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EAN : 9782072973093
192 pages
Joëlle Losfeld (03/02/2022)
3.79/5   14 notes
Résumé :
SDF, prostituées, migrants, voleurs sont les héros et les héroïnes de ces neuf nouvelles.Histoires de meurtre, de règlements de compte ou de mains tendues, Marc Villard saisit - sans aucun misérabilisme et avec l'empathie qui caractérise son oeuvre - ces personnages dans leur quotidien le plus trivial comme dans leurs instants les plus tragiques. Sur fond de jazz, il nous emmène là où la violence sociale entraîne parfois la violence physique - des bas-fonds du dix-h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Samir, le réfugié syrien, échappe à ses poursuivants en se cachant au ciné Brady, sur l'écran joue “ Easy Rider”.
Dernière soirée pour Lydie, la joyeuse entraineuse de la Movida, une triste boite de Pigalle. Sam Yellowhair dans son pick-up valétudinaire zone sur les routes de l'Arizona.
Dans un hôtel du vieux Nice, George le pianiste de jazz attend son ultime concert.
Poker fatal pour Pedro le mexicain sur un cargo qui traverse l'Atlantique et Samir qui retrouvera au bord de la Seine tout ce qu'il a fui à Alep.
De beaux portraits dans ce recueil de nouvelles idéal en lecture de plage pour cet été.
Il y a de la tendresse dans cette écriture belle et mélancolique.
Marc Villard, dont on avait aimé son portrait fin et sensible des déclassés parisiens il y a 4 ans, a le style direct et sans fioriture pour raconter la vie qui passe à coté de la vie.
Les blessés, les paumés, les sans-grades ont trouvé leur auteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Victime de la dictature du roman, la nouvelle est sous-représentée dans le milieu de l'édition alors que de talentueux auteurs en ont fait avec bonheur leur marque de fabrique. Ainsi Marc Villard, dont on peut lire les nombreux romans noirs dans différentes collections, est-il un fervent défenseur du genre et son dernier recueil est un modèle du genre.
Bien sûr, les textes suinte la tristesse et le chagrin à chaque page mais Marc Villard possède ce don de faire aimer ses personnages de loosers, de victimes potentielles, de flics border line, de stripteaseuses fatales.
Sur fond de jazz et de blues, du 10° arrondissement à un bled de l'Arizona, de Pigalle à Nice, traversant les époques et provoquant de solides rencontres avec des personnages réels (Matisse, Art Peper) Marc Villard réinvente le désespoir.
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Marc Villard revient avec un recueil composé de 9 nouvelles – 5 textes inédits et 4 déjà publiés précédemment. On y retrouve sa manière unique de raconter la vie des désoeuvrés abandonnés par le système, qu'ils soient SDF, prostituées ou migrants, qu'ils vivent du RSA ou de petits larcins, qu'ils puissent compter ou non sur le soutien des associations et l'humanité des habitants de leurs quartiers. Des arrondissements de Paris à la banlieue de Mulhouse, de Port-au-Prince au Mexique, d'hier à aujourd'hui, il raconte à l'ancienne – « on notera ici la direction résolument rétro adoptée par le réalisateur qui envoie un message fort aux réseaux sociaux : fuck internet », écrit-il comme s'il s'agissait d'un commentaire méta sur sa propre approche – les bas-fonds parfois transpercés par des gestes de bonté lumineux. En quelques pages seulement, Marc Villard battit des personnages denses et des histoires complexes, comme si chaque nouvelle était le synopsis d'un immense roman – un phénomène particulièrement prégnant avec « le Voyage de Roasario », l'avant-dernier texte.

Dans Raser les murs, les monstres sont rarement impunis. Celles et ceux qui abusent de la condition des délaissés finissent par en payer les frais – à l'image de Sharon, qui a contourné les démarches d'adoption en achetant un enfant mexicain volé à sa mère, pour finalement passer ses journées au SPA, tandis qu'une Vietnamienne s'occupe du garçon, et qui connaîtra un sort ironique. Sur fond de jazz, seuls les loseurs peuvent prendre vie. Chez Marc Villard, les écrivains ne sont pas des auteurs à succès, obsédés par leur ex ou leur prochaine conquête, mais des écrivains publics qui aident les démunis à rédiger CV, lettres de motivations, discours et documents administratifs.

La dernière nouvelle, « Raser les murs » qui donne son titre au livre, offre une belle reprise : il s'agit de la suite de « Bird » et de « Les Biffins », publiés respectivement en 2008 et 2018 aux éditions Joëlle Losfeld. On y retrouve Céline, la fille de Bird, qui évolue toujours dans les sphères associatives, et se prend d'affection pour Samir, un Syrien qui vient d'arriver en France.
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Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 132 pages.
Et.voila moi qui n'aime pas ça me voila parti dans 9 histoires et la a la différence de certaines fois j'ai trouvé que c'était plutôt bien écrit. J'ai bien aimé les 4 premières histoires ensuite j'ai été assez déçu par les autres à chaque fois il me manque un truc dans ce genre de lecture malheureusement.
Toutefois,comme je le précise toujours,ceci est purement personnel.
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9 nouvelles composent « Raser les murs », écrites par Marc Villard.
De Paris au Nouveau-Mexique, l'auteur nous emmène dans des milieux interlopes, nous fait côtoyer des êtres en marge : SDF, prostituées, migrants, voleurs… « Raser les murs » dépeint des intrigues sur le fil de la violence, l'équilibre y est précaire, la chute jamais très loin — au sens propre mais aussi au sens figuré puisqu'il s'agit de nouvelles. Décrit ainsi, le programme semble bien noir. Il l'est assurément puisque la mort tangente souvent la vie, la doublant à tous les coups. Mais Marc Villard a ce talent de la mettre en suspens, un peu, car il dépeint ses personnages avec beaucoup d'empathie.

C'est le cas notamment dans la dernière nouvelle éponyme « Raser les murs » qui raconte l'exode de Samir depuis la Syrie et son arrivée à Paris. Sa route va croiser celle de Cécile, bénévole à la soupe populaire. La chute n'est pas celle qu'on pouvait attendre, d'autant que cette nouvelle est plus longue ; on en oublie le danger qui rôde à chaque coin de rue, qui peut prendre des visages insoupçonnés, le masque des coups du sort qui frappent sans prévenir. Avec Marc Villard, les protagonistes rencontrent le réel sans ambages, se le prennent en pleine face, et ça fait mal.

Pour autant, dans l'intervalle de la nouvelle, l'humain résonne, fou, violent, meurtri, mais en vie et désirant et l'auteur nous donne à ressentir l'épaisseur de chacun dans sa singularité. Des vies se déplient, se délitent, toujours sur le fil du rasoir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le lendemain, Céline tire sa valise à roulettes sur le bitume conduisant à la gare de Lamballe.
C’est une fille de vingt-cinq ans, blonde, les cheveux coupés court. Sa bouche est bien faite et ses yeux bruns sont chaleureux.
Elle se repasse mentalement un film qu’elle connait par cœur. Les années avec Martin, son père, quand il éduquait les quatrième et les cinquième à Saint-Brieuc. Son petit bateau qui cabotait sur les eaux écumeuses entre Dahouët et Erquy.
Les virées avec son frère Paul et leurs parents sur la plage du Val-André, le musée de Mathurin-Méheut, le rire de sa mère, les frasques de son père. Puis un jour, tout s’était lézardé, une histoire d’adultes qui se lassent, d’amoureux qui vieillissent.
Et pour finir, la rupture, les petites cuillères qu’il faut compter et recompter, les mots définitifs et, surtout, la disparition de Martin depuis trois ans.
Une carte à Noel, une autre pour son anniversaire et basta. Paul travaille maintenant en Espagne, plus le temps de rien, surtout avec les enfants et son boulot de cuisinier. Il ne reste qu’elle, la petite dernière, pour tisser un patchwork évoquant le passé
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[...] Six mois plus tard, Sharon rentrée à Jitikara ne supporte plus le foutu Kazakhstan. La neige, le froid, les poivrots et le gaz sacré que vénère Anatoli.
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[...] À quatre heures du matin, Gladys émerge d’un cauchemar. Un regard alentour lui confirme qu’il s’agit de sa propre vie.
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[...] Aujourd’hui tu fais partie des oligarques, non ? dit Sharon.
— Oui mais j’ai une conscience de classe.
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[...] Certains appellent ça la condition humaine.
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