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Attention, chef d'oeuvre !

J'avais eu une période de lecture de livres d'Edith Wharton, mais je m'étais refusée à lire le temps de l'innocence alors que le film de Martin Scorsese venait de sortir sur les écrans. Ecrit en 1920, il nous parle du New York des années 187.., où du moins des quelques familles dont la richesse "ancienne" en fait une sorte d'aristocratie du nouveau monde, avec ses codes et ses conventions, aussi contraignantes que les corsets des dames.










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Le Temps de l'Innocence ...Je ne comprends pas le titre...Innocence de qui, de quoi ? Innocence, en latin, c'est ce qui ne peut pas faire mal (nocere)...Mais dans ce livre tout fait mal ! Il n' y a pas d'innocents. May ? la jeune fiancée ? Mais elle est nuisible, c'est une machine de guerre aux grands yeux bleus et vides, toute dévouée à son clan de patriciens new-yorkais, sans l'ombre d'une idée personnelle. Newland ? D'abord machine,puis être humain par l'expérience du doute, il a déjà trahi May avant même le début du roman, en lui mentant sur sa vie de jeune homme, puis en tombant amoureux de sa cousine Ellen, double inversé de May. Ellen ? Scandaleuse (enfin, pour eux...), mais ayant connu la violence et la perversité d'un comte polonais qu'on lui a fait épouser, elle en sait bien plus sur la vie que sa famille américaine. Quant à tous les autres c'est masques et hypocrisie à tous les niveaux. Alors expliquez-moi le titre. C'est peut-être un rêve d'innocence, celle que les jeunes générations que l'on trouve à la fin du livre attribue à leurs parents et grands-parents, comme si le silence assourdissant où leurs aînés ont souffert n'était pour eux qu'un silence paisible...
Bref, en tout cas, un roman archétypal d'Edith Wharton, à la perfection triangulaire, où la société broie les êtres, tous, les forts et les faibles. Où l'on est condamné à rater sa vie. Où nulle fuite n'est possible. D'une tristesse infinie. Avec le vrai visage de l'amour dans les yeux d'Ellen. Avec Newland qui s'approche de la liberté jusqu'à en sentir le souffle ...Avec May qui le retient, ses deux bras frêles gonflés de la force surhumaine que lui procure le soutien de toute une culture...Ce ne sont pas les hommes qui dominent le monde, leur corset est aussi serré que celui des femmes...C'est un principe de soumission à un ordre supérieur qui ne supporte aucune forme de chaos, qui se construit et se reconstruit à chaque génération, dans le sang de ses victimes sacrificielles, et qui change toujours de visage, pour que jamais les contemporains ne le reconnaissent. Quel est le nôtre, madame Wharton ? -Lis donc les grands auteurs de ta génération, Agathe, et tu apercevras le visage de la bête...
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Innocence , si j'en crois la définition du Larousse, désigne ce qui est exempt de malignité, de quelqu'un qui est d'une ingénuité, d'une naïveté souvent excessives... Où se cache l'innocence dans ce superbe roman d'Edith Wharton, récompensé par le prix Pulitzer 1921?
Les années 1870/80 , New-York, la haute société riche, très riche, guindée, très guindée. .La comtesse Ellen Olenska "rentre au bercail" .Après de nombreuses années v&cues en Europe, elle rentre à New-York fuyant un époux certes très riche mais particulièrement déplaisant. Ce retour provoque l'émoi dans le microcosme mondain, seul Newland Archer va porter un regard différent sur cette jeune femme profondément malheureuse. Sur le point d'épouser May Welland, la cousine de la comtesse, il va bientôt être sous le charme d'Ellen . Vont alors s'affronter deux personnalités bien trempées , éprises l'une de l'autre mais soucieuses de la tranquillité de leurs proches . ... Franchiront ils le pas ? pourront ils vivre leur amour ?....
Edith Wharton connait fort bien le milieu qu'elle nous décrit ici si brillamment . Une plume acérée certes mais toute en finesse. Les choses sont plus suggérées que dites , l'ironie est là toujours sous-jacente, la critique aussi mais avec une tendresse non dissimulée. Si Edith Wharton a choisi de quitter New-York pour s'installer en Europe c'est par choix , si elle a franchi certaines étapes réprouvées par son milieu-le divorce entre autres choses- elle l'assume ! Il n'en reste pas moins qu'à travers les lignes de ce roman affleure compassion et tendresse pour tous ceux qui sont passés à côté de leur vie ...Un grand , un très grand roman.
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Le charme compassé des moeurs new-yorkaises n'a pas eu tout à fait raison de moi cette fois. le Temps de l'innocence dépeint cette même société qui servait déjà de décor à Chez les heureux du monde. On retrouve le rituel des maisons qu'on ouvre à l'automne pour les fermer une fois la saison passée, les impératifs mondains qui imposent les heures de sortie, les gens qu'il faut voir, ceux qu'il faut ignorer, les moments des opéras où il est accepté, voire de bon ton, de causer. Et tout cela avec l'acuité habituelle à Edith Wharton, son oeil cruel pour ces ridicules et ces postures. Car aussi guindée qu'elle soit, la belle société n'en abrite pas moins les mêmes appétits, les mêmes personnalités cocasses que partout ailleurs. S'y ajoute simplement le snobisme pour contrarier encore davantage les impulsions romanesques ou amoureuses de ses personnages.
C'est bien sûr délicieux, tant de se vautrer dans le luxe des somptueuses soirées que de rire des étroitesses des protagonistes. Il y en a, à ce propos, toujours un qui souffre de dyspepsie et dont les appétits contrariés font le miel des langues perfides. Mais là où Lily Bart m'avait attendrie par son héroïsme grandiloquent et désabusé, j'ai été davantage agacée par l'indolence de Newland Archer. Cet homme ne se résout à rien, ni à aimer son épouse, parfaite statue de convenances et de superficialité, ni à céder à la passion dévorante qu'il éprouve pour la volcanique comtesse Olenska. Il se plie, il souffre, il endure. Mais n'est jamais admirable. Et comme la société ne l'est pas non plus, on a l'impression d'un très grand gâchis qui ne parvient pas à être tragique pour autant. Un amour sacrifié à des charentaises vaut-il qu'on le pleure semble nous demander Edith Wharton. Je n'en sais rien mais un vague « tout ça pour ça » m'a assez vite étreint.
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Après avoir vu le film de Martin Scorsese, m'est venu le désir de faire connaissance avec le livre d'Edith Wharton dont il a été tiré.

Le film est conforme à l'original. Scorsese a été très respectueux de l'oeuvre de l'auteure.

La maîtrise et la délicatesse du roman sont prodigieux, ainsi que la peinture de la société new-yorkaise de la seconde moitié du 19 ème siècle : celle-ci a rigidifié encore, s'il est possible, les codes et conventions européennes, et plus particulièrement britanniques, jusqu'à en faire un étroit corset au service de la haute bourgeoisie du nouveau monde. Les élans individuels y sont passés au tamis des intérêts des puissants, composés de quelques clans unis par les alliances matrimoniales, les intérêts d'affaires et un code de convenances rigoureusement respecté.

La sanction de l'indépendance et de la liberté individuelles ne sont pas la mise à mort immédiate par lapidation, comme dans certaines contrées, mais la mise à mort légèrement différée, par exclusion du groupe et tarissement des moyens d'existence pour ces femmes sans autre métier que celui d'épouse et de mère, et ces hommes ficelés par tout un réseau d'influences extrêmement puissant.

Comment vivre un amour qui n'a pas l'agrément de l'ensemble de la société new-yorkaise ? Quand on est avisé, on se garde bien de le vivre, car le tenter, c'est en détruire jusqu'au rêve.
S'enfuir ensemble, loin des regards et des conventions mortifères, au pays de l'amour choisi ?
Laissons parler madame Olenska :
"J'en connais tant qui ont essayé de le trouver ; et, croyez-moi, ils sont tous descendus par erreur aux stations d'à côté, à Boulogne, à Pise, à Monte-Carlo, et ils y retrouvaient toujours le même vieux monde qu'ils voulaient abandonner, seulement plus petit, plus mesquin, plus laid."


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C'est un grand roman que nous a livré Edith Wharton à travers le Temps de l'Innocence. On y retrouve ses thèmes favoris : la solitude, l'amour frustré, la force des barrières sociales. Ici, elle nous fait respirer, l'espace de 200 pages, l'atmosphère d'un New-York puritain et bourgeois, admirablement décrit dans ses forces et faiblesses.

Car la lutte de Newland Archer n'est pas seulement une lutte intérieure, mais aussi celle d'un homme contre l'inertie d'une société. Une inertie contre laquelle il va se briser, lui et sa passion, qu'il n'a pas le courage de vivre.

C'est ce combat qui en fait un roman remarquable par la force humaine qui s'en dégage : la volonté de liberté de Newland et de la comtesse Olenska; le poids du clan; la force des traditions. Tout se mêle et s'entremêle pour en faire un récit terrible sur l'amour mais aussi et surtout sur les faiblesses humaines.

On suit avec angoisse la progression de Newland (je l'encourageai presque, j'en criai presque quand je le voyais retomber dans les filets de la société), qui est conscient de son emprisonnement, et veut s'en sortir ! désespérément ... :

"Mais ne pas faire comme tout le monde, c'est justement ce que je veux ! insista l'amoureux."

Mais j'avoue que quand May lui répond, je me suis aussi sentie gagnée par le découragement :

"Vous êtes si original ! dit-elle, avec un regard d'admiration. Une sorte de découragement s'empara du jeune homme. Il sentait qu'il prononçait toutes les paroles que l'on attend d'un fiancé, et qu'elle faisait toutes les réponses qu'une sorte d'instinct traditionnel lui dictait - jusqu'à lui dire qu'il était original".

Cette intuition, cette volonté du départ, qui court tout le long du récit, est encore renforcée par la rencontre avec la comtesse Olenska et les longues discussions qu'ils peuvent avoir :

"- Franchement, que gagneriez-vous qui pût compenser la possibilité, la certitude d'être mal vue de tout le monde ?

- Mais ... ma liberté : n'est-ce rien ?

Petit à petit, on le voit évoluer. Il pose un regard de plus en plus lucide sur cette société qu'il critique tout en s'y sentant chez lui ("Archer goûtait un plaisir d'une qualité rare à se trouver dans un monde où l'action jaillissait de l'émotion.") Mais en même temps, il sait ce qui l'attend : "Il songeait à la platitude de l'avenir qui l'attendait et, au bout de cette perspective monotone, il apercevait sa propre image, l'image d'un homme à qui il n'arriverait jamais rien."

May, qui représente à la fois les délices de la société, mais aussi son fléau, le met devant cette faiblesse, le force à prendre une décision qu'il refuse de toutes ses forces. Jusqu'à l'assaut final où il comprend que l'individu n'est rien face à la force sociale de son clan.

Il n'y a pas de héros ici, pas de morale, juste un texte plein de vie, d'une lucidité rare sur la condition humaine et sur la société toute entière. Mais ce n'est pas pour autant un récit complètement sombre puisqu'il est évoqué ensuite l'évolution de cette société, à travers les enfants de Newland, qui n'ont pas connu la période puritaine et étouffante de sa jeunesse. Il se termine donc sur une note positive : que toute société tend vers plus de liberté ... nous l'espérons aussi ...

Un texte intemporel et éternel.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Dans le New York du dernier quart du XIXè siècle, le jeune Newland Archer, issu de la grande bourgeoisie, vient de se fiancer avec May Welland, une jeune fille du même milieu.

Le soir même où cet événement est annoncé à leur entourage, il fait la connaissance d'Ellen Olenska, une Américaine, cousine de May, séparée - mais non divorcée - de son mari, un comte polonais, et qui vient de rentrer aux Etats-Unis pour échapper à ce dernier.

Newland en tombe immédiatement éperdument amoureux et se demande s'il doit rompre ses fiançailles avec May et pousser Ellen à la rupture définitive avec son mari en acceptant le divorce que celui-ci lui propose. Ce qui serait la solution idéale, mais que la société américaine collet monté de l'époque réprouve vivement (alors que le divorce est une chose naturellement admise en Europe à la même époque) : Newland et Ellen seraient alors libres de se marier, mais mis au ban de la communauté dans laquelle ils ont toujours vécu.

A travers l'histoire de Newland, de May et d'Ellen, c'est cette communauté, la grande bourgeoisie new yorkaise qu'Edith Wharton nous décrit dans le temps de l'innocence : ses règles de conduites surannées, ses fastes, ses préjugés et surtout son hypocrisie.

Cette toile de fond sert de décor à l'épineux et douloureux cas de conscience auquel doit faire face Newland : choisir la voie de la raison, des convenances et de la bienséance en épousant May, ou celle de son coeur et de l'amour en commettant la "folie" d'aimer Ellen et de décider de vivre avec elle.

La plume d'Edith Wharton est magnifique pour nous dépeindre les affres dans lesquelles se débat le jeune homme, et nous incite à nous interroger de notre côté : parfois, n'est pas le choix de la raison qui est une folie ?
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Newland Archer est un jeune homme de la haute société new-yorkaise promis à un brillant avenir à bien des égards. Conscient de sa condition, il s'apprête à épouser la jeune, jolie et innocente May Welland qui correspond en tous points à ce qu'un homme est en droit d'attendre d'une épouse dans la bonne société new-yorkaise de 1870 : de la discrétion, de la beauté, de la candeur. Débarque alors la voluptueuse, indépendante et anticonformiste comtesse Olenska, cousine de May, revenue dans le giron familial après avoir passé des années en Europe. Scandaleuse car a quitté son mari et s'apprête à demander le divorce, la comtesse n'est pas nécessairement la bienvenue. Même si New York clame haut et fort être plus libéré que sa grande soeur européenne, il y a quand même des choses qui font tiquer les bien pensants, et le divorce, ne vous déplaise, en fait partie, même si légalement autorisé. Par l'arrivée de cette cousine par alliance, Newland Archer verra le monde auquel il appartient s'ébranler, en éprouvant des sentiments contradictoires à son endroit et en étant prêt, aussi, à devenir lui-même un paria, enfin presque...

Ce roman, écrit en 1920, soit au lendemain de la première guerre mondiale, dépeint une société en déclin qui devra se renouveler si elle ne veut pas disparaître. Il pourrait s'agir d'une énième histoire de triangle amoureux où soit l'amour, soit la bienséance triomphera. Cependant, ce roman, même s'il fait la part belle aux sentiments et à la jalousie quand l'être véritablement aimé ne peut être atteint, traite avant tout de l'amour impossible, de la capacité des êtres à renier la passion pour garder une certaine forme de dignité. Et Edith Wharton va encore plus loin en auréolant son héros – dans lequel quelques-uns verront certainement un anti-héros – de certains traits de caractère que nous autres lecteurs n'aurions pu imaginer lors des premières pages. Par l'intermédiaire de ce « ménage à trois », l'auteure réalise une critique de la haute bourgeoisie américaine, bien lisse sur le dehors mais capable de bien des perfidies en interne, répondant ainsi à l'adage qu'on doit laver son linge sale en famille.

Ce qui fait le charme premier de ce roman pour moi est la langue utilisée, une vraie merveille. Edith Wharton décrit parfaitement les us et coutumes de cette époque , les lieux, les sentiments, les usages. C'est simple, on s'y croirait. Alors, certes, si vous cherchez des rebondissements granguignolesques à chaque coin de page, vous serez déçus. Si vous êtes plutôt à l'affût d'un style maîtrisé, dans une langue quelque peu surannée, vous y trouverez votre bonheur.
Pour ma part, j'ai lu la version retraduite de 2019, le roman a même été rebaptisé « L'âge de l'innocence », traduction beaucoup plus littérale du titre original. C'est le seul bémol pour moi, j'aurais préféré que la traductrice garde le premier titre français qui, selon moi, se prête mieux à l'idée générale de ce roman. Car même si rien ni personne (et on l'apprend au fur et à mesure de la lecture, à notre plus grande surprise parfois) n'est innocent dans ce livre, il était de bon aloi, dans ce temps-là, de le croire et le penser.

Il est toujours compliqué pour moi d'écrire un avis sur des classiques de la littérature, crainte d'être redondante et de ne rien apporter de plus à ce qui a déjà été dit cent fois.
Si je dois ajouter une dernière chose est que ce roman, qui conclut une sorte de trilogie débutée avec Chez les heureux du monde (1905), suivi du livre Les beaux mariages (1913), est d'une modernité encore bien réelle aujourd'hui, quoi qu'on puisse en penser.


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Au moment où le roman commence, l'aristocratie New Yorkaise se retrouve à l'opéra. Promis à un avenir brillant, fiancé à la belle May Welland, jeune fille élevée dans la plus pure tradition de la haute bourgeoisie, Newland Archer a tout pour être heureux. Mais lorsque ce soir-là il aperçoit dans une loge voisine la comtesse Olenska, une cousine de May de retour d'Europe après un divorce tonitruant, ses certitudes vacillent. Irrésistiblement attiré par cette femme sulfureuse, intelligente et cultivée, il va néanmoins se résigner à son mariage, se pliant au système de convention d'une société plus que jamais renfermée sur elle-même.



Le temps de l'innocence, c'est la peinture amère du vieux monde New Yorkais de la fin du XIXème siècle. Un monde aux principes rigides, composé de quelques familles richissimes et fermé à toute nouvelle influence. Des gens « nés dans une ornière d'où rien ne peut les tirer. » Dans cette atmosphère de caste, Ellen, femme brillante et libre qui a eu l'audace de quitter son mari, soulève la réprobation générale. Seul Newland l'admire et ne cesse de la défendre. Il sait pourtant que jamais leur attirance mutuelle ne pourra éclater au grand jour et qu'il doit, par tradition, se plier à cette discipline de tribu qu'il supporte de moins en moins.

Bon, soyons clair, la découverte de ce célèbre roman, Prix Pulitzer 1921, aura pour moi été un long calvaire. En fait tout m'a agacé chez ces bourgeois engoncés dans leurs certitudes d'un autre âge. Sans compter qu'il ne se passe strictement rien, à part les chastes rapprochements de Newland et d'Ellen qui pimentent quelques rares fois (et tout est relatif) une intrigue sans aucun relief. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour les personnages et mon manque d'attention conjugué à mon manque d'intérêt a rendu difficile la distinction entre les trop nombreux protagonistes mis en scène. Question dialogues, les conversations de salon insipides foisonnent. Je n'ai retenu que cette remarque faite par Newland qui définit mieux que toute autre ce petit monde sentant la naphtaline à plein nez : « Chez nous, il n'y a ni personnalité, ni caractère, ni variété. Nous sommes ennuyeux à mourir. »

Que retenir de ce roman de moeurs soporifique ? Disons qu'avec May et Ellen, Newland navigue entre deux continents étrangers l'un à l'autre. Parti de l'un, il se dirige vers l'autre sans jamais parvenir à l'atteindre, rattrapé par la dignité d'un devoir conjugal qu'il se résout à honorer en dépit de ses aspirations à l'émancipation. Ça aurait pu être très beau, à la fois triste et bouleversant. Personnellement, j'ai juste trouvé que c'était très pénible…

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Edith Wharton fut la première femme à remporter le prix Pulitzer grâce à ce roman.

L'histoire est somme toute classique de prime abord : Newland Archer est un jeune homme de l'élite new-yorkaise qui, en cette deuxième moitié du 19ème, est promis à May Welland. Cependant l'arrivée de la cousine déchue de cette dernière va remettre tous ses choix en question.

Le talent d'Edith Wharton s'exprime dans le traitement de ce triangle amoureux. La finesse de l'analyse psychologique du personnage principal, tiraillé entre son devoir et ses envies, est très bien menée. Difficile de deviner où va pencher son c?ur.

La société de New-York est décrite dans ses usages et ses coutumes sans que cela soit plombant avec juste ce qu'il faut d'ironie.

Le personnage principal, bien que modelé par son époque et sa classe, réussit à percer l'hypocrisie d'une société qui tolère des comportements chez les hommes pour mieux les condamner chez les femmes.

Si les personnages de May et d'Ellen sa cousine, apparaissent plus mystérieux car analysés à l'aune de la pensée de Newland, je les ai trouvés intéressantes, parfois irritantes mais chacune, dans un style différent, forte dans ses convictions.

Bref, ce roman publié en 1921 allie à une intrigue amoureuse, une analyse brillante de la société de cette époque et des personnages forts et tout en nuances. Un classique à découvrir en somme.
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