Riche en rebondissements, ce premier volet d'une saga qui compte actuellement cinq tomes est aussi foisonnant de thèmes donnant à réfléchir. Intelligemment construit, il nous emmène dans un monde codifié où la recherche de la beauté physique annihile toute autre quête, toute autre aspiration. Persuadés dès leur plus jeune âge qu'ils sont moches par nature, les enfants sont éduqués dans le culte de la beauté obligatoire, sésame tant attendu pour rejoindre le monde des rêves artificiels et des bonheurs utopiques et de là celui des adultes bien dans leur corps.
Le diktat de l'esthétique, l'importance du regard de l'autre, la quête d'une identité… sont les thèmes d'ouverture qui nous entraînent rapidement vers d'autres, comme les risques du protectionnisme et du repli sur soi, la perte de la mémoire sociétale, la liberté de choix et de jugement ou encore l'écologie.
Passionnant, bien écrit, rendant avec justesse les états d'âme et les hésitations des adolescents héros du récit, ce roman d'anticipation dystopique nous décrit une société hyper hiérarchisée, cloisonnée ou mensonges et manipulations ont fait des hommes des moutons dociles et inoffensifs.
Les Rouillés que nous sommes feront sans doute des parallèles avec « le meilleur des mondes » d'Huxley mais le propos reste original et la jeunesse des héros un gage d'intérêt pour les adolescents.
Surprenant de lucidité sur le monde actuel et ce qu'il pourrait devenir, ce roman ado est d'une grande justesse et les jeunes ne s'y sont pas trompés. Ce sont eux qui m'ont incitée à le lire et je ne le regrette pas. J'ai beaucoup aimé. de nombreux sujets de discussion peuvent être initiés par cette lecture et les jeunes ont beaucoup à en dire.
Un très bon roman de science-fiction à lire absolument !
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