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EAN : 9782909589305
43 pages
Interférences (04/02/2014)
4.2/5   20 notes
Résumé :
Dans ce petit texte Virginia Woolf (1882-1941) évoque (à la première personne) une promenade à travers les rues de Londres. Sous prétexte d'aller acheter un crayon, elle ferme la porte sur le monde familier de sa maison et part à l'aventure dans les rues, ouverte à tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle croise, tout ce qu'elle entend. Ce très bel essai est une description de l'errance de l'esprit qui suit le fil ou plutôt les zigzags de la pensée, comme un promeneur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
24 septembre 2014- Librairie Tschann.- Paris / - Relecture ce 6 décembre 2023

Un petit trésor découvert en fouinant activement comme d'habitude, lorsque je me retrouve face au fonds "Littérature " exceptionnel que la Librairie Tschann- offre à ses " clients- lecteurs"...
Je viens de relire cet écrit, me rendant compte que je n'avais laissé aucune trace de ma toute première lecture...je répare de suite mon oubli !

Chaque fois...de très belles surprises comme ce texte très bref qui repose sur un fil des plus ténus, sans aucune intrigue ni personnages...en dehors de
" notre auteure" ayant envie de sortir de chez elle, et sortir d'elle-même surtout, se sent obligée de justifier cette innocente échappée, prétextant le besoin d'acheter un crayon...

S'ensuit une promenade dans les rues de Londres, en laissant vagabonder son esprit et son imagination...en exerçant son regard, son oeil sur les passants, les boutiques, la Tamise...tout est nourriture pour imaginer, rêver, construire une fantaisie littéraire....Une manière des plus originales pour parler d'un espace à soi que l'on se crée, de l'élan créatif qui part de "rien " ou de " presque rien "...

De la richesse de la " vacuité " , de laisser flotter son esprit, ses rêveries hors justification ou utilité quelconque...

"On doit, on doit toujours faire ceci ou cela.Il n'est pas permis de simplement s'amuser.N'était-ce donc pas pour cette raison, il y a peu, que nous fabriquons l'excuse et inventé la nécessité d'acheter quelque
chose ? (...)
Laissons tomber l'achat de ce crayon.Laissons- nous aller à la rencontre de cette personne- et très vite, il devient évident que nous sommes cette personne."

Hormis la flânerie mentale inspirée par le flot des marcheurs, les façades des boutiques ou des bâtiments, les reflets inspirants de la Tamise, de très beaux passages sur les Livres, inspirés par la vue d'échoppes de libraires....

"Les livres sont partout; et chaque fois, la même sensation d'aventure nous envahit.Les livres d'occasion sont des livres sauvages, des livres sans domicile fixe; ils se sont réunis en de vastes volées aux plumes panachées, et ont un charme qui manque aux volumes domestiqués des bibliothèques. de plus, en cette compagnie hétéroclite et improbable, nous pouvons nous frotter à un être totalement étranger qui, avec un peu de chance, va devenir le meilleur ami que nous ayons au monde."

Et toujours et encore, la beauté des livres de
cet excellent éditeur, Interférences : jolie maquettes dessinées en noir et blanc, qualité du papier et de la mise en page...

Un très bref moment de lecture étonnant et réjouissant..!
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Au Hasard des Rues est un court récit traduit et édité en France cette année, par la maison d'Edition Interférences, pour le domaine anglo-saxon. (Dans la même collection, on peut trouver des texte d'arthur Conan Doyle, Louisa May Alcott, Charles Dickens et Rudyard Kipling entre autres, miam miam!)
La nécessité aussi soudaine qu'impérieuse d'un crayon est un prétexte parfait pour parcourir les rues de Londres à sa recherche, par un bel après-midi, et se laisser aller à la rêverie à la vue de fenêtre éclairées, à l'observation et à l'imagination de toutes ces existences croisées, aperçues ou rencontrées à l'entrée des magasins.
La promenade s'achève lorsque le crayon est enfin déniché, ce crayon qui va, bientôt, retranscrire ces impressions nées de cette marche.
La lecture est agréable et entraîne elle-même à la rêverie - d'où la lenteur de ma lecture de ce texte pourtant très court, 43 pages avec la postface -.
Je n'ai pas pu trouver la date d'écriture de ce texte et je ne sais donc pas où elle se situe par rapport aux autres de ses textes, mais on y retrouve une ébauche de ce "stream of consciousness" qui caractérise Virginia Woolf; Certes pas un texte majeur, mais rien ce cette magnifique édition en elle-même en vaut le coup. Je vais bientôt partir à la chasse des autres de cette collection, en espérant qu'ils sont tout aussi beaux!
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“Les livres sont partout ; et chaque fois, la même sensation d'aventure nous envahit. Les livres d'occasion sont des livres sauvages, des livres sans domicile fixe ; ils se sont réunis en de vastes volées aux plumes panachées, et ont un charme qui manque aux volumes domestiqués des bibliothèques.” – p. 24

Au hasard des rues de Londres, Virginia Woolf aime quand son chemin croise celui des boutiques de livres d'occasion. Et flânant au hasard des livres, elle sait qu'il y aura toujours la promesse d'une nouvelle aventure. Ce petit livre ne me sera pas tombé entre les mains en farfouillant parmi de vieux livres déjà bien lus et cornés, ni vraiment par hasard – il fut si bien placé sur le comptoir de la librairie que ça aurait été difficile de le louper –, mais il m'a fait vivre une aventure, une belle aventure !

Si vous pensez lire en quelques coups d'oeil, comme ça, entre deux livres, la petite histoire de la londonienne déambulant dans les rues sous prétexte d'acheter un nouveau crayon, c'est une grave erreur ! On ne peut pas ressortir indemne de cette lecture, quand bien même ne dure-t-elle que vingt petites minutes. Il suffit parfois, de seulement quelques minutes pour qu'un livre s'imprime profondément en vous. Les mots si bien choisis de Virginia Woolf nous attire immanquablement et avec délice dans les mystères et la vie des rues – de Londres, mais l'endroit importe peu, c'est quitter notre petit chez-nous-confort-chaleur pour s'imprégner du Monde qui est essentiel. Se laisser aller à vivre et à penser, croire être quelqu'un d'autre, rêver éveillé jusqu'à oublier le prétexte de notre sortie…

“On pourrait pénétrer, un peu, dans chacune de ces vies, assez pour se donner l'illusion que l'on n'est pas rivé un seul esprit mais que l'on peut habiter brièvement, ne serait-ce que pour quelques instants, d'autres corps et d'autres esprits. (…) Et quoi de plus délicieux et de plus merveilleux que de quitter les lignes régulières de sa personnalité et de bifurquer vers ces sentiers qui mènent derrière les ronces et les troncs d'arbres épais vers le coeur de la forêt, là où demeurent ces bêtes sauvages, nos semblables ? Voilà qui est vrai : s'échapper est le plus grand des plaisirs ; errer au hasard des rues en plein hiver la plus grande des aventures.” – p.35

Je me réjouis d'avance pour celui qui dénichera ce petit livre en librairie d'occasion et pourra goûter à cette mise en abîme subtile ! Quelle chance… Lisez-le, au hasard, s'il vous tombe entre les mains (et je vous le souhaite !). C'est un instant de poésie qui nous coupe quelques instants hors du temps ; qui nous emmène à Londres en hiver, certes, mais surtout nous fait atterrir au fin fond de notre être, de ce qui nous touche réellement – tout là dans le dedans de notre coeur de notre personnalité qui ensuite fourmille de plaisir.

Le livre est terminé. Tout de suite, une nouvelle aventure, siouplaît - encore, encore ! Plus que le désir de replonger dans une aventure livresque, ces mots me donnent envie de vivre enfin la mienne. Enfin, vivons ! Il est temps de “jouer un bon tour à la vie”…
Lien : https://horspistes.wordpress..
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Virginia Woolf nous invite à ses côtés pour déambuler dans les rues londoniennes, un soir d'hiver, en quête d'un crayon qui ne sert finalement que de prétexte.
Entre pérégrinations, rêveries, réflexions et introspection, cet essai est une évasion privilégiée aux côtés d'une autrice d'un indéniable talent.
Une belle parenthèse à conseiller pour quiconque souhaite flâner quelques pages et sans doute toucher du doigt un bout d'éternité …
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les livres d'occasion sont des livres sauvages, des livres sans domicile fixe ; ils sont réunis en de vastes volées aux plumes panachées, et ont un charme qui manque aux volumes domestiqués des bibliothèques. De plus, en cette compagnie hétéroclite et improbable, nous pouvons nous frotter à un être totalement étranger qui, avec un peu de chance, va devenir le meilleur ami que nous ayons au monde.
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Les circonstances requièrent l'unité; par commodité, l'homme doit être entier. En rentrant le soir, quand il ouvre sa porte, le bon citoyen doit être banquier, golfeur, époux, père; et non un nomade qui erre dans le désert, un mystique contemplant le ciel, un débauché dans les bas-fonds de San-Francisco, un soldat à la tête d'une révolution, un paria hurlant de solitude et de doute. En ouvrant sa porte, il doit passer ses doigts dans ses cheveux et ranger son parapluie dans le porte-parapluie, comme tout le monde. (p.23)
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Mon vrai moi est-il celui qui se trouve sur la chaussée en janvier, ou celui qui se penche au balcon en juin ? Suis-je ici ou suis-je là ? Ou est-ce que le vrai moi n'est ni ceci ni cela, ni ici ni là-bas, mais quelque chose de si varié et de si fluctuant que c'est seulement lorsque nous donnons libre cours à ses désirs et le laissons faire sans entraves, à sa guise, que nous sommes vraiment nous-mêmes ?
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C'est toujours une aventure d'entrer dans un lieu inconnu; les existences et les caractères de ses proprétaires l'ont imprégné de leur atmosphère et dès que nous entrons, nous sommes confrontés à une nouvelle vague d'émotion. Ici, dans la papeterie, à n'en pas douter, des personnes se sont disputées. Leur colère balafre l'air. (p.32)
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On doit, on doit toujours faire ceci ou cela.Il n'est pas permis de simplement s'amuser.N'était-ce donc pas pour cette raison, il y a peu, que nous fabriquons l'excuse et inventé la nécessité d'acheter quelque
chose ? (...)
Laissons tomber l'achat de ce crayon.Laissons- nous aller à la rencontre de cette personne- et très vite, il devient évident que nous sommes cette personne.

( p.31)
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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