Jérémie

Jérémie est une pièce de théâtre autour de la vie du prophète Jérémie et la destruction proche de Jérusalem. Je lis peu de théâtre car j'ai tendance à surjouer ce que je lis ce qui donne souvent une impression agaçante qui sonne faux. Autant le dire tout de suite une lecture où j'amplifie des tirades déjà particulièrement grandiloquentes ça n'a pas été une grande réussite. Je ne connais pas ce passage de l'Ancien Testament donc je ne sais pas quelle est la touche exacte de Zweig. Je le lirai à l'occasion pour comparer. On retrouve des thématiques fréquentes chez cet auteur : acharnement, fatalité, obstination, dénis. J'ai apprécié la finesse et la justesse des réactions humaines ainsi que le traitement de la manipulation des foules. Cette pièce a été écrite pendant la 1ère guerre mondiale et cela se ressent dans l'obstination des puissants à ne pas vouloir céder quitte à mettre ou dans la combinaison besoin d'un bouc émissaire et mémoire courte. C'est donc une lecture en demie teinte pour ma part mais je ne suis pas friande ni du théâtre ni des récits religieux donc c'était un beau défi pour que ça me plaise.

Très belle découverte !
Ce livre magnifique répond, étrangement si bien, au dernier livre que je viens de lire "Le problème Spinoza".
Comme Baruch SPINOZA, Jérémie et son disciple Baruch vont au bout de leur engagement, quand bien même celui-ci les emportera dans un abîme où grouillent les rumeurs, les vengeances, les jugements versatiles, le reniement, les arrogances, et tout ce qui fait la noirceur humaine. Seuls, mis au ban de leur communauté, entendus ni des puissants ni des grands prêtres, ils ont cette conviction ancrée dans leurs entrailles que seules comptent la Vérité et la recherche du bien non pas pour soi, mais pour l'ensemble de l'humanité.

Les paroles de paix de Jérémie sont bouleversantes ...La foule ni le roi ne veulent l'entendre. La parole dérange, heurte, remet en cause....Les siècles passent mais la sagesse des hommes ne grandit pas.

Malgré les exhortations pacifistes de Jérémie, le peuple juif veut s'allier aux Égyptiens pour secouer le joug babylonien. Partir en guerre ? Ne pas partir ? le roi s'interroge, le peuple versatile ne sait plus à quels saints se vouer. Dans la défaite, Jérémie, jadis bafoué et considéré comme traître, redonne leur dignité aux survivants sur le chemin de l'exil.
J'ai eu beaucoup de mal à reconstituer un minimum d'intrigue tant ce texte est pontifiant, enflé, exalté, redondant, bourratif.
Je veux plutôt retourner à la sobriété épurée de la prose de Zweig.