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EAN : 9783036100012
108 pages
ABRUPT (15/05/2018)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Ce recueil de textes de Simone Weil, écrits entre 1936 et 1938, témoigne de son expérience de la guerre d'Espagne. Simone Weil, l'Espagnole, n'a pas hésité à se rendre à Barcelone pour soutenir, au risque de sa vie, la cause d'un peuple pour lequel elle avait une affection sincère. L'Espagne fut la terre qui vit s'affirmer la force de caractère d'une femme prête à mourir pour ses convictions, elle fut malheureusement aussi le lieu où Simone Weil découvrit les affre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
SI VIS PACEM...

... Faut-il pour autant se mettre en guerre, la préparer, et comment, dans le cas d'une réponse positive à ces questions ? C'est l'une des questions fondamentales que se pose la philosophe Simone Weil tout au long de ces quelques textes rassemblés ici sous le titre générique L'Espagnole, proposé en lecture par la très belle petite maison d'édition suisse Abrûpt, à l'occasion du Masse Critique de février consacré aux non-fictions et que je remercie infiniment, de même que Babelio, pour cet envoi précieux.

La philosophie de Simone Weil est, à tout le moins, doublement exigeante : en premier lieu, en tant que pensée se prémunissant sans cesse, fuyant même, à raison d'une critique permanente, lumineuse mais parfois aride, tout esprit de système, de tout a priori, de toute facilité dialectique ou expérimentale. En second lieu, c'est une philosophie opérante, vivante, en action, c'est à dire que, contrairement à bien des philosophes "modernes", peut-être à partir de l'époque des lumières mais sans doute plus encore à la suite d'Emmanuel Kant ou de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, le philosophe s'est avant tout fait penseur bien avant qu'acteur, surtout en ce qui concerne sa propre existence quotidienne. Chez Simone Weil, rien de cela : la philosophie est avant tout une manière de vivre afin de se rapprocher au mieux de la vérité (notion essentielle dans l'oeuvre de Simone Weil), de la justice (autre notion de très grande importance, tout particulièrement dans ses textes à caractère politique et sociaux), de soi-même, de l'autre et, vers la fin de sa vie, de l'idée de dieu, que l'on retrouve dans l'un de ses plus grands - et parfois douloureux - textes : La Pesanteur et la Grâce. Cette absence de système véritable est sans aucun doute l'une des raisons pour laquelle cette pensée a longtemps été mise sous le boisseau, non pas oubliée (son oeuvre est intégralement éditée et globalement aisément disponible) mais pas forcément la plus étudiée non plus. Tout juste se souvient-on ainsi des écrits admirables qu'elle a rédigés tandis qu'elle avait décidé d'embrasser la cause ouvrière non pas seulement en lui rendant hommage et honneur par quelque écrit bien tourné d'une haut d'une tour d'ivoire universitaire, mais en vivant dans sa chair le quotidien des ouvriers de son temps. Cela donnera, entre autre textes d'importance son essentiel Journal d'usine que les éditeurs rassembleront plus tard avec d'autres, fruits de cette expérience, sous l'intitulé de "La Condition ouvrière", et que l'on ferait bien de relire à l'aune des évolutions d'aujourd'hui, qui n'en sont peut être pas tant.

Par ailleurs, plusieurs points communs entre cet ouvrage posthume (dans sa mise en page) et L'Espagnole : Dans les deux cas, il s'agit de mettre en conformité, pour reprendre une expression actuelle qui lui aurait certainement déplue, sa pensée - en l'occurrence politique - avec son existence propre ; dans les deux cas, il procède d'abord d'une expérience vécue, forte, jusqu'au-boutiste : Son état de santé défaillant de longue date l'empêchera, après une longue année de double labeur (l'usine mais aussi son travail intellectuel), et à des postes volontairement difficiles, de poursuivre cette sorte de tâche incarnée qu'elle s'était donnée pour mission d'accomplir - jamais nulle tricherie, nulle volonté "documentaire", nulle "fabrication" chez Simone Weil : c'est toujours tout ou rien (et c'est souvent tout) -. de même, c'est une brûlure assez grave au pied qui aura raison de son implication dans la guerre d'Espagne, à son corps défendant, si l'on peut dire. Voilà pour les correspondances directes.

L'oeuvre de Simone Weil est, pour une large part, tout à la fois anthume et posthume. Ou, pour le dire autrement, c'est une oeuvre en grande partie éclatée et recomposée dans la décennie suivant sa disparition que l'on connait aujourd'hui. Mais éclatée ne signifie aucunement qu'elle n'a aucune ligne directrice, qu'elle est dénuée de tout fil, de toute pensée globale (mais surtout pas globalisante). C'est même l'exact inverse. Et c'est la raison pour laquelle un ouvrage comme La Condition ouvrière a toute sa raison d'être, tandis qu'il est de composition posthume, exactement comme cette Espagnole, qui amène tout à la fois son lot de témoignage de même que la confirmation que cette pensée sans cesse en mouvement (de la pensée d'Alain, son premier maître, elle se dirigea peu à peu vers une pensée théodicée à la fois toute personnelle et infiniment christique, mais dans une version qu'aucune église ne sera jamais fondée à reconnaître pour sienne - à l'exception, peut-être, du message de l'humble d'Assise, mais nous nous écartons.

Pour en revenir aux textes proposés par cette magnifique petite maison d'édition suisse - dont nous avouons la découverte totale à l'occasion de cette Masse Critique : couverture originale un rien déroutante (pas de titre, pas de nom d'auteur, juste un collage), beau papier, format parfait pour la lecture omnivore, propositions diverses et contemporaines complémentaires surprenantes : l'anarchie n'est décidément pas un chaos. - ils montrent une fois encore à quel point l'éthique de Simone Weil est inséparable de sa vision politique : sans concession à l'égard des communistes-staliniens mais guère plus à l'encontre de ses camarades anarchistes du CNR dont elle réprouve, définitivement, les manières d'être - et l'être n'est pas une vague notion chez elle - laquelle ne se satisfait jamais des entre-deux ni des entre-soi. Son besoin (et non un "désir") de pureté ne pouvant admettre la lâcheté de ceux estimant que le massacre d'aucun homme, fut-il fasciste, ennemi, curé, bourgeois est excusable, tandis que la philosophe humaniste Simone Weil estime impardonnable ce massacre en ce qu'il est, d'abord et avant tout, le massacre d'un homme, quoi qu'il pense. Il y a de la faute première, biblique, dans ce qu'elle note dans son journal : «S'ils me prennent, ils me tueront… Mais c'est mérité. Les nôtres ont versé assez de sang. Suis moralement complice.» Ce sens rare et parfait de la Justice, une fois encore.

Deux autres moments sont immenses. En premier lieu, cette longue lettre adressée à Georges Bernanos. Resituons : Rien n'est plus différent de la pensée sociale et anarchiste de Simone Weil que celle de l'auteur du Journal d'un curé de campagne. Pire : il fut, un temps, du côté de Drumont, l'un des penseurs français de l'antisémitisme ! Pour autant, Simone Weil admira certains écrits de Bernanos pour ce qu'ils étaient : des avancées, n'oubliant sans doute pas ce que furent les pensées de cet homme, mais ne méconnaissant pas, non plus, son évolution. En nos époques d'absolutisme mou et sectaire à la fois, cette parole est vivifiante !
Il y a, par la suite, cette prolongation politique à la pièce de Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu qui définie la vision profonde que Simone Weil éprouve vis à vis des démocrates et de leurs impérities.

Dense est la pensée de Simone Weil, et ce n'est certes pas en quelques lignes bien imparfaites d'une critique noctambule que celle-ci saurait être précisée. En retenir toutefois quelques originalités : La perfection peut être de ce monde, à condition de ne pas la soudoyer, même à raison de -logie. La vérité prime tout. Elle n'est pas concession, elle est. La Justice est une de ses plus ferventes compagne, mais, bien évidemment, pas n'importe quelle justice. L'ennemi peut être au plus proche. Y compris chez celui qui est supposément "dans nos rangs". La pensée Weil ne se targue jamais d'être plaisir ni plaisante. Elle saura, plus tard, ce qu'est l'amour - par le Christ, mais c'est là une autre épreuve du Sens -. N'empêche, cette pensée ravaude nos certitudes faibles, elle les remet en jeu, leur réapprend la foi en nous même, humains. Comment ne pas être subjugué par cette incroyable pensée laïque et bientôt mystique ?
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Elles sont si rares ces personnes qui, plongés (volontairement) dans la guerre, échappent à l'exacerbation naturelle des passions et des haines, au dogmatisme, à la négation de l'ennemi en tant qu'homme. Simone Weil fut une de ces individualités supérieurs. Elle sut voir la réalité de la guerre d'Espagne, si loin des abstractions et du romantisme révolutionnaire, questionner ses propres croyances et les remettre en question, comme le fit Georges Bernanos dans l'autre camp. Parmi les textes rassemblés dans ce petit livre, il y a d'ailleurs une magnifique lettre de Simon Weil à ce dernier, lettre qu'il garda sur lui toute sa vie.

« Depuis que j'ai été en Espagne, que j'entends, que je lis toutes sortes de considérations sur l'Espagne, je ne puis citer personne, hors vous seul, qui, à ma connaissance, ait baigné dans l'atmosphère de la guerre espagnol et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont – que m'importe? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon – camarades que, pourtant, j'aimais. »

Extrait de la lettre de Simone Weil à Georges Bernanos
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Cela faisait un moment que je voulais découvrir un peu plus Simone Weil, après avoir découvert un article sur sa vie et son oeuvre. Une femme lettrée, intelligente, philosophe, empreinte de compassion et engagée auprès des plus démunis, ça intrigue, ça donne envie d'en savoir plus, de comprendre ses motivations. Mais je ne me voyais pas trop me lancer dans un ouvrage philosophique qui allait – je ne vais pas vous mentir – sans doute m'assommer. Alors quand j'ai vu que L'Espagnole publié chez Abrüpt, une maison d'éditions suisse qui a tout d'un OVNI dans le paysage, était dans une Masse critique Babelio et qu'il ne faisait que 108 pages, j'ai tenté le coup. Et quelques jours plus tard, j'ai reçu ce petit recueil de textes écrits par Simone Weil sur la guerre d'Espagne.

Simone Weil, née à Paris en 1909 et morte en Angleterre en 1943 est une philosophe humaniste, écrivaine et enseignante en philosophie. Et elle s'est particulièrement intéressée aux courants marxistes antistaliniens. Elle a été proche des anarchistes et des trotskystes, des syndicalistes. Et à partir de 1936, elle s'intéresse à la religion catholique.

« le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme. »
Elle s'est intéressée à la condition humaine, la condition ouvrière et plus que de s'y intéressée, elle s'est immergée. Elle abandonne provisoirement sa carrière de professeur pour travailler à l'usine. Puis après les grèves de 1936, elle part pour l'Espagne. Pour être au plus près du peuple. Là, elle voit la violence, la mort, le sang, la bêtise. Les exécutions. Ceux qui tuent parce qu'ils ont compris qu'il n'y avait pas de punition, ceux qui laissent faire. Elle écrit, elle relate, elle témoigne dans ses lettres et ses journaux dont L'Espagnole est le recueil. J'ai lu ces quelques pages d'une traite, sans m'en rendre compte. Absorbée par les mots de Simone Weil. Un peu soufflée tout de même.

Les éditions Abrüpt mettent à disposition des lecteurs un Antilivre de L'Espagnole. Je vous laisse découvrir le concept, ce sera l'occasion de faire un tour et de découvrir cette maison étonnante…

Merci à Babelio et aux éditions Abrüpt pour la découverte de ce livre.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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La guerre civile espagnole a captivé l'attention de beaucoup d'intellectuels de renommée mondiale : Hemingway, Malraux, Orwell, etc, nous ont laissé de nombreux témoignages de cette période de l'histoire qui a suscité beaucoup d'espoirs pour le mouvement révolutionnaire.

Dans la même lignée, Simone Weil nous donne son témoignage de la révolution espagnole depuis la Catalogne et Aragon. Dans un style lapidaire, elle nous fait part de la dure transposition à la réalité du rêve révolutionnaire et au final de son impossible concrétisation durant la guerre civile...

Pour compléter cette lecture sur cette thématique, je recommande chaudement le visionnage du film de Ken Loch, Land & Freedom.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
C’est le nuage des entités vides qui empêche non seulement d’apercevoir les données du problème, mais même de sentir qu’il y a un problème à résoudre et non une fatalité à subir. Elles stupéfient les esprits ; non seulement elles font mourir, mais, ce qui est infiniment plus grave, elles font oublier la valeur de la vie. La chasse aux entités dans tous les domaines de la vie politique et sociale est une œuvre urgente de salubrité publique. Ce n’est pas une chasse facile ; toute l’atmosphère intellectuelle de notre poque favorise la floraison et la multiplication des entités. On peut se demander si en réformant les méthodes d’enseignement et de vulgarisation scientifique, et en chassant la superstition grossière qui s’y est installée à la faveur d’un vocabulaire artificiel, en rendant aux esprits le bon usage des locutions du type dans la mesure où, pour autant que, à condition que, par rapport à, en discréditant tous les raisonnements vicieux qui reviennent à faire admettre qu’il y a dans l’opium une vertu dormitive, on ne rendrait pas à nos contemporains un service pratique de premier ordre. Une élévation générale du niveau intellectuel favoriserait singulièrement tout effort d’éclaircissement pour dégonfler les causes imaginaires de conflit. Certes nous ne manquons pas de gens pour prêcher l’apaisement dans tous les domaines ; mais en général ces sermons ont pour objet non d’éveiller les intelligences et d’éliminer les faux conflits, mais d’endormir et d’étouffer les conflits réels. Les beaux parleurs qui, en déclamant sur la paix internationale, comprennent par cette expression le maintien indéfini du statu quo au profit exclusif de l’État français, ceux qui, en recommandant la paix sociale, entendent conserver les privilèges intacts ou du moins subordonner toute modification au bon vouloir des privilégiés, ceux-là sont les ennemis les plus dangereux de la paix internationale et civile. Il ne s’agit pas d’immobiliser artificiellement des rapports de force essentiellement variables, et que ceux qui souffrent chercheront toujours à faire varier ; il s’agit de discriminer l’imaginaire et le réel pour diminuer les risques de guerre sans renoncer à la lutte, dont Héraclite disait qu’elle est la condition
de la vie.
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Mais qu’on donne des majuscules à des mots vides de signification, pour peu que les circonstances y poussent, les hommes verseront des flots de sang, amoncelleront ruines sur ruines en répétant ces mots, sans pouvoir jamais obtenir effectivement quelque chose qui leur corresponde ; rien de réel ne peut jamais leur correspondre, puisqu’ils ne veulent rien dire. Le succès se définit alors exclusivement par l’écrasement des groupes d’hommes qui se réclament de mots ennemis ; car c’est encore là
un caractère de ces mots, qu’ils vivent par couples antagonistes. Bien entendu, ce n’est pas toujours par eux-mêmes que de tels mots sont vides de sens ; certains d’entre eux en auraient un, si on prenait la peine de les définir convenablement. Mais un mot ainsi défini perd sa majuscule, il ne peut plus servir de drapeau ni tenir sa place dans les cliquetis des
mots d’ordre ennemis ; il n’est plus qu’une référence pour aider à saisir une réalité concrète, ou un objectif concret, ou une méthode d’action. Éclaircir les notions, discréditer les mots congénitalement vides, définir l’usage des autres par des analyses précises, c’est là, si étrange que cela puisse paraître, un travail qui pourrait préserver des existences humaines.
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Vous parlez de la peur. Oui, la peur a eu une part dans ces tueries ; mais là où j’étais, je ne lui ai pas vu la part que vous lui attribuez. Des hommes apparemment courageux — il en est un au moins dont j’ai de mes yeux constaté le courage — au milieu d’un repas plein de camaraderie, racontaient avec un bon sourire fraternel combien ils avaient tué de prêtres ou de « fascistes » — terme très large. J’ai eu le sentiment, pour moi, que lorsque les autorités temporelles et spirituelles ont mis une catégorie d’êtres humains en dehors de ceux dont la vie a un prix, il n’est rien de plus naturel à l’homme que de tuer. Quand on sait qu’il est possible de tuer sans risquer ni châtiment ni blâme, on tue ; ou du moins on entoure de sourires encourageants ceux qui tuent. Si par hasard on éprouve d’abord un peu de dégoût, on le tait et bientôt on l’étouffe de peur de paraître manquer de virilité. Il y a là un entraînement, une ivresse à laquelle il est impossible
de résister sans une force d’âme qu’il me faut bien croire exceptionnelle, puisque je ne l’ai rencontrée nulle part. J’ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n’auraient pas eu l’idée d’aller eux-mêmes tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. Pour ceux-là je ne pourrai jamais avoir à l’avenir aucune estime.
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Toutes les absurdités qui font ressembler l’histoire à un long délire ont leur racine dans une absurdité essentielle, la nature du pouvoir. La nécessité qu’il y ait un pouvoir est tangible, palpable, parce que l’ordre est indispensable à l’existence ; mais l’attribution du pouvoir est arbitraire, parce que les hommes sont semblables ou peu s’en faut ; or elle ne doit pas apparaître comme arbitraire, sans quoi il n’y a plus de pouvoir. Le prestige, c’est-à-dire l’illusion, est ainsi au cœur même du pouvoir. Tout pouvoir repose sur des rapports entre les activités humaines ; mais un pouvoir, pour être stable, doit apparaître comme quelque chose d’absolu, d’intangible, à ceux qui le détiennent, à ceux qui le subissent, aux pouvoirs extérieurs. Les conditions de l’ordre sont essentiellement contradictoires, et les hommes semblent avoir le choix entre l’anarchie qui accompagne les pouvoirs faibles et les guerres de toutes sortes suscitées par le souci du prestige.
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Tout d’abord une transformation sociale ne peut être correctement appréciée qu’en fonction de ce qu’elle apporte à la vie quotidienne de chacun de ceux qui composent le peuple. Il n’est pas facile de pénétrer dans cette vie quotidienne. D’ailleurs chaque jour amène du nouveau. Et puis la contrainte et la spontanéité, la nécessité et l’idéal se mêlent de manière à apporter une confusion inextricable non seulement dans les faits, mais encore dans la conscience même des acteurs et spectateurs du drame. C’est même là le caractère essentiel et peut-être le plus grand mal de la guerre civile.
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