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Critiques de Trevanian (494)
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Incident à Twenty-Mile

À partir de notes et récits historiques, Trevanian a construit un western de grande qualité. C'est d'abord la présentation des habitants de ce coin de pays du Wyoming à proximité d'une mine d'argent à la fin du XIX ième siècle. Puis l'arrivée d'un mystérieux et gentil jeune-homme prêt à tout pour s'intégrer dans le village alors qu'un trio de hors la loi s'échappent de prison et sèment la mort jusqu'à débarquer et semer la terreur dans la communauté.

On y retrouve les archétypes typiques du western: le saloon tenu par une femme forte, avec ses prostituées, ses habitués, le barbier, le pasteur alcoolique, le magasin général au gérant philosophe et sa belle jeune-fille vierge, le paysage montagneux balayé par des orages, puis les scènes violentes où le leader des fugitifs, vicieux, prend le village en otage au nom d'une prétendue mission évangélique de sauver l'Amérique de l'invasion des immigrants et des dictats de Washington... Alors l'habile jeune-homme au passé mystérieux et amoureux de la vierge devient justicier à son corps défendant et la neige enterre le village abandonné par les mineurs. C'est palpitant, les personnages crédibles et le discours messianique (écrit bien avant l'ère Trump) du leader des gangster particulièrement savoureux (truffé de citations bibliques approximatives).
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Incident à Twenty-Mile

Sans doute le meilleur roman de Trevanian que j'ai lu. Sans doute un des meilleurs que j'ai lu cette année aussi. Et pourtant, il y a sans doute mieux comme intrigue ou comme suspens, mais j'ai adoré. vraiment vraiment très bien!

Ce qui m'a bluffé, c'est également le fait que cet "incident à Twenty-Mile" soit basé sur des faits réels, comme l'explique Trevanian à la fin du roman. Et pour ça, il s'est très bien documenté, il a ainsi collecté de nombreuses informations sur plusieurs années! ça m'épate.
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Incident à Twenty-Mile

Délicieux western social
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Incident à Twenty-Mile

Entre roman noir et western, Trevanian a encore réussi à me transporter complètement dans son univers. D'ailleurs, il est difficile de poser le roman et de quitter ce petit hameau de Twenty Mile et ses personnages tous "haut en couleur", où au crépuscule du 19ème siècle violence physique et psychologique sont au paroxysme.

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Incident à Twenty-Mile

Sacré Fripouille de Trevanian. L’auteur 'ricain et n’avait que faire de la célébrité et qui cultivait le secret s’essaye au Western et sa plume fait le boulot...



..Sans pour autant pourfendre le genre puisqu’il convoque les archétypes de personnages qu’on attend du genre. Seuls les indiens sont absents de l’œuvre, pour une fois épargnés par cette Amérique raciste et patriotique du fin 19eme. Ça sent le déjà-vu non ?



Oui, mais pas que, puisque le sieur Trevanian s’il colle au genre il le détourne aussi jouant de la parodie et des clichés. Installant son intrigue au cœur d’une petite ville opportuniste, qui survit grâce à la mine environnante, saignée par une Amérique détaillée à l’acide cynique dans une course effrénée au profit avec un capitalisme qui prend un essor frénétique en cette fin de conquête de l’Ouest par l’Homme blanc.



Malgré une temporalité déroutante en début de parcours chamboulée par un prélude et une ellipse abrupte et peu délicate, on sort au bout d’un moment du brouillard nébuleux. Et nous voici tous retournés le talent certain de Trevanian pour brosser des personnages aussi convaincants et jouissifs les uns que les autres, du jeune héros au passé trouble, doux rêveur qui en a dans le ciboulot, au méchant psychopathe vraiment super badass, à la famille immigrée rustre et rustique…



Les profils des personnages sont d’une saveur incroyable, et leurs échanges d’une malice rugissante et enrichissent clairement une œuvre qui à la solidité de facture d’un écrivain qui n’en n’est pas à son premier rodéo.



J’ai nettement préféré l’auteur dans La Sanction et L’expert, sorti du genre bien codifié du western qu’il a choisi d’encrer sous forme de huis-clos, je l’ai senti plus explosif, ravageur, créatif, libre et implacable dans les deux œuvres susmentionnées. Une liberté peut être restreinte par la genèse de l’œuvre et de son caractère historique, qu’il explicite dans un épilogue anachronique et mal amené, levant un voile de secret sur un auteur au talent indéniable qui gagnait en intérêt avec ce culte du mystère qu’il a choisi.

Comme le disait très justement B. Traven « Un écrivain ne devrait avoir pas avoir d’autre biographie que ses livres. »

Suivre au cordeau une intrigue basée sur un fond de vérité historique en termes de lieu d’époque et de personnages pour tisser un récit solide mais néanmoins engoncé dans un carcan un peu étroit à enlever une dose d’inattendu au caractère résolument affranchi du reste de son œuvre.



Il nous lègue tout de même une œuvre convaincante à haut degré de divertissement, mais j’en attendais un peu plus du maître Trevanian.

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Incident à Twenty-Mile

Sans que l'on sache s'il s'agit d'une satire ou d'un hommage, Trevanian se saisit des codes du western et les détourne, sans toutefois parvenir à nous immerger plus que cela dans sa bourgade peuplée d'êtres un peu trop caricaturaux - typiques des films de John Ford (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/04/03/incident-a-twenty-mile-trevanian/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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L'été de Katya

Eh bien je ne m'attendais pas à cette fin en lisant l'histoire d'une romance naissante entre Jean-Marc, tout jeune docteur basque et Katya dont il a soigné le frère. On sait dès le début que ça ne durera que le temps d'un été et la raison ne se découvre qu'à la fin même si on pense la deviner au milieu. C'est bien amené, bien écrit et clairement surprenant. On peux cependant reprocher un peu de longueur et de manque de rythme dans le récit. Peut-être également un manque d'attachement aux personnages. On sent que quelques chose ne va pas sans mettre le doigt dessus...mais c'est finalement un thriller psychologique que l'on referme. Oui surprenant, comme souvent avec les éditions Gallmeister, des histoires difficiles à oublier !

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L'été de Katya

Quand on ouvre un roman de TREVANIAN, on ne sait jamais vraiment ce que l’on va y trouver tellement il a su dépeindre des atmosphères toujours différentes : polar avec « La sanction » et « L’expert », espionnage avec « Shibumi » ou western cynique avec « Incident à Twenty-Mile ». Ici, dans un même ouvrage, l’ambiance est tour à tour gothique, cynique (bien sûr, l’une des « pattes » de l’auteur), historique, puis se fait thriller psychologique. Peu de traductions de TREVANIAN sont disponibles sur le marché, donc un bon conseil, profitez-en bien !



Après son succès lors de ses études de médecine Jean-Marc Montjean le narrateur se repose dans son village du Pays Basque. Il tombe sur Katya Tréville, une jeune femme dont le frère Paul vient d’avoir un accident de bicyclette. Nous sommes durant l’été 1914, la paix règne encore en Europe. En allant ausculter le frangin, Jean-Marc voit immédiatement que Katya et lui sont jumeaux. Rapidement Paul se révèle d’un cynisme fou (« Il n’y a rien de plus répandu que de se croire unique » lance-t-il à Jean-Marc) et accessoirement très possessif concernant sa sœur. Au fil du livre on va apprendre pourquoi il la protège autant. Quant à la mère, elle est morte en les mettant au monde. Tous deux vivent avec leur père, un vieux bonhomme médiéviste et passionné de vieilles légendes avec lequel Jean-Marc sympathise tout de suite. Mais le charme discret de Katya lui fait rapidement tourner la tête, il va s’éprendre d’elle. Cependant, Paul veille. Le vieux père Tréville ne doit jamais apprendre que Jean-Marc ressent de l’amour pour Katya. Alors que ses sentiments sont à leur apogée, le docteur GROS l’informe que la famille Tréville va quitter à jamais le Pays Basque.



Un roman qui commence lorsque le narrateur revient dans sa région natale après 25 ans, soit en 1939, juste avant une autre guerre. Pourquoi a-t-il fui ? C’est ce que l’histoire va nous apprendre en reprenant tout depuis cet été 1914. Les différents climats se succèdent : si la première partie est assez gothique, pouvant même rappeler les sœurs BRONTË ou même Wilkie COLLINS par certaines situations et secrets de famille, elle devient carrément pesante après qu’un drame ait eu lieu. On entre soudainement dans un roman suffocant, noir sombre, une sorte de « Rebecca » de Daphné Du MAURIER. Si l’on devait comparer avec le cinéma, on pourrait rapprocher l’atmosphère de ce roman de celle de « Psychose » du grand HITCHCOCK, voire d’un Fritz LANG très noir, ou plus près de nous de « Dédales » de René MANZOR. Car oui dans ce thriller gothique il est bien question de dédoublement de la personnalité (je ne peux pas en dire plus), d’aliénation mentale.



Attention, là encore TREVANIAN touche à de nombreux sujets : l’Histoire et les rites du Pays Basque (il peut se le permettre puisqu’il y a vécu), l’hérédité, le freudisme, la psychologie, la psychanalyse. Et bien sûr il ne peut s’empêcher de partager son antimilitarisme en s’appuyant sur cette première guerre mondiale qui ne va pas tarder à éclater : « En attendant de se faire mutiler à cause de la stupidité et de l’arrogance de vieux politiciens, les jeunes appelés allaient-ils rire et blaguer et s’échanger de cordiales platitudes, comme dans les romans populaires ? La jeunesse de France était-elle donc si crédule ? ». Pourtant son « héros », Montjean, va participer à la boucherie. Pourquoi ? La réponse est évidemment dans le livre et elle glace le sang.



TREVANIAN est cet auteur états-unien mystérieux qui n’a révélé sa vraie identité que quelques années avant sa mort, ce n’est qu’en 1998 que son vrai nom, Rodney WHITAKER, sera enfin confirmé même si un doute planait depuis 1983. Il a voulu qu’on lui foute la paix, qu’on le laisse vivre sa vie d’écrivain, il a souhaité rester dans l’ombre. Il est mort en 2005 après quelques œuvres saisissantes. Celle-ci est peut-être la plus forte. Ce n’est pas un coup de cœur mais un vrai coup de boule dans les naseaux. Ce roman a été écrit en 1983, pourtant c’est seulement il y a quelques mois qu’il a enfin été traduit en français, édité chez GALLMEISTER, et d’ores et déjà je pressens qu’il sera près de la tête de mes favoris pour l’année 2018. Un roman qui me réconcilie avec l’univers du thriller. D’ailleurs, si je voulais, à l’instar de Paul, être arrogant, je vous dirais sans préliminaires : s’il n’y a qu’un thriller à lire, c’est peut-être bien celui-ci. Mais je préfère vous laisser choisir…

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L'été de Katya

Je ne m’attendais tellement pas à cette fin qui relève du Daphné Du Maurier ou d’Alfred Hitchcock.

Tout commence doucement, c’est plein de charme. Nous sommes dans la campagne du pays basque, les jeunes filles font du vélo vêtues de robe légère en cotonnade blanche. Il fait beau et il agréable de boire une boisson anisée à la terrasse d’un café.

Dans cette ambiance, un jeune médecin fait la connaissance d’un père et de ses deux grands enfants. Si entre le médecin et le fils, les rapports bien que cordiaux sont très tendus, avec le père et sa fille Katya tout se passe très bien. Le médecin n’étant pas insensible au charme de Katya.

Aussi, c'est tout naturellement que le médecin prend vite l’habitude d’être présent à l’heure du thé et aux repas.

Puis un jour, on apprend que la famille doit quitter le village pour échapper à un évènement arrivé dans le passé. On sent qu’il se passe quelque chose de pas très clair, qu’un secret se cache derrière cette fuite mais impossible d’en connaître la cause jusqu’à cette fin qui ébranle toute cette histoire, toute cette douce atmosphère.
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L'été de Katya

Plus je lis Trevanian, plus je l’apprécie et ne comprends pas qu’il ne soit pas plus encensé. On dit de lui qu’il est autant une légende qu’un mystère...

Tout démarre sur une banale histoire d’un jeune médecin au pays basque qui tombe amoureux d’une femme assez singulière. Ses propos sont francs et elle se fiche de ce que les gens pensent de son comportement. Jean-Marc va se rendre chez eux, dans une maison isolée du village où ils y habitent après avoir fui Paris. Y vivent aussi son père passionné par le Moyen-Age et son frère jumeau qui semble avoir beaucoup d’ascendant sur elle. Le jeune médecin va se partager entre ces trois personnages atypiques et son patron qui se préoccupe surtout de la ménopause des femmes qu’il séduit. Le lecteur va de surprise en surprise. Lu pratiquement d’une traite. Un petit bémol pour la fin.
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L'été de Katya

Un roman magnifiquement écrit qui nous emporte avec ses protagonistes. Une romance ou pointe ça et là une gêne, un malaise, une interrogation. Il nous emmène, nous le suivons, il sait où il va, pas nous.

Et bien suivez-le et vous ne serez pas déçu… ou plutôt si, déçu de chercher si loin ce que vous aviez si près de vous !

Un roman que l’on oublie pas par l’auteur de Shibumi et dans un tout autre registre : épatant !!!
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L'été de Katya

Avec « L’été de Katia », j’ai découvert cet auteur. Ecriture agréable, avec de magnifiques descriptions des paysages et des traditions basques. L’histoire se passe lors du dernier été avant la « Der des Ders » ! On est en plein romantisme entre deux jeunes gens sur fond de secrets de famille, de dédoublement de la personnalité et de folie. Noire mais prenante intrigue qui nous fait basculer au plus profond de l’horreur dans les dernières pages.
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L'été de Katya

L’été de Katya est un roman d’amour envoûtant, à la lisière du thriller psychologique que j’ai lu quasiment d’une traite et qui m’a passionnée.



Dès les premières pages, j’ai été sous le charme du style suranné de l’américain Trevanian au point que je n’avais pas l’impression de lire un auteur contemporain mais plutôt une plume du début du XXè siècle, un bon point pour moi !



L’histoire baigne dans une ambiance étrange et mystérieuse qui monte crescendo : le lisse et sage Jean-Marc devient l’intime d’une famille qui recèle bien des secrets, le tout au début de cet été 1914 particulièrement chaud, qui va bientôt basculer dans le premier conflit mondial.



Au fil des jours, l’intimité grandit entre les Treville et notre héros qui progressivement tombe fou amoureux de Katya malgré les non-dits et les secrets qui couvent. Tout comme lui, nous suivons la progression de leur histoire souvent entravée par le jumeau de Katya, Paul, possessif envers sa soeur, qui se montre tantôt hostile tantôt amical sans que l’on comprenne les tenants et les aboutissants de cette attitude.



Au bout d’une cinquantaine de pages, on perçoit le mystère qui plane autour de cette famille. Pourquoi les Treville ont-ils quitté Paris ? Pourquoi les hommes de la famille ne souhaitent-ils pas qu’il passe du temps auprès de Katya ? Mais rien ne saurait décourager le romantique Jean-Marc qui entend bien soustraire Katya à sa famille.



Le récit est prenant, la tension monte au fur et à mesure de façon très subtile. L’auteur nous réserve son lot de rebondissements et de révélations que je n’ai jamais vu venir et ce, jusqu’au point final.



J’ai beaucoup aimé aussi sillonner cette petite station pyrénéenne, les références à la culture basque, notamment la fête de la vierge noyée du village d’Alos, les danses, les chants, la nourriture…



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L'été de Katya

J'ai été déçu par ce roman de Trevanian, auteur que j'aime beaucoup par ailleurs. Par la diversité de son style et de ses thèmes, cet auteur mérite d'être lu. Cette histoire est selon moi beaucoup trop classique, sans grand suspense ni qualité littéraire particulière, hormis une application dans le style, presque trop soigné.

Quelques découvertes sur les traditions du Pays Basque.
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L'été de Katya

Un Trevanian plutôt inhabituel !



Le cadre : une station thermale du pays basque au début du XXe s. Les personnages : un vieux médecin aussi truculent que séducteur, et son jeune confrère. Un médecin, naïf mais plutôt attachant, qui tombe éperdument amoureux d'une estivante aussi vive que fascinante, Katya. Pourtant, alors que ses sentiments sont partagés, le frère de la jeune fille, au nom d'un mystérieux secret familial, les empêche de se fréquenter. L'ombre du drame et le spectre de la folie planent sur le jeune couple, alors que la guerre approche.



Une ambiance bien différente des Alpes suisses de la formidable et mythique "Sanction" ou de l'Ouest américain d' "Incident à Twenty Mile", mais une tension palpable propre à cet auteur inclassable et polymorphe. Lecture plaisante, mais pas non plus dans mon top Trevanian !
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L'été de Katya

L'été 1914, le médecin tout frais émoulu Jean-Marc Montjean revient s'installer dans son village natal du pays basque. Ses fonctions lui font rencontrer Paul Tréville et sa piquante jumelle Katya. Fréquemment invité chez eux, il devient l'ami De La famille malgré le comportement souvent déconcertant de chacun de ses membres, et tombe amoureux De La jeune femme. L'état de confusion que ses visées sentimentales provoquent chez ses hôtes le place toutefois face à un mur : quel est donc ce douloureux secret qui semble ronger les Tréville ?





Une profonde mélancolie préside à ce récit, entamé en 1938 parce que le bruit des bottes et la prescience d'une catastrophe à venir renvoient alors le narrateur au souvenir d'un autre gouffre, celui qui devait l'engloutir à la fin de l'été 1914. Cet été-là s'annonçait pourtant parfait. C'était encore pour l'insouciant jeune homme le début de tous les possibles, avant le drame et les désillusions. L'évocation de ce passé prend la saveur douce-amère de l'innocence perdue et du bonheur entrevu. Elle est une parenthèse de lumière qui s'ouvre et se referme, dans une résignation tragiquement désabusée.





C'est donc en s'attendant à la catastrophe que le lecteur se laisse emporter dans un retour en arrière à la saveur délicieusement surannée. Dans l'atmosphère un rien étouffante d'une petite station thermale où se recrée en miniature une société de classes et de convenances, la romance naissante prend très vite une coloration sombre et tourmentée, alors que se dévoile la psychologie de personnages troublants et mystérieux. Dans l'isolement de leur villa mangée par la végétation et la décrépitude, les Tréville, dont on dit qu'ils ont précipitamment quitté la capitale, rivalisent d'étrangeté. Lunaire, le père semble évadé dans son univers d'érudition, tandis que la fascinante complicité du frère et de la soeur, si étonnamment semblables, ne parvient pas à masquer l'ascendant singulièrement autoritaire du premier sur la seconde, pourtant impétueuse et volontaire. le comportement lunatique de Paul, qui, maniant une ironie féroce volontiers menaçante, ne cesse de souffler le chaud et le froid dans son hésitation à accueillir ou à rejeter leur visiteur, déstabiliserait tout autre prétendant que le tenace Montjean. Il n'est pas jusqu'à une étrange présence fantomatique qui ne vienne épaissir le sentiment de malaise qui pèse sur le récit.





Il y a du Stefan Zweig dans l'écriture et la facture classique, mais aussi dans l'intensité psychologique de ce roman. Une ironie acide et un regard sans illusion sur la misogynie d'une société capable des plus bas instincts lorsqu'elle se sent libérée des convenances, sortent de l'ordinaire cette histoire de secret familial et d'amour contrarié au suspense prenant. Nonobstant son dénouement peut-être excessif, j'ai adoré l'élégance De La plume et le brio du récit, qui fait par ailleurs passionnément écho à la longue immersion de l'auteur en pays basque. Coup de coeur.


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L'été de Katya

Ce roman m'a plu.

Jean-Marc raconte l'histoire vingt-cinq ans plus tard, donc il donne de petits indices sur la manière dont ont tourné les événements, ou du moins, sur l'issue de son amour pour Katya. Cependant, il ne dit pas avant la fin comment les choses sont arrivées. Cela laisse au lecteur la possibilité de supposer...



Dès que Paul apparaît dans le récit, il fait certaines remarques qui ne lui attirent pas la sympathie du lecteur.

[...]

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L'été de Katya

L'amie qui m'a prêté ce livre m'avait dit qu'il lui faisait penser à des romans de Daphné du Maurier, et c'est tout à fait ça ! (pour rappel, c'est elle qui a écrit Les oiseaux, Rebecca ou L'auberge de la Jamaïque, trois ouvrages où l'on retrouve du mélo et une tension qui grandit à chaque page).



C'est Jean-Marc Montjean qui nous raconte son histoire, et plus particulièrement une rencontre qu'il a faite l'été 1914. Il était alors jeune médecin dans un petit village du Pays Basque, proche de son bourg d'origine. Partageant une patientèle avec le médecin présent depuis de nombreuses années (et cynique à souhait, un régal), il va tomber amoureux de Katya Tréville, une jeune femme qui vit avec son père et son frère jumeau à quelques kilomètres du bourg.



On sait qu'ils viennent de Paris, mais tout le reste est un mystère : pourquoi être venu s'installer là ? Pourquoi vivre comme des reclus ? Les ragots vont vite dans ces petits villages. Plus Jean-Marc côtoie les Tréville, plus il se rend compte qu'il y a effectivement un secret qui plombe la famille.



Je ne vous en dirais pas plus !



J'ai beaucoup aimé ma lecture, à la fois divertissante, charmante et parfois drôle. Et puis la tension monte, les secrets se dévoilent ...



Une belle parenthèse de lecture.
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L'été de Katya

Un auteur dont je n'avais jamais entendu parler.

Nous sommes en 1914, dans un petit village basque. Les rumeurs d'une guerre imminente sont de plus en plus présentes . Jean-Marc Montjean est un tout jeune médecin qui assiste le Dr Gros. le jour où il rencontre la jolie Katya Treville, sa vie sera bouleversée. Il va tomber follement amoureux d'elle. Il lui fera sa cour, entre thés, visites à sa famille. Elle a un frère jumeau et un père, érudit un peu distrait. La mère est morte en couches. Très vite, Jean- Marc va s'apercevoir qu'il règne une ambiance bizarre sur la maisonnée, comme une menace qui pèse. Ça fait un peu penser, en moins bien, aux romans de Willie Collins.

Un roman bien écrit mais assez ennuyeux. A la fin seulement, l'action se précipite.

Pour moi ce sera vite oublié.
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L'été de Katya

Initialement publié en 1983, "l’été de Katya" est un court roman à la croisée entre roman d’amour et thriller psychologique. Lors de l’été 1914, le jeune Jean-Marc Montjean, fraîchement diplômé de médecine, obtient un poste aux côtés d’un médecin de campagne dans le Pays basque. Un jour, il rencontre Katya Treville, jeune fille mystérieuse, fraîchement arrivée dans le village avec son père et son frère. Alors qu’il tombe éperdument amoureux d’elle au fil des jours, Jean-Marc se heurte peu à peu à l’hostilité grandissante du frère de cette dernière, qui semble être prêt à tout pour l’empêcher de se rapprocher de Katya et de la prendre comme épouse. Pages après pages, à mesure que Montjean se rapproche de la famille Treville, la tension monte pour atteindre son paroxysme dans un éclat aussi violent qu’inattendu !



Si je lui ai trouvé parfois quelques longueurs, j’ai énormément aimé ce roman qui entremêle psychologie et amour à la perfection. Difficile de vous en dire plus sans risquer de vous spoiler un peu de cette fin qui arrive sans crier gare et qui, pourtant, rend l’ensemble du roman plutôt cohérent.



J’ai été embarquée dès les premières pages par le côté suranné de l’écriture de Trevanian qui nous plonge dans un autre temps, une époque depuis longtemps révolue. À la frontière entre le romantisme et le gothique, la plume de l’auteur entraîne son lecteur dans une danse à la noirceur profonde et déroutante, mais toujours teintée d’humour et de traits d’esprits habilement placés.



Décrit comme étant une œuvre à part dans les écrits de Trevanian, il faut désormais que je découvre d’autres de ses titres, afin de découvrir plus amplement son univers : en avez-vous quelques-uns à me conseiller ?



Traduction : Emmanuèle de Lesseps
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