Les Monstres

Alfred Elton van Vogt invente le concept de "l'attraction de l'ailleurs" et avec les sept nouvelles contenues dans ce recueil nous le démontre par l'exemple.
Issus d'une riche période de son inspiration, les textes courts proposés, ici, sont du meilleur cru. Il y a des monstres, des êtres, des créatures....et des hommes.
"Un sang rouge circule à travers ces histoires - parfois aussi du vert !"
"Le caveau de la bête" est l'histoire d'une horreur sur un vaisseau spatial et dès les premiers mots : "La créature rampait...", le ton est donné, l'horreur va se révéler indicible et fascinante.....
Dans "Autre chose que des hommes morts", sorte de récit "gigogne", les "sauriens" qui se posent, avec leur engin spatial, sur la Terre ont des ennuis et sont eux-mêmes poursuivis par un autre extra-terrestre qui va aussi se révéler comme une menace monstrueuse pour les hommes....
Et dans "Résurrection", la momie égyptienne de Im-ho-tep est ramenée à la vie et...mais pour des êtres surgis d'un lointain futur qui peut, de l'homme ou de la momie, être au final un monstre ?
"La créature de la mer" est un récit étrange, un conte à faire, littéralement, dresser les cheveux sur la tête. Quelque chose qui surgit hors des sentiers battus de van Vogt.....
Ce petit recueil est plein du talent de son auteur, les textes s'il ne sont pas forcément inédits, sont extraits du meilleur de l'oeuvre de van Vogt et se laissent redécouvrir avec plaisir.

-7 nouvelles parues entre 1942 et 1950 « Autre chose que des hommes morts » (1942) Une disparition à la « Marie Céleste » à l'origine un contact Humains ET . Moyen « L'Ordre ultime » (1949) Rapports Hommes robots .Bavardage interminable et insipide « le Village enchanté » (1950) Un naufragé sur Mars confronté à une technologie étrangère Jolie pirouette finale. .Correct« Dissimulation » (1943) Ambiance space opéra . Rapports homme/Robot . Correct « La Créature de la mer » (1940) Plus du fantastique
que de la SF.Assez plat peu crédible très loin de Lovecraft.« Résurrection » (1948) Un surhomme contre un empire galactique impérialiste .Proche de « Dissimulation » . Prévisible « le Caveau de la bête » (1940),Créature protéiforme venue de Mars sur terre dans une mission peu claire . Discours pseudos scientifiques assommants. Au total l'ensemble est assez médiocre et ne mérite pas les dithyrambes de Forrest Ackerman en préface

De van Vogt, je n'avais encore lu que son célèbre roman A la poursuite des Slans. Ce dernier évoquait la chasse aux sorcières dont étaient victimes les Slans, des humains ayant muté pour devenir télépathes.
Avec le recueil de nouvelles Les monstres, l'auteur reste plus ou moins dans ce domaine puisque nous avons affaire là à toutes sortes de monstres - qu'ils soient créatures baveuses ou humains mal-intentionnés.
Dans Autre chose que des hommes morts, l'équipage d'un baleinier se retrouve bien malgré lui obligé de coopérer avec un groupe d'extraterrestres venus anéantir un monstre de l'espace qui a amerri là. Un texte sympathique à lire, sans plus, pour son atmosphère typique de la SF d'aventure.
L'Ordre ultime m'a davantage marqué - une personne a entre les mains une décision extrêmement difficile : annihiler tous les robots ou non. La chute est énorme, toutes les réflexions soulevées quand aux robots est superbe, un chef-d'oeuvre que cette petite nouvelle !
Avec le Village enchanté, un homme écrasé sur Mars découvre en plein désert un étrange village abandonné qui semble répondre aux désirs de ses habitants.Sauf que ceux-ci, aujourd'hui disparus, n'étaient pas humains... comment obliger le village à répondre à des besoins humains ? Une sympathique nouvelle qui allie l'aventure à la réflexion, que j'ai beaucoup appréciée !
Dans Dissimulation, un guetteur s'efforce de ne pas transmettre des informations importantes après avoir été capturé. Un texte intriguant, à chute, mais un peu brouillon à mes yeux. La fin est un peu trop précipitée selon moi.
Avec La Créature de la mer, j'ai eu une grosse déception. Pour une fois qu'un texte traitait du requin ! Là, on s'éloigne de la SF - c'est plus de la fantasy, à ce stade - avec cette histoire d'un seigneur requin qui prend la forme d'un homme pour venger les siens. Un pitch qui me rendait follement contente mais la progression de l'histoire m'a vite refroidie. le seigneur requin est très vite dépeint comme un monstre sanguinaire, bête et méchant, bref, on retrouve les vieux poncifs liés à ce animal qui n'a pas fini de souffrir des idées reçues...
Résurrection offre un divertissement sympathique : que se passerait-il si des extraterrestres venaient sur une Terre ravagée où pas une trace de vie ne subsiste, des extraterrestres qui auraient le pouvoir de ressusciter les êtres pour mieux comprendre le passé de la planète ? Et bien ça ne tournerai pas forcément comme on le pense ! Sympa à lire aussi.
Enfin, le Caveau de la bête nous propose de suivre une mystérieuse créature a qui une mission a été confiée.
Un recueil agréable à lire, comportant SF aventureuse et un zeste de fantasy, mais qui ne m'a marquée plus que ça - au point que certaines intrigues m'étaient déjà sorties de la mémoire à la rédaction de cette critique.

Ces nouvelles mettent en scène des hommes et des monstres. Mais à la fin de chacune le monstre n'est pas forcément celui que l'on croit.
Deux sont particulièrement réussies.
Le village enchanté relate l'histoire d'un homme seul survivant d'un crash sur Mars. Il est assoiffé et affamé, prêt à mourir quand il découvre un village désert mais qui produit de la nourriture pour les habitants. Mais celle-ci est immangeable. Il décide de forcer le village à s'adapter à l'humain. le village va être plus fort que  l'homme et c'est lui qui va devenir un reptile adapté au village.
La créature de la mer raconte la volonté de vengeance du dieu- requin. Il prend forme humaine pour se venger des pêcheurs de requins qui massacrent ses congénères. Mais sa soif de vengeance va l'aveugler et il n'arrivera pas à assouvir son dessein, les hommes le tueront comme un vulgaire requin sans reconnaître qu'ils avaient à faire avec une créature plus importante.
Pour finir dans le Caveau de la bête, apparaît un androïde fait de métal liquide. le recueil étant paru en 1965, James Cameron n'a pas fait preuve d'originalité dans Terminator 2.