AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246861126
304 pages
Grasset (08/02/2017)
3.89/5   27 notes
Résumé :
Un motel, quelque part sur la côte atlantique des États-Unis, la saison touristique touche à sa fin. Lorsque Mabel voit débarquer June à la réception de son établissement, elle est saisie d’une immédiate sympathie pour cette jeune fille au regard fuyant. Peut-être parce que June lui paraît trop jeune pour être mère, ou parce que son compagnon semble distant, voire agressif. Ce dernier disparaît après quelques jours, laissant June et son bébé Luke sans ressource. Il ... >Voir plus
Que lire après Traverser l'hiverVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 27 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un motel, quelque part, sur la côte atlantique des Etats - Unis où la saison touristique touche à sa fin.

Mabel, la propriétaire, peine à se remettre du mortel infarctus de son compagnon Paul, très aimé......Elle survit à son chagrin grâce à son travail et son empathie naturelle envers les autres.
Justement ,elle accueille une jeune fille, June, adolescente mutique, étrange, fière, presque transparente, au regard fuyant et apeuré que son compagnon, Ward, distant, agressif, brusque , père de son bébé Luke, vient de quitter.......
Qui est vraiment June ?
Le lecteur ne le saura jamais vraiment .
Mabel demande de l'aide à son amie Iris..
Celle- ci , vieillissante --- atteinte de la maladie de Parkinson---a rasé, puis reconstruit le domaine où son mari lui a fait subir trop de sévices dont elle n'a voulu conserver aucune trace.
Elle a choisi de préserver sa fille Claire-- quitte à la perdre---et d'en faire une jeune fille , à jamais seule.

C'est un très beau roman mélancolique, fragile, tendre et poétique, contant l'oubli, la résilience et le deuil, la douleur , les réticences, le retrait inviolable du monde, oú les non- dits, les silences, les absences tiennent lieu de fil conducteur, on retient son souffle ..on traque les secrets et les vides ..........
Ces femmes blessées, des êtres au coeur pur, Claire, Mabel, Iris, June sont liées par une noire solitude, un destin mystérieux.
Meurtries par l'abandon, la maltraitance ou le deuil, elles ont choisi délibérément d'être seules . Elles se tiennent , obstinées, vaillantes, droites, courageuses,énigmatiques , ne s'apitoient pas et taisent leurs souffrances.
De chapitre en chapitre, nous nous enfermons dans l'opacité, un mystère fort, intrigant..Un nouveau personnage chasse l'autre,les dialogues ou leur absence font corps avec la nature,les décors et les sons environnants, les paysages sauvages, tour à tour protecteurs ou complices ......., Oldman et d'autres rares hommes accompagnent le mutisme de ces femmes .
Une écriture lumineuse accompagne tout au long ces êtres cabossées , malmenés par la vie, mais ô combien attachants, émouvants et authentiques, généreux et dignes dont l'attitude force le respect .
Un beau livre délicat qui exprime avec talent et justesse les destins entrecroisés de belles personnes !
Pas facile d'écrire cette critique de peur d'en dire trop .........
Commenter  J’apprécie          419
Il nous est dit en 4è de couverture:
"Des destins de personnages cabossés, en deuil ou en colère, s'entrecroisent sous la plume délicate de Melanie Wallace."

Tout est dit ou peu s'en faut.
June, 16 ans, est "déposée" dans un motel , elle a demandé à voir l'océan atlantique, elle y est un bébé dans les bras.
Mabel la propriétaire l'y reçoit, elle non plus n'a pas été épargnée par la vie, Que dire d'Iris son amie de jeunesse qui vit recluse dans sa maison? Et de Claire, la fille d'Iris , partie sans se retourner il y a des années ? Evoluant sans bruit ou presque autour de ces femmes , Duncan, Oldsman, Robert, et Sam ...Et eux ont ils été épargnés par la vie?

Si la plume de Mélanie Wallace est délicate elle n'en est pas moins efficace, touchante, bouleversante et criante de vérité. Un roman coup de poing, intemporel et universel .

Commenter  J’apprécie          260
June a tout juste seize ans, déjà un bébé et pas d'avenir. Arrivée devant un motel au bord de l'océan Atlantique, le père, qui n'a pas reconnu l'enfant, la laisse seule avec quelques dollars en poche. Une enfant avec une enfant ne peut laisser indifférente Mabel la gérante des mobil-home et son amie Iris. Une jeune fille au bord de l'océan, deux femmes mures, des liens qui se tissent pudiquement, patiemment. Mabel et Iris ont une histoire qui va résonner avec l'histoire de June.

Voilà un beau roman triste et pourtant plein d'espoir. sorti assez confidentiellement au printemps 2017 et qu'il est important de faire découvrir .avec en creux des beaux portraits d'hommes..

Résultat de recherche d'images pour "traverser l'hiver mélanie wallace"

Veuve, maltraitée ou abandonnée, des femmes se viennent en aide. Iris, Mabel, Claire et June quatre solitudes, quatre destins liés entre eux par le fil délicat et précieux de la littérature.

A la fois très doux et plein de bonnes personnes blessées qui se viennent en aide. un roman..qui inhale ..un peu du parfum des Dubliners de Joyce et également un peu de ce formidable film, sans doute à mes yeux le meilleur de 2017:j'ai nommé ”Certain women” de ma cinéaste préférée Keily Reichardt......

« Traverser l'hiver » est un ouvrage de dentelière, porté par .une écriture réaliste et poétique à la fois un roman fragile et tendre sur la résilience et l'oubli qui permettent d'espérer toujours.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          284
Le roman de Melanie Wallace prend la forme d'un roman choral pour raconter des destins qui s'entrecroisent et s'entrechoquent. de ces chocs naissent des amitiés et de l'amour, nous dit Melanie Wallace. Mais rien ne se fait simplement et sans heurts.

1974. L'action démarre à l'entame de l'hiver, un couple s'arrête dans un motel. Ils sont mal assortis. On comprend vite que ce couple est le fruit d'un moment d'égarement. Et ce fruit, c'est Luke, un bébé de quelques semaines. June est mère à 16 ans et Ward, le père de l'enfant, ne tarde pas à partir. le motel est supposé fermer en hiver. Mabel fera une exception pour June et Luke. Elle parle de cette fille-mère à Iris, une veuve recluse dont on apprend peu à peu la nature perverse de son mari, et dont la fille Claire est partie pour la ville une quinzaine d'années plus tôt sans donner de nouvelles.

Iris charge Duncan, l'avocat local, de s'occuper de June. Duncan aurait pu retenir Claire, en lui avouant son amour, mais il ne l'a pas fait. Il conduit June et Luke chez Oldman, un vieil homme qui a lancé la carrière de photographe de Claire. Il revoit en June une jeune fille croisée dans les décombres de l'Allemagne nazie, quand il était reporter de guerre. La générosité des personnages trouble June et le met mal à l'aise.

Non-dits et solitude. Les deux maîtres-mots du très beau roman de Melanie Wallace. le Maine (je suppose) en hiver. Les petites routes traversant les forêts. La nature. La solitude imposée par les distances et par la rugosité des âmes. Mais Melanie Wallace continue...

1977. L'hiver est là. Claire décide de revenir. Iris est au plus mal. La fin s'approche. Sam accompagne Claire. C'est une gueule cassée du Vietnam. Oldman, lui, a été défiguré par un singe. Claire s'offusque un peu de la présence de June qui recommence à penser qu'elle est de trop. Pourtant, à partir des solitudes individuelles, une sorte de famille s'est recréée. Famille dont est finalement exclue Claire, pourtant liée par le sang. de son côté, Sam, éternel solitaire par envie de se protéger, trouve en June et en Oldman des miroirs à sa propre solitude. le seul qui ne soit pas solitaire, c'est Luke. Melanie Wallace nous enseigne qu'on peut briser une solitude. Mieux, on peut capitaliser sur cette solitude et en faire une force pour vivre ensemble.

Les personnages de Melanie Wallace m'ont fait penser à ceux de Ron Rash, de Carver. Ce sont des brisés de la vie, des destins éclatés, des écorchés à qui la vie n'a pas fait de cadeau, et qui ont trouvé dans ce destin une force, une détermination. Bien sûr, Wallace n'est pas dupe, elle ne nous la fait pas à l'envers, elle ne repasse pas deux couches de rose sur un cabanon branlant... La reconstruction est dure, lente, longue. Elle vise la génération suivante, celle de Luke. Mais au-delà des coups durs, c'est en nous que réside notre destin, nous dit Melanie Wallace. Nous avons le choix: nous enfermer derrière des murs comme Iris, derrière des protocoles comme Duncan, ou nous ouvrir aux autres. Il y a de l'espoir chez Melanie Wallace, mais pour cela, il faut traverser l'hiver.

Un mot sur l'écriture très détaillée, minutieuse, précise de Melanie Wallace. Elle est faite de très longues phrases, entrecoupées, agrémentées de répétitions de verbes ou d'adverbes, mélangées de subordonnées ou de relatives... avec de la poésie qui déboule de nulle part pour repartir aussitôt. J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce style. Mais une fois qu'on est dedans, on regrette d'en sortir.
Commenter  J’apprécie          90
Dans son ouvrage, Melanie Wallace parle de deuil, de solitude et de générosité. le livre est divisé en deux parties : 1974 et 1977. L'auteure brosse le portrait de chaque personnage avec délicatesse et pudeur et décrit des femmes fortes et volontaires qui, malgré les aléas de la vie, ont su se relever et faire face à leurs destins.
L'histoire se déroule au bord de l'océan atlantique, sans indication plus précise quant au lieu. Cependant, la description des étendues des longues routes américaines et l'Amérique des motels dans les années soixante-dix est parfaitement bien développée. On imagine parfaitement le décor, les contrées et les paysages.
L'histoire commence avec le portrait de June, mais contrairement à ce que l'on attend, elle n'est pas l'héroïne du livre, chaque chapitre étant dédié à un personnage différent. En 1974, on nous parle de June, Mabel, Duncan, Iris et Oldman et en 1977, s'ajoute Sam et Claire.
June a grandi dans un milieu défavorisé avec une mère absente la plupart du temps. L'homme qui l'a mise enceinte la rejette et la conduit sur la côte atlantique. June et Luke, son bébé, arrivent ainsi dans l'établissement tenu par Mabel.
Mabel est veuve depuis de nombreuses années. Elle tient son motel à temps plein et se dévoue corps et âme à son travail. On ressent sa solitude quotidienne à la lecture du livre. Elle se prend vite d'affection pour June et lui demande de rester au moins jusqu'à l'hiver car les chambres ne sont pas chauffées durant cette saison. L'hiver approchant, Mabel demande à Iris de les installer dans sa propriété.
Iris, une femme âgée, vit recluse depuis la mort violente de son époux. Après avoir totalement rénové sa demeure pour effacer toute trace du souvenir de cet homme qui la traitait mal, elle a décidé de ne plus sortir et de s'isoler du monde, s'éloignant même de sa fille, Claire.
Claire s'est retrouvée très jeune livrée à elle-même. Elle a d'abord vécu dans le cottage qui se trouve au fond de la propriété de ses parents avant de prendre son indépendance totale et de quitter la ville. Passionnée de photographies, elle a pris son envol et est partie parcourir le pays.
Au milieu de toutes ces femmes, nous retrouvons quelques portraits d'hommes dont Sam, Oldman et Duncan, qui n'ont également pas été épargnés par la vie. Entre le traumatisme de la guerre du Vietnam, le handicap et la solitude, nous rencontrons des hommes aux destins fragiles.
L'écriture de l'auteure est douce. Ses personnages sont attachants et émouvants. Les mots sont justes, posés simplement avec bon sens, sans fioritures. Les horreurs de la guerre et les vécus difficiles sont racontés sans agressivité, avec sincérité et finesse.
Melanie Wallace est une belle découverte.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (2)
Telerama
29 mars 2017
Fort et intrigant.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
09 mars 2017
Par sa profonde délicatesse, le talent de Melanie Wallace est un talent rare.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
"Le jardin était magnifique--les arbustes ployant sous des masses miroitantes, le dessous des branches d'un noir humide, les feuilles des arbres chargées de poudre argentée , cachées sous cette couche d'albâtre .
June s'était réveillée dans un monde parfaitement silencieux et recouvert de neige, derrière des fenêtres décorées de cristaux dentelés et glacés ."
Commenter  J’apprécie          231
De la neige, supplia-t-elle les cieux;
Iris vit pour la neige,
vit pour voir le jour où Luke y jouera,
vit pour la voir recouvrir le jardin,
denteler les branches d'arbres,
draper le cottage et les toits de l'appentis.
De la neige pour Iris,
pour la petite joie qui lui reste,
de la neige pour moi aussi, implora June,
pour empêcher ces jours et ces nuits inutiles de résonner en moi comme des coups sourds.
p 294
Commenter  J’apprécie          190
Mabel sut, avant que la fille ne lui adresse la parole, ce qu’elle dirait : que l’homme qui n’avait même pas prétendu être son mari n’était pas revenu et qu’il ne reviendrait pas. Elle avait supposé – non, raconta-t-elle ensuite à Iris au téléphone, rectifiant ce dernier mot, non pas supposé, mais su –, dès l’instant où elle les vit, qu’il s’en était déjà lavé les mains. Car en descendant de voiture, il n’accorda aucune attention à la fille, il la laissa ouvrir la portière côté passager et se mettre debout toute seule malgré le bébé endormi dans ses bras. Il ne lança pas un regard derrière lui pour voir si elle allait bien, se contenta de marcher vers la véranda de la réception, l’abandonnant à son sort.
Milieu de semaine, après-midi, hors saison. L’air automnal était humide, immobile, le ciel barré de cirrus soyeux sous lesquels Mabel avait étendu des draps sur les cordes à linge reliant la réception au dernier bungalow. Deux de ces bungalows étaient occupés, quatre toujours à nettoyer et à fermer, trois encore disponibles pour d’éventuels arrivants. Éventuels, se dit Mabel, mais elle savait pertinemment à qui louer et à qui ne pas louer, car elle avait des années d’expérience, et si la fille, qui elle-même ne semblait pas beaucoup plus âgée qu’une enfant, n’avait pas eu ce bébé dans les bras, Mabel aurait dit Désolée, je suis fermée pour la saison. Mais elle était là, suivant l’homme comme s’il l’effrayait tandis que Mabel approchait, s’essuyant les mains sur la blouse tachée d’eau de Javel qu’elle portait au-dessus de son sweater et de son jean. Bonjour, leur lança-t-elle, ce qui poussa la fille à s’arrêter et à examiner le sol à ses pieds alors que l’homme réagissait d’un signe de tête vers la réception en disant, Cette pancarte indique bien que c’est ouvert, je suppose.
Commenter  J’apprécie          10
"C'était le moment de l'année qu'elle préférait désormais, quand l'automne se tient à la lisière de l'hiver,prêt à basculer dans la saison suivante, que le jardin est en jachère, les arbres fruitiers stériles, l'érable, le bouleau, le frêne et le chêne ont presque entièrement perdu leurs feuillages qui, après s'être enflammés de teintes jaunes, orange, sépia ou rouille , ont pâli et chu, les églantiers se couvrant de gros fruits brillants .Le gel poudrait déjà le jardin nocturne, mais on ne pouvait savoir si l'imminence de l'hiver n'allait pas s'éterniser ......"...
Commenter  J’apprécie          40
Ce ne sont jamais les cicatrices visibles qui comptent.
Commenter  J’apprécie          270

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Melanie Wallace (2) Voir plus

Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}