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sur 11883 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mirko Czentovic est un grand champion d'échecs. Il se trouve sur un paquebot au départ de New-York et à destination de l'Argentine pour une tournée mondiale. Jusqu'ici personne ne l'a encore battu, c'est un génie en la matière. le narrateur ressent une véritable admiration pour cet homme. Il ne pense qu'à l'approcher, l'interviewer et photographier ce champion du monde qui sillonne l'Amérique d'est en ouest, disputant des tournois partout.

Sur le bateau, Czentovic trouve un nouveau partenaire de jeu. Il s'agit d'un ingénieur écossais, riche, arrogant, n'aimant pas perdre. Les joueurs vont se confronter puis l'homme, que l'on appelle Monsieur B, va raconter son histoire. Les circonstances de son terrible secret nous emmène durant les années 1939-1945 en pleine guerre mondiale, lorsque les nazis envahissent l'Europe.

"Le joueur d'échecs" est mon premier roman de Stefan Zweig. J'ai beaucoup aimé cette lecture. le texte est bien écrit, compréhensible et se lit bien. A travers l'histoire de ce champion, l'auteur nous décrit les caractéristiques du jeu d'échecs et pour quelqu'un qui n'a jamais joué à ce jeu, les règles sont abordables.

Le livre est très court et aborde dans un premier temps l'histoire d'un inconnu qui fascine par son talent et sa capacité à mettre en difficulté un champion du monde. Puis, subtilement, on parle d'expériences nazies, non pas dans les camps, mais dans des lieux plus sécurisés, plus confortables, dans lesquels on enfermait des gens riches, des intellectuels, des scientifiques, des personnes proches du pouvoir. Certains perdaient la raison, d'autres ont pu s'en sortir. Comment ne pas sombrer dans la folie ? Mr B nous parle de son expérience et de sa survie.

Ce livre est une très bon approche de l'auteur. En très peu de texte, il a su captiver mon intérêt, tant sur la personnalité des personnages que sur le contexte de l'époque.

A découvrir !
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Que l'on qualifie le joueur d'échecs de court roman ou de nouvelle, c'est un tout cas un livre choc qui ne laisse pas indifférent, y compris si l'on n'y connaît rien aux échecs.
La mise en abyme entre le récit du narrateur et celui du Dr B., tout comme le double huis-clos (celui du paquebot et celui de la chambre d'hôtel), créent une atmosphère oppressante et une tension qui font qu'on ressent presque physiquement la lecture de ce livre.
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Une histoire passionnante sur les capacités et les limites du cerveau, l'obsession et le jeu.

Un champion du monde d'échec face à un inconnu. Puis le souvenir des conditions de détention et l'emprise psychologique.

Un savant mélange dans une écriture très agréable.

C'est le second livre que je lis de cet auteur et le plaisir reste le même.
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Voici sûrement une des nouvelles les plus connues de Stefan Zweig, auteur que je n'avais encore jamais lu. C'est suite à une série de critiques toutes plus élogieuses les unes que les autres que je me lance moi aussi dans la découverte de son oeuvre en commençant par "Nouvelle du jeu d'échecs". Cette nouvelle est le dernier écrit de Stefan Zweig, envoyée à son éditeur allemand deux jours avant son suicide et celui de sa femme Lotte Altmann en février 1942. de nombreuses analyses et explications remarquables ont été faites de ce texte et je ne livrerai ici que mon simple ressenti.

Un paquebot en route pour Buenos Aires avec à son bord un champion du monde d'échecs, Mirko Czentovic, qui vient de faire une série de tournois à travers l'Amérique. A son bord également, le docteur B., un amateur du jeu royal et ancienne victime des nazis. Autour d'eux, les voyageurs sont les spectateurs attentifs d'un match entre ces deux hommes que tout oppose : âge, origine et culture sociale, intellect. Une confrontation de deux hommes et de deux époques, analysée et racontée par un narrateur fasciné.

Ce n'est certes pas l'émotion qui m'a emportée dans cette nouvelle de 100 pages mais bien plutôt la vision du monde que nous donne Zweig, sa vision d'une époque donnée. J'ai été particulièrement frappée par la très grande modernité de son style et la facilité avec laquelle nous suivons son récit axé sur son époque et ce qu'il vit. Il apporte ici une sorte de dernier témoignage sur l'histoire qui est en cours - le joug nazi - et la fin d'un monde - une civilisation de penseurs, l'Autriche d'avant l'Anschluss.

Le docteur B, comme le double de Zweig, représente une certaine classe viennoise, lettrée, instruite et élégante. Victime de la répression nazie, il a subi un enfermement qui aurait pu le conduire à la folie s'il n'y avait eu les échecs et les parties mentales qu'il jouait à longueur de journées au risque de basculer dans la schizophrénie. Mais il a survécu et même battu les nazis puisqu'il n'avoue rien et est finalement relâché. Est-il sauvé alors ? Est-il sauvé comme Zweig qui ne subit pas "physiquement" la violence nazie mais qui vit un ostracisme forcé ? le docteur B. n'est pas sauvé, on le voit dans la suite de la nouvelle, comme Zweig non plus, désespéré par une civilisation qui tombe dans l'obscurantisme. le jeune Czentovic, à sa manière, représente cette nouvelle civilisation inculte, peu curieuse et servile. Son seul talent et sa seule obsession, les échecs, sont eux-mêmes dénigrés par ses motivations qui sont l'appât du gain et la conquête. Son apprentissage même des échecs, basé sur l'observation et la tactique, rivalisent avec les représentations uniquement mentales et pensées du docteur B.
Et pourtant, les deux hommes se rejoignent sur un terrain commun, l'échiquier. Mais c'est encore pour mieux s'affronter.

L'échiquier justement, plus que le paquebot, semble être la scène où tout se joue. Pour le docteur B., c'est un échiquier mental, une geôle, dont il n'est jamais sorti. Pour le champion, ce sont les 64 cases, hypnotiques et aveuglantes, au point que Czentovic ne croise quasiment jamais le regard des autres personnes. Qui sera le vainqueur ? Aucun des deux puisque qu'en pratiquant le jeu royal, l'un retombe dans sa folie et que l'autre ne peut exister sans lui.

Le monde n'a plus rien à espérer : les valeurs et pensées d'autrefois ne peuvent subsister dans cette époque qui élève au rang de héros de simples exécuteurs et tacticiens. le temps des penseurs est révolu.

Pour Zweig, en 1942, son monde avait disparu. Sans espoir, tout était bel et bien fini.
Quant à moi, je ne fais que commencer avec Zweig...
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Sur un paquebot de luxe, deux hommes à la personnalité énigmatique vont disputer une partie d'échec des plus endiablées devant un groupe de passagers dilettante.

Gzentovic, célèbre champion mondial d'échecs, est un jeune homme taciturne, condescendant, apathique, aux facultés intellectuelles limitées mais remarquable tacticien qui n'a jamais perdu une seule partie. Ce jeune prodige n'a pas pour valeurs en ce monde que les échecs et l'argent, par conséquent il n'accepte de jouer qu'en échange d'honoraires.

Malgré tout le champion propose d'échanger une partie avec un inconnu M.B..., celui-ci prétend ne pas avoir joué aux échecs depuis plus de 20 ans, pourtant il va se révéler un génie de l'échiquier.
Avant la partie, l'inconnu se confie à un passager, le narrateur, il lui explique comment il a acquis des connaissances échiquéennes.

Exilé autrichien, M.B...a subi la torture mentale des nazis dans le but de lui extirper des informations. Enfermé dans une chambre d'hôtel, privé de tout, il vivra pendant de longs mois hors du temps, hors du monde dans un océan noir de silence.
Un jour, profitant de l'attente d'un interrogatoire de la Gestapo, le prisonnier vole un manuel d'échecs, une collection de 150 parties jouées par les grands maîtres.
M.B... voit dans cette acquisition, une solution à tuer le temps et ainsi détruire « l'empire du néant qui occupe son âme ». Il fabrique un échiquier avec des moyens très rudimentaires et passe ses journées à s'entraîner aux échecs. Obsédé, intoxiqué par le jeu, n'ayant pour adversaire que lui-même, il se glisse dangereusement dans un dédoublement de l'esprit.
Sauvé par un médecin qui réussira à obtenir sa libération, ce dernier lui conseillera de ne plus jamais jouer aux échecs.

M.B... accepte donc de jouer une partie avec le champion et se promet d'en jouer qu'une seule mais...
« Un homme qui est atteint d'une manie peut retomber malade même s'il est complètement guéri ».

L'oeuvre de Stefan Zweig met en scène deux personnages mystérieux, deux machines à jouer, portés par la passion du jeu. L'auteur dépeint cette partie comme une bataille, les deux partenaires s'affrontent comme deux ennemis qui cherchent à s'anéantir réciproquement.
A travers M.B..., Zweig nous emmène dans les profondeurs de l'âme humaine, aux frontières de la folie. Nous assistons à la lutte d'un homme face à sa solitude qui, pris par le jeu, se dédouble, et devient son propre adversaire.
Se vaincre soi-même devient son ultime défi !

Un récit fascinant, terrifiant et douloureux, la dernière oeuvre de Stefan Zweig.
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Un joli condensé des thèmes de Zweig dans la dernière nouvelle qu'il écrivit avant son suicide en 1942. L'auteur prétendait pourtant y être attaché autant par ses faiblesses que par ses qualités.
La seule faiblesse qui a été reprochée à Zweig tient à la crédibilité politique du récit. Un avocat des institutions cléricales et monarchistes visé comme farouche opposant au nazisme paraît peu crédible en 1938.
Mais pour le reste on retrouve le récit du témoin, qui relate des récits enchâssés, la prise de pouvoir des nazis, l'addiction et la possession (on pense à Amok), l'intérêt pour le psychisme, l'art du récit surprenant, et finalement ce style, brillant et fluide. Un beau moment de plaisir de lecture.
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Un champion d'échec se mesure à un amateur sur un paquebot traversant l'atlantique.

Ce thème assez surprenant permet à Stéfan Zweig de faire une analyse psychologique des deux personnages. Mais c'est également l'occasion de faire un long détour sur la vie de l'amateur... Je n'en dis pas plus pour ne pas trahir l'intrigue...

A travers ce petit livre (93 pages) et à travers un simple jeu d'échec, Stéfan Zweig nous amène dans les détours du cerveau humain. Ce livre est passionnant et l'intrigue très bien menée.
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le héros est prisonier de guerre et il réussit à "digérer" les horreurs qu'il voit en lisant continuellement le sul livre à sa disposition: un livre racontant les parties d'échecs célèbres. il apprend les combinaisons par coeur. il pense par code en fait.
plus tard il fait des parties d'échecs avec des étudiants et tout à coup la combinaison retenue par coeur ne fonctionne pas car l'un des étudiants ne joue ps comme dans la partie mémorisée et là on assiste en direct à une décompensation sur le mode maniaque car cet homme est bipolaire.

on retrouve des thèmes chers à Zweig : le délire de la monomanie (aujourd'hui on parlerait de trouble unipolaire) , les obsessions, la folie...
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J'ai vraiment apprécié ce court texte qui présente non pas un, mais deux, joueurs d'échec dignes d'intérêt. Bien sûr c'est vers l'inconnu du paquebot qu'est centrée cette « fable » à cause de la façon tout-à-fait involontaire par laquelle il est devenu un génie des échecs à sa manière. Et son mécanisme de défense face à la torture psychologique à laquelle il était soumis est effectivement captivante. Mais la personnalité du champion n'en est pas moins intéressante, rappelant par certains cotés les capacités étonnantes des personnes autistes, isolées socialement mais absolument transcendantes dans leur domaine. L'économie de personnages, la qualité de la narration et de l'écriture, et surtout, l'originalité du propos, très simplement livré, m'ont convaincu.
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Efficace, profond, court, percutant. Cet auteur a le chic pour dépeindre des êtres et des situations en peu de mots mais avec un réalisme et une efficacité rares. Deux joueurs d'échecs s'affrontent, l'un est un prodige idiot, l'autre un travailleur acharné intelligent mais fou... Qui l'emportera ?
Un classique à redécouvrir absolument !
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