinale ? Boire du café en contemplant la mer, comme si les vagues étaient des fragments de vie. L’eau est fascination lente, sérénité maximale, effroi curieux qui apaise. Je fais la même chose depuis un nombre infini d’aurores, traverser l’écume, le corps hiératique, tandis que l’âme me susurre qu’elle existe, comme la mer. Comme le mal du déséquilibre. En moi, comme partout sur terre.
Commenter  J’apprécie          90
Je suis parvenue à la conclusion que l’acte le plus important de ma vie est de me réveiller. Me réveiller de la torpeur imposée par l’épaisse réalité. Me réveiller chaque matin et boire un café en constatant que la mer est toujours là, en la caressant des yeux derrière les fenêtres de mon refuge hexagonal. Me réveiller, boire un café et regarder la mer, telle est ma plus grande ambition. La mer ne partira jamais ? Pourquoi grossit-elle au lieu de se retirer, et déborde-t-elle en faisant disparaître le mur de la jetée, les maisons, en dérobant les objets et les vies ? Quel péché ce peuple a-t-il commis, que la mer lui fait expier avec de plus en plus de hargne ? Pourquoi la mer ne peut-elle s’en aller, se perdre, pour laisser pousser des fleurs à sa place, un immense jardin pour les enfants, les jeunes, les vieillards, pour tout le monde ? Ces derniers temps, la mer est en rogne.
Commenter  J’apprécie          50
En réalité, je vivais prisonnière, comme dans un couvent, ma religion était l’amour, mon dieu était le Traître. En réalité, j’étais heureuse, car pour moi, cette vie n’était pas une humiliation, je manquais de points de comparaison avec d’autres états de bonheur. Le monde extérieur était si laid que cette chambre bourrée de livres était devenue mon palais gorgé de trésors.
Commenter  J’apprécie          130
Pas besoin d'être sorcière pour deviner que j'allais tomber amoureuse,pas seulement parce que je passais ma vie à tomber amoureuse, une vraie maladie, mais parce que je traversais un désert de solitude, à cause de ces compagnies éphémères, et que j'avais besoin de quelqu'un d'intelligent, d'énigmatique. J'avais besoin du big love, de mourir d'amour, de vivre d'amour, de me défoncer. D'un type qui me fasse craquer, et réciproquement. De craquer à deux.
Page 130
Commenter  J’apprécie          90
Elle vient d'une île qui avait voulu construire le paradis.
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Zoé Valdés (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zoé Valdés
Reportage sur la romancière Zoé Valdés dans la chaine France 24.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : cubaVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (257) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..