Magellan

Stefan Zweig nous propose un roman d'aventures pour lequel on ne peut qu'applaudir la force d'imagination et le sens de l'héroïsme de son auteur. L'écrivain nous propose effectivement un personnage au mental d'acier, capable de persister dans son erreur qui deviendra le plus grand voyage de l'Humanité. Ce héros nous est impalpable et ne peut qu'être avoir été conçu dans l'esprit d'un écrivain hors-norme. Il en va de même pour ce voyage à travers le monde. Zweig est parfois à la limite du fantastique tant cette entreprise est irréelle : cinq navires, au XVIème siècle traversent les eaux froides des bords de Patagonie. L'équipe emprisonne quelques-uns des géants indigènes qui la peuplent et s'engouffre dans un détroit dangereux qu'ils auront cherché des mois et des mois sans rebrousser chemin. Une telle histoire ne peut que se lire dans un roman.

Et bien non, justement. Et c'est bien dans ce type d'évènements que, parfois, l'Histoire de l'Humanité dépasse les plus grands romans et que certaines figures du temps passé nous inspirent plus que les grands héros romanesques. Magellan et son équipage auront mené une entreprise qui changera à tout jamais la face du monde. J'ai aimé de toutes mes forces ce livre si puissant de Stefan Sweig qui a su parfaitement écrire ce récit incroyable et extrêmement bien documenté ! J'ai été fascinée.

Par ailleurs, chers Babelionautes, si vous avez des romans ou livres d'histoires narrant la période des grandes découvertes à conseiller, je suis preneuse :)

Un récit magnifique, fascinant, et pathétique dans les états d'âme de Magellan et de ses décisions souvent périlleuses, risquant de conduire à l'échec de l'entreprise et à la mort de tout l'équipage. Un fresque épique mais, ce qui la rend si émouvante, c'est la reconstruction biographique sans parti pris, dans un style et une qualité d'écriture exceptionnelle, celle d'un des plus grands écrivains du XXe siècle par la justesse de ses impressions. Récit à la fois biographique et roman d'aventure maritime retraçant en détails le périble bien méconnu du grand Magellan pour qui l'on retient surtout l'inventeur du tour du monde sans connaître sa personalité, qui nous est ici dévoilée et narrée de magnifique façon par Stefan Zweig.

Stefan Zweig nous plonge tout de suite dans le contexte de l'époque. Il nous fait prendre conscience de l'influence et de l'importance des voyages de cette époque (15ème/16ème siècle) sur le quotidien des européens. L'orient et ses épices, denrées et autres parfums font rêver! Et c'est cette soif de produits asiatiques combinée aux difficultés d'acheminement (pirates, taxes des pays musulmans etc..) qui conduit les européens à se lancer dans la conquête des voies maritimes après l'échec notamment des croisades.. Tout cela est brillamment exposé lors du 1er chapitre.
La suite nous conduit à suivre Quelques explorateurs puis surtout Magellan bien évidemment avec une course entre l'Espagne et le Portugal qui se partagent à l'époque les terres et les océans découverts avec l'aval du pape!
On va donc suivre l'épopée du grand monsieur avec ses doutes, ses difficultés ses joies etc.. On peut mesurer combien son exploit fut difficile à accomplir et combien ces hommes furent courageux quand n imagine les conditions de voyage sans certitude d'arriver au but qui plus est!
On découvre ou redécouvre également au passage que ce voyage a donné les noms de la ville de Rio de Janeiro, du détroit de Magellan ou encore de l'océan Pacifique notamment..
Mon livre préféré de Zweig pour le moment (Ma 1ère biographie de lui).

Stefan Zweig s'attaque ici au premier tour du monde.
Après un long début (trop à mon goût) sur les buts du voyage et les préparatifs, on entre dans le vif du sujet.
Le récit est prenant. J'y ai appris plein de choses. On vout les difficultés du voyage, la personnalité rigoureuse et tenace de Magellan. Un récit passionnant!

Troisième biographie que je lis de Stefan Zweig après Marie-Antoinette et Marie Stuart et je peux dire que je l'ai autant appréciée que les deux autres. Zweig allie à la perfection ses talents de conteur et ses connaissances historiques pour nous faire découvrir les destins hors du commun de grands personnages de l'histoire.
Je ne connaissais que très peu les détails de l'expédition de Magellan ainsi que le contexte historique des grandes découvertes avec la rivalité entre le Portugal et l'Espagne. Grâce à ce roman très instructif j'ai pu pallier ce manque dans ma culture générale et je me suis même découvert l'âme d'une aventurière des mers. J'ai vibré avec le personnages principal tant pour les péripéties préliminaires à son grand voyage que pour la découverte du détroit qui porte maintenant son nom ou encore pour ses bonheurs et malheurs sur les îles du Pacifique.
A travers cette histoire, Zweig rend hommage à Magellan, personnage peu connu de l'histoire probablement à cause du fait qu'il n'a pas réussi à terminer lui-même son tour du monde. Pourtant on découvre un homme droit et dur mais fidèle à ses convictions et prêt à tout pour réaliser son rêve. Un formidable capitaine aimant son métier et dévoué à ceux qui lui sont fidèles.
Bien sûr c'est également l'occasion de découvrir d'autres destins individuels comme ceux des rois d'Espagne et du Portugal, des autres capitaines mais surtout ceux des matelots qui ont participé à ce voyage, y ont sacrifié leur vie et sont restés dans l'oubli.
Un magnifique récit qui m'a fait voyager à travers le monde en ces temps où j'en avais bien besoin !

Je me suis laissée embarquer par cette épopée hors du commun. L'auteur réussit à retranscrire le contexte économique, géopolitique et historique (l'introduction sur l'histoire de la marine marchande et de l'économie de la gastronomie est passionnante) tout en maintenant un récit dynamique. Rythmée par les péripéties de l'équipage, l'intensité dramatique se double d'une analyse psychologique crédible. le tout respire un travail minutieux, trahi uniquement par la bienveillance de Stefan Zweig envers son personnage, un attachement et une admiration déjà remarquée dans la biographie de Marie-Antoinette mais plus légitime à mes yeux envers Magellan.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..

La biographie est un genre un peu particulier que je trouve souvent un peu rébarbatif : trop de détails, trop d'empathie pour le personnage-sujet, trop de psychologie à 2 balles. Mais ici rien de tout cela. Je me suis régalé, non seulement parce que le premier tour de monde est une aventure en soi palpitante, mais aussi car Stefan Zweig, que je ne connaissais jusqu'ici que pour ses formidables nouvelles (le joueur d'échecs, Amok) fait preuve d'un indéniable talent pour cet exercice. Il parvient à faire ressentir tout ce que ce périple autour du monde avait d'extraordinaire et de périlleux et nous montre en quoi la personnalité unique de Magellan le portugais à la tête d'une flotte espagnole fut l'élément déterminant de la réussite de cette folle entreprise. La plume de Zweig est précise, documentée, non dénuée d'humour et pleine de lucidité sur la nature humaine. Et puis, il manie avec aisance les anecdotes étonnantes, par exemple le fait que tout soit basé sur une erreur de géographie (« une folle erreur peut donner naissance à la plus haute vérité ») ou que le premier homme à avoir réalisé un tour du monde fut sans doute un esclave malais dont l'histoire n'a retenu que le prénom, Henrique. Bref c'est passionnant. Comme le conclut l'auteur lui-même : « la magnifique entreprise de ces cinq petits et faibles navires partant pour la guerre sainte de l'humanité contre l'inconnu restera à jamais inoubliable ». C'est poignant comme du Hugo. Pas de doute, je vais me jeter sur les autres biographies signées Zweig.

Zweig, excellent historien-biographe que je découvre avec ce merveilleux opus « Magellan » !
Le style est fluide et précis, le récit bien construit et haletant. de quoi faire aimer l'histoire aux plus réfractaires dont je ne suis pas. Un véritable trésor que j'ai découvert avec cet auteur et je vais m'empresser de me ruer sur ses autres biographies.

Zweig ne fait pas que nous professer l'histoire stricto sensu, il nous permet de la vivre au travers des sentiments, des passions, des rapports humains qui l'ont accompagnée. L'on sent également le sérieux de sa démarche historique.

Quand à Magellan, c'est le destin d'un homme et de l'humanité toute entière qui découvre sa planète, que la terre est ronde, que l'Europe en est pour l'instant le centre, que le catholicisme prévaut de toute autre religion. La soif de puissance et de richesse est le moteur du pouvoir tandis que l'on sort du Moyen Age et que les épices, les parfums et l'or d'outremer font rêver !
Tour à tour admirable, impressionnant de ténacité mais aussi pathétique, à la destinée émouvante, Magellan a combattu l'inconnu, a vécu l'une des plus grandes aventures qui soient et qui est partagée avec nous dans cette biographie
Quel biographie et quel biographe !
Ps prévoir un atlas de géographie pour la lecture

Quelle intelligence dans cet ouvrage !
Quel bonheur à le lire, qui marie au même endroit tant de plaisirs différents.
Le plaisir d'apprendre, de comprendre, de la belle écriture, de lire un vrai roman, un roman d'aventure, d'évasion, de passion...
Mais quelle tristesse aussi, même si on le sait déjà, d'être le témoin muet de ce dont est capable de faire "l'homme blanc civilisé" au nom de Dieu et du profit, sans aucun respect pour les peuples qui l'accueille sans méfiance, massacrant, violant et pillant partout où il passe, en Amérique du Sud aussi bien qu'en Asie.
Il y a des lectures comme ça, qui donne l'impression d'être plus intelligent une fois la dernière page tournée.

Stefan Zweig a le don de vous emmener avec lui là où il va par les mots, avec votre consentement. Que cela soit dans une prison (Le joueur d'échec), sur un bateau (Amok), dans la vie d'un soldat (La pitié dangereuse), et ici autour du monde, au XVIème siècle.

Ses descriptions sont perspicaces et précises, comme cette phrase : "Il est toujours plus facile d'être juste dans le bonheur que dans le malheur." Même la nuance est soignée : "il est toujours plus facile", et pas "on est toujours plus juste", car cela ne serait pas une théorie puisqu'elle ne serait pas universelle.

Bref, on lit ce texte avec une certaine insatiabilité, voulant tourner les pages toujours plus vite pour aller à l'événement suivant.

On découvre la vie du navigateur avant son célèbre voyage, ses obstacles, sa préparation, son caractère, son mystère, ses défauts, sa volonté, son charisme, sa gloire. Homme appartenant à son siècle (peut-être au contraire de Zweig, qui n'a pu supporter la dégradation du monde), Magellan a fait preuve d'opiniâtreté pour faire son demi tour du monde, et de naïveté, sans doute, pour y trouver la mort.

Je recommande mille fois ce texte, comme tous ceux de Zweig, à ceux qui veulent s'échapper du monde un instant, pour mieux l'avoir compris en y revenant.