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EAN : 9782277300359
128 pages
J'ai lu (01/01/1999)
3.81/5   63 notes
Résumé :
L'île, c'est toute sa vie ! L'île aux Biard avec son unique bâtisse, flanquée d'un appentis entre les peupliers et les saules.
Maintenant que son père vient de mourir, Etienne Biard, dit Tiennot, n'a pour toute compagnie que ses bêtes et l'eau de la Loue. A trente-cinq ans, il va son train, usant de sa force pour abattre l'ouvrage. Seul, avec, dans le lointain, les plateaux du Jura. Une terre austère pour un cœur rude. Aussi, quand Flavien, le cafetier du vil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Tiennot est un pauvre bougre qui a 35 ans lorsque son père, la seule famille qui lui restait, meurt. Certes, il sait faire des choses mais rester seul, ainsi, sur son île, est-ce bien raisonnable ? Les habitants du village lui conseille de chercher une femme. Lorsque Flavien, le cabaretier, lui amène Clémence, cela change la vie de Tiennot. Mais les éléments se déchaînent. La Loue est en crue et la jeune femme a peur…

Quel magnifique texte ! Bernard Clavel met en scène la vie quotidienne des petites gens. L'atmosphère est aussi rude que l'endroit où habite son personnage. On s'attache à Tiennot, bien que rustre, car on sait qu'il est simple d'esprit. On se prend de compassion pour ce pauvre bougre même s'il n'accomplit pas que de bonnes choses. Bref, c'est âpre, c'est prenant, c'est riche en émotions.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Sous la torpeur du mois d'août, le père Biard a rejoint sa dernière demeure et son fils Étienne dit Tiennot, qui vivait avec lui sur un petit bout de terre plantée sur la Loue, se retrouve seul. Tout ce qu'il sait, toutes les tâches qu'il accomplit pour s'occuper des bêtes et de son lopin de terre, pour louer sa force lors de durs travaux alentour, c'est du père qu'il l'a appris. Sa mère a été fusillée par les SS il y a longtemps.
Après l'enterrement, c'est le coup chez Flavien, le cafetier du village, pour se rafraîchir un peu et voilà que ce dernier lance « — Au fond [… ] il a raison de vouloir rester chez lui ; seulement faudrait qu'il trouve une femme. » Ébranlé, Tiennot tout rougissant jure qu'il sait tout faire et qu'il sait se débrouiller tout seul mais bon, une femme, ce ne serait peut-être pas si mal…

Bernard Clavel raconte la Loue lors d'un été de sécheresse, dans le Jura, alors que son cours est au plus bas. La brume laiteuse s'attache parfois à sa surface et les rives plantées de peupliers trembles et de saules s'y reflètent. Il nous fait entendre le bruit du barrage en aval de la petite île sur laquelle Tiennot parle à ses poules, ses lapins et surtout à son baudet, la Miaule. Cet homme robuste, un peu simple d'esprit, exécute consciencieusement son travail, s'interrogeant pour chaque décision et chaque pensée « le père, qu'est-ce qu'il dirait ? »
Les médailles de son père, ancien combattant et résistant, ainsi que l'article du journal qui lui rend hommage sont soigneusement épinglés sur le calendrier. On y devine tout l'amour filial et paternel qui devait unir ces deux êtres.
Lorsque Flavien se présente en compagnie de Clémence et de son père, tout va basculer. Ce dernier propose de louer les services de sa fille à Tiennot pour deux mois moyennant 50 000 francs. Une vente en somme. Lorsque Clémence en apprenant le montant de la somme s'écrie « La vache », on comprend que ceux-ci viennent de faire une bonne affaire au détriment de Tiennot. Mais celui-ci, trop content de cette présence féminine n'y voit pas de mal, du moins pas encore…

L'écriture classique, tout en simplicité, qui s'apprécie à sa juste valeur, renvoie parfaitement les gestes, les paroles qui s'échangent dans ce petit coin du Jura des années 70. Elle nous raconte l'île où vit Tiennot, l'habitation d'une seule pièce, où tout se tient. de l'autre côté de la rive, nous partageons la soupe avec un vieux couple qui couve ce grand Tiennot qu'ils avaient recueilli un moment pendant la guerre.
Avec les pluies d'automne qui font grossir la Loue, l'auteur nous montre un Tiennot fier de maîtriser habillement sa barque dans les remous de la rivière en crue. Saura-t-il aussi bien mener sa vie à deux avec la Clémence ?

Son destin nous emporte dans cette lecture prenante malgré le sentiment d'injustice qui prévaut tout au long de l'histoire. le récit coule comme la rivière « La Loue », accélère, ralentit au rythme des évènements et des descriptions qui le jalonnent.
Tiennot et Clémence symbolisent en quelque sorte l'opposition entre le monde rural et le monde dit moderne qui se profile. L'un est laborieux, qui ne ménage pas sa peine et résume sa vie à l'essentiel : travailler pour se nourrir, soigner ses bêtes, arroser le potager. L'autre exige du confort moderne et s'installe dans la facilité.
Grâce au challenge solidaire, j'ai redécouvert Bernard Clavel qui avait sa place dans mes lectures de jeunesse. Il mérite vraiment d'être ressorti du grenier littéraire où sommeillent de très bons auteurs.
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Certains livres restent gravés à vie dans la mémoire du lecteur, je gage que Tiennot reste gravé dans la mienne.
Bernard Clavel, au sommet de son art, nous embarque sur l'île aux Biard. le père vient de mourir laissant Etienne, son fils, seul sur l'île. Etienne plus communément appelé Tiennot est une force de la nature mais un peu lent à la comprenette..
Lorsque le cafetier du village lui promet de lui trouver une femme, Tiennot hésite et finit par accepter. C'est Clémence , une jeune femme gironde, peu farouche qui entre en scène mais est-ce vraiment la femme que le Père aurait souhaité pour son fils? Une femme présente, capable de prêter la main pour les travaux du jardin, pour s'occuper des animaux et du potager.. et plus éventuellement. Rien n'est moins sur.
L'ambiance s'alourdit au fil des pages, la Loue est en crue, impossible de traverser et ... un drame pourrait survenir.
Les hommes, les bêtes, leur vie difficile dans une campagne reculée, la nature qui se met en travers de leur route, tout est là, tangible, palpable. Tout se met en place pour la chute finale. L'écriture de Bernard Clavel est d'une efficacité redoutable.

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Un réel plaisir de retrouver Bernard Clavel, cela faisait trop longtemps que je n'y étais pas revenu. On est ici dans ce qu'il sait faire de mieux, une histoire simple, la nature, des personnages attachants.
On découvre Tiennot, adulte un peu simple d'esprit, on voudrait l'aider tout au long de ce récit, le conseiller mais on ne peut que le suivre et espérer qu'il fasse les bons choix.
Un village du Jura, la rivière la Loue qui aura une place importante dans l'histoire, Bernard Clavel sait planter son décor tout doucement nous immergeant dans cette nature où l'on aurait bien envie de vivre sur cette petite île isolée du monde.
Un livre court, une parenthèse dans nos vies modernes mais pas forcément enchantée.
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Tiennot, à la mort de son père, va devoir vivre seul ,désormais sur son île : l'île de la Loue. le cafetier du village s'est mis en tête de lui trouver une femme ,et un beau jour arrive Clémence
Mais entre Clémence bonne grosse fille de la ville ,pas très courageuse qui réclame un moulin à café électrique et un poste de télévision, et Tiennot rustre très costaud ,primaire tout un monde les sépare et les ennuis vont commencer ,hélas jusqu'au drame final. Un bon roman de terroir comme sait si bien les écrire Bernard Clavel.🌟🌟🌟
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'était le 17 août, au milieu de l'après-midi. La chaleur était étouffante ,sans le moindre soupir de vent. Un ciel uni ,d'une teinte mal définie entre le gris et le bleu délavé, mais d'une intense luminosité, semblait ondulée comme une toile détendue. Il pesait sur la forêt où les maisons s'adossaient pour chercher un semblant de fraîcheur. Les prés étaient grillés net les champs poussiéreux. Les éteules n'avaient plus de couleur .Seules les terres basses qui bordent la Loue demeuraient un peu plus vertes.Les bêtes qu'on y descendaient ,depuis une bonne semaine,se tenaient tout le jour à l'ombre des peupliers et des saules .Presque toutes étaient couchées ,écrasées par l'été.
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— Vous n'avez pas de télévision, dit-elle au bout d'un long moment, et même pas de radio.
— Le père disait :"C'est tout de la foutaise... C'est trop cher pour entendre des mensonges."
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Il regarda encore les lueurs ,puis il descendit l'ėchelle calmement.Il passa devant sa barque ,puis à hauteur de la porte de cuisine sans tourner la tête .Il semblait fixer quelque chose au loin,à la surface de l'eau où la lune dessinait en pointillé un long sentier de lumière froide.
Devant l'appentis ,Tiennot resta quelques instants l'oeil rivé à ce reflet,puis il dit doucement:
--Sûr qu'elle reviendra plus.....C'est sûr.
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Ses mains posées sur le marbre de la table se mirent à trembler, puis elles se rapprochèrent lentement comme deux bêtes méfiantes, avant de s'empoigner l'une l'autre dans une espèce de combat presque immobile.
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-Alors, demanda le cafetier, tu nous traverses, oui ou non ?
Tienno serra les mains qu'on lui tendait tandis que Flavien disait ;
-M;Lecoutre, sa fille, la Clémence.
Tiennot hochait du chef mais ne semblait rien entendre. Il recula de deux pas pour laisser l'accès libre au bateau.

Tiennot n'écoutait pas. Son regard avait à peine passé sur les deux hommes pour s'arrêter à la fille et l'empoigner d'une pièce.

Une fille pas très grande, pas trop grosse non plus, mais avec des formes bien pleines, des hanches larges et une poitrine qui pesait lourd dans un corsage vert clair à colet à poignets rouges.
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