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Ethan Frome a épousé, à la va vite, une femme qui l'a aidé à s'occuper de sa mère mourante ; sauf que celle-ci va s'avérer acariâtre, hypocondriaque et méchante.
Une jeune cousine pauvre vient les aider à la ferme. Elle est un peu maladroite mais optimiste, gentille et solaire.
Ils vont tomber amoureux doucement, respectueusement et tout cela va mal finir.
Ce petit roman écrit en 1911 avec un style un peu suranné est très agréable, doux, fin et surprenant pour dessiner un tel drame.
L'auteure a un vrai talent pour décrire la rudesse de la montagne, la grande pauvreté, les paysages lumineux, la finesse des personnages et l'inéluctable tragédie à venir.
Une petite pépite.
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Il faut se réjouir que les scénaristes d'Hollywood ne se soient pas emparés d"Ethan Frome". Ils en feraient un mélo pure guimauve, ou pire, un dessin animé avec happy end qui donne envie de se taper un gros Big Mac à la sortie.
O Ethan Frome, garde ta jambe estropiée et ton destin de martyr! Ne cherche pas à guérir ton âme avec le jeu, l'alcool ou la télé. Tu es un héros, un homme de sacrifice, qui se bat contre la misère, l'ignorance, le désespoir, la solitude. Tu fais ce que te dicte ta conscience, tu connais la persévérance, la gratitude, le souvenir, le devoir, tu ignores la frivolité et l'insouciance.
Mais tu es le seul de ton village à voir la beauté des étoiles, à être ému par le matin d'hiver, à entendre les battements de ton coeur. Et c'est par amour que tu as voulu mourir, par amour et parce que tu ne voyais pas d'autre issue qui soit digne et juste. Et tu passes le reste de ta vie à souffrir pour expier ce moment de folie égoïste.
Edith Wharton est impitoyable avec ses personnages et ne leur épargne aucun tourment. Parce que ce sont des êtres rendus vulnérables par leur sensibilité et leur souci, non de la respectabilité, mais de considérations morales. Chez elle, les jeunes filles dans le besoin n'épousent pas de riches vieillards, et les jeunes fermiers ne quittent pas leur épouse revêche.
Ils ne sont pas tant victimes de leur milieu social que de leur sens moral.
Chère Edith, nous aimons vos romans singuliers, et votre capacité à déchiffrer ce qui se cache au fond des êtres.
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À Starkfield, petite ville du Massachusetts que l'hiver enclave dans des congères et un froid mordant, Ethan Frome vit tant bien que mal de sa scierie et de sa ferme. Son épouse, Zenobia, est de nature souffreteuse et acariâtre et dépense sans compter les quelques ressources du maigre foyer en potions et en médicaments. La seule joie d'Ethan, c'est la présence de la jolie Mattie Silver, la cousine de Zenobia. La jeune fille aide aux tâches ménagères et elle offre une oreille amicale à Ethan.
Peu à peu, Ethan et Mattie se découvrent une attirance coupable, et Zenobia ne manque pas de le remarquer. Celle que l'on croyait faible se révèle une redoutable garce, machiavélique et sans coeur. « Zenobia, bien que doutant du savoir-faire de la jeune fille, fut tentée par la liberté qu'elle aurait de la trouver en défaut sans courir grand risque de la perdre. » (p. 75) Alors qu'Ethan et Mattie jouent à être un couple le temps d'une soirée, l'épouse qui se croit bafouée est bien décidée à se débarrasser de cette encombrante cousine et à remettre son époux au pas. Mais après des années de soumission, quelque chose bouillonne dans le sang d'Ethan. « Il était bien trop jeune, trop vigoureux, trop plein de vivante sève pour accepter aussi aisément la ruine de ses espoirs. Fallait-il qu'il consumât toutes ses années auprès d'une femme aigrie et geignarde ? » (p. 149) L'issue, nécessairement, sera brutale.
Le gros défaut de ce livre, dans l'édition que j'ai choisie, c'est sa quatrième de couverture qui dévoile TOUTE l'histoire. Ce que je croyais être l'introduction est en fait la conclusion. Ce résumé très maladroit m'a privée de toute la tension qu'Edith Wharton est si habile à installer dans ses romans. Je n'ai pas vu l'arc se tendre puisque je savais déjà où la flèche était tombée et qui elle avait blessé. (C'est une métaphore, OK ? Je ne suis pas en train de vous raconter la fin !)
Le procédé narratif n'est pas très original : le narrateur arrive à Starkfield, il rencontre Ethan Frome et il s'interroge sur cet étrange personnage. Ensuite, il ne lui faut que mettre un pied dans la maison du personnage pour le récit se déploie tout seul. le narrateur ne revient qu'à la fin, pour la conclusion.
Voilà deux points négatifs, mais le roman est en fait très bon. Il se déroule loin des fastes new-yorkais que l'auteure a dépeints dans le temps de l'innocence ou Chez les heureux du monde. Ce n'est pas non plus la bourgeoisie campagnarde qu'elle présente dans Été. Dans les trois précédents romans, l'environnement est favorable, mais c'est la société qui ne l'est pas, entité mauvaise et perverse. Dans Ethan Frome, la nature est hostile et pauvre et la société est presque inexistante : le drame se noue à huis clos, entre un couple mal marié et une jeune fille innocente. Mais la victime n'est pas Mattie, du moins pas uniquement. C'est surtout Ethan Frome, personnage éponyme qui souffre doublement ainsi que le révèle la fin du roman. Zenobia est la main du malheur, on le sait dès le début puisqu'elle est présentée sans aménité.
Edith Wharton signe encore un grand roman et mérite plus que jamais des compliments pour la peinture qu'elle fait des sentiments humains et des méchancetés des coeurs. À la lire, on désespère un peu du bonheur, mais on sent toute l'honnêteté de ses propos. Il ne me reste qu'à dénicher l'adaptation cinématographique, avec Liam Neeson (ah ! Liam…) dans le rôle-titre, pour poursuivre le plaisir de la lecture.
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La quatrième de couverture mentionne : « Ethan Frome est un jeune homme pauvre qui aime les livres et rêve de voyage »…Il n'en fallait pas plus pour que ce livre retienne mon attention, bien que je n'aie jamais entendu parler de l'auteure, décédée en 1936…la découverte d'un livre noir, d'une écriture envoûtante, d'un drame…
Ethan Frome transporte régulièrement le narrateur, dans son traîneau, vers la gare d'un village du Massachusetts de la fin du 19 ème siècle ...un homme de cinquante deux ans, qui parait en avoir bien plus, boitant et difforme à la suite d'une collision....vingt quatre ans auparavant
L'auteure, par la voix du narrateur, nous décrit avec finesse ces paysages hivernaux et froids, et une année de la vie de cet homme, l'année du drame…de cette collision annoncée, qu'on attend…..Impatients
Ethan Frome jeune homme exploite la ferme et la scierie, héritée de son père. Cette exploitation peine à le faire vivre avec Zenobia ou Zeena, son épouse hypocondriaque et acariâtre. Elle est arrivée il y 7 ans au moment du décès des parents d'Ethan. Elle dirige tout de son fauteuil et de son lit…Son état de santé ne lui permet pas, selon elle, de travailler, alors une jeune cousine Mattie arrive pour l'aider et tient la ferme, prépare les repas…une jeune cousine qui ne laisse pas Ethan indifférent…regards platoniques, frôlements, et c'est tout….C'est sans compter avec la méchanceté et la paresse de Zeena….qui souhaitera qu'une bonne vienne l'aider…elle par qui le malheur arrivera.
Un roman en noir et blanc, noir comme la vie de cet homme, noir comme l'esprit de son épouse, comme le drame qui l'handicapera, comme la pauvreté de ce couple et blanc comme la neige, les hivers et le froid du Massachusetts, blanc comme Mattie la jeune fille qui apporte un peu de lumière et de gaieté dans cette maison froide traversée de courants d'airs, …
Un roman publié en 1911 qui a ce charme des photos en noir et blanc, de ces photos qu'on aime regarder, conserver, ces photos qui nous transportent bien des années en arrière dans des atmosphères perdues, dans des vies de gens simples, des vies faites de travail, de chevaux, de traîneaux,…
C'est certain, je reparlerai bientôt d'Edith Wharton…j'ai été séduit par son écriture
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Un classique américain que je voulais lire depuis longtemps. Je craignais de trouver ça mièvre mais je me trompais totalement. C'est cruel et sombre, une véritable tragédie romantique autour d'un triangle amoureux.

Le roman se déroule dans le froid, la grisaille et la morosité d'un hiver de la Nouvelle-Angleterre au début du 20eme. Ethan Frome est un fermier isolé qui essaie de gagner sa vie tout en s'occupant de sa femme hypocondriaque, glaciale et ingrate. Une lueur d'espoir entre dans la vie désespérée d'Ethan lorsque la cousine de sa femme Mattie arrive pour l'aider. Sa vie est transformée lorsqu'il tombe amoureux de Mattie, mais leur destin est voué à l'échec par les conventions étouffantes de l'époque.
Dans le silence, l'isolement et la neige, un drame va se jouer.

Le prologue et l'épilogue, qui se déroulent une vingtaine d'années après les événements de l'histoire principale, sont écrits à la première personne du point de vue du narrateur. Ces deux partie du roman constituent un « cadre » autour de l'histoire elle-même.
Le prologue plante le décor et introduit l'intrigue que l'on va découvrir ensuite.
Quant à l'épilogue, même si on sait immédiatement qu'il n'y aura pas de happy end, vous risquez comme moi d'être surpris par le dénouement révélé.

Ce court roman mettant en scène des personnages piégés par des circonstances auxquelles ils semblent incapables d'échapper est une merveille de subtilité, entre tableau naturaliste et conte gothique.

Traduit par Julie Wolkenstein
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"Ethan Frome" fait sans aucun doute partie de ces livres que l'on découvre un peu par hasard, après en avoir entendu de bons échos. Ce n'est pas le roman le plus célèbre d'Edith Warton, et pourtant !
Servi par une écriture emprunte de mélancolie, cette histoire forte et troublante restera comme un excellent souvenir de lecture, à ranger parmi les meilleurs classiques.
J'en suis sorti envoûté, troublé, habité par les nombreuses questions que soulève le livre, portant sur les choix qui marquent une vie : ses désirs refoulés, ses sacrifices, ses espoirs taris, l'âpreté d'une existence passée à l'ombre de la misère, l'aigre délitement d'une union, la forte emprise du fatalisme.

Certes, à la lumière de ce qui en ressort, on comprend que le roman n'est pas d'une folle gaité. Mais sa force de narration est telle, que l'on embarque, comme hypnotisé, guidé par les mots précis, justes et sensibles de Warton.

Un livre de toute beauté. Un grand livre.
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"Ethan Frome" d'Edith Wharton confine au chef-d'oeuvre.

Un étranger dans le village de Starkfield se surprend d'un habitant mystérieux, austère, un homme boîteux taciturne semblant renfermer en son for intérieur un passé riche de mille romans et pourtant définitivement triste. Il tente alors de reconstituer sa tragique histoire: celle d'un homme que le destin régurgitera, encore et encore, avec cruauté et une certaine ironie.

Edith Wharton nous plonge dans une Nouvelle Angleterre grise, enneigée, parfois maussade mais aussi merveilleuse. Tout son récit est empreint d'une minéralité, d'un élan vital formidable qui s'incarne en premier lieu par les sentiments amoureux.
Dire que ses personnages sont "bien construits" ne serait définitivement pas lui rendre justice. Ils sont criants de vérité, plein de fêlures et de surprises, et étrangement cohérent même lorsqu'ils perdent (presque) la raison.
La relation amoureuse, que je garderai pour vous volontairement floue, est absolument somptueuse. Intense, et encore une fois, sans aucun artifice: on y croirait, tant nous sommes traversés par les mêmes fulgurances et implosions qu'Ethan.

"Ethan Frome" est un court récit, mais qui s'apparente à ce que l'on fait de mieux dans l'art romanesque. On peut ne pas adhérer à l'histoire, ne pas adhérer à ce genre de "récits de vie", mais bon sang, qu'est-ce que c'est bien écrit...
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"Les histoires d'amour finissent mal en général"... celle-ci très mal, et on le pressent dès le début, c'est la grande originalité de ce livre dont la trame, le milieu et le style me rappellent le grand Thomas Hardy de Loin de la foule déchaînée.
Je n'aurais pas détesté trouver une note d'espoir à la fin de cette histoire, mais qu'attendre d'une autrice capable de dresser un portrait aussi féroce de l'épouse tyrannique et hypocondriaque ?...
Portrait inoubliable ceci dit, comparé aux deux tourtereaux un peu fleur-bleue, comme le voulait l'époque, dont on apprécie les approches timides en étirant la lecture, pour retarder la fin dont on sait l'issue inexorable.

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Une narration de qualité, et d'une grande finesse psychologique au coeur d'un hiver dans le Massachussetts à la fin du 19° siècle.
Bien éloignée des univers familiers des romans de l'auteure, et des salons mondains.
Une tension progressive qui couve sous le feu des sentiments des personnages simples auxquels on s'attache au fil des mots.
Dans la rigueur des rapports humains et des codes sociaux de l'époque.
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Un fermier impécunieux du Massachusetts, Ethan Frome, vit sous la coupe insidieuse de Zenobia, son épouse, une femme souffreteuse qui dépense leur maigre avoir en visite chez des médicastres et en potions subséquentes. Les Frome ont acceuili chez eux Mattie, une parente pauvre, cousine de Zenobia, fille d'un homme qui s'est dévoyé dans une banqueroute, et que la maîtresse de maison, prenant pour prétexte ses vapeurs et ses malaises, régente sans état d'âme dans sa sécheresse de coeur, comme une domestique. Mattie est de bonne composition, sa nature, aux antipodes de sa cousine, faite d'insouciance et de spontanéité, agit comme un baume sur Ethan Frome, qui ressent le plus tendre et le plus respectueux des sentiments envers elle. 

Ethan Frome est un récit empreint d'une belle sensibilité et d'une certaine poésie, dont la délicatesse et la construction romanesque ne méritaient pas qu'un bûcheron, se chargeant de la quatrième de couverture de cette édition d'occasion, divulgâcha toute l'intrigue. 
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