AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 2304 notes
J'ai lu ce livre une première fois quand j'étais lycéenne et j'avais tout simplement détesté. Ah, les grandes déclarations de l'adolescence ! Décidée à ne pas rester sur une mauvaise impression, les mérites de ce livre m'ayant été vantés par de nombreuses personnes, j'ai pris mon courage à deux mains. Et cette fois, je n'ai pas détesté. Je me suis ennuyée. Et c'est bien pire : quel tiède sentiment que le désintérêt ! Certes, la forme de ce roman est novatrice, mais le bât blesse justement là : Mrs Dalloway est davantage un roman de forme qu'un roman de fond. Et je ne suis hélas pas sensible à ce genre de littérature. Deuxième rendez-vous manqué avec Clarissa Dalloway, et probablement avec l'oeuvre de Virginia Woolf.
Commenter  J’apprécie          172
Difficile de résumer un roman psychologique, sans action dont le but est de tenter de saisir l'intériorité, l'intimité des êtres, les âmes mouvantes, l'insaisissable à la manière impressionniste mais en littérature.
Clarissa, Mrs Dalloway sort de chez elle pour acheter des fleurs et déambule dans Londres (Big Ben sonne régulièrement). Des rencontres avec des inconnus ou des connaissances suscitent souvenirs, réflexions, pensées. Passé et présent, rêve et réalité, images mentales et réelles, images de la ville et de la vie, actions concrètes et rêves, pensées fugitives et se mélangent. Les uns appellent les autres.
Commenter  J’apprécie          170
Oui, c'était moi qui lisais Mrs Dalloway dans ce pub d'Oxford il y a quinze jours en finissant ma pinte de cidre après avoir dévoré mon « fish & chips ». J'en étais aux premières pages, quand Virginia Woolf décrit l'animation dans Bond Street, et le brouhaha des buveurs de bière faisait un bruit de fond tout à fait approprié pour cette lecture. J'aurai bien abandonné ma lecture, comme j'ai abandonné celle de la promenade vers le Phare, ma première (et seule à ce jour) rencontre avec cette auteure. Mais j'étais déterminée à connaître un peu mieux cette oeuvre alors j'ai bu une autre gorgée, et je me suis accrochée. Car j'ai vu le film The Hours, j'ai lu le livre éponyme de Michael Cunningham, et c'est un euphémisme de dire que j'ai aimé. Il me fallait donc à tout prix découvrir l'oeuvre à l'origine de tout cela, et peut-être comprendre mieux l'autre livre et le film, qu'il faudrait que je revois maintenant.
Ma première impression pendant la lecture de ce livre, c'est qu'il y a tromperie sur la marchandise. Mrs Dalloway est loin d'être le seul personnage de ce livre, et n'est même pas le personnage principal ou le plus intéressant. le titre de Cunnigham, que je comprends maintenant me semble bien mieux représenter le propos de ce livre (et Virginia Woolf avait effectivement pensé à ce titre pour ce livre). Car il est question du temps. du temps qui s'écoule, de la façon dont nous l'utilisons, du temps social, du temps personnel. Et il est question de la raison de vivre, de celle qui fait avancer, d'un jour sur l'autre, qui remplit la vie de choses essentielles ou bien plus souvent de futilités.
Le style un peu alambiqué de Virginia Woolf (lue en traduction, il est vrai) n'est pas de ceux qui m'emportent. Parfois, j'ai eu l'impression que les mots coulaient sur moi comme sur le plumage d'un canard, faisant de grosses gouttes en lentilles qui s'écoulent sans laisser de trace. Mais j'ai fini par m'habituer à ce style, et à entrer peu à peu dans l'histoire, guettant avec impatience les moments où Septimus Warren Smith, le personnage qui m'a le plus intéressé, apparaissait.

En définitive, même si ce livre ne me réconciliera pas avec Virginia Woolf, ce fut une lecture instructive, qui me permet de mieux appréhender cette auteur classique, de toucher du doigt les thèmes qui l'intéressent et le style avec lequel elle les aborde. Il y a une certaine virtuosité dans la construction de cette histoire, la façon dont les histoires des différents personnages s'entrecroisent, la façon dont s'entremêlent les actions des personnages et leurs sentiments ou réflexions.
Moderne par sa facture, il m'a permis d'apprendre le terme flux de conscience (traduit littéralement de l'anglais stream of consciousness), procédé littéraire qui veut reproduire par l'écriture le cours des pensées du personnage, et dont ce livre est un des premiers exemples quelques années après le fameux Ulysse de James Joyce. On ne peut non plus s'empêcher de penser à Virginia Woolf elle-même lorsque l'on lit ce roman, et au choix qu'elle finit par faire de mettre fin à sa vie. J'imagine que beaucoup ont dû chercher à faire une analyse psychologique de ce livre, pour voir à quel point Mrs Dalloway était aussi Virginia Woolf, ou peut-être plus exactement comment les deux figures principales, celle de Mrs Dalloway et celle de Septimus Warren Smith pouvaient incarner les deux facettes d'une Virginia Woolf diagnostiquée a posteriori comme maniaco-dépressive. Il est certain que ce livre peut donner lieu à de nombreuses interprétations, et c'est ce qui en fait sa richesse et son intérêt, c'est ce qu'il fait qu'il est finalement, dans son alternance de points de vue, dans les détails inégaux des descriptions, à l'image de la vie, de sa futilité et de sa gravité. Si Virginia Woolf voulait dans ce livre dépeindre la vie dans son plus simple appareil, elle y a réussi.
Commenter  J’apprécie          170
Londres. Un certain jour de juin 1923 où le temps qui passe est scandé par les cloches de Big Ben. Mrs Dalloway, anglaise quinquagénaire, femme de député du parti conservateur au Parlement organise des soirées où se croisent des invités triés sur le volet. Clarissa Dalloway s'accroche à l'image de maîtresse de maison parfaite qu'elle donne d'elle.
C'est l'émergence de voix intérieures (dans laquelle transparaît la propre fêlure de l'auteur), la prise de conscience de l' ennui, la vision angoissée de la société que nous donne à voir ici Virginia Woolf (auteur phare de la littérature anglaise du XX° siècle influencée par Proust et Joyce qui s'est illustrée dans de nombreux genres: neuf romans, nouvelles,histoires,essais,récits,lettres et journal) à travers son héroïne.
Pas de narrateur omniscient mais une alternance de souvenirs,de pensées, de sentiments et d'ambiances (on pense au style de l'Ulysse de James Joyce) qui transcrivent les états d'âmes de Mrs. Dalloway et des personnages annexes.
Un ancien amoureux toujours amoureux. Un psychiatre réputé racontant le suicide d'un patient. Des sommités qui se croisent. Des destins hétéroclites mêlés constituent la toile de fond de la vie d'une femme ordinaire et parlent au lecteur de vie,mort,folie et société bien pensante critiquables.
Mrs. Dalloway: le roman d'avant-garde d'une romancière de talent salué en Europe et adapté au cinéma par Marleen Gorris (avec Vanessa Redgrave).
Commenter  J’apprécie          170
La journée de juin 1923 de Clarissa Dalloway s'écoule, ponctuée par le clocher de Big Ben. Elle se promène dans Londres et prépare une réception.
Virgina Woolf passe d'une pensée à une autre, elle livre beaucoup d'elle-même dans ce roman, à travers ses nombreuses rencontres.
Tout se mélange: la beauté de la vie et le désir de la quitter...
Un livre difficile à lire, car très dense...
Commenter  J’apprécie          162
Je commence cet article avec un abandon. Un abandon qui m'a attristée, car c'est la première fois que je lisais la grande Virginia Woolf et que j'aurais aimé en ressortir enchantée. Après une soixantaine de pages, je me suis rendue à l'évidence : je ne comprenais pas grand-chose. On passe, en effet, d'une idée à l'autre sans vraiment de lien logique… J'ai ainsi eu l'impression d'être immergée dans une tête en pleine ébullition sans avoir la clé de décodage. Je ne doute pas que ce texte possède certaines qualités littéraires, mais je n'ai pas été en mesure de les saisir et ai préféré arrêter ma lecture, sentant dangereusement poindre une panne de lecture.

Ma binôme de lecture, Isabelle, semble avoir également ressenti quelques difficultés à appréhender Mrs Dalloway, mais elle a été plus courageuse que moi en poursuivant l'expérience. Vu le côté atypique de cet écrit on peut, en effet, parler d'expérience à part entière. Une expérience que je ne regrette pas d'avoir tentée dans cette belle édition illustrée que j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir. La mise en page, les illustrations en couleur, les beaux décors encadrant le texte et les croquis en fin d'ouvrage rendent le livre absolument magnifique. Un bel article de collection à posséder dans sa bibliothèque !


Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          166
Je dois avouer avoir eu une lecture quelque peu disispée, ce qui m'a parfois perdue : de quel personnage partageons-nous les reflexions actuellement ?

Mais il est indéniable que cette oeuvre est intéressante et originale. J'ai beaucoup aimé la narration, ce côté contemplatif, le fait de croiser les personnages au gré des rencontres des uns et des autres, le son de Big Ben ou d'une horloge revenant inlassablement pour nous prouver que le temps continue de s'écouler malgré tout, inexorablement.

J'ai également beaucoup aimé que ce roman se base essentiellement sur les pensées des personnages et qu'il n'y ait pas rééllement d'action, cela changeait. de plus, la période évoquée est passionnante (les années 20).

L'auteure aborde ici divers thèmes : la folie et le suicide, mais aussi la fuite du temps, les convenances, le rôle de chacun dans la société.

Clarissa Dalloday est une femme beaucoup plus complexe que ce que l'on pourrait croire aux premiers abords. Elle semble tiraillée par la bienséance et son statut, par ses choix (a-t-elle bien fait ?).

J'ai donc beaucoup aimé la narration et les thèmes abordés, mais je pense que ce roman mériterait une relecture de ma part.
Commenter  J’apprécie          160
Je découvre avec ce livre la romancière britannique Virginia Woolf. J'ai téléchargé ce livre un peu par hasard, peut-être à cause du titre du film « Qui a peur de Virginia Woolf » (que je n'ai pas vu…).
Et le résultat est une très belle surprise.
Ce livre semble écrit d'une seule traite, sans structure visible, puisqu'il n'y a pas de chapitre. Il se lit comme on vit une journée, et d'ailleurs son sujet est une journée vécue à Londres par différents personnages. Ces gens vont à leurs affaires, certaines futiles, d'autres au contraire très graves, et avec un art extraordinaire la romancière nous transforme en un observateur qui entre tour à tour dans l'esprit de chacun pour connaître son histoire et ses pensées.
Il y a là Mrs. Clarissa Dalloway, femme du monde tout occupée à préparer une réception mondaine ; Peter Walsh, un ancien soupirant de retour des Indes où il a fait carrière ; Hugh Whitbread, un spécialiste des potins mondains qui se donne des airs d'importance par sa proximité de la Cour royale ; quelques amis et amies de jeunesse de Clarissa, son mari Richard ; et aussi le malheureux Septimus Warren Smith, une jeune homme qui a survécu à la guerre de 1914 mais avec de terribles séquelles psychologiques qui l'amènent à se suicider au cours de cette même journée (est-ce une prémonition du propre suicide de Virginia Woolf ?)
Au fil des pages, le lecteur passe d'un personnage à l'autre d'une manière quelquefois inattendue : par exemple si deux d'entre eux se croisent dans la rue, sans se connaître, le passage de l'un à l'autre se fait sans transition, presque par surprise.
Cette déambulation parmi différents lieux de Londres et différents esprits permet à l'auteure de dépeindre certains milieux de la société anglaise de l'entre-deux guerres, et cette description est souvent faite d'une plume acérée, parfois trempée dans le vinaigre. On y ressent le poids des conventions de la haute bourgeoisie, le souci de se conformer aux types bien définis du gentleman britannique et de son épouse.
Mrs. Dalloway et ses amies sont très occupées à préparer leur soirée, à courir les magasins, et tout-à- coup, justement au cours de la réception, le récit du suicide de Smith frappe de stupeur Clarissa, qui pourtant ne connaissait pas le jeune homme. L'idée de la mort, au milieu de « sa » soirée, la pétrifie… Puis elle rejoint la fête en essayant d'oublier que la mort existe, qu'elle est présente au milieu du monde, et la vie reprend son cours superficiel.
Virginia Woolf montre dans cet ouvrage un style extraordinaire, parfois poétique, et un don particulier pour la formule qui amène souvent le lecteur à relire des passages pour mieux les savourer.
Un grand moment de plaisir donc, que j'invite tous les Babeliotes à goûter !
Commenter  J’apprécie          160
Après tant d'années à entendre parler de Virginia Woolf, j'ai enfin pu découvrir un de ces classiques tant aimés. Mais alors, quelle déception !!!

Si je n'avais pas fait de recherches un petit peu poussées pour comprendre le sens et la portée des écrits de l'auteure, j'aurais complètement détruit ce livre dans cette chronique. Selon moi, le sens du livre a beaucoup plus de contenance que les mots eux-mêmes. C'est un livre spirituel, qui ne raconte pas vraiment d'histoires, mais qui se base sur la conscience des personnages. Dans un Londres d'après première guerre mondiale, le personnage éponyme du livre, Clarissa Dalloway, donne une réception chez elle, dans son milieu mondain bon chic bon genre.

C'est un ouvrage déroutant. L'histoire se passe sur une seule journée. Mais il y a à la fois beaucoup et peu de choses qui se passent durant cette journée. On voit la journée se dérouler à travers le prisme de conscience des personnages, avec une narration intersubjective, qui saute d'une conscience d'un personnage à une autre. de ce fait, la vie intérieure est narrativisée. le lecteur connaît intimement les personnages ; les barrières tombent entre les paroles réelles et les pensées des personnages.
Le contexte spatio-temporel du livre est tout aussi déboussolant, avec un récit au présent, mais des sauts dans le passé marquées par les souvenirs des personnages qui ressurgissent dans leurs consciences. Seul élément qui rappelle le temps présent : les coups du Big Ben, qui rythment le temps qui passe.

Un simple détail aperçu peut permettre de développer plusieurs pages de descriptions hargneuses et longuées. Les impressions deviennent des aventures. Mrs Dalloway rompt complètement avec les formes traditionnels du roman (c'est d'ailleurs ce qui a causé mon grand désarroi).

Ce roman moderniste aborde des sujets très multiples. Il se questionne notamment sur le genre et la condition de la femme, avec la protagoniste, engluée dans son mariage et dans un milieu mondain, enfermée dans une vie factice, faite d'apparences où l'on se cache derrière un nom. D'ailleurs, le nom Dalloway n'a pas été choisi par hasard. En anglais, Dally veut dire badinage et Way chemin ; on voit donc un personnage totalement dépossédé de son identité. Certaines similitudes entre l'héroïne et l'auteure peuvent être décelés, comme le féminisme poussé dont faisait part Virginia Woolf, la volonté d'émancipation de la femme (l'auteure a soutenue les suffragettes à Londres), ou encore les pensées suicidaires de l'héroïne, qui rappellent le suicide par noyade de l'auteure.

Un autre personnage se suicidera dans le roman. C'est Septimus, le vétéran de la première guerre mondiale. Il souffre d'hallucinations, il est incapable de sentiments et à des difficultés à interagir avec les gens qui l'entourent. le rapport au temps est devenu trop insupportable pour Septimus, agonie d'une âme mortelle face à l'immortalité du temps. L'échec de la première guerre mondiale (rappelons que Mrs Dalloway se place dans un contexte d'après-guerre) va causer l'échec des personnages. de ce fait, le monde de Virginia Woolf est vu à travers la folie et la raison. L'auteure réfléchie et faire réfléchir ses lecteurs sur l'existence et sur la vie. Selon elle, il vaut mieux être spirituel que matérialiste, car le spiritualisme est la configuration la plus à même de proposer une fable du monde.

Bien que je n'ai pas accroché au livre lui-même, les explications trouvées sur Internet m'ont fait apprécier un petit peu l'écriture si spéciale de l'auteure. Nous avons donc là la représentation errante de pensées descriptives, qui permettent, selon Virginia Woolf de rendre plus vraisemblable la représentation de la vraie vie.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          168
J'ai terminé ce livre au tout début du mois de novembre. Et franchement, j'ai été bluffé. Ce livre a été, assez étrangement, un coup de coeur. Pourtant, je ne peux pas dire que je l'ai adoré, mais en sortant de ma lecture, tout ce que je me suis dit c'est que ce roman était absolument génial et qu'il fallait vraiment que je découvre tous les ouvrages de Virginia Woolf (d'ailleurs, il y a « Promenade au phare » qui me fait de l'oeil).

Mais quelle difficulté d'en faire la critique ! Je ne pense pas être capable d'expliquer exactement pourquoi est-ce que ce roman a été un coup de coeur, alors que j'ai mis plus d'un mois à le lire…je ne peux que essayer de vous faire passer mon enthousiasme.

En fait, dire que j'ai mis plus d'un mois à le lire n'est pas tout à fait exact. Je l'ai lu en deux fois. Une après-midi (juste après mon visionnage du film the Hours, un excellent film d'ailleurs !), où j'ai avalé une centaine de pages.

Puis quelques semaines plus tard, j'ai avalé les cents dernières pages en une soirée (ce fut d'ailleurs mon 1000 livre lu en tout.)

S'il y a eu une telle interruption, c'est par manque de temps, de silence et de courage. Je m'explique :
Je trouve que la première phrase est extrêmement prometteuse…Bien évidemment, je suis influencée, puisque c'est une phrase très connue et que j'avais adoré la scène dans le film ou les trois actrices à tour de rôle déclament cette phrase… toujours est-il qu'en lisant je me suis calée bien confortablement dans mon lit avec ma tasse de thé et je me suis lancée avec impatience dans ce livre.

Or l'impatience c'est vraiment le sentiment qu'il ne faut pas avoir quand on commence Mrs Dalloway…dès les trois premières pages, je me suis rendue compte que j'allais mettre du temps à lire ce livre, qu'il se dégustait et qu'il fallait y aller tranquillement.

Le style est difficile. Il faut se laisser aller, lâcher prise et surtout ne plus faire attention au temps (il faut du temps pour lire ce roman, avoir tout le temps possible) et se mettre à lire en écoutant le son de sa voix (moi, cela m'a aidé à lire et a contribué à mon plaisir). Très dur et laborieux, je mis bien 10 pages à me remettre dedans à chaque fois, mais après je me régalais.

Je vais un peu vous parler du contenu lui-même :

Ce livre est le récit d'une seule journée. Elle commence tôt le matin, alors que Clarissa décide d'aller acheter les fleurs pour sa réception elle-même et se termine avec la fin de cette réception. On voit la journée passer grâce à Big Ben, qui sonne toutes les heures.

En fait, dès que Clarissa frôle une personne, chez elle, dans la rue, on a accès aux pensées et aux vies de ses inconnus, sous la forme d'un monologue intérieur à chaque fois.

C'est ainsi que le lecteur saute sans arrête d'un personnage à un autre personnage, d'une histoire à une autre histoire…c'est très impressionnant, surtout que rien dans la forme du texte ne nous indique qu'on change de personne.
Et c'est également assez frustrant, puisqu'on aimerait bien pouvoir connaître réellement tous les personnages et passer un peu plus de temps sur certains.

On nous décrit les gestes les plus petits et les plus simples. On a l'impression que Virgina Woolf essaye de nous démontrer que même dans les plus petits gestes du quotidien, il y a de la beauté. Tout est analysé, presque disséqué et c'est avec plaisir que j'ai suivi toutes ses réflexions.

Clarissa m'est très sympathique. C'est vrai qu'on peut dire qu'elle est un peu futile, qu'elle a manqué sa vie en s'enfermant dans les conventions de sa société et qu'elle a finalement passé sa vie à préparer et à aller à des réceptions…mais elle a en elle une certaine force, qu'on pressent plus qu'on ne voit. J'ai l'impression qu'elle aurait pu faire des choses absolument formidables, mais qu'elle a tout simplement décidée d'être tranquille et heureuse (enfin, c'est mon sentiment). Et cela, je ne peux pas m'empêcher de le respecter. Elle a choisi la vie qu'elle voulait mener (bien entendu, elle en avait les moyens) et elle l'a fait avec succès.

Elle est capable d'avoir de ses « moments » où tout est clair et limpide dans leur vie. Ou elle comprend énormément de choses et ou tout reprend sa place, ce qui la rend parfois un peu mélancolique. Ces moments d'épiphanie ne durent jamais et qui semblent contenir tout le bonheur d'une vie. Après réapparaît la vie quotidienne, un peu grise et fade, mais elle s'en remet vite.

En parallèle (l'autre personnage principal), on suit Septimus Warren Smith, un jeune homme qui au retour de la guerre tombe lentement dans la folie et joue avec l'idée du suicide et qui, comme Clarissa, s'interroge sur la vie et ses éléments…seulement de manière bien plus sombre.

Alors que Clarissa a une aura particulière avec son bonheur, Septimus au contraire est plutôt seul et malheureux. Il se laisse envahir par ses « moments » alors que Clarissa ne les laisse pas prendre le dessus.

———————————–

La prochaine étape, c'est lire The Hours de M. H. dont j'ai vu l'adaptation et dont j'ai été bluffé! Je ne peux pas conseiller ce roman à tout le monde. C'est une oeuvre qui n'a rien de facile, mais ce fut une telle découverte pour moi qu'elle va certainement m'influencer dans mes prochaines lectures.
Lien : http://writeifyouplease.word..
Commenter  J’apprécie          161




Lecteurs (8297) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginia Woolf

Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :

classique
monoparentale
recomposée

10 questions
196 lecteurs ont répondu
Thème : Virginia WoolfCréer un quiz sur ce livre

{* *}