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Citations de Xinran (443)


Aux yeux de Trois, sa maman était la plus capable du village et cela ne lui avait été d'aucun réconfort : faute d'avoir pu faire un fils, elle valait encore moins que du bétail. Heureusement que son mari, Li Zhongguo, était foncièrement bon. Contrairement aux autres, il ne l'avait ni battue ni injuriée de n'avoir pu enfanter une "poutre" pour le foyer. Il n'avait étouffé ou noyé aucune de ses filles, son cœur de mère en aurait été brisé. Au fil des années, Trois avait grandi la peur au ventre, son cœur s'était endurci. L'homme était la source de tous les maux et de toutes les misères des femmes.
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Mon enfant bien-aimée,
La pluie qui te touche, ce sont mes larmes,
Le vent qui te caresse, c’est ma main
La lumière du jour, c’est mon regard veillant sur toi
La nuit, c’est moi qui berce tes rêves.

(p. 259)
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Quoiqu'il arrive,souvenez vous d'une chose: le seul fait de rester en vie est en soi une victoire.
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A cette époque, les femmes obéissaient aux « trois soumissions et quatre vertus » : soumission au père, puis au mari et, après sa mort au fils ; vertus de fidélités, de charme physique, de décence en paroles et en actes, et d’attention aux soins domestiques. Pendant des milliers d’années on avait enseigné aux femmes à respecter leurs aînés, à se montrer pleine d’égard envers leurs maris, à surveiller le four et à faire des travaux d’aiguille, tout cela sans mettre un pied hors de la maison. Qu’une femme étudie, lise et écrive, discute des affaires de l’Etat comme un homme, et même donnent des conseils aux l’hommes, c’était une hérésie pour la plupart des Chinois de cette époque.
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Je me suis souvenue de ce que le Vieux Chen m’avait dit : « Xinran, vous devriez écrire tout cela. Ecrire permet de se décharger de ce que l’on porte et cela peut aider à créer un espace pour accueillir de nouvelles façons de penser et de sentir. Si vous n’écrivez pas des histoires, leur trop-plein va vous briser le cœur. A l’époque, en Chine, écrire un livre tel que celui-ci m’aurait peut-être valu la prison. Je ne pouvais prendre le risque d’abandonné mon fils, ou ces femmes qui comptaient sur l’aide et les encouragements que leur apportait mon émission de radio. En Angleterre, le livre est devenu possible.
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A la fin des années 1980, alors que je faisais mes débuts comme animatrice de radio, je trouvais difficile d'obtenir de quelqu'un qu'il me confie ce qu'il pensait vraiment au cours d'une interview. Certaines personnes avaient trop peur d'être punies pour ce qu'elles diraient. D'autres ne savaient tout simplement pas quoi exprimer car personne ne les avaient jamais écoutées auparavant. Quelques unes acceptaient de parler, mais seulement en termes très généraux ; elles ne révélaient pas leurs sentiments personnels, parce qu'on ne leur avait jamais appris à les comprendre. Comme j'avais grandi au sein de la même société que mes auditeurs, je ne savais plus à quel saint me vouer.
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Nous nous retrouvons une fois par mois pour des soirées lecture. Avant dans les années quatre-vingt dix, nous nous réunissions dans des sous-sols, car les rassemblements qui n'avaient pas reçu l'aval des autorités municipales étaient considérés comme "antirévolutionnaires". Mais depuis 1995 nous pouvons nous réunir au grand jour, plus besoin de nous cacher. Et si certains nous cherchent des noises, au moins nos réunions ne sont plus illégales...
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Elle s'est retournée pour observer la foule et voir si les autres spectateurs étaient aussi exaltés qu'elle par l'extraordinaire communion entre le monde des hommes et celui des divinités. A sa surprise, elle a remarqué des visages chinois. Son cœur s'est mis à battre quand elle a vu le bleu, le noir et le gris familiers de leurs vêtements parmi les couleurs vives portées par les Tibétains. son instinct lui disait de se frayer un chemin dans la foule et d'aller vers eux, mais elle était paralysée par le gouffre qui la séparaient maintenant du monde qu'elle avait quitté. Elle n'avait pas prononcé un seul mot de chinois depuis tant d'années.
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Mais la plus célèbre curiosité de ce marché culinaire était sans doute le wangjidan, cet œuf bouilli renfermant un embryon à moitié développé. Avant d'assaisonner la bestiole de sel et poivre et de l'enfourner, il fallait prendre soin d'en enlever méticuleusement le duvet.
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A mon époque, on ne pouvait même pas se tenir la main en public...Alors cohabiter ! Un couple non marié vivant sous un même toit était aussitôt taxé de "mœurs dissolues" ou de "mentalité douteuse" et contraint d'écrire son autocritique.
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Leur grand-père maternel n'avait jamais mis les pieds hors d'un établissement d'éducation supérieure. Il avait même réussi pendant la Révolution culturelle, bien que condamné comme faisant partie de "l'élite intellectuelle", à conserver un poste à l'université...comme préposé au nettoyage des toilettes. (...)
Quand il avait dû se plier à la rédaction obligatoire de sa "lettre de résolution", comme tout le monde, il avait écrit qu'il adhérait aux grands desseins de la Révolution culturelle. Et se conformant aux directives imposant que l'on affichât cette lettre sur son lieu de travail, il avait logiquement collé la sienne aux toilettes.
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Quand je suis allée l'interviewer là-bas, dès la fin des années 1980, il m'a parlé de cette « culture du banditisme » qu'il avait connue le long de la Route de la Soie.
Les gangs formaient comme des clans, me dit-il, chaque bandit portant le nom du gang auquel il appartenait. La plupart d'entre eux étaient métis, issus du croisement de Chinois, Tibétains, Mongols et Ouïghours. Personne ne connaissait alors son origine exacte puisque le concept de vie de famille n'existait pas. Un bandit savait qui était son père mais pas sa mère, car seuls les garçons étaient admis dans les gangs. Les filles, elles, restaient auprès de leurs mères, des femmes kidnappées juste pour enfanter.
(p. 15)
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Elle s'est recroquevillée dans un coin du camion et s'est concentrée sur son but : retrouver Kejun. Ses pensées lui faisaient une sorte de cocon et elle était à peine conscience du bavardage des soldats, de l'inconfort extrême du voyage, des nuits glaciales, des paysages extraordinaires.
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Une femme capable ne doit pas compter sur les autres pour devenir quelqu'un et gagner le droit de penser par elle-même.
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Tout au long des cent dernières années, les chinois ont hésité entre affirmation et déni de soi.
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Alors je compris : une femme est comme un caillou poli et arrondi par l'eau et le temps. Son apparence extérieure a été modifiée par le destin que la vie lui a infligé, mais aucune eau ne peut altérer le cœur d'une femme ni son instinct maternel.
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Les chinois disent que les femmes fortes sont à la mode ces temps ci, mais les femmes pensent que "derrière chaque femme qui réussit, il y a un homme qui la fait souffrir"
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Sans idéal, on n'avance pas. Qu'on l'atteigne ou non n'a guère d'importance.
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Au Tibet, une femme ne peut ne fût-ce que toucher la main d'un homme qui a dédié sa vie au Bouddha.
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Les bonnes nouvelles ne franchissent pas la porte alors que les mauvaises se répandent comme une traînée de poudre.
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