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Élisabeth Guillot (Traducteur)Sonia Combe (Préfacier, etc.)Alain Brossat (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782266135467
375 pages
Pocket (06/11/2003)
4.58/5   86 notes
Résumé :
Le philosophe allemand Victor Klemperer s'attacha dès 1933 à l'étude de la langue et des mots employés par les nazis. En puisant à une multitude de sources (discours radiodiffusés d'Adolf Hitler ou de Joseph Paul Goebbels, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres et brochures, conversations, etc.), il a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. En tenant ainsi son journal il accomplissait aussi un acte de ... >Voir plus
Que lire après L.T.I., la langue du IIIème ReichVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Victor Klemperer naît un peu avant la fin du XIXe siècle dans cette Pologne qui fait partie de l'Empire Allemand. Philologue, il participe à la Grande Guerre, enseigne, écrit des ouvrages sur la littérature française, se convertit au protestantisme avant d'opter pour l'athéisme. C'est un Allemand, bourgeois, marié à Eva, qui mène une vie confortable et épanouie jusqu'au mois de janvier 1933 et l'arrivée d'Hitler et des nazis au pouvoir. Lui qui a toujours été Allemand et peu soucieux des affaires de la religion, se retrouve soudain aux prises avec sa judaïté d'origine, qui fait une quasi- irruption dans sa vie et la fait basculer. Il perd d'abord sa chaire à l'université, ne peut plus enseigner, n'a plus accès aux livres, subit toutes les lois de Nuremberg liées aux Juifs, mais marié à une Aryenne, n'est pas déporté mais relégué dans une Judenhaus, une maison pour Juifs, doit travailler 10 heures par jour dans une usine, subir les brimades, le harcèlement, les menaces et les humiliations de la Gestapo. Car sa vie ne tient qu'à un fil. Un petit faux pas, une humeur amère d'un nazillon, et c'est le camp et la mort. Dans ce contexte, l'homme "asservi" reste libre dans sa tête. L'esclave à la chaîne, obligé de porter à partir du 19 septembre 1941, l'étoile jaune ( " le jour le plus sombre de sa vie" ), tient depuis l'arrivée au pouvoir d'Hitler et de son "clan", un journal, des carnets en fait, où tous les jours ce philosophe philologue, observe, réfléchit, analyse chaque mot, chaque expression de la novlangue au pouvoir. Il se lève à trois heures et demie chaque matin pour accomplir (au péril de sa vie... Eva est chargée de mettre les carnets en lieu sûr)ce travail de témoignage et de résistance avant de se rendre à l'usine. Tous les matériaux dont il peut disposer : ses oreilles à l'usine, dans le tram, la rue, la radio ( peu ), ses yeux et quelques articles de journaux dissimulés, des affiches, des livres clandestins sont la précieuse substance, la matière qui constitue cette extraordinaire somme de résistance, de ténacité, de courage et de volonté que sont ces carnets qui témoignent à travers le temps et pour l'histoire du comment et du pourquoi de ce que fut la LTI ( la Lingua Tertii Imperii ), la langue du troisième Reich... un nouveau langage totalitaire.
"Mal nommer les choses, c'est ajouter aux malheurs du monde", disait Camus. C'est ce à quoi se sont employés les nazis durant 12 longues années , avec la volonté de décerveler un peuple et de l'asservir.
Nous avons tous des exemples de cette LTI qui nous viennent à l'esprit en pensant à cette période. "La solution finale" est l'un d'eux... une expression à première vue assez "banale" qui servit à cacher le plus monstrueux des crimes commis par l'humain. le "Stuck"... ce "morceau", qui servait à désigner en les réifiant les déportés. le " fanatisme" devenu dans la langue totalitaire synonyme d'héroïque et de vertueux. le peuple "Volk" inlassablement martelé : la fête du peuple, le camarade du peuple, la communauté du peuple, proche du peuple, étranger au peuple, issu du peuple, la voiture du peuple ( la célèbre Volkswagen), et le fameux slogan une nation un empire un chef " ein Volk ein Reich, ein Führer... Et puis il y a aussi et en plus l'usage des superlatifs, des mots étrangers, des prénoms "germaniques ou germanisés" donnés aux nouveau-nés, le langage sportif et plus particulièrement celui de la boxe, le vocabulaire "heureux, héroïque, mythifié" des annonces mortuaires pour les soldats tombés au front, le "Juif" untel qui précède le nom de celle ou de celui qu'on appelle et qui doit répondre par "le juif untel est présent"... vous imaginez les conséquences à terme et pour les malheureux Juifs et pour les Allemands-nazis d'une telle pratique...
On pourrait multiplier les exemples, mais votre lecture s'en chargera.
Ce qu'il est bon d'ajouter, c'est que ce journal n'est pas un répertoire, mais un travail philologique vécu dans un contexte décrit, expliqué, ressenti.
Les mots seuls n'auraient pas suffi sans les grandes messes hitlériennes, sans le rituel, les uniformes, les chants, l'annonce des victoires et celles des défaites et de la capitulation...
Victor Klemperer résistant de l'ombre, fait partie intégrante de la grande Histoire et son travail unique et irremplaçable durera plus de mille ans... Oups, voilà que je tombe dans le piège de la LTI. Méfions-nous des mots... ils savent de nous des choses que nous ignorons d'eux, a écrit le Capitaine Alexandre.
Un bouquin qu'il est bon d'avoir lu.
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"La langue est plus que le sang. " Franz Rosenzweig (cité en exergue)

"Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. [...]
[... la langue...] dirige aussi mes sentiments, elle régit tout mon être moral d'autant plus naturellement que je m'en remets inconsciemment à elle. Et qu'arrive-t-il si cette langue cultivée est constituée d'éléments toxiques ou si l'on en fait le vecteur de substances toxiques ? Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic : on les avale sans y prendre garde, elles semblent ne faire aucun effet, et voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir. Si quelqu'un, au lieu d' 'héroïque et vertueux', dit pendant assez longtemps 'fanatique', il finira par croire vraiment qu'un fanatique est un héros vertueux et que, sans fanatisme, on ne peut être un héros." (p. 38)

Tout était dit en 1945-47 : bien avant Chomsky et "nos" travaux actuels (cf. Les mots sont importants, etc.) d'étude critique visant à démasquer le discours politique par la philologie. Voici aussi une pierre pour l'édifice arendtien ou pour tous ceux qui, incrédules, ne cessent de se demander comment la barbarie nazie a pu avoir raison d'un peuple entier ou pire comment elle peut encore, sous des formes adroitement dissimulées, être bien présente parmi nous contemporains (en France et ailleurs). Mais tout cela serait peu, si l'on n'ajoutait pas les circonstances qui ont vu la naissance de cet ouvrage, acte de résistance et de survie qui a su opposer la raison et l'intellect à des humiliations indicibles et à une progression monstrueuse de dégradations matérielles et humaines ; l'auteur compare ses "notes d'un philologue" au balancier tenu par le funambule, et le tenant. L'analyse du matériau autant que la démarche sont donc - comme l'indique Alain Brossat (postfacier) - un manuel de survie intellectuelle d'une extrême actualité.

Mais venons-en par contre à l'historicité des contenus. Deux aspects sont assez déroutants : l'assimilation allemande de l'intellectuel juif baptisé Victor Klemperer, bien au-delà de son mariage avec celle qu'il qualifie parfois, sans guillemets, d'une Aryenne, était typique d'une certaine classe sociale et culturelle à son époque. Klemperer résiste à être repoussé parmi les Juifs à être privé de sa germanité (souvent par les Juifs aussi), il se sent sans doute plus à l'aise dans l'euphémisation nazie de "chrétien non-aryen", et c'est peut-être aussi l'une des raisons, outre la pudeur, qui le poussent à si peu parler de ses propres conditions - les quelques notes marginales en résultent cependant d'autant plus touchantes et émouvantes d'humanité - ou en général à ne pas faire de son étude un réquisitoire contre les violences (linguistiques) infligées tout particulièrement aux Juifs. Par conséquent, il est aussi très vigilant à l'égard de la contamination des Juifs par la LTI ; en particulier, il dénonce les influences mutuelles (néfastes) entre discours nazi et discours sioniste.
Deuxièmement. Klemperer, après la guerre, a vécu en Allemagne de l'est, largement par choix, et il a été (logiquement) regardé avec une méfiance certaine par les apparatchiks communistes, bien que la dénazification ait été initialement beaucoup plus importante en RDA qu'en RFA. Logiquement, il a dû très vite se rendre compte que ce qu'il dénonçait de la Lingua Tertii Imperii était à l'oeuvre également dans le nouveau régime ; mais considérant son vécu et son âge, il est compréhensible qu'il se soit abstenu de le dénoncer. Peut-être était-il aussi sincèrement communiste, au moins un certain temps. A moins que... Il y a quand même un point très intéressant dans le livre (que les commentateurs que j'ai lus, à ma seule connaissance très limitée, n'ont pas relevé) : il s'agit du très court ch. 23, intitulé "Quand deux êtres font la même chose..." (p. 197-208). le titre est une citation de Térence qui semble bien énigmatique ; l'argumentaire est inhabituellement tortueux, sur un thème tout à fait crucial, à savoir l'expression "matériel humain", comme s'il essayait de brouiller les pistes. Parmi de très précis exemples de détournements verbaux de Goebbels, à un moment il est question indirectement du machinisme en Amérique, puis dans le dernier paragraphe, entre en scène le "bolchévisme" et voilà, par enchantement l'intitulé du chapitre s'éclaircit ! Voici comment :
"La profusion nouvelle de tournures techniques dans la langue du bolchevisme témoigne donc exactement du contraire de ce dont elle témoigne dans l'Allemagne hitlérienne : elle indique les moyens mis en oeuvre dans la lutte pour la libération de l'esprit, alors qu'en allemand les empiétements du technique sur les autres domaines m'obligeant à conclure à l'asservissement de l'esprit." (p. 208) Et, toute dernière phrase : "La métaphore allemande désigne l'esclavage et la métaphore russe, la liberté."
A noter que dans aucune autre ligne du livre il n'est question du bolchevisme, du communisme, ni des convictions politiques de l'auteur.
Je pense que l'antiphrase du développement est ici révélatrice décisive de toute une posture, de toute une vie.
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Dès 1933, le philologue allemand Victor Klemperer s'est employé à décortiqué la langue utilisée par les Nazis, langue qu'il nommera LTI, la Lingua Tertti Imperii. Car s'il s'agit toujours de l'allemand, son vocabulaire, sa syntaxe, ses expressions et son intention se modifient peu à peu pour former un véritable langage totalitaire, appareil d'une propagande globale qui, peu à peu, s'insinue dans les esprits et le quotidien, modifiant peu à peu et discrètement, toute une manière de considérer le monde et les hommes.

Ce texte est écrit à partir des journaux de Klemperer et s'appuie sur nombre de sources (discours officiels d'Hitler, Goebbels et autres dignitaires nazis, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres, brochures, conversation…). À première vue, il est assez compréhensible, écrit de manière accessible. Mais il est intimement lié à l'histoire d'un pays que je ne connais que partiellement, et toujours d'un point de vue extérieur et français – orienté en définitive. J'ai donc parfois manqué de références, mais cela ne m'a pas empêchée d'appréhender globalement le propos de l'auteur. de même, la non-maîtrise de la langue allemande a parfois entravé ma compréhension : mes huit ans de cours paraissent bien loin et ne m'aident pas beaucoup pour saisir les nuances entre les termes. Nuances qui pourtant sont essentielles, car ce sont elles qui sont constitutives de l'évolution profonde et insidieuse de la langue du Troisième Reich.

En dépit des difficultés que j'ai pu rencontrer, cette lecture a été riche et, plus de quatre-vingts ans après, elle ne peut qu'appeler à la vigilance face à la manipulation des mots – par les médias, les grands groupes et les politiques notamment – car le monde contemporain n'est certainement pas à l'abri.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Roland Barthes écrivait toute langue était fasciste. Exagérait-il? Ce livre montre comment une langue, l'allemand, s'est transformée et a transformé le monde qui l'entourait au point de pousser des millions d'êtres humains au crime et à l'humiliation. Victor Klemperer, philologue juif allemand, montre comment la langue de tous les jours, celle des journaux, celle des conversations, celle de la rue, contraint ceux qui n'y résistent pas - et peu résistent - à penser comme les nazis, à donner un sens positif à des mots péjoratifs comme "fanatisme", à cacher les défaites de la Wehrmacht, à cristalliser un juif essentiel sur le lequel on se déchaînera lors de la Nuit de Cristal et de mille autres nuits d'horreurs, à travestir la réalité, à l'aryaniser (le terme lui-même est en LTI), à rendre acceptable l'inacceptable. Ce livre d'un savant qui fait son métier est un acte de résistance extraordinaire. A l'heure où il était interdit de penser par soi-même, surtout quand on était juif, Victor Klemperer s'acharne à noter tout ce qui rend la langue nazie criminelle, il prend le risque de se faire arrêter et déporter, mais il laisse un témoignage primordial : si on ne se méfie pas de la manière dont la langue est utilisée, elle peut devenir une arme d'une puissance immense parce que sa cible est le cerveau humain. le travail de Klemperer est à poursuivre, car la LTI est sans doute morte, mais d'autres pouvoirs s'emparent tous les jours de la langue pour lui faire dire ce qui est dans leur intérêt et non dans celui de ceux à qui elle s'adresse. La langue est bel et bien fasciste, sauf si ceux qui la parlent sont vigilants.
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Un livre prenant et extrêmement enrichissant sur le viol d'une langue. Une langue devenue tout à fait autre, avançant par euphémismes....
Un livre très bien écrit par celui qui a refusé, coûte que coûte, de fuir son pays afin d'analyser les mécanisme d'un langage à la dérive....
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critiques presse (1)
Lexpress
17 janvier 2022
Après-guerre, ce grand philologue se replongea dans son journal intime, où il avait consigné les transformations de la langue allemande imposées par les nazis. Il en tira un livre, qu'il intitula LTI, pour Lingua Tertii Imperii, soit la langue du IIIe Reich. Celui-ci fait aujourd'hui figure de référence sur ce sujet.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Car tout ce que fait le nazisme se trouve déjà en germe dans le romantisme : le détrônement de la raison, la bestialité de l'homme, la glorification de l'idée de puissance, du prédateur, de la bête blonde...
Mais n'est-ce pas là une terrible accusation portée contre le mouvement intellectuel, précisément, dont la littérature (au sens le plus large) et l'art allemand tirent des valeurs humaines si extraordinaires?
Elle est justifiée en dépit de toutes les valeurs créées par le romantisme. "Nous volons haut et nous descendons d'autant plus bas." La caractéristique essentielle du mouvement intellectuel le plus allemand qui soit est l'absence de toute limite.
Page 191
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Les guillemets simples et primaires ne signifient rien d’autre que la restitution littérale de ce qu’un autre a dit ou écrit. Mais les guillemets ironiques ne se bornent pas à citer d’une manière aussi neutre, ils mettent en doute la vérité de ce qui est cité et, par eux-mêmes, qualifient de mensonge les paroles rapportées. Comme, dans le discours, cela s’exprime par un surcroît de mépris dans la voix de l’orateur, on peut dire que les guillemets ironiques sont très étroitement liés au caractère rhétorique de la LTI.
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Je ne crois absolument pas qu'il ait lu quoi que ce soit sérieusement. Il n'a fait que saisir au vol des bribes de culture passe-partout, il n'a fait que répéter machinalement en désordre et qu'exagérer ce qu'il pouvait utiliser pour son système démentiel, mais c'est justement le génie ou la démonie de sa folie, ou le caractère criminel en lui - appelez cela, expliquez cela comme bon vous semble -, qui lui fait infailliblement présenter tous ces fragments saisis au vol de manière à produire un effet captivant sur des hommes primaires et de surcroît, à métamorphoser en animaux grégaires et primitifs des hommes qui, au fond, possèdent ou possédaient déjà une certaine capacité de réflexion.
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La profusion nouvelle de tournures techniques dans la langue du bolchevisme témoigne donc exactement du contraire de ce dont elle témoigne dans l'Allemagne hitlérienne : elle indique les moyens mis en œuvre dans la lutte pour la libération de l'esprit, alors qu'en allemand les empiètements du technique sur les autres domaines m'obligent à conclure à l'asservissement de l'esprit.
[...]
La métaphore allemande désigne l'esclavage et la métaphore russe, la liberté
210
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Ce qui est populaire, c'est le concret; plus un discours s'adresse aux sens, moins il s'adresse à l'intellect, plus il est populaire. Il franchit la frontière qui sépare la popularité de la démagogie ou de la séduction d'un peuple dès lors qu'il passe délibérément du soulagement de l'intellect à sa mise hors circuit et à son engourdissement.
En un certain sens, on peut considérer la place du marché solennellement décorée, la grande salle ou l'arène ornée de bannières et de banderoles, dans lesquelles on parle à la foule, comme une partie constitutive du discours lui-même, comme son corps. Le discours est incrusté et mis en scène dans un tel cadre, il est une œuvre d'art total qui s'adresse simultanément à l'oreille et à l’œil, et à l'oreille doublement, car le grondement de la foule, ses applaudissements, ses protestations agissent sur l'auditeur aussi fortement, si ce n'est plus, que le discours en soi. D'autre part, le ton même du discours subit incontestablement une influence, prend incontestablement une plus forte couleur sensitive grâce à une telle mise en scène. Le film parlant retransmet cette œuvre d'art totale dans son intégralité; la radio remplace le spectacle par une présentation qui correspond au récit du messager de l'Antiquité, mais elle rend fidèlement le double effet auditif galvanisant, le répons spontané de la masse.
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Vidéo de Victor Klemperer
En conversation avec Hervé Mazurel, Quentin Deluermoz & Anouche Kunth Rencontre proposée par la revue Sensibilités
« Il n'y pas d'histoire qui ne soit sensible de part en part ». Georges Didi-Huberman
La revue Sensibilités s'emploie à mieux saisir les ressorts sensibles de la vie collective. Elle s'efforce de décrire l'infinie variété des modes de présence au monde. Ou, dit autrement, des façons de sentir et de ressentir d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. Ce faisant, elle explore la vie affective dans toutes ses dimensions : pulsions et désirs, perceptions et émotions, sentiments, passions et autres fantasmes… Pour fêter la parution de son 10e numéro, la revue et son comité de rédaction, en partenariat avec les éditions Anamosa, ont souhaité inviter le philosophe et historien d'art Georges Didi-Huberman pour discuter de son approche de la vie sensible et de ce qu'il appelle les « faits d'affects ». Les historiens Quentin Deluermoz, Anouche Kunth et Hervé Mazurel se relaieront pour évoquer avec lui la vie longue de l'image survivante, les métamorphoses du pathos et de ses représentations, la contagiosité des émotions politiques et, avec elle, des gestes de révolte et de soulèvement.
Pour l'anniversaire de la revue Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales (Anamosa), Quentin Deluermoz, Anouche Kunth et Hervé Mazurel, trois de ses animateurs, discuteront avec Georges Didi-Huberman de ses derniers livres autour de la vie sensible et des faits d'affects.
À lire – La revue Sensibilités n°10, « La guerre transmise », éd. Anamosa, 2021. – Georges Didi-Huberman, le Témoin jusqu'au bout. Une lecture de Victor Klemperer, Les éditions de Minuit, 2022.
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