KATHIE : Comment étiez-vous alors?
SANTIAGO, rêveur : Moi? Un idéaliste, un romantique. Je rêvais d'être quelqu'un comme Victor Hugo, de consacrer ma vie à la poésie, la politique, l'art. À quelque chose d'élevé, qui aurait laissé sa trace dans la société. Je voulais peupler ma biographie de gestes superbes.
(dans «Kathie et l'hippopotame»)
Nous sommes les indomptables,
Ennemis du travail, toujours
À picoler sur cette table,
Rien à branler de tout le jour.
Nous sommes les indomptables!
(dans «La Chunga»)
SANTIAGO : La jalousie est le piment de l'amour, ça l'excite, ça le colore, le parfume.
Trouver une technique d’expression théâtrale – une façon de donner corps- pour cette opération aussi universellement partagée, celle d’enrichir idéalement la vie en se fabriquant des images, des histoires, devrait être un défi stimulant pour ceux qui veulent voir le théâtre se renouveler et explorer de nouvelles voies, au lieu de continuer à coller, sur le mode cacophonique aux trois modèles canoniques du théâtre moderne qui, usés qu’ils sont, donnent déjà des signes de sclérose : le didactisme épique de Brecht, les divertissements du théâtre de l’absurde, les afféteries du happening et autres variantes du spectacle dépourvu de texte. Le théâtre et son imagerie sont, j’en suis sûr, un genre privilégié pour représenter le labyrinthe inquiétant d’anges, démons et merveilles qui est la demeure de nos désirs
Avril 2011 Mario Vargas Llosa parle de Pedro Camacho - "La tante Julia et le scribouillard"