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J'aime beaucoup Edith Wharton et ce dernier ouvrage lu a confirmé mon attrait. L'auteur a un réel talent pour les subtiles touches pour la création de milieux et d'ambiances dans lesquelles elle vous fait pénétrer presque intimement et pour une narration fluide et riche. Et comme en plus, les sentiments et les rapports humains sont décrits avec finesse, la lecture est une "itinérance" agréable.
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Magnifique roman d'Edith Wharton. Newman Archer est le narrateur principal de cette plongée dans le monde des privilégiés de New York des années 1870, monde avec ses codes parfois ridicules, ses travers, son hypocrisie, ses personnages ... et le suivre est un régal. L'auteur maîtrise parfaitement la narration et nous entraîne sans peine dans son sillage en créant une remarquable ambiance qui fait revivre cette époque. Un vrai plaisir de lecture, presque envoûtant... Ouvrage des éditions Les Belles Lettres reçu dans la cadre de la Masse Critique.
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C'est le livre d'une occasion manquée, d'une histoire d'amour inaboutie. Pendant tout le roman, deux êtres que tout - ou presque - sépare vont se chercher, hésiter, reculer et revenir encore, et jusqu'à la dernière page on se demande ce qui l'emportera, du sens des convenance et du poids du milieu dans lequel ils sont englués, ou de la passion qui les pousse l'un vers l'autre. L'histoire est simple, après tout, et il faut tout le talent d'Edith Wharton pour la situer dans le contexte de la bonne société new-yorkaise et de ses inouïes pesanteurs. Mais c'est une histoire qui hélas se répète inlassablement, entre ce qu'on ose faire, ce qu'on doit, et ce qu'on voudrait pouvoir faire. Et au final, au soir de sa vie, on s'interroge sur ses choix. Il y a beaucoup de similitudes, au fond, entre ce roman et le chef-d'oeuvre de Ishiguro, "Les vestiges du jour".
Et on ne peut que recommander le beau film, très fidèle au roman, de Martin Scorcese, avec un trio d'acteurs éblouissant et cette scène qui tend à la perfection cinématographique où la comtesse Olenska se dédouble sous les yeux de Newland Archer.
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Très heureuse d'avoir enfin pu lire ce classique de la littérature américaine, écrit par une femme de surcroît, prix Pulitzer 1921 ! On y suit Newland Archer – jeune homme de la bourgeoisie américaine, avocat parce qu'il faut bien s'occuper mais qui vit surtout grâce à la fortune familiale – sa future fiancée May, mais également la comtesse Ellen Olenska qui se trouve être la cousine de May. Très épris de sa fiancée éduquée pour la bonne société et donc finalement peu éduquée, très soumise et plutôt niaise, il va avoir un coup de foudre pour la comtesse, qui fait fi des bonnes manières et dit tout haut ce qu'aucune dame n'oserait dire.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman. Les premiers chapitres sont consacrés à la descriptions des différentes strates des familles bourgeoises qui se partagent la main-mise sur New-York : difficile de s'y retrouver, en plus le sujet n'est pas vraiment ma tasse de thé. Sans compter que pas mal de noms de se ressemblent, que les femmes portent les noms (et prénoms!!) de leurs maris, mais les enfants aussi, bref, pour qui n'a pas l'habitude de la littérature américaine, et encore plus la littérature classique américaine, cela prend un peu de temps et d'énergie !

Toutefois, une fois dans le vif du sujet, j'ai beaucoup aimé l'histoire. Je trouve l'ensemble du roman très moderne pour l'époque, que ce soit dans la narration, les pensées des personnages, la critique des sociétés enclavées dans leurs traditions depuis des siècles... Mais surtout le féminisme qui y est assez présent, et plutôt discrètement et finement car nous suivons le point de vue de Newland, un homme donc. Est-ce que les maris ne seraient pas plus heureux si leurs femmes étaient éduquées et avaient une vision du monde éclairée, plutôt que de dire oui poliment à chaque question ? Est-ce que les couples ne seraient pas plus passionnés si les dames avaient droit à d'autres expériences avant celle du mariage, plutôt que d'attendre cela indéfiniment avant d'être livré à la pression de la société pour se reproduire rapidement ? Pourquoi ne pas permettre aux femmes de divorcer lorsque leurs maris se couvrent de ridicule ou, pire, sont violents ? Pourquoi pas, soyons-fous, considérer les femmes comme les égales des hommes ?

J'ai passé un bon moment en compagnie de ce roman et suis ravie d'avoir découvert Edith Wharton !
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Une découverte. D'abord le langage d'Edith Wharton (que j'ai lu en VO), à la fois précis et envolé. Dans l'édition que je lisais, chaque paragraphe était séparé du précédent par une ligne vide, d'où un effet encore plus marqué d'irréalité. Comme si les choses se suivaient sans jamais se suivre. Comme si le temps était fait de vides. Assez poétique, en somme.

Les personnages, coincés dans leurs moeurs terriblement ennuyeux, sont crédibles et même font battre notre coeur. Il ne se passe rien, et pourtant on espère que Archer va trouver comment vivre une vie qui l'attire. Il n'y parvient pas. Et jusqu'à la dernière page, il devra constater tout ce qu'il abandonne en se résignant à n'être qu'un dinosaure de plus dans un monde qui change. Lui qui s'est cru guépart, autant dire que cela fait mal.

La lecture m'a laissé avec un très profond sentiment de mélancolie, autant dire que j'ai envie de lire tout Wharton maintenat !
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Si Les heureux du monde restera un roman à part car c'est grâce à lui que j'ai découvert Edith Wharton, celui-ci est devenu mon préféré. J'ai tout aimé dans ce roman, que ce soit l'opposition entre les portraits des deux cousines, May la conventionnelle et Ellen la fantasque, l'une mondaine, l'autre moins, mais dont la plus forte n'est pas celle qu'on pense, tout simplement parce que l'une bénéficie de l'appui de la "tribu" du Old New-York et pas l'autre. Une opposition qui se traduit par la description du caractère de ces deux femmes bien sûr, mais aussi par les fleurs auxquelles elles sont associées. C'est une autre variation sur le thème du mariage, centrée sur l'homme cette fois, mais ça n'empêche pas Edith Wharton de dénoncer la condition des femmes et la pression que la société exerce sur eux. Les hommes sont moins abîmés dans ce roman qu'ils ne l'étaient dans Les heureux du monde, à part Beaufort qui, comme Trenor dans Les heureux du monde, vient réclamer son dû, ils sont comme les femmes les victimes de la société. Archer Newland est un personnage complexe et attachant, qui défend l'égalité des sexes mais sait qu'il ne prend pas de risques en le faisant puisque l'évolution ne se fera pas de sitôt. La fin que je ne vous révélerai pas et qui a déçu des lecteurs de l'époque me plait beaucoup et montre que l'auteure avait un peu fait la paix avec la société new-yorkaise, et pour cause, on y sent une vraie évolution dans les moeurs en toute fin de roman. N'oublions pas non plus de parler du style de Wharton, il est superbe. Et je suis vraiment tombée amoureuse d'une partie du chapitre 33 de ce roman, que j'étudierais bien avec des élèves (juste cet extrait car le reste serait trop ardu pour eux).
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Le résumé de l'histoire tient pourtant à peu de choses. Dans les années 1870, Newland Archer un jeune homme de la haute bourgeoisie américaine tombe sous les charmes d'Ellen Olenska, la scandaleuse cousine de sa fiancée. Difficile de ne pas redouter un autre roman à l'eau de rose et, non sans malice, Edith Wharton esquisse dans un premier chapitre le portrait d'une société absolument ennuyeuse. Archer est un personnage trop insipide pour plaire. Il est le produit de l'aristocratie américaine. Son coeur gonflé d'idéaux romantiques s'émeut à l'idée de la jeune et charmante vierge qu'il pourra initier à l'amour. Un héros comme tant d'autres que l'on rencontre à l'opéra, lors d'une représentation de Faust. Peut-on faire plus cliché ? Mais, quelque chose d'autre dérange. A travers le regard de Newman, le lecteur observe d'autres spectateurs, les éminentes personnalités de la haute bourgeoisie américaine. Tout est codifié, tout semble faux et, alors que le ton garde une certaine neutralité, on se sent vite à l'étroit dans cette société lissée à l'excès.
L'arrivée d'Ellen Olenska trouble une assemblée habituée à reproduire la même journée. Il n'est pas décent qu'elle se montre en public. En effet, la jeune femme a laissé un mari qui la trompait en Europe et espère obtenir le divorce en Amérique. Scandale ! Bien que le divorce soit légal outre-Atlantique, la pression sociale est telle qu'il est, en réalité, quasiment impossible de le réclamer.
Mais le vrai coup de théâtre n'est pas encore là. Wharton sait manipuler son lecteur pour le mener là où il faut. le sentiment d'injustice nous gagne, tandis que les personnages s'acharnent à présenter madame Olenska comme la dernière des traînées.
Jusqu'au chapitre 5, l'intrigue progresse très paresseusement quand, soudain, lors d'un repas avec ses futurs beaux-parents, le sage Newland s'élève pour prendre sa défense : « Qui a le droit de refaire sa vie, si ce n'est elle ? Je suis écoeuré de l'hypocrisie qui veut enterrer vivante une jeune femme parce que son mari lui préfère des cocottes. Les femmes devraient être libres, aussi libres que nous le sommes, déclara-t-il, faisant une découverte dont il ne pouvait, dans son irritation, mesurer les redoutables conséquences. » Terrible passage. le revirement du personnage, le tournant tout nouveau que prenait l'histoire sous la plume d'une femme née en 1862 m'a véritablement laissée sous le choc. Il avait osé ! Impossible, après cela, de ne pas tourner la page pour ne pas passer au chapitre suivant, puis, de dévorer finalement tous les autres, car une question obsédante nous tient jusqu'à la fin : Newland pourra-t-il aller jusqu'au bout de sa pensée ?

Je vous laisse le suspens, dire serait gâcher le plaisir d'une écriture qui sait jouer sur les émotions tout en critiquant vivement l'aristocratie américaine de la Belle Epoque. Edith Wharton n'est pas tendre, son réalisme est mordant, son style ne manque pas de piquant. C'est assez jubilatoire. J'aime sa façon de souligner des énormités sur un air apparemment détaché.
Newland perd ses idéaux romantiques au moment où il les obtient. Sa fiancée, la belle et vertueuse May, n'est rien d'autre qu'une âme préformatée. Comment, se rend-il compte, une jeune fille à qui l'on empêche de vivre jusqu'à son mariage peut-elle avoir assez de maturité pour élever son esprit ? Son regard change, il voit dans les yeux de toutes les épouses de son entourage une expression vide et enfantine de personnes qui n'ont jamais grandi, jamais souffert, jamais vécues par elles-mêmes. Rien à voir avec Madame Olenska qui lui renvoie un quelque chose de douloureux et aiguisé. Edith Wharton dénonce un monde où les femmes sont condamnées à garder une âme puérile ou, comme madame Olenska – et comme elle-même – obligée de se battre pour s'extirper de codes dans lesquels on cherche sans cesse à les emprisonner.
Le portrait de May est assez édifiant. On ne peut s'empêcher de sourire aux sarcasmes froidement réalistes qui l'affligent tout au long du roman. L'épouse idéale ne devient finalement rien de plus qu'un produit de sa société, un genre de robot dont toutes les paroles, réactions et même pensées sont prévisibles. Au désespoir, Newland ne pourra qu'en arriver à ces réflexions : « en somme, elle avait toujours eu le même point de vue : celui du monde qui les entourait » « Pourquoi émanciper une jeune femme qui ne se doutait pas qu'elle fut sous un joug ? ».

Tout en se tenant à l'écart d'une amère rancune, Edith Wharton se contente d'un constat, comme un médecin établirait le diagnostique d'une maladie. Elle nous montre une société « innocente », où homme et femme pensent comme ils le devraient, enfermés dans une prison dorée qui s'acharne à ignorer les sentiments. de la même manière, la fin nous montrera à quel point la société a changé après la première-guerre mondiale, sans que cette génération vieillissante n'en ait rien vu. La voix de Wharton est forte, elle est de ces auteurs féminins forts, qui, sortis de leur condition grâce à leur intelligente, savent en montrer les travers, et savent aussi qu'elles sont des exceptions car, finalement, May n'est peut-être pas stupide, mais son esprit n'a pas la capacité de fonctionner autrement que par mimétisme. le temps de l'innocence pose aussi la question de l'absurdité d'une vie trop protégée avant le mariage, et de la difficulté de s'entendre en amour avec une personne qui n'en connaît rien. C'est aussi un témoin important de son temps, qui a l'intérêt de nous présenter un monde à l'aube d'une mutation sociale. Lorsque, vingt-sept ans plus tard tout a changé, on ne s'étonne pas qu'une société trop fragile à force d'hypocrisie ait succombé.
Lien : http://unityeiden.fr.nf/le-t..
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Tout ce qui brille n'est pas d'or ...

Tel ces choses élégamment dorées pour mieux cacher leur toc originel, la société new yorkaise cache son manque de noblesse sous de la dorure toujours plus grossière.

J'ai eu du mal à entrer dedans au départ, notre siège pour le voyage est la tête de Newland Archer, issus de 2 familles si importantes que le nom de jeune fille de sa mère est devenu son prénom, on ne voudrait pas oublier un si important lignage n'est-il pas?

Au départ touchant dans son refus des conventions sociales de NY et son recul sur ses règles ridicules, je veux dire s'être débarrassé du joug royal anglais pour devenir plus royaliste que le roi cela a un côté hypocrite teinté de pathétique assez savoureux, il devient au final assez agaçant dans cette hypocrisie visiblement thématique de ce livre.

Car même s'il se clame différent Newland est comme les autres, le traitement de la séduisante cousine par la bonne société le scandalise mais qu'une autre femme subisse les conséquences des actes de son mari et cela le dérange moins. Hypocrite, je le disais.

Son adoration pour sa fiancée qui se transforme en désintérêt dès qu'il voit sa flamboyante cousine aurait pu être la base d'une passion sans précédent terriblement touchante si elle n'était pas qu'une chimère a mon humble avis. Comme le toc cette passion brille et semble l'animer mais elle n'est pas d'or finalement.

J'ai conscience que je devrais éprouver de la compassion pour lui, c'est à mon sens le but de Wharton mais je n'en ai éprouvé aucune et je trouve même que la vie qu'il mène est bien mérité au final. Et la si innocente fiancée qu'il prend de haut tout le long du livre illustrant ce qui se cache sous la dorure.

Bref, une plongée cynique dans la bonne société new yorkaise pré crack boursier qui se gause de richesse et de de noblesse de sang quand leurs ancêtres n'ont fait que débouler sans un sous ni noblesse dans un monde sauvage et libre qui n'avait pas besoin d'eux.
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Roman assez intéressant, qui plonge le lecteur au sein de la bonne société new-yorkaise fin XIXème - début XXème siècle, mêlant à la fois intrigue amoureuse et portrait (au vitriol) des moeurs sociales.

On suit un personnage principal qui, tout en se conformant aux usages de son monde, les remet de plus en plus en question au contact de la liberté d'esprit d'une jeune femme qui a attiré le scandale sur elle en quittant son mari polonais de façon tonitruante, scandale dont les échos l'ont bien entendu précédée au moment où, au grand dam des familles américaines pseudo-princières et profondément puritaines, elle revient poser ses valises auprès de sa riche tante, dont l'obésité n'a d'égale que l'excentricité. D'abord gêné par cette irruption qui risque de rejaillir sur lui par ricochet du fait de son mariage prévu avec la jeune et naïve cousine de la comtesse Olenska, Newland Archer délaisse peu à peu ce souci du paraître au profit d'une fascination croissante pour cette femme qui incarne l'idéal d'indépendance, l'aventure qu'il rêve de voir s'intercaler dans la si brillante et si monotone destinée qui lui est tracée.

L'écriture incarne de façon remarquable l'état d'esprit qui régit la société américaine de l'époque : une écriture de non-dits suggestifs et d'impulsions insensées. Jusqu'à l'évocation du fantasme d'une étreinte dans le salon de Mme Olenska, rien sur le plan textuel ne permet de prêter de façon formelle des sentiments amoureux à Newland ; c'est une idée qui existe très tôt, mais une idée insidieuse, que Newland lui-même ne semble pas s'avouer lorsqu'il étale les prétextes pour envoyer des fleurs ou qu'il s'investit pour que la comtesse fasse l'objet d'une réception de bienvenue dans le meilleur milieu, ou mieux encore, lorsqu'il n'en étale aucun et agit simplement en sa faveur. Ce caractère impulsif trouve son négatif, avec la démarche disproportionnée de Newland pour accélérer son mariage avec May, empressement moins motivé par l'amour que par la peur d'un amour concurrent, épisode qui transforme d'ailleurs complètement le regard un peu condescendant que le lecteur peut porter jusqu'alors sur May, qui fait preuve d'une acuité, d'un discernement dont on ne la soupçonnait pas capable. de fait, elle est à l'image de son clan et de la société dont elle suit, pour le coup, aveuglément les codes : elle fait semblant de rien, mais elle n'est pas aveugle. Si le lecteur soupçonne une attirance entre Newland et Mme Olenska sans pour autant qu'il y ait d'épanchement la confirmant, même en narration interne, il en va de même pour tous les autres personnages apparemment indifférents, presque invisibles, qui gravitent autour du couple principal, l'observent, l'interprètent, comme Newland s'en rend compte trop tard, et dont on peut, avec effarement, mesurer la tranquille force centrifuge au dîner d'adieu à la comtesse. Seules deux circonstances dissuadent Newland d'opter de son propre chef pour l'aventure, en dépit du regard de son monde, deux circonstances qui dictent sa conduite en vertu d'un autre usage autrement plus noble que celui du silence hypocrite, le devoir. du point de vue de la psychologie individuelle et surtout collective, incarnée stylistiquement, c'est une incontestable réussite.

L'histoire n'est cela dit pas exempte de points négatifs, au premier rang desquels les dialogues parfois d'un mièvre pénible entre Newland et Mme Olenska, ce genre de dialogues par énigmes absolument insupportables qui obligent à chercher en vain le référent, souvent implicite, de tel nom, pronom ou adverbe. C'est vraiment ce que je déteste le plus dans ce genre de romans un peu sentimentaux. Heureusement, il n'y en a que deux ou trois, pas de quoi contrebalancer l'impression globalement favorable sur laquelle laisse ce récit légèrement satirique et profondément tragique, dont la violence occupe une grande part mais ne revêt aucune forme physique. La faillite des Beaumont, parenthèse extrêmement significative sur le lien qui unit l'honneur à la solvabilité à l'époque, est l'une des formes marquantes de cette violence, passionnante à suivre eu égard au luxe déployé par eux en ouverture aux yeux du lecteur. Il faut savoir avant de commencer que l'action occupe une part négligeable dans le roman, sous peine d'être un peu frustré : c'est l'aspiration à l'action étouffée dans l'oeuf qui constitue le sujet du livre.

Sinon, si vous avez la flemme des paradoxes intérieurs, le film de Scorsese est très bien aussi et respecte largement le livre et son esprit.
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Ici, l'élégance et la fluidité de l'écriture , l'équilibre et le rythme du récit ne parviens pas à dissiper totalement cette impression que le livre est demeuré trop en surface , comme inabouti; ou le travail sur les personnages, sur l'époque prends d'avantage la forme d'une ébauche que d'un regard réellement introspectif , que l'on retrouve par exemple dans le Portrait de Femme de Henry James.
Cette fin du 19e siècle ou à la faveur de l'essor du capitalisme se confrontent notamment aux Etas Unis, une bourgeoisie d'affaires montante et une bourgeoise de souche, d'ascendance plus ou moins nobiliaire (thématique objet de la récente série "The Gilded Age" , par ailleurs) méritait un développement plus conséquent.
C'est plus surement dans les scenes dialoguées , ou d'intimité, notamment entre Archer et la Comtesse Olenska qu'Edith Wharton offre toute l'étendue de sa finesse d'observation , rendue possible , par l'expression d'un talent littéraire incontestable.
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