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Citations de Xinran (443)


Mon grand-père, au début de la Révolution culturelle, a été désigné à la vindicte publique parce qu’il s’était attiré les éloges de deux des amis mortel de Mao Zedong. Le premier était Chiang Kai-shek, qui avait mentionné mon grand-père en termes élogieux parce qu’il avait travaillé à développer l’industrie nationale face à l’agression japonaise. Le second était un ancien camarade de Mao, Liu Shaoqi, qui avait félicité mon grand-père pour avoir donné une grande partie de ses bien au pays. Chiang Kai-shek avait dû fuir la Chine et se réfugier à Taiwan., et Liu avait été incarcéré après être tombé en défaveur. Mon grand-père avait plus de soixante-dix quand il a été emprisonné. Il a survécu à cette épreuve avec une force de caractère surprenante.
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Son absence me cause une telle douleur qu'elle me déchire , au point que j'ai parfois l'impression d'avoir réellement une crise cardiaque.
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Dans chaque famille, il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix.
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– «Arranger» un bébé fille n'a rien d’extraordinaire par ici, dit la plus âgée des deux femmes d'un ton réconfortant. Vous autres, gens de la ville, ça vous choque quand vous voyez ça pour la première fois, pas vrai ? ajouta-t-elle en remarquant mon expression consternée.
– C'est un enfant vivant ! répondis-je d'une voix tremblante en pointant le doigt vers le seau.
J'étais encore si choquée que je n'osais pas faire un geste.
– Ce n'est pas un enfant, me corrigea-t-elle.
– Comment ça, ce n'est pas un enfant ? Je l'ai vu de mes propres yeux.
J'avais peine à croire qu'elle puisse proférer un mensonge aussi flagrant.
– Ce n'est pas un enfant, m'interrompit-elle. Sinon, nous serions en train de nous en occuper, vous ne pensez pas ? C'est un bébé fille et on ne peut pas la garder.
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Je me suis souvenue de ce que le Vieux Chen m'avait dit : " Xinran, vous devriez écrire tout cela. Ecrire permet de se décharger de ce qu'on porte et cela peut aider à créer un espace pour accueillir de nouvelles façons de penser et de sentir. Si vois n'écrivez pas ces histoires, leur trop-plein va vous briser le coeur. " A l'époque, en Chine, écrire un livre tel que celui-ci m'aurait peut-être valu la prison. Je ne pouvais prendre le risque d'abandonner mon fils ou ces femmes qui comptaient sur l'aide et les encouragements que leur apportait mon émission de radio. En Angleterre, le livre est devenu possible. Comme si une plume m'avait poussé dans mon coeur. (p. 352)
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J'avais imaginé Pékin comme une grande prairie, avec une langue et une culture différentes mais rien de plus. ça a été un grand choc. je n'arrivais pas en croire mes oreilles, les Chinois étaient très bavards. Leurs visages semblaient si blancs et si propres, lisses comme si la vie ne les avait pas touchés. (p. 55)
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"Quoiqu'on fasse, il ne faut jamais s'estimer au-dessus des autres, il vaut mieux se persuader qu'ils sont tous beaucoup plus intelligents que soi, car il n'y a pas plus heureux qu'un imbécile. Inutile de courir après l'argent et de se ruiner la santé car l'injustice est partout dans le monde". Et Trois de conclure : "Voilà pourquoi mes employeurs ont appelé leur restaurant L'imbécile heureux, car savoir vivre heureux est à leurs yeux bien plus important que l'argent et le pouvoir."
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Quand vous interrogez votre mémoire, vous ouvrez une porte sur le passé ; la voie qui mène aux souvenirs a de nombreux embranchements, et le chemin est à chaque fois différent.
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Zonghui me dit que le jour où il était parti pour aller étudier à l'étranger, sa mère n'avait pu l'accompagner que jusqu'à la sortie du village, car elle n'avait pas d'argent pour se payer un billet d'autocar interurbain. Il n'oublierait jamais les quelques mots qu'elle avait prononcés au moment où ils s'étaient séparés, mots qui le touchèrent droit au cœur : "Mon enfant, tâche de bien étudier et de vivre bien ! Il y a tellement d'enfants qui n'ont même jamais touché un livre. Quand tu seras dans l'avion, n'ouvre pas la fenêtre, ne te laisse pas emporter par le vent !"
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Il y a un proverbe tibétain qui dit : "Le beurre de yak est un bien qui dure plus longtemps qu'un fils" parce ce qu'un yak appartient à la famille, mais un fils peut aisément partir pour le monastère.
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Une femme qui n'a pas de fils n'a aucune raison de vivre.
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Je vais vous dire, je suis d'avis que de nos jours les gens dépensent et gaspillent de façon bien trop extravagante. Tout le monde parle de lutter contre la corruption, mais qui donne à nos cadres l'occasion de se montrer intègre ?
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Si vous n’écrivez pas ces histoires, leur trop-plein va vous briser le cœur.
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Wang Lian a donné à Wen un crayon et un carnet en lui disant:"Ecrire peut être une source de force".
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Notre inclination à vouloir juger d'autres sociétés selon nos propres critères peut ainsi nous conduire à punir des innocents.
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Ainsi, la première fois qu'elle était allée aux toilettes chez ses patrons, Trois s'était trouvée dans le plus grand dilemme face à un siège dont elle ignorait l'usage, quand chez elle un simple trou à ras du sol permettait de s'exonérer. Dans l'urgence, elle avait fini par sauter à pieds joints sur le siège pour s'y accroupir. La chose faite, la chasse d'eau posa une autre énigme que toute sa réflexion ne put résoudre. Elle referma la porte et retourna avec Wang Tong au restaurant, sans souffler mot. Le soir, à son retour à la maison, le couple fut saisi par l'odeur nauséabonde qui avait envahi les lieux. En ouvrant la porte des toilettes, il découvrit deux empreintes de pas sur le siège et un magnifique étron qui flottait à la surface de l'eau. Guan Buyan manqua de perdre connaissance et s'en prit aussitôt à sa femme : comment avait-elle pu oublier de montrer à la simplette l'usage de ces commodités ? Wang Tong, beaucoup plus indulgente, se contenta de nettoyer en silence et ce ne fût que plusieurs semaines plus tard, quand Trois revient chez elle, qu'elle lui montra comment s'asseoir convenablement sur le siège. Trois, embarrassée, prit tout à coup conscience de la mauvaise « impression » qu'elle avait dû laisser lors de son premier passage dans cette demeure immaculée et si délicatement parfumée.
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Dans notre culture chinoise perdure l’idée prégnante qu’une « femme respectable » ne doit ni rire ni pleurer. Résultat : nous ne savons plus rire et nous n’osons plus pleurer ! Mais que reste -t-il d’une femme dont on bâillonne le rire et les larmes ?
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pendant le long voyage, Tienanmen a mis tout son cœur et toute son âme dans les soins qu'il prodiguait à Zhuoma: il allait chercher l'eau, faisait la cuisine, ramassait du bois, préparait le couchage, montait la garde la nuit. Il n'oubliait rien. Zhuoma n'avait jamais vécu en pleine nature auparavant et ne savait comment l'aider. Assise près du feu dansant ou cahotée sur son cheval, elle s'imprégnait silencieusement de son amour. en dépit de leur situation désespérée, elle avait de l'espoir et était heureuse. mais le temps a changé. Un grand vent a envahi la steppe, un blizzard qui roulait devant lui tout ce qu'il trouvait sur son passage.
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Dans la Chine d'aujourd'hui, soit vous avez une famille mais pas les sentiments, soit vous avez les sentiments mais pas de famille. Les conditions font que, pour les jeunes, le métier et le logement sont des préliminaires indispensables au mariage. Leurs parents ont fait de l'exigence de sécurité et de fiabilité les bases de la construction d'une famille. Pour ces deux générations, les arrangements pratiques passent toujours en premier et, quand le sentiment existe, il s'est développé par la suite. Or, ce que la plupart des femmes recherchent et désirent, c'est une famille fondée sur les sentiments. C'est pour cela qu'on trouve tant d'histoires d'amour tragiques dans l'histoire de la Chine -des histoires qui n'ont porté ni fleur ni fruit. (p. 179)
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A la fin des années soixante-dix, la ruelle avait viré au rouge à cent pour cent et n'était plus habitée que par des fonctionnaires ouvriers et paysans. Ceux-ci utilisèrent les fameuses pierres à encre de l'Anhui (que les prostituées avaient pris soin de cacher sous les planchers) pour caler les pieds de leurs lits bancals, et les pinceaux de calligraphie en poils de loup conservés précieusement depuis des générations, en goupillon pour nettoyer les bouteilles de lait. Quant au prestigieux papier Xuancheng réservé jadis à l'usage des peintres et des lettrés, il servit à résoudre les "problèmes d'évacuation" du prolétariat...bref à torcher leur derrière.
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