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Critiques de Trevanian (489)
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Incident à Twenty-Mile

Dans mon top 5 de mes lectures 2019. Un bijoux teinté d'angoisse
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Incident à Twenty-Mile

Première incursion pour moi dans l'univers de Trevanian et de surcroît, dans un genre que je fréquente peu: le western. L'auteur semble s'être beaucoup amusé à construire cette histoire en respectant à la lettre les codes du genre (unité de temps et de lieu, huis-clos, dénouement rapide) ainsi qu'en en mettant en scène les archétypes, le bandit, le Kid, les filles du saloon, etc. Il lui a également ajouté une couche de profondeur en lui donnant les apparences d'une histoire qui se serait vraiment déroulée dans un bled de 12 âmes à la fin du 19ème siècle au Wyoming. J'ai apprécié le développement des personnages et les pointes d'humour dans cette histoire autrement tragique et très violente d'un trio de bandits évadés qui terrorise une petite bourgade isolée, et qui fait ressortir le meilleur des uns et le pire des autres... Je lui donne 3 étoiles car ce genre n'est pas le mien mais c'est un western de qualité pour ceux que toute cette violence ne rebute pas !
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Incident à Twenty-Mile

Quelle idée m’a traversée l’esprit pour choisir dans les rayons de ma bibliothèque ce livre de Trevanian ! Un western ! Je n’en ai jamais lu et au cinéma, je les fuis.

Je hais, les cow-boys, les shérifs, les ranchs, les bons, les méchants, les brutes et les truands.

Mais là, je dois dire que j’ai été cueillie dès les premières pages.

J’ai adoré l’atmosphère opaque qui règne dans ce village de quinze habitants où chacun épie le voisin, et attend avec impatience la fin de semaine que le train déverse sa horde de mineurs venus dépenser leur paye dans l’unique magasin ou dans le bordel local.

La routine va cependant être rompue par l’arrivée d’un gentil, au passé incertain et au mensonge facile et de trois méchants, très, très méchants. Leur chef est un psychopathe effrayant et impitoyable pour qui la torture est un passe-temps on ne peut plus banal.

Incident à Twenty-Mile est un récit dur, implacable, fort, magnifiquement écrit, sans temps mort.

Une surprise inattendue ! J’ai adoré.





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Incident à Twenty-Mile

Dès le début du roman, Trevanian situe clairement son récit dans une orientation plus proche du roman historique que du western sauce spaghetti, mais sans succomber non plus aux grandes épopées de l’Ouest américain. On se retrouve dans une sorte de huis-clos, parfois drôle, souvent étouffant, entre les baraques délabrées de la ville de Twenty-Mile. Cette petite cité de bois au cœur des montagnes du Wyoming, érigée à la va-vite sur la voie ferrée menant à une mine d’argent, n’est pas loin d’être une ville fantôme. En 1898, elle ne compte plus qu’une quinzaine d’habitants et ne survit que grâce au passage des mineurs chaque samedi. Plusieurs événements vont venir troubler sa routine. D’une part, l’arrivée de Matthew Dubcheck, jeune homme dont on ne sait trop pourquoi il débarque là, n’étant pas prospecteur, ni quel secret il trimballe avec lui et qui semble aussi lourd que son vieux fusil hérité de son fermier de père. D’autre part, Hamilton Lieder, condamné à la réclusion à perpétuité, échappé avec deux autres détenus psychopathes d’une prison de Laramie et qui, après avoir semé la destruction un peu partout, a jeté son dévolu sur Twenty-Mile afin d’attendre le prochain convoi de la mine. Enfin, le déclenchement d’une tempête effroyable qui va secouer les fondations branlantes de la ville.

Si Trevanian laisse planer le doute sur la nature du roman (reconstitution à partir d’une vérité historique ou pure fiction ?), il réunit en un même lieu des personnages typiques : le prédicateur hargneux, la jeune fille en fleurs, les prostituées de saloon, la commerçante arriviste, l’outlaw, le justicier, etc., et les longs dialogues qui s’en suivent sonnent justes et sont un régal de lecture. Dans le même temps, allusions au ridicule de la mythologie du Far West et mises en situation d’un réalisme cru et souvent violent viennent battre en brèche la vision idéalisée du western pour livrer un beau roman, bien relevé.
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Incident à Twenty-Mile

En 1898, Twenty-Mile, bourgade moribonde, située au milieu de nulle part, accrochée aux Medicine Bow Mountains, dans les Montagnes Rocheuses, propose encore le minimum syndical aux derniers mineurs s’esquintant sur l’ultime filon argentifère. Quand ils débarquent en ville, le samedi, ils se rabattent sur la nourriture roborative de la famille Bjorkvist, propriétaires de l’unique auberge, sur les trois prostituées (Queeny, Frenchy, Chinky) de l’hôtel de passe géré par Delanny, sur les baignoires récurées du Professeur Murphy, barbier de son état, sur le Grand Magasin tenu par les Kane, père et fille. La loi et la justice ont plié bagages avec les départs du juge et du marshal. Livrés à eux-mêmes, les rares habitants s’épient, se jalousent et s’évitent, cherchant à extirper encore quelques profits sur le dos fourbu des mineurs. Un jour, débarque le jeune Matthew Dubchek, prompt à sourire, à louer ses services, à discuter au-delà des attentes. A force, Matthew réussit à passer d’infranchissables barrières sociales et mentales, se faisant accepter bon gré, mal gré. Nanti d’un fusil massif et meurtrier, Matthew semble aussi supporter et fuir un passé pesant. Quand un trio de tueurs patentés, évadés du pénitencier de Laramie, atteignent à leur tour Twenty-Mile dans le but avoué de faire main-basse sur l’argent de la mine et dans la perspective floue de constituer une armée de patriotes xénophobes sous la bannière d’Hamilton Adams Lieder, « leader » des trois « grains de folie » en cavale, la vie moisie du bled en perdition va choir dans l’enfer déjanté de la perversité et de la violence.

Bien que l’auteur cherche à utiliser les codes du western en s’appuyant sur des faits réels, il compose un roman où la fiction prédomine et situe l’action dans une utopie atemporelle. Le western n’existe qu’aux franges du récit ; le genre n’a pas d’effet sur l’intrigue et la résolution des conflits. Trevanian livre une histoire exceptionnelle racontée avec un art consommé du dialogue et du suspense. Le lecteur entre de plain-pied dans un récit qu’aucune scorie ou affèterie ne viendront plomber. Le ricanement, le sourire et l’amusement cèdent progressivement la place à la stupeur, l’effroi et l’hébétude. L’auteur use de l’ellipse et du non-dit avec maestria, densifiant toujours davantage des personnages particulièrement inquiétants. Lieder tient le haut du panier. Sa lucidité n’a d’égal que sa perversité. Capable de jauger les hommes, il sait les manipuler et les assujettir à sa guise, révélant leurs peurs et leurs couardises. Avec des individus comme le barman Jefferson Calder ou le prédicateur Leroy Hibbard, le lecteur pense toucher à la boue quintessentielle des turpitudes humaines ainsi qu’à la lâcheté la plus crasse, celle qui est sertie dans la boniment et la fanfaronnade. La dernière œuvre de Trevanian (1931-2005) publiée en 1998 est un chant du cygne particulièrement mélancolique en phase avec les remarquables Shibumi (1979) et The Main (1976).
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Incident à Twenty-Mile

C'est ma première expérience d'un livre "western" et je ne suis pas déçue ! Je me suis vraiment sentie dans ce Grand Ouest américain avec ce brassage de nationalités et de cultures réunis autour de cette quête d'Eldorado où très peu réussissent et beaucoup se perdent. A la fin du siècle dernier, Matthew arrive seul à Twenty Mile, petite ville quasi désertifiée sur le déclin de la mine d'argent un peu plus haut dans la montagne et ne vivant que le week-end pour la permission des mineurs. Le jeune homme parvient peu à peu à se faire accepter mais débarquent à ce moment là un truand sanguinaire et ses deux acolytes qui projettent de braquer le train qui descend l'argent de la mine à la ville. La jeune Matthew parviendra-t-il à les en empêcher ?
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Incident à Twenty-Mile

Un très bon roman à l'allure de western...

On se laisse lentement transporté au sein de ce tout petit village. Twenty-Mile se meurt, futur bourgade fantôme et ce n'est pas ses quelques habitants qui vont vous dire le contraire. Il y a une auberge, un magasin général, un barbier, un saloon – bordel, une rue principale et quelques bâtiments abandonnée. Une petite dizaine d'habitants permanents pour une ville qui ne s'anime que le week-end lorsque les mineurs du « Filon Surprise », bientôt épuisé, descendent faire la fête et dépenser leur paie de la semaine.

C'est un roman où l' intrigue progresse lentement, deux histoires nous sont contées en parallèle et plus les pages défilent et plus on se demande si elles vont belles et bien ce rejoindre. Cependant et paradoxalement, j'ai trouvé cela très agréable, l'auteur prend le temps de nous décrire ses deux héros, Lieder le « grain de lune » un homme dont la présence et l'absence nous fera froid dans le dos (tueur, sadique, cinglé...) tout au long du roman, Matthew alias Ringo Kid le jeune homme courageux, travailleur, bien élevée bien qu' un brin menteur arrivé à pied un matin à Twenty-Mile, un énorme et vieux fusil en bandoulière

Les portraits des personnages principaux comme des personnages secondaires sont particulièrement soignées, on s'attache à certain on s'effraie d' autre, aucun ne nous laisse indifférent.

Ce n'est que lorsque tout est bien mis en place que l' écriture s'anime, une arrivée et la petite ville sombre dans l'horreur. Je n'en dirai pas plus mais cet incident sera l'ultime sursaut qui animera Twenty-Mile.



Quelle ne fut pas ma surprise dans les dernières pages lorsque Trevanian reprend la parole de découvrir qu' il s'est inspiré en partie de fait, de personnages et de lieux ayant réellement eu lieu et existé. Il s'est superbement bien approprié son histoire.



Un auteur dont j'ai très envie de retrouver l'univers et l' écriture.

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Incident à Twenty-Mile

C’est le premier livre que je lis de Trevanian et c’est une claque en bonne et due forme. Un western revisité avec des personnages complexes et des dialogues d’enfer, qui tend vers le huis clos. On pense à Zahler, on pense à Whitmer. Et en même temps Trevanian a une plume bien à lui, notamment lorsque l’on sent que rien n’est laissé au hasard sur l’histoire des USA ou sur la documentation qu’il a utilisée pour construire son récit. Twenty Mile est une petite ville minière isolée du reste du monde et un beau jour, un jeune homme se pointe d’on ne sait où. Il apprend à connaitre les quelques habitants de ce coin paumé jusqu’au moment où un autre personnage débarque en ville. Là évidemment les choses vont se compliquer. Un très bon western avec des personnages déjantés.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Incident à Twenty-Mile

Lorsque Trevanian se lance dans le western, ça finit à Twenty-Mile, le fin fond de nulle part du Wyoming et par un duel entre Matthew « Ringo Kid », l’ange du bien schizophrène et Lieder, l’ange du mal psychopathe. Les discours philosophiques de ce dernier pour justifier son sadisme sont un véritable joyau d’humour à froid. Ils s’appuient, notamment, sur sa lecture du livre « La révélation de la vérité interdite » de Le Guerrier qui n’est pas sans rappeler un autre ouvrage, « Mon combat » écrit par un petit autrichien « prolo », frustré et moustachu. C’est du western à la Tarantino.

Superbe traduction de Jacques Mailhos qui a brillamment interprété les jeux de mots et traits d’humour de l’auteur, belle performance.

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Incident à Twenty-Mile

Twenty-Mile est un trou perdu du Wyoming, en 1898, au moment de la ruée vers l’or. C’est un lieu ignoré de tous, en haut d’une montagne, entre la mine et le bourg voisin. Les quinze habitants ne vivent que dans l’attente des mineurs qui viennent s’y saouler en fin de semaine.

Comme dans tout bon western qui se respecte, on retrouve le bordel, le tenancier, son serviteur et ses trois prostituées, l’hôtelier, plus sélect et sa jolie jeune fille pure et vierge dont il faut absolument protéger la vertu, le pasteur, débauché, ivrogne et donneur de leçons.

L’histoire commence quand arrivent les étrangers, le bon d’abord, le jeune Matthew, venu on ne sait d’où, beau parleur, mythomane, qui se fait passer pour Ringo Kid, son héros. Entrent en scène ensuite les trois bandits, d’horribles tueurs échappés de la prison voisine qui prennent les habitants en otage.

Heureusement là ne réside pas l’intérêt de ce roman: je ne l’aurais pas aimé et certainement je me serais arrêtée avant la fin mais l’art de Trevanian est de s’amuser avec son lecteur auquel il fait des clins d’œil entre initiés et habitués des bons vieux westerns du cinéma. On s’intéresse au sort de ces personnages, laissés en rade et ballotés dans un pays en pleine construction/déconstruction. On s’en amuse aussi.

Par-dessus tout cependant c’est le style et la maîtrise du récit que j’ai admiré chez cet auteur secret et mystérieux qui joue avec les codes du genre et les narrateurs successifs. Entre la prison des premières pages et la visite au cimetière, un siècle après, les archives et les journaux intimes se sont accumulés.

Le premier collecteur d’histoires est un charpentier, Niels Petersen qui, vers ses quatre-vingt-dix ans , remit son manuscrit à celui qui déclare avoir consulté toutes sortes d’autres archives pour écrire ce livre et qui a prolongé le récit de l’incident jusqu’à la disparition, bien des années après, de tous les protagonistes de cette aventure.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Incident à Twenty-Mile

À partir de notes et récits historiques, Trevanian a construit un western de grande qualité. C'est d'abord la présentation des habitants de ce coin de pays du Wyoming à proximité d'une mine d'argent à la fin du XIX ième siècle. Puis l'arrivée d'un mystérieux et gentil jeune-homme prêt à tout pour s'intégrer dans le village alors qu'un trio de hors la loi s'échappent de prison et sèment la mort jusqu'à débarquer et semer la terreur dans la communauté.

On y retrouve les archétypes typiques du western: le saloon tenu par une femme forte, avec ses prostituées, ses habitués, le barbier, le pasteur alcoolique, le magasin général au gérant philosophe et sa belle jeune-fille vierge, le paysage montagneux balayé par des orages, puis les scènes violentes où le leader des fugitifs, vicieux, prend le village en otage au nom d'une prétendue mission évangélique de sauver l'Amérique de l'invasion des immigrants et des dictats de Washington... Alors l'habile jeune-homme au passé mystérieux et amoureux de la vierge devient justicier à son corps défendant et la neige enterre le village abandonné par les mineurs. C'est palpitant, les personnages crédibles et le discours messianique (écrit bien avant l'ère Trump) du leader des gangster particulièrement savoureux (truffé de citations bibliques approximatives).
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Incident à Twenty-Mile

Un exercice de style réussi que ce western aux allures de tragédie antique : Incident à Twenty-Mile de Trevanian – traduit par Jacques Mailhos – joue avec tous les codes du genre, en y ajoutant une dose de profondeur. Unité de lieu, d’action et (presque) de temps : y a pas à dire, Trevanian connaissait ses classiques et savait les revisiter à la sauce US !



Un p’tit village de nulle part (à vingt miles de… rien !) dans les montagnes du Wyoming où subsiste une petite communauté bariolée d’une douzaine d’habitants rejointe récemment par le jeune Matthew ; y débarque Lieder, dangereux illuminé fanatique et cruel, flanqué de deux acolytes rivalisant de bêtise, qui désire mettre la main sur le magot des mineurs qui redescendent des montagnes chaque samedi pour dépenser leur fortune ; et quelques heures pour installer la tragédie finale qui doit immanquablement voir Matthew et Lieder s’affronter. Racine et John Ford réunis : un délice !



L’histoire monte doucement en puissance sans aucun temps mort, rythmée par des dialogues courts et des aphorismes drôlissimes laissés ci-et-là (chapeau pour la traduction) et permet à Trevanian de creuser son incroyable galerie de personnages : ceux du bordel, Delanny, Calder et les 3 filles, Queeny la danseuse, Frenchy la balafrée et Chinky l’asiatique ; les Bjorkvist, famille suédoise égarée à la froideur toute relative ; BJ Stone et Coots, les amoureux qui se cachent ; et Hibbard, et Ruth-Lilian, et… Ringo Kid !



Il y a donc aussi du Audiard, en plus de Racine et Ford, et quelques fulgurances de rapprochement avec Tarantino ou Zahler, que Trevanian a manifestement inspiré. En y ajoutant ce petit plus apporté par la réflexion profonde sur cette Amérique du repli, raciste et excluante quand elle oublie ses origines fondatrices, Incident à Twenty-Mile devient alors plus qu’un exercice réussi : un grand livre.

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Incident à Twenty-Mile

Twenty-Mile : loin de tout, au fin fond du Wyoming, bourgade, morte aujourd’hui, ville minière fantôme, déjà mourante au moment du roman, qui place ses péripéties tout à la fin du XIXème siècle. Ailleurs l’électricité, les tramways, les phonographes. A Twenty-mile les lampes à pétrole, les barbiers à l’antique et les journaux qui arrivent vieux de huit jours.

A Twenty-Mile ne vivent plus qu’une famille d’hôteliers : les Bjorkvist, des épiciers : Mr Kane et sa fille Ruth, un maréchal ferrant et son ami noir, couple gay regardé de biais par les autres. Au bout de la rue : Mr Delanny joueur tuberculeux à la tête du bordel. Trois prostituées : une noire balafrée, une vieille chanteuse de cabaret devenue folle, une chinoise terrifiée. Ah ! j’oubliais le palais du rasoir du Pr Murphy et ses trois baignoires dont l’eau sert toujours plusieurs fois. A cela, on ajoute l’ex-soldat à la jambe de bois et le pasteur alcoolique. Voilà toute la population. Ce brimborion d’humanité vit calmement, vivote toute la semaine, plutôt, avant d’être réveillé par un plein wagon de mineurs assoiffés, éreintés mais bien décidés à se donner du bon temps, débarquant le samedi midi pour ne repartir que le lendemain, dimanche, semi-comateux de trop d’alcool, de bagarres et de sexe. Chaque samedi, le train s’arrête, dépose les mineurs puis continue vers la plaine pour y déposer le minerai d’argent arraché pendant la semaine.

la suite sur mon blog
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Incident à Twenty-Mile

Sacré Fripouille de Trevanian. L’auteur 'ricain et n’avait que faire de la célébrité et qui cultivait le secret s’essaye au Western et sa plume fait le boulot...



..Sans pour autant pourfendre le genre puisqu’il convoque les archétypes de personnages qu’on attend du genre. Seuls les indiens sont absents de l’œuvre, pour une fois épargnés par cette Amérique raciste et patriotique du fin 19eme. Ça sent le déjà-vu non ?



Oui, mais pas que, puisque le sieur Trevanian s’il colle au genre il le détourne aussi jouant de la parodie et des clichés. Installant son intrigue au cœur d’une petite ville opportuniste, qui survit grâce à la mine environnante, saignée par une Amérique détaillée à l’acide cynique dans une course effrénée au profit avec un capitalisme qui prend un essor frénétique en cette fin de conquête de l’Ouest par l’Homme blanc.



Malgré une temporalité déroutante en début de parcours chamboulée par un prélude et une ellipse abrupte et peu délicate, on sort au bout d’un moment du brouillard nébuleux. Et nous voici tous retournés le talent certain de Trevanian pour brosser des personnages aussi convaincants et jouissifs les uns que les autres, du jeune héros au passé trouble, doux rêveur qui en a dans le ciboulot, au méchant psychopathe vraiment super badass, à la famille immigrée rustre et rustique…



Les profils des personnages sont d’une saveur incroyable, et leurs échanges d’une malice rugissante et enrichissent clairement une œuvre qui à la solidité de facture d’un écrivain qui n’en n’est pas à son premier rodéo.



J’ai nettement préféré l’auteur dans La Sanction et L’expert, sorti du genre bien codifié du western qu’il a choisi d’encrer sous forme de huis-clos, je l’ai senti plus explosif, ravageur, créatif, libre et implacable dans les deux œuvres susmentionnées. Une liberté peut être restreinte par la genèse de l’œuvre et de son caractère historique, qu’il explicite dans un épilogue anachronique et mal amené, levant un voile de secret sur un auteur au talent indéniable qui gagnait en intérêt avec ce culte du mystère qu’il a choisi.

Comme le disait très justement B. Traven « Un écrivain ne devrait avoir pas avoir d’autre biographie que ses livres. »

Suivre au cordeau une intrigue basée sur un fond de vérité historique en termes de lieu d’époque et de personnages pour tisser un récit solide mais néanmoins engoncé dans un carcan un peu étroit à enlever une dose d’inattendu au caractère résolument affranchi du reste de son œuvre.



Il nous lègue tout de même une œuvre convaincante à haut degré de divertissement, mais j’en attendais un peu plus du maître Trevanian.

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Incident à Twenty-Mile

🤠 Incident à Twenty-Mile - Trevanian 🤠

Traduction : Jacques Mailhos @editions_gallmeister



En 1898, au cœur des montagnes du Wyoming, la petite bourgade de Twenty-Mile dépérit en même temps que s’épuise sa mine d’argent. Il ne reste qu'une poignée d'habitants lorsque débarque un beau jour Matthew, jeune garçon plein de gouaille et de culot, fan des aventures du Ringo Kid à qui il s'identifie, et qui compte bien s'installer en ville avec sa grosse pétoire. Pour cela il va user de tout son charme et son aplomb pour se trouver des petits boulots, sympathiser avec les habitants et se rendre indispensable. Mais voilà que trois hommes évadés de prison décident de se rendre à Twenty-Mile pour voler la cargaison de minerais d'argent qui passe en ville tous les samedis. Ce trio de tueurs est composé de Mon-P'tit-Bobby et de Minus, deux hommes de mains pervers et de Lieder, le meneur, psychopathe sadique persuadé d'être le sauveur de l'Amérique. La ville est prise en otage jusqu'à l'arrivée du train et des minerais, de quoi laisser à Lieder le temps de montrer aux habitants de quelles cruautés il est capable.

Coup de cœur. J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages, les lieux, les dialogues (jubilatoires 😍), l'ambiance, l'écriture... Les personnages de Matthew et Lieder sont justes géniaux, Matthew est attachant, émouvant et drôle et Lieder est un méchant comme je les aime, sadique, sans limites, fou et drôle aussi (dans le genre réparties cinglantes).
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Incident à Twenty-Mile

Pour aller à Twenty-mile suffit de passer Destiny, de remonter le long de la voie ferrée en faisant bien gaffe que ce soit pas le jour où le train de minerai redescend vers la ville, parce que voyez, y'a pas forcément grand place sur la voie et si vous avez eu le malheur de remonter vers Twenty-Mile un lundi, bah y'a de grandes chances que vous n'y arriviez jamais, rapport au train de la mine qui apporte son minerai d'argent vers Destiny et qui prend toute la place sur la voie. Bref, lorsque vous aurez fait vingt miles depuis Destiny, vous serez arrivé à destination, et vous pourrez vous asseoir et contempler une ville qui n'a poussé que pour mieux retomber. Une sorte de soufflet urbain. Sans doute que là, vous aurez déjà envie de repartir.

Twenty-Mile est une ville minière qui n'est sortie de terre que pour servir de distraction aux mineurs leur jour de congé. Vous y trouverez donc un grand magasin tenu par M. Kane et sa jolie fille Ruth Lilian, une auberge, place gardée de la famille Bjorkvist, l'Hôtel des Voyageurs avec son maquereau, son barman et ses trois putes Frenchy, Chinky et Queeny, le Palais du rasoir du Pr Murphy et un relais tenu par B.J. Stone dont l'activité réside surtout dans l'entretien des ânes de la mine.

Voilà pour Twenty-Mile le jour où le Ringo Kid, non, Matthew Dubchek débarque en ville, fuyant l'on ne sait quoi depuis son lointain Nebraska. Comme y'a pas de travail à Twenty-Mile, Matthew va devoir déployer des trésors d'imagination pour se rendre indispensable aux citoyens de la ville.

Déjà d'une rare richesse de ton, le roman de Trevanian prend une toute autre ampleur à l'arrivée en ville de trois desperados fraichement échappés de la prison de Laramie. Incident à Twenty-Mile va devenir le théâtre d'une pièce en trois actes jusqu'au dénouement forcément fatal. Le roman est drôle, excellemment écrit, Trevanian prenant toujours tout son temps pour faire monter le climax comme il le souhaite et fournir à son lecteur un dernier western.
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Incident à Twenty-Mile

1898 dans les montagnes du Wyoming, un jeune étranger arrive à Twenty-Mile, une petite ville isolée. Il n'a pour bagage qu'un fusil et un secret. Simultanément, un détenu s'échappe de la prison de Laramie et décide de prendre le contrôle de la ville pour y attendre le convoi de la mine d'argent

Un polar écrit comme un western. Une écriture exigeante, une narration lente. Les lieux, les personnes vous imprègnent. Vous êtes partie prenante de cette histoire. Trevanian est sans doute un chamane. Il nous envoûte Et...Son livre ne nous lâche plus.

Avec Incident à Twenty-Mile, resté inédit en français, Trevanian propose une nouvelle lecture du western qui dynamite les conventions du genre. L'auteur de Shibumi et de La Sanction nous offre une oeuvre tout à la fois brillante et nostalgique.

Une version pleine de suspense et ironique du mythe classique du western.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Incident à Twenty-Mile

Bourgade moribonde du Wisconsin en 1898. Plus rien ne s'y passe jusqu'au jour de l'arrivée d'un jeune étranger, Matthew, qui à la surprise générale décide de poser son camp à Twenty mile

Arrivent 3 tueurs dégénérés qui prennent la ville en otage dans le but de voler le convoi de la mine d'argent voisine...



Roman bien écrit, écriture sensuelle et visuelle, on s'y croirait. Tous les personnages du western sont là mais tous ont un petit quelque chose en plus

Un grand bonheur de lecture
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Incident à Twenty-Mile

Wyoming, à vingt miles ... de rien, bienvenue à Twenty miles

"Agglomération inhabitée - expression de cartographe voulant dire ville fantôme".

Pas si fantôme que cela, puisqu'elle compte 12 (pauvres) âmes !

Trevanian s'essaie à un nouveau genre, celui du western et c'est réussi !

Ici on a tous les ingrédients pour faire un bon western :

Une auberge, un magasin général, un saloon, une écurie, un barbier, un (ancien) bureau de Marshall, et puis, un nouvel arrivant ! Matthew, alias le Ringo Kid !

En provenance du Nesbraska, avec un bagout sans pareil, Matthew va tout faire pour se faire accepter et se rendre indispensable.

Préparant les biscuits pour les "trois filles" de M. Delany, en récurant les baignoires du professeur, ou en donnant un coup de main à la belle Ruth Lillian Ken, il va devenir le factotum de Twenty-Miles.

Mais c'était sans compter le venue de trois bon vieux méchants, venus pour braquer le convoi chargé de minerai.
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Incident à Twenty-Mile

[ 𝘐𝘯𝘤𝘪𝘥𝘦𝘯𝘵 à 𝘛𝘸𝘦𝘯𝘵𝘺 𝘔𝘪𝘭𝘦 . 𝘛𝘳𝘦𝘷𝘢𝘯𝘪𝘢𝘯 ] 💙



Lire un western ! Je n'aurais jamais pensé en avoir l'occasion. Un grand merci à @jmgruissan_voyage_en_livre pour cette belle découverte.



Un western donc avec ses gentils et ses méchants, très méchants même.



A lire en imaginant ce huis clos porté à l'écran par Tarentino .





@editions_gallmeister

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