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Citations de Xinran (443)


N’étant pas allée à l’école, elle avait toujours laissé son instinct la guider, et le seul exemple qui lui avait été donné était celui de sa propre mère qui ne s’était jamais intéressée ni à ses joies ni à ses peines. Elle s’était contentée de lui apprendre ce qu’un homme considérait comme bon ou mauvais chez une femme. Jamais elle n’avait vu ou entendu qu’une mère et sa fille pouvaient se parler à cœur ouvert. Alors comment aurait-elle su partager la détresse de sa fille ?
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Quand je pense à la surface de la Chine, à son milliard d’hommes et à ses cinq mille ans d’histoire, dites-moi comment vous pouvez ignorer tout cela?
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 Xinran
Ma curiosité éveillée, j'ai fait le voyage en car, qui dure quatre heures, de Nankin à Suzhou, une ville très animée qui, en dépit du plan de modernisation, a conservé sa beauté - ses canaux, ses jolies maisons avec leurs cours, leurs « portes de lune » et leurs corniches ornées, ses jardins d'eau et ses traditions ancestrales de la soie. Là, dans une maison de thé attenante au petit hôtel, j'ai trouvé une vieille femme vêtue à la tibétaine, dégageant une forte odeur de cuir, de lait rance et de bouse animale. Ses cheveux gris pendaient en deux nattes négligées et sa peau était ridée et tannée. Pourtant, malgré son apparence tibétaine, son visage était celui d'une Chinoise, avec un petit nez légèrement camus et une « bouche en abricot » Mais son accent m'a convaincue qu'elle était bien chinoise. Pourquoi alors ces vêtements tibétains ?
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Quand j'avais cinq ans, j'ai surpris dans une rue de Pékin un bout de conversation qui s'est fiché dans ma mémoire et ne m'a pas quittée depuis.
« Les Tibétains ont découpé son corps en morceaux et les ont offerts aux vautours.
_ Quoi ? Pour avoir tué un vautour ? Un de nos soldats a payé de sa vie la mort d'un vautour ? »
C'était en 1963. On parlait peu du Tibet en Chine et peu nombreux étaient ceux qui connaissaient ce pays.
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A vrai dire, Six trouvait certains livres des amis de Guan Buyu très subversifs, notamment ceux qui fustigeaient le Parti communiste, et tous ces plaidoyers en faveur de la démocratie ou du multipartisme. Une Chine sans Parti communiste pouvait-elle être démocratique? Comment osait-on proférer de telles insanités?
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Depuis les lointaines sociétés matriarcales, les Chinoises ont toujours eu un statut inférieur. Elles étaient considérées comme des marchandises, elles faisaient partie des biens qu’on se partageait comme la nourriture, les ustensiles et les armes. Par la suite, on leur a permis de pénétrer dans le monde des hommes, mais elles ne pouvaient exister qu’à leurs pieds – entièrement dépendantes de la bonne ou mauvaise humeur des hommes.
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 Xinran
Le livre que son père avait glissé dans son sac était les essais complets de Liang Shiqiu . (...) Il avait écrit sur la page titre :
Petite Wen,
Tout comme on lit les livres mot à mot, les chemins sont parcourus pas à pas . Quand tu auras fini de lire ce livre, toi et Kejun reprendrez le chemin de la maison.
Ta mère et ton père
qui attendent votre retour.
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A ton avis, Six,pourquoi nos deux oreilles se trouvent-elles de chaque côté de notre tête? C’est pour nous permettre d’entendre ce qui vient à la fois de droite et de gauche, car ce ne sont pas forcément les mêmes sons. De même, certaines choses existent et ça ne veut pas dire pour autant que tu les vois, ou que tu les voies telles qu’elles sont vraiment.
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Chacun vaquait à ses occupations en recourant à très peu de mots. Tout le monde semblait connaître sa place et les jours étaient emplis à craquer de travaux à accomplir. (p. 78)
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"Les hommes font partie de la nature, a-t-il commencé. Nous arrivons dans ce monde de façon naturelle et nous le quittons de façon naturelle. La vie et la mort font partie de la roue de la réincarnation. La mort n'est pas à craindre. Nous attendons ardemment notre prochaine vie. Quand un feu de branches de mûrier brûle pour le rite, il déroule une voie à cinq couleurs entre le ciel et la terre, pour attirer les esprits vers l'autel. Le cadavre devient une offrande aux esprits et nous les invoquons pour qu'ils emportent l'âme au ciel. La fumée attire les aigles, les vautours et autres animaux de proie sacrés, qui se nourrissent du cadavre. Ce rite se perpétue en imitation du Bouddha Sakyamuni, qui s'est offert en sacrifice aux tigres."
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Quoi qu'on fasse, il ne faut jamais s'estimer au-dessus des autres, il vaut mieux se persuader qu'ils sont tous beaucoup plus intelligents que soi, car il n'y a pas plus heureux qu'un imbécile.Inutile de courir après l'argent et de se ruiner la santé car l'injustice est partout dans le monde.
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Leur frêle enfant s'était métamorphosé en un grand et solide gaillard, avec un dos large comme celui d'un tigre et un ventre d'ours !
- Xinran, me demanda sa mère, je me suis creusé la tête , j'ai tout essayé, mais rien de ce que j'ai pu lui préparer n'a jamais éveillé l'appétit de Du Zhuang. Comment diable t'y es-tu prise pour le faire manger comme ça ?
- Je l'ai laissé mourir de faim, répondis-je.
- Comment est-ce possible ?
Sa mère refusa tout net de le croire.
En réalité, les parents qui se plient à tous les caprices de leurs enfants ne font qu'étouffer l'intérêt de leur progéniture pour la vie et la nourriture.
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- [...] je suis revenu ici en 1980, quand on commençait tout juste à mettre sur pied le système de responsabilité forfaitaire du foyer avec rémunération liée au rendement.
- Qu'en pensez-vous ? Etait-ce mieux d'allouer une parcelle de terrain à chaque foyer ou de travailler tous ensemble comme avant ?
- Il y avait beaucoup de gaspillage dans le système collectif et jamais de récoltes exceptionnelles ! C'est comme quand deux familles se partagent un cheval, ni l'une ni l'autre n'a envie de cracher au bassinet pour le nourrir, alors forcément la bête est efflanquée. Ou quand plusieurs personnes se partagent une maison : personne ne l'entretient et ça finit par fuir de partout ! Tandis que lorsqu'on vit seul, on a à coeur de la garder en bon état, pas vous ?
(p. 127)
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Personne ne m’a félicitée d’avoir sauvé cette jeune fille, par contre, j’ai eu droit à des critiques pour « avoir mis les troupes en branle et troublé l’ordre public » et avoir gaspillé le temps et l’argent de la station de radio. Ces reproches m’ont ébranlée. Une jeune fille s’était trouvée en danger et quand on allait à son secours, on vous accusait de « dilapider les deniers publics ». Que valait donc la vie d’une femme en Chine ?
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Vous avez raison, la police devrait être informée de tels agissements, mais vous savez comme moi que les flics n'auraient pas fait grand-chose : quand c'est grave, ils s'enfuient et quand ça ne l'est pas, ils s'en foutent !
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Shu Wen s'est tue, mais moi je ne pouvais m'arrêter de penser. A sa transformation de jeune Chinoise de vingt-six ans en bouddhiste tibétaine d'âge mûr. Au rapport entre nature et religion. A l'espace et au temps. A ce qu'elle avait perdu, à ce qu'elle avait gagné. A sa volonté, sa force et son amour. (p.211)
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Nous sommes différents des autres, nous n'avons ni frères ni soeurs à qui parler et avec qui partager nos parents ou l'espace familial. Nous sommes obligés d'assumer nos sentiments et notre perception de nos parents, et d'arriver à comprendre par nous-mêmes. Les autres peuvent-ils réellement appréhender la solitude et les difficultés des gens comme nous, qui vieilliront sans proches parents de notre génération (...) Au sein de notre famille, nous sommes à la fois le soleil et la lune, et on ne nous donne pas le temps ni l'espace pour grandir par nous-mêmes...(- Picquier Poche, avril 2018; p.85)
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Plus on lit, plus on devient curieux et plus on se pose de questions.
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Les filles sont nées pour souffrir. Dommage qu'elles ne soient pas des garçons ...
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La vie des nomades était faite de saisons, et non pas d'horloges et de calendriers. (...)
Jusqu'à quel point ce mode de vie peut-il changer votre personne ? (...) Que devient-on ? (p. 124)
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