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EAN : 9782213717487
162 pages
Fayard (10/06/2020)
3.93/5   27 notes
Résumé :
Ce livre se lit d’une traite, à bride abattue.

Il porte la rage des « Gaulois réfractaires » et la met en récit pour la rendre intelligible à ceux qui la ressentent.

C’est la chronique glaçante d’une histoire terrifiante : on y découvre le chemin des aveuglements qui a conduit à cette débâcle, l’engrenage des mensonges, la révélation hallucinante des alertes des militaires, les ignorances savantes du biopouvoir liberticide ; sans oublie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai profité de la réouverture de ma librairie pour acquérir « Ce virus qui rend fou » de BHL et « Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde » de Philippe de VILLIERS et suis stupéfait de constater les points de convergence entre ces deux esprits sur la crise du COVID et le confinement.

Ces deux hommes connaissent bien Emmanuel MACRON et vivent une désillusion commune résultant du désastre sanitaire et économique dans lequel son équipe nous a plongé.

Le vendéen rappelle les avertissements que nos militaires ont publié en 2008, 2013 et 2017 pour alerter sur le risque d'émergence d'un nouveau virus et sa diffusion mondiale accélérée par le binôme aviation-migration. En 2008 la France avait une réserve stratégique de un Milliard et demi de masques…

Le rapport de la CIA en 2005, intitulé « Comment sera le monde en 2020 » envisageait la pandémie actuelle et l'estimait aussi probable qu'une cyber attaque paralysant nos réseaux électriques et téléphoniques.

Nos dirigeants n'ont pas tenu compte de ces études (imprévoyance) et lorsque les symptômes sont apparus en décembre et janvier ont nié la réalité (mensonge), refusé de fermer les frontières (idéologie), de tester les voyageurs (incompétence) et de confiner les malades contrairement à nombre de pays. Lorsque les services d'urgence se sont trouvés saturés de patients et en pénurie de masques de charlottes, de respirateurs, de produits anesthésiants, il ne restait plus qu'à stopper le pays, enfermer chacun chez soi et incinérer en catimini les victimes privées d'obsèques.

Philippe de VILLIERS constate que cette catastrophe résulte d'une série de décisions et d'aveuglements des gouvernements qui se sont succédés au cours des décennies en se défaussant de leurs responsabilités sur une technocratie européenne ou mondiale (OMS) qui s'est illustrée par sa disparition et son inaction dès que le virus est apparu.

Le « nouveau monde » est mort du COVID en enterrant la Nomneklatura Européenne.

La crise économique arrive avec son cortège de malheurs et de victimes … qui peut croire que ceux qui l'ont provoquée sauront nous en sortir ?

Remettre le pays sur pied impose une nouvelle vision ; Philippe de VILLIERS propose des solutions en s'inspirant de nos redressements antérieurs et conclut en affirmant son espérance.

Un bel ouvrage qui incite à la réflexion et surtout à l'action.
Ou à la réaction ?
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Bon ! Soyons clairs. Je ne suis pas un adepte de Philippe de Villiers, mais malgré tout, il m'est souvent agréable de lire ce genre de petit brûlot qui met des coups de pied dans la fourmilière.
Ici, le corona virus sert à l'auteur pour régler quelques comptes avec le pouvoir macronien, ainsi qu'avec la brochette de politiques qui depuis quarante ans ont bradé la France au "moins disant"...

Philippe de Villiers est-il crédible quand il parle de règles sanitaires trop longtemps remises au lendemain, lui qui organisa au Puits de Fou, un spectacle peu respectueux de ces fameuses "mesures-barrière" en vigueur ; lui dont la transposition de son concept de spectacle à l'étranger pourrait être sujet à commentaires (n'est ce pas OmbreetPoussière...) ?
Peu importe : il m'est toujours agréable de voir la "pensée unique" malmenée par un auteur qui ne manque pas de style, ni de sens de la formule... surtout quand sont assis sur le même banc d'infamie des Chevenement, Onfray et bien d'autres...

Une faiblesse ? le chapitre " La fin du progressisme ? "
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Philippe de Villiers, avec son dernier opus, propose une critique intéressante mais incomplète du Nouveau Monde. A l'écrit, l'homme sait manier les mots : il n'existe pas l'ombre d'un doute sur ce point. Sa plume se montre alerte, vive et féconde. En revanche, je suis plus réservé pour ce qui est de ses talents oratoires…

Suite à la crise provoquée par le Covid-19, l'auteur a décidé de se confier une nouvelle fois, pour porter la voix des « Gaulois réfractaires ». Néanmoins, avant de se lancer dans son réquisitoire – que je ne peux toutefois pas qualifier de sans concession – Villiers écrit à juste titre : « L'épreuve a suscité des rentes involontaires pour les professionnels du commentaire et ceux des temples mercantiles. Les audiences des chaînes d'info ont bien profité de la crise, comme d'ailleurs les grandes enseignes de la distribution dont les têtes de gondole affichent une mine resplendissante ». Nous, catholiques, nous ne pouvions assister à la Sainte Messe de Pâques ! Une telle situation n'était pas même arrivée durant la Deuxième Guerre Mondiale… Par contre, les temples de la consommation restèrent ouverts pour le plus grand bonheur des actionnaires et des consommateurs. A chacun ses responsabilités !

Villiers prend le temps de revenir sur les piètres prestations du « chanoine Salomon » (1). Il déclare non sans ironie : « Chacun attendait l'office du soir. On écoutait le prône. On guettait, derrière son lutrin de plexiglas, cette silhouette bonhomme et emphatique : perlé de sueur, il égrenait sa litanie des malheurs du jour, puis laissait entrevoir les guérisons et les béatitudes à venir ». le la était donc donné par cet écran noir qui rappelle sans la moindre hésitation le télécran (2) prophétisé par Orwell dans 1984 (3). Il poursuit son analyse : « Pendant des semaines, les écrans étaient allumés du matin au soir. Nous étions tous devenus des cathodiques fervents depuis laudes jusqu'à vêpres du vingt heures ». Dieu merci, ne disposant pas de la télévision à mon domicile, j'ai échappé à ces réunions déshumanisées promouvant les incantations gouvernementales.

Ceci étant dit, il convient de présenter les motivations de l'auteur : « Si j'ai décidé d'écrire les lignes qui suivent, ce n'est pas pour verser dans l'aigreur ou raconter mes états d'âme. Je ne suis pas dans la traque des coupables ou des collabos {…} Ce livre est un trousseau de clés qui permet d'ouvrir les portes sur la catastrophe. Ainsi comprendra-t-on je l'espère que ce drame vient de loin. Et surtout par quel poison on a choisi le laissez-faire, laissez-passer de la contagion virale plutôt que d'accepter quelques entorses à l'idéologie ». Ici, Villiers s'en prend au Village Global (4) et au Monde sans frontières que certains politiques nous vendent comme solution miracle aux maux du XXIème siècle.

Le texte de Villers, selon son aveu, s'apparente à « une encre de tristesse et d'incompréhension. Comme beaucoup de nos compatriotes, je sens monter en moi une colère froide ». Ainsi, il en vient à poser de judicieuses questions : « Comment un tel engrenage a-t-il pu s'enclencher ? Comment se fait-il que, dans les hautes sphères où des employés à vie sont payés à décrypter les alertes, les signaux faibles comme ils disent, et à déclencher le magnésium des balises de détresse, on ait manqué à ce point de discernement, d'anticipation et de répondant ? »

Plus loin dans le livre, il estime « que la crise de 2008 ne toucha pas les Français dans le quotidien de leurs soucis ». Je suis très étonné de ce propos, car je connais plusieurs personnes ayant perdu leur emploi ou qui ne purent être embauchés suite aux conséquences du cataclysme – prévisible – des Subprimes (5). Villiers continue de cette manière : « le Krach des Bourses contamina les gens d'argent. Quand les financiers de l'économie virtuelle, qui d'ailleurs n'attrapent jamais les maladies du peuple, s'adonnent à l'échange de créances toxiques avec des bulles spéculatives qu'on gonfle, qu'on dégonfle ou qu'on crève {…}, les petits épargnants s'en remettent de leurs inquiétudes à leur banquier qui jure que l'euro sera le dernier à faire faillite ». Il précise sa pensée : « Avec l'irruption du coronavirus la situation a changé du tout au tout ».

Effectivement, la réponse du gouvernement à cette « pandémie mondiale » fut le confinement : « Cela veut dire que nous sommes tous présumés malades. Tous les assignés sont les porteurs virtuels du virus redoutable qui agit comme une cinquième colonne. Expérience prémonitoire ? ». Par la suite, il décrypte la situation ubuesque vécue par 66 millions de Français. Il délivre ses analyses au sujet de la méthode désastreuse employée par le gouvernement pour répondre aux nombreux enjeux soulevés par l'immersion de ce virus dans nos vies. Par conséquent, il évoque aussi les erreurs, les manquements, les mensonges et les mesures prises en dépit du bon sens par le gouvernement d'Edouard Philippe. Durant toute cette période, ce dernier semblait en complet décalage avec la réalité.

Toutefois, j'estime qu'il me paraît bien léger de dénoncer à longueur de pages des conséquences sans dévoiler les causes réelles et sérieuses qui expliquent le déclassement de notre pays. La raison est simple : Villiers choisit d'esquisser une critique superficielle du système politico-médiatique, critique qui, malgré tout, pourra réjouir la majorité du peuple de droite et une partie non négligeable des Gilets Jaunes. La très grande majorité des individus de ces deux camps approuvera la composition villiériste, sans pour autant se rendre compte – et pour cause – qu'elle ne permet nullement de bien comprendre la catastrophe vécue par notre pays depuis des années.

Alors oui, c'est bien écrit, les formules – souvent pertinentes – touchent leurs cibles, mais Villiers oublie l'essentiel. Naturellement, je me dois de préciser que je fais bien entendu la distinction entre le politique et l'entrepreneur. Son Puy du Fou et sa cinescénie mettent en avant la richesse historique française. Quant à la très grande qualité des spectacles, elle contribue au rayonnement de la France et de la Vendée dans le monde entier (6). Villiers restera peut-être dans l'Histoire pour son oeuvre culturelle, non pour son action politique.

Certainement, Villiers le politique semble moins doué, moins pertinent, moins avant-gardiste que le Villiers culturel. Il nous narre sa rencontre en 2016 avec Macron et son épouse, quand les deux vinrent au Puy du Fou lui rendre visite. Villiers parle « d'échanges vifs mais amicaux ». Il redit même que « l'échange fut dense ». Pourtant, au-delà d'une condamnation légère de Macron et ses idées, je ne lis jamais sous sa plume une dénonciation vive et dense quoiqu'amicale de la politique macronienne. Villiers se contente de pointer du doigt, avec quelques bons arguments, mais sans véritablement dévoiler les soubassements idéologiques de l'actuel colocataire de l'Elysée, les anciens présidents de la République…

Ainsi, Villiers écrit, mais cela ne nous surprend guère, cette phrase à laquelle je ne peux souscrire : « En dépit de sa campagne hors-sol, depuis l'élection et la soirée du Louvre, les tous premiers pas du Président me laissent plutôt penser qu'Emmanuel a compris l'essentiel et qu'il souhaite pratiquer la verticalité régalienne ». Villiers est-il stupide ou naïf ? Je ne le crois pas un seul instant. de fait, chacun, en conscience, pourra s'étonner ou non de cette familiarité très perceptible dans le livre avec « Emmanuel » et de sa volonté de ne pas le pourfendre, même quand cela serait authentiquement justifié. Qui connaît, même de loin, les devoirs et les droits de la fonction suprême, c'est-à-dire de chef de l'Etat, ne pouvait penser une seule seconde que Macron avait « compris l'essentiel ».

Cependant, même si Villiers finit par conclure : « Cela ne va pas durer » au sujet de « la verticalité régalienne », comment a-t-il pu se laisser abuser par le personnage Macron ? Celui-ci, durant toute sa carrière professionnelle et politique ainsi que pendant sa campagne à l'élection présidentielle, n'a montré que peu d'intérêt, et parfois un vertigineux mépris de classe, envers la France éternelle, la France des clochers, la France des campagnes, la France soucieuse de son héritage pluri-millénaire. le lecteur attentif se fera un avis circonstancié et objectif au sujet de cette cécité apparente De Villiers à l'endroit d'Emmanuel Macron.

A la fin de son réquisitoire, Villiers développe une idée appuyée par une de ces figures de style dont il a le secret : « Une souveraineté sans peuple, c'est comme l'amour à distance, de la branlette ». Il a raison, une souveraineté française sans peuple français ne rimerait à rien. Mais que dire alors de tous ceux en France, au mépris de notre longue histoire, militent pour une souveraineté nationale sans roi ? Ils alimentent volontairement l'incohérence qu'ils prétendent combattre…

Pour conclure cette chronique littéraire, je dis que la reprise du mot Gaulois ne me paraît pas opportune (7). Tout le monde sait que les Gaulois subirent la défaite face aux armées romaines et vécurent l'occupation de la Gaule. J'eus préféré qu'il usât le terme de Francs. Pourquoi ? Franc signifie homme libre ! Et qui plus est, les Francs sont la genèse de notre pays (8). Se rappeler à leur bon souvenir signifierait que nous saurions où nous allons, car nous cesserions d'ignorer d'où nous venons. Et que les choses soient claires, nous ne désirons pas vivre dans leur Nouveau Monde…

Franck ABED



(1) Jérôme Salomon, né le 26 avril 1969 à Paris, est un médecin infectiologue et haut fonctionnaire français. Spécialiste de santé publique, il est directeur général de la Santé depuis le 8 janvier 2018. Il se fait connaître du grand public en 2020 lors de la pandémie de Covid-19. Il fut surnommé « le monsieur coronavirus du gouvernement ».

(2) le télécran (telescreen dans la version originale) est un objet fictif omniprésent dans le roman 1984. Il s'agit à la fois d'un système de télévision diffusant en permanence les messages de propagande du Parti, et d'un appareil de vidéo-surveillance. Il permet donc à la Police de la Pensée d'entendre et de voir ce qui se fait dans chaque pièce où se trouve un individu. le télécran est présent dans les appartements de tous les membres du Parti. Les prolétaires n'y sont pas soumis. On ne peut arrêter le télécran à aucun moment. Il est juste possible de réduire le volume sonore. Cet objet est décrit de la façon suivante : « une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur ». Il ressemble étrangement à nos télévisions modernes.

(3) 1984 reste à ce jour le plus célèbre roman de George Orwell. Il fut publié en 1949. L'histoire décrit une Grande-Bretagne dystopique, trente ans après une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, époque durant laquelle s'est instauré un régime de type totalitaire. La liberté d'expression n'existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d'immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde ».

(4) le village planétaire ou village global (en anglais Global Village), est une expression de Marshall McLuhan, tirée de son ouvrage The Medium is the Message paru en 1967, pour qualifier les effets de la mondialisation, des médias, et des technologies de l'information et de la communication.

(5) La crise des subprimes (en anglais : subprime mortgage crisis) est une crise financière qui a touché le secteur des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis à partir de juillet 2007. Avec la crise bancaire et financière de l'automne 2008, ces deux phénomènes inaugurent la crise financière mondiale de 2007-2008.

(6) Nous pouvons lire sur le site www.puydufou.com : « La créativité, l'originalité et l'excellence du Puy du Fou sont reconnues par les professionnels et les spécialistes du monde entier. Depuis 2012, le Puy du Fou reçoit régulièrement les récompenses internationales les plus prestigieuses du monde des parcs et du spectacle ».

(7) le mercredi 29 août, devant la reine de Danemark, Margrethe II, Emmanuel Macron s'était amusé à comparer les Danois, « peuple luthérien » ouvert aux transformations, aux Français, des « Gaulois réfractaires au changement ». Extrait d'un article du Monde (29 août 2018).

(8) Baptême de Clovis le 25 décembre 496
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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Comme indiqué par l'éditeur, j'ai lu ce livre "d'une traite, à bride abattue".

Dans son style enlevé et passionné, l'auteur nous livre un rappel rapide, mais rétrospectivement assez édifiant, des événements que nous venons de vivre, avec cette période de confinement inédite. Evénement que l'on cherche à faire oublier, pour que les responsables ne soient pas coupables ...

Philippe de Villiers décrit bien cette faillite complète de nos dirigeants, qui ont essayé contre vents et marées de défendre le dogme de la mondialisation et de l'ouverture des frontières, soit-disant inutiles voire dangereuses.
L'auteur , fidèle à ses idées, à laquelle on peut ne pas adhérer, nous rappelle les enchaînements de démissions successives et d'abandon de souveraineté qui ont conduit à notre immense faiblesse face à cette épidémie. A la merci d'industriels en Inde et en Chine pour nous protéger avec des masques et nous soigner avec du doliprane ...

L'auteur est optimiste en concluant que "les Gaulois réfractaires n'ont pas tout à fait perdu leurs défenses identitaires". Est-ce bien le cas ? L'avenir nous le dira, mais les chantres de la mondialisation débridée ne nous laisseront pas tranquilles ...
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Oui lecture d'une traite, sauf que De Villiers a oublié le dictionnaire pour bien le comprendre près de 50 mots très peu utilisés (par ex histricules, jocrisse,irénisme, frontispice, sanhédrin,hanséatique, ect ! ...Non ne n'aime pas ce bouquin, à vendre rapidement
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens que, dans nos réunions publiques, deux ans après Maastricht, Jimmy (Goldsmith) et moi avions cette formule qui faisait rire les salles : « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu'il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry. » C'était un rire d'incrédulité : « Ils exagèrent... » En fait, Jimmy avait tout vu, tout dit, tout écrit dans son livre Le Piège, publié en 1993, non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan de l'économie et de la sécurité. Je racontais tous les soirs, devant nos assemblées de curieux, la même histoire métaphorique sur la « jurisprudence du Titanic » : « Le Titanic a coulé à cause d'une seule lame de glace qui a percé la coque. Parce que la carène du navire n'avait prévu qu'un caisson seulement. Lorsque nous avons créé le Vendée-Globe, nous avons imposé sept compartiments étanches dans la coque de chaque bateau. Si l'un des sept se remplit d'eau, il en reste six... Les compartiments étanches empêchent le bateau de couler. Eh bien, chers amis, la jurisprudence du Titanic, c'est que les nations sont les compartiments étanches de la mondialisation. »
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Les Gaulois réfractaires n'ont pas tout à fait perdu leurs défenses identitaires. Il y a encore, dans le tissu conjonctif, des anticorps. On peut viser maintenant l'immunité collective. Et, pour cela, il faudra offrir et transmettre un récit partagé, le récit d'une histoire qui rassemble, qui nous porte et nous exhausse au-delà des angoisses du pain quotidien. Un peuple ne peut pas survivre quand il pratique trop longtemps l'hypermnésie des lâchetés et l'amnésie des grandeurs. Nous avons besoin de nous réchauffer au feu des gloires anciennes pour en susciter de nouvelles. Nous avons besoin du Légendaire français. Pour avoir envie de poursuivre l'œuvre.

Il faudra sortir les nouvelles générations de la mémoire pénitentielle où les ont plongées les biohistoriens qui sont devenus des médecins légistes. Mettons sous les yeux des enfants une histoire qui ne soit plus un tissu de noirceurs, mais un livre d'heures.

Une nation, c'est un lien amoureux. Quand nous allons revivre, l'esprit déconfîné, il faudra refaire un peuple amoureux. La France n'est pas seulement un état civil, elle se déploie, depuis les Tropiques jusqu'aux neiges éternelles, comme un poème de nature et de vie aux harmoniques sublimes. Elle est encore plus que tout cela. La France est un roman d'amour.
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La viralité et l'irradiation participent de cette guerre invisible de notre temps qui vient infliger aux mondialistes des défaites de plus en plus rapprochées, de plus en plus spectaculaires. Avec, en filigrane, un terrible constat qui va bien au-delà de la santé et qui touche à l'outil de production lui-même : notre vie ne nous appartient plus. C'est le grand dépouillement, le roi est nu. C'est désormais le monde qui nous habille. Les usines qui nous approvisionnent sont loin de chez nous. Les molécules qui nous soignent, les protéines qui nous sustentent, viennent d'Asie ; 3 % seulement de nos médicaments biologiques sont fabriqués en France.

Nous n'avons plus la maîtrise de notre destin. En cherchant des esclaves au bout du monde, nous avons fabriqué de nouveaux maîtres. Ils nous tiennent en leur caprice. Par nos commandes, ils nous commandent. À tout moment, ils peuvent couper le robinet.

Nous étions fiers d'avoir imaginé, les fameuses « chaînes de valeur globales », pour une course au moindre coût qui n'en finit plus. Chaque chaîne se décompose en plusieurs maillons. Le principe actif est en Inde. Puis il part en Chine pour l'enrobage. Puis encore ailleurs pour l'emballage. Et nous, nous attendons sur le tarmac, avec la migraine, qu'on
veuille bien nous livrer nos pilules. Les chaînes de valeur ajoutée sont en or massif pour celui qui est en bout de chaîne et qui fournit la marchandise à coups de marges flatteuses. Jusqu'au jour où, ne sachant pas faire autre chose, la chaîne nous enchaîne. Les esclaves sont devenus les maîtres. Ils nous laissent à nos vitrines clinquantes, où brillent nos anneaux d'or et de servitude.
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« Se réinventer », cela veut dire d'abord comprendre ce qui vient de se passer : c’est le grand retour au carré magique de la survie. Le premier coin du carré, c'est la frontière, c'est-à-dire la protection, ce pour quoi les États ont été imaginés. Le deuxième, c'est la souveraineté, c'est-à-dire la liberté des peuples pour prendre des décisions rapides et ajustées. Le troisième, c'est le local donc le contrôle au plus proche des «intérêts vitaux». Le quatrième coin du carré, c'est la famille puisque, quand on décide de confiner tout un pays, nos gouvernants ne choisissent pas de confier les enfants des écoles aux fonds de pension mais plutôt aux pépés et mémés ou aux papas et mamans.
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Tous les Français - je reviens sur cet épisode symbolique - ont entendu, le 12 mars, Emmanuel Macron expliquer que les frontières ne servent à rien : « Le virus n'a pas de passeport... » La formule est jolie. Mais c'est un sophisme. Le virus n'a pas de passeport, certes, mais ceux qui le transportent en ont un. C'est-à dire que le virus passe par l'homme ou les animaux qui le transportent. La France est le seul pays au monde qui, jusqu'au bout, aura refusé de rétablir ses contrôles aux frontières. Les pays les mieux épargnés auront été ceux qui ont, les premiers, fermé leurs frontières.
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