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Critiques de Ace Atkins (20)
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Les cris du Mississippi

Après Retour à Jericho, Les cris du Mississippi est le deuxième roman d’Ace Atkins à mettre en scène Quinn Colson, ranger vétéran d’Irak et d’Afghanistan devenu shérif du comté rural du nord du Mississippi d’où il est originaire.

On a déjà dit ici à propos du précédent livre d’Atkins et du plus ancien Blues Bar, quelles sont les limites de l’auteur. Très bon faiseur, Ace Atkins connait les recettes qui permettent de faire avancer l’action, de camper des personnages à plusieurs facettes avec lesquels il réussit à faire entrer le lecteur en empathie, au risque parfois de trop forcer le trait et que la sauce ne se lie pas entièrement. C’est une fois encore le cas avec Les cris du Mississippi dans lequel notamment l’explication mélodramatique des relations tendues entre Quinn Colson et sa sœur flirte avec la ligne jaune au-delà de laquelle on est en droit de crier au cliché rebattu.

Mais si les défauts des précédents romans d’Atkins sont là, leurs qualités aussi et en particulier le souci de l’auteur de décrire sans fard le quotidien de ces petites villes rurales d’un des États les plus pauvres des États-Unis et les difficultés de la réintégration dans la société des jeunes vétérans des guerres américaines du début du XXIème siècle. Car si Colson semble avoir réussi à dépasser ses traumatismes, ce n’est ni le cas de son ami Boom revenu du Moyen Orient avec un bras en moins et la peur au ventre dès qu’il s’agit de conduire un véhicule, ni celui de Donnie pour qui le séjour en Afghanistan n’a finalement été qu’une parenthèse dans une vie de redneck destiné à stagner au bas de l’échelle sociale au fin fond des États-Unis et pour lequel les voies qui s’ouvrent pour s’extraire de cette condition penchent nécessairement du coté de l’illégalité.

Embringué dans une combine de trafic d’arme lucrative mais qui finit par le dépasser, Donnie se trouve en cheville avec des personnages encore moins recommandables que lui et en particulier ces Torres, trafiquants d’enfants partis sans laisser de traces et après lesquels court Colson.

Encore un fois, donc, Ace Atkins réussit une très bonne mise en place d’un décor qu’il connaît bien pour y vivre, un Mississippi miséreux, une société rurale avec ses petites et vieilles haines, sa corruption municipale… Un décor dont l’intérêt finit parfois par supplanter celui de l’intrigue un peu téléphonée et dont on peut se demander si ce n’est pas elle qui est au service de ce décor que s’emploie à peindre Atkins plutôt que le contraire. Cela donne au final, grâce à ce fond solide, un roman qui, sans renouveler le genre ni forcément éviter le piège des clichés qui y sont inhérents, se laisse lire sans déplaisir.


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Blues Bar

J'ai adoré toute l'ambiance blues et la culture Dixie qui transpirent de ce livre. Toutefois, à trop vouloir en mettre on finit pas s'y perdre. Un prof de musicologie part à la recherche d'un chanteur de blues disparu depuis plus de 30 ans. Et voilà qu'il tombe dans un nid de vipères Ce qui nous amène dans une intrigue tordue qui manque d'explications: casino et jeux, chanteurs et tueurs, politiques et racistes, sans parler des mafieux bref, tous les éléments sont là mais mal liés.

L'écriture de Ace Atkins est crue et dure à l'image de la Louisianne et du Tennesse. Si vous aimez quelque peu la culture du sud des États-Unis, alors vous aimerez.
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Blues Bar

On a découvert récemment Ace Atkins avec un plutôt bon roman d’action, Retour à Jericho, qui donnait envie d’aller voir un peu du côté de la production plus ancienne de l’auteur.



Blues Bar met en scène Nick Travers, chasseur de blues de son état, c’est-à-dire musicologue spécialisé dans l’histoire du blues, enquêtant sur le terrain pour retrouver des bluesmen oubliés où des informations à leur sujet. Élevé après la mort de ses parents par Jojo et Loretta, qui tiennent le Blues Bar, établissement réputé de la Nouvelle-Orléans, Travers s’engage dans ce roman (qui est en fait le troisième d’une série dont les deux premiers n’ont pas été traduits en France) dans une enquête qui va lui faire mettre les pieds dans le peu ragoutant marigot de la politique locale du Tennessee et le non moins sordide milieu de la production musicale, des casinos et des boîtes de strip-tease qui ont en commun l’exploitation des humains et de leurs faiblesses. Ainsi donc Nick Travers part-il à la recherche du légendaire frère de Loretta, Clyde, grande figure de la musique soul, porté disparu depuis longtemps mais dont certains indices laissent à penser qu’il serait en vie.



Pour le dire vite, Blues Bar a à peu près les mêmes qualités et les mêmes défauts que Retour à Jericho. D’un côté une description minutieuse, sans fard, de la réalité sociale et culturelle des États du Deep South, un sens affuté de la mise en scène, en particulier des scènes d’actions, quelques personnages bien campés et une écriture agréable rehaussée par un sens de l’humour de bon aloi. D’un autre côté une tendance à parfois trop s’appuyer sur des procédés un peu grossiers – notamment les heureuses coïncidences où les personnages qui arrivent toujours au bon endroit au bon moment – pour résoudre les situation échevelées dans lesquelles il plonge Travers, et d’autres personnages, particulièrement chez les méchants, qui apparaissent par trop caricaturaux là où Atkins s’emploie pourtant à les faire évoluer dans un monde qu’il tente de décrire avec objectivité.



Il est toutefois incontestable que l’on passe un agréable moment en compagnie du héros d’Ace Atkins et plus encore lorsque l’on aime le blues qui imprègne littéralement tout le roman. Malgré ses défauts et sans doute quelques dizaines de pages de trop, Blues Bar est un voyage que l’on fait avec plaisir dans les bouges de Louisiane, du Tennessee ou du Mississipi, une lecture qui vaut plus par son ambiance que par son intrigue, un peu bancale mais appréciable.


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Retour à Jericho

Quinn Colson, revenu de missions en Afghanistan et en Irak se rend à Jericho pour les obsèques de son oncle, le shérif local, qui se serait suicidé. Son adjointe, Lilly Virgil est certaine qu'il s'agit d'un meurtre. Johny Stagg, un malfrat, veut récupérer la ferme du shérif qu'il aurait gagné au poker, mais Colson en a hérité.

Voici un polar aux allures de western. Une plongée au cœur du sud des États-Unis. Le héros de ce polar n’est autre qu’un vétéran revenu un peu de tout mais qui compte ne pas se laisser dépouiller par des types véreux. Car Quin Colson est comme cela, il a des principes. Il est droit et loyal, un bon petit soldat, certes, mais un gars sur qui on peut compter. Et un mec qui ne s’en laisse pas conter ! Un héros solitaire en somme !

Avec ce roman Ace Atkins s’attache aussi à faire un portrait rugueux de ce coin paumé du Mississippi. Il nous offre une plongée saisissante dans l'univers des laissés-pour-compte du Sud des États-Unis. Ça plaira aux fans de Breaking Bad dont je suis !!


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Les cris du Mississippi

Voici un polar aux allures de western. Entre les personnages à la Faulkner et l'atmosphère du Train sifflera trois fois Ace Atkins nous offre une plongée au coeur du sud des États-Unis. On retrouve ici Quinn Colson, revenu de missions en du moyen orient que l'on avait déjà croisé dans « Retour à Jericho » Devenu shérif du comté de Tibberah, dans le Mississippi, le vétéran Quinn Colson, de retour d'Irak et d'Afghanistan, enquête sur la disparition du couple Torres, responsables de l'enlèvement et de la maltraitance d'une dizaine d'enfants. Parallèlement, il doit composer avec les attitudes erratiques de sa soeur et de son meilleur ami, mutilé à Fallujah, qui sombre dans l'alcool

Ici il met en scène un vétéran de l'armée américaine qui rentre au pays en peu comme l'enfant prodige. le soldat loyal et droit prêt à se battre pour ses convictions et faire respecter l'ordre et la loi. Un héros ordinaire en somme. Un personnage rugueux, un peu à l'image de cette histoire où l'auteur nous donne aussi à voir la réalité crue de la misère du Mississippi.

Atkins est un digne représentant du sud profond et ce pur et authentique roman noir, charmera sans conteste les fans de James Lee Burke et de Charles Willeford. Et il devrait aussi plaire aussi aux amateurs de noir car Atkins imprime ici un rythme soutenu à son récit.


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Retour à Jericho

Quinn Colson, soldat membre d’une section de rangers démobilisé après des campagnes en Irak et en Afghanistan, revient à Jericho, petite ville du nord du Mississippi dont il est originaire pour assister aux funérailles de son oncle, shérif local retrouvé suicidé. Mais ce qui ne devait être qu’un retour éphémère entre deux affectations se prolonge lorsque Quinn apprend que son oncle lui a légué tous ses biens et notamment sa propriété, qu’un usurier du coin réclame cette dernière et que l’adjointe du shérif remet en cause la thèse du suicide de celui-ci. Si, dans le fond, Jericho n’a pas changé et demeure un patelin où les rumeurs courent rapidement et où tout le monde s’épie, Quinn s’aperçoit aussi que depuis son départ les laboratoires clandestins de méthamphétamine ont fleuri et qu’il ne fait pas bon, même pour les représentants de la loi, se mêler de ce trafic.



Sur le thème archi rebattu du retour de l’enfant du pays, Ace Atkins tisse un roman qui ne brille sans doute pas par une grande originalité mais qui se révèle attrayant. Au-delà de l’action elle-même, qui imprime son rythme soutenu au récit et use avec aisance et, disons le, plutôt avec bonheur, des ficelles inhérentes au genre du soldat surentraîné seul contre tous (on pensera notamment à Stephen Hunter ou au Jack Reacher de Lee Child), Atkins s’attache à faire un portrait rugueux de ce coin paumé du Mississippi.



Patelin perdu quelques part entre les ploucs du Middle West et ceux du Deep South, Jericho n’a rien d’une destination de rêve. Comme le rappelle régulièrement Atkins, c’est avant tout un lieu où l’on s’ennuie : « Quinn arriva à la station service Dixie Gas avant la fermeture. Il prit un pack de six bières sur le présentoir portant la mention BIENVENUE AUX CHASSEURS, paya, reprit le volant et suivit les petites routes. Ils appelaient ça lowriding dans le temps, même s’ils conduisaient tous des bagnoles gonflées, mais le but, c’était de rouler lentement, tranquillement, sur les routes sans revêtement, en buvant une bière après l’autre, tout en évitant les grands axes où vous risquiez de tomber sur la police. Des fois, vous vous arrêtiez dans un cimetière de campagne pour sortir fumer une clope ou pisser, et vous remontiez en voiture, vous suiviez les courbes et les lacets de la route, en direction de l’endroit précis que vous cherchiez, l’endroit où vous vous retrouviez complètement perdu, dans le comté voisin parfois. »



C’est cette torpeur proche de l’accablement qui explique que Quinn et plusieurs de ses amis aient choisi de fuir Jericho pour l’armée. Cela et tout ce qui va avec : chômage, précarité, impossibilité de rêver à un quelconque avenir radieux sur place. Dans une nature omniprésente, presque impénétrable mais pourtant parsemée de décharges sauvages et de campements de caravanes décaties, ce lieu oublié du monde se révèle être l’emplacement idéal pour la production de drogues de synthèse puisqu’on y trouve à la fois la discrétion nécessaire à une telle entreprise et une clientèle potentielle assez importante. Jusqu’à ce que, en tout cas, débarque celui qui osera mettre un coup de pied dans la fourmilière.



On n’est certes pas, en ce qui concerne la peinture sociale, chez Daniel Woodrell ou même Frank Bill, mais il n’en demeure pas moins qu’en ne négligeant pas de mettre cet aspect en avant Ace Atkins donne à son roman, qui est avant tout un roman d’action, une épaisseur qui le rend plus attrayant encore et lui permet de se démarquer du gros de la production du genre.


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Le Jardin du diable

La première chose que je voulais vous dire, c’est que ça se lit bien, super bien, super vite, essentiellement parce qu’il y e peu d’action et beaucoup de dialogues. Et si le suspense de ce livre ne réside pas dans le guet-apens tendu à Fatty (on le sait dès les premières pages), il tient surtout dans le pourquoi. En effet, on se demande bien pourquoi on veut faire condamner cet acteur réalisateur, alors qu’il est adulé par les foules. Et je ne vous le dirai pas, bien sur.

Ensuite, Ace Atkins nous montre les travers de la société américaine, la manipulation de la police, de la justice, la super puissance des journaux qui publient tous les ragots. Et au milieu de tout cela, on a la vie des années 20, avec tous ces gens qui rêvaient de rencontrer des stars, qui rêvaient de faire partie de ce monde plein d’argent, plein d’alcool, plein de drogues. Finalement, les gens ont peu évolué aujourd’hui.

Une petite réserve toutefois, totalement personnelle. Alors que les derniers chapitres sont extraordinaires de sensibilité et d’émotion, je regrette finalement le parti pris de l’auteur d’avoir écrit tout son roman avec autant de distance et de retenue. Du coup, cela me donne envie de ressortir Moi, Fatty de Jerry Stahl pour avoir un autre éclairage sur cette affaire édifiante.
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Les cris du Mississippi

Ce roman est un polar. L'auteur s'attache davantage à la vie de ses personnages qu'à l'enquête, qui ne sert que de fil conducteur pour approfondir le quotidien de certains habitants du comté de Tibbehah. Les difficultés des vétérans des guerres d'Irak et d'Afghanistan à se réintégrer dans la société sont abordées à travers trois personnages : Quinn, Boom, et Donnie. Chacun gère la situation à sa façon, et pas toujours de manière très orthodoxe. L'auteur arrive pourtant à déclencher, chez le lecteur, de l'empathie pour ses personnages. On retrouve Quinn en première ligne.

[...]

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Le Jardin du diable

Ce roman part d'une histoire vraie, celle de Rosco "Fatty" Arbuckle une star du cinéma muet qui en 1921 voit sa vie basculée. Il est soupçonné d'avoir tué accidentellement une jeune actrice lors d'une orgie. Il clame son innocence mais la presse s'empare de cette histoire et l'accable en faisant de lui un coupable aux yeux du monde entier. Sam Hammett , un privé de la célèbre agence Pinkerton, est chargé de prouver l'innocence de Roscoe en interrogeant les témoins. Et si tout ceci n'était qu'un coup monté ? Mais par qui et pourquoi ?



C'est ce qu'on appelle un excellent livre. D'abord la reconstitution de l'Amérique des années 20 est tout simplement fantastique. On est plongé dans cette société où le puritanisme est de rigueur mais qui cache des moeurs dépravés et où l'argent a tous les droits. C'est aussi le temps de la prohibition où l'alcool est proscrit mais qui pourtant coule a flot dans certains milieux favorisés comme celui du cinéma. C'est une Amérique où les magistrats sont corrompus et où ils côtoient les mafieux. Mais au delà d'une formidable peinture de cet Amérique pourrie, c'est aussi une intrigue prenante rondement mené dans laquelle on croise des "guest stars" comme Charlie Chaplin. Les scènes du procès sont jouissives avec les coups bas portés par l'accusation et réparties de la défense.



Pour ne rien gâcher, le livre est très bien écrit et le style vraiment plaisant a lire. Où finit la vraie histoire et où commence la fiction, mystère mais de toute façon l'intérêt n'est pas là.



9/10, un coup de coeur pour un livre passionnant et instructif.
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Le Jardin du diable

L’Amérique des années vingt, des années folles. C’est dans ce monde insouciant pour lequel les fracas de la première guerre mondiale ne sont déjà plus que de lointains souvenirs, qu’Ace Atkins campe le décor de son dernier roman, tiré de faits véridiques, « le jardin du diable ». Une Amérique qui a pris conscience de sa puissance et qui place dans l’avenir une confiance absolue.



Dans ce contexte le milieu cinématographique est en plein essor, qui offre au public des héros et des destins à travers lesquels les gens aiment à s’identifier. Admirés, vénérés, portés aux nus par leur public, les comédiens sont devenus pour certains d’entre eux de véritables demi-dieux.



Mais dans cet univers de strass, de paillettes et de décors de carton-pâte, le scénario de la vie quant à lui, peut parfois prendre des chemins sinueux et mettre à nu les rois.



Roscoe « Fatty » Arbuckle, star du cinéma muet, réalisateur et premier acteur américain à gagner plus d’un million de dollar par an au firmament de sa carrière, va en faire l’amère expérience.



Adulé pour ses facéties d’acteur burlesque, introducteur au cinéma du célèbre gag de la tarte à la crème, usant de son énorme bedaine pour envoyer dans le décor ses adversaires à l’écran, Roscoe vit en pleine lumière, dans la gloire et la vie facile. Les gens l’aiment et il s’en délecte.



Drainant dans son sillage une cohorte d’amis et d’admiratrices, il aime à organiser des soirées festives au cours desquelles l’alcool pourtant prohibée, coule à flot et où les participants aiment à se divertir au son du phonographe. C’est au cours de l’une d’entre elles que le destin de Roscoe va prendre la tournure d’un mauvais script dont il ne se remettra pas.



En septembre 1921 Roscoe invite ses amis dans un hôtel de San Francisco. Une jeune actrice, Virginia Rappe, est de la fête. Tout se passe pour le mieux jusqu’au moment où celle-ci, sous l’effet de l’alcool, rentre dans une véritable crise d’hystérie, se roulant au sol, hurlant et s’arrachant les vêtements. Conduite et allongée dans une chambre louée par Roscoe, elle sera finalement hospitalisée, et agonisera pendant trois jours avant de s’éteindre. Elle avait 26 ans.



Des accusations très graves vont alors être portées à l’encontre de Roscoe que l’on va accuser d’avoir violé la victime avec un objet avant de l’écraser de son corps, provoquant l’éclatement de ses organes .



Il n’en faudra pas plus pour que ne démarre le plus grand scandale qui allait toucher le cinéma américain de ce début de XX siècle.



Dans cette vindicte générale qui se déchaine alors contre Roscoe, jeté en pâture à la presse et à la colère de la foule qui maintenant lui crache au visage, un homme essaye de démêler les fils de cette histoire qui ne semble pas aussi limpide qu’elle n’en a l’air.



Naviguant dans les eaux troubles de cette affaire où la vérité semble insaisissable au milieu des faux témoignages, des preuves bidouillées, des témoins envolés, il s’efforcera d’apporter les éléments nécessaires à la défense de Roscoe.



Cet homme c’est Samuel Hammett, détective privé de la célèbre agence Parkinton qui l’emploie. Il n’a pas encore délaissé son arme au profit de la plume pour se muer en père fondateur du roman noir qu’il deviendra quelques années plus tard avec ses premières œuvres.



A travers ce drame et le barnum médiatique qui s’en est suivi, Ace ATKINS nous dresse le portrait sans concession d’une société en trompe l’œil. Une société corsetée dans son puritanisme, sa pudibonderie et sa violence morale, dont la Prohibition n’est que le versant le plus visible.



Mais une société où les plus nantis savent s’affranchir des lois et de l’ordre moral pour agir au gré de leurs intérêts, où la vie d’un syndicaliste ne vaut même pas le prix de la corde qui sert à le pendre, et où s’esquissent déjà les premières chasses aux sorcières qui prévaudront sous le maccarthysme.

De cette société gangrénée, où la corruption est un art consommé, le futur Hammett Dashiell puisera l’inspiration de ses œuvres à venir, avec un réalisme remarquable.



Au-delà du cas personnel de Roscoe « fatty » Arbuckle, ce procès marque aussi la fin d’une époque, celle d’un cinéma muet, populaire et burlesque et insouciant qui ne plaisait pas forcément à la bonne société, et qui laissera quelques années plus tard la place à un cinéma parlant beaucoup élitiste.



Ce roman est publié au moment où l'on célèbre le cinquantième anniversaire de la mort d'Hammett Dashiell ! un joli clin d'oeil en forme d'hommage de la part d' Ace Atkins qui en fait le héros de son roman ! Un exercice plutôt réussi .






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Le Jardin du diable

L'action se déroule en 1921 à San Francisco.

Roscoe Arbuckle, surnommé Fatty, est une star du cinéma muet. sa corpulence lui donne un air bonhomme et le public l'adore dans ses rôles comiques. Rien ne lui résiste, il est très, très populaire.

Un soir, en pleine prohibition, il organise une soirée très arrosée dans sa suite. Il y a un grand nombre d'invités, notamment de jolies filles.

Une jeune fille invitée est retrouvée morte.

Hélas, un grand patron de presse, Hearst, veut faire porter à Fatty la responsabilité de cette mort.

Le détective Samuel Hammet rétablira la vérité.

Cette histoire est vraie.

L'auteur nous plonge dans le cynisme de la société américaine de l'époque où la presse et la police pouvaient briser la vie d'un homme...

Ce livre "est une ambiance"...il doit être lu avec du jazz sur la platine.





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Le Jardin du diable

Ace Atkins revient sur cette très fameuse affaire criminelle qui fit couler de l'encre par citernes entières au début des années 20 en Californie, aux Etats Unis et même dans le monde entier. Roscoe Arbukle, dit "Fatty" en raison de sa corpulence, première véritable star du cinéma muet avant Buster Keaton et Charlie Chaplin, adulé des foules, est brusquement trainé dans la boue par les mêmes qui l'avaient encensé jusque là. Accusé d'avoir violé et tué une jeune actrice lors d'une soirée très arrosée dans son hôtel de San Francisco, Arbuckle voit la presse de William Randolph Hearst (le modèle de Welles pour Citizen Kane) se déchainer avec acharnement à son encontre, dans un style particulièrement ignoble.



Atkins démarre son récit le jour de l'événement à l'origine de l'affaire. Outre Roscoe Arbukle et les individus impliqués à divers titres dans ce sordide fait divers, il a la bonne idée de mettre en scène un personnage aujourd'hui célèbre comme écrivain, malgré la brièveté de sa carrière : Dashiell Hammett. Employé par la célèbre agence de détective Pinkerton, Hammett effectue une contre-enquête qui va contribuer à innocenter Arbukle... au bout de trois procès.



Le jardin du diable fait écho au chef d'œuvre de Jerry Stahl, Moi Fatty, publié chez Rivages en 2007. Impossible d'éviter la comparaison : alors que Stahl s'est attaché, sous la forme d'une fausse autobiographie, à suivre l'histoire terrible de l'acteur depuis sa prime enfance, Atkins va focaliser temporellement son récit sur l'enquête en distribuant un deuxième premier rôle à Hammett, qui vole même la vedette à Arbukle. Le livre de Jerry Stahl est bouleversant ; celui d'Atkins, plus distancié, plus marqué par le caractère dur-à-cuire de Hammett, intéresse davantage par l'exploration méticuleuse des coulisses de l'affaire. En fait, on peut dire que les deux livres se complètent très bien, ne serait-ce que du point du vue informatif. En particulier, Atkins lève le voile sur le motif de ce coup monté, en étayant sa thèse d'une très solide (et convaincante) argumentation ; rien que pour ça, le livre mérite d'être lu.



Mais si le style d'Atkins est remarquable, la construction de son récit semble un peu hésitante, comme si l'auteur cherchait son fil sans trop savoir comment il va atterrir. On avance néanmoins sans mal grâce à cette écriture intelligente et efficace, parfaitement rendue en français par Christophe Mercier.



Le jardin du diable reste un addendum intéressant (et divertissant) au livre de Stahl, qui demeure pour moi prioritaire.

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Blues Bar

Ce roman est un prétexte pour parler du blues et du sud des Etats-Unis. Nick Travers, musicologue, part à la recherche de Clyde James, frère de Loretta et ancien blues man. Loretta est devenue sa mère de substitution à la mort de ses parents. Sur son chemin, il rencontre Abby et sa sœur. Il est secondé par Ulysses, sorte de chasseur de primes. Il est poursuivi par Mlle Perfect, une femme narcissique et Jon, groupie d'Elvis.

Le duo des méchants m'a beaucoup plus. Je les ai trouvés plus aboutis que les autres personnages. Le style littéraire convient très bien à ce roman policier mais parfois, c'est pesant. L'intrigue est simpliste.

Les descriptions de lieux m'ont fascinées plus que l'histoire en elle-même.

Et puis, je dois avouer que je ne suis pas une fan d'Elvis.
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Retour à Jericho

Un homme rentre au pays après six ans de guerre au Moyen-Orient. Il retrouve sa mère et ses amis d’enfance.Mais sa petite ville aux confins de l’état du Mississipi est défigurée et méconnaissable, souillée de détritus, de caravanes et de voitures rouillées. Les belles forêts d’alors ont disparus. Les gens alcooliques et dépressifs sont sous la coupe d’un pasteur vendeur de drogues, les sectes pullulent et le tout est dominé par une puissante mafia.Actuellement, 50'000 vétérans des guerres Irak-Afghanistan sont devenus des sans-abri.Une lueur d’espoir pourtant, quelques membres de cette communauté essayent d’y apporter un peu d’ordre et d’humanité.JB



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Retour à Jericho

Quinn Colson, veteran de guerre, revient à Jericho après avoir passé six ans en Afghanistan et en Irak. Il revient pour assister à l'enterrement de son oncle, le shérif de la ville, qui s'est apparemment suicidé. Sur la route il prend Léna en stop, une jeune fille qui, elle, est à la recherche de son ex-petit ami.

Après l'enterrement, Quinn Colson retrouve l'adjointe de son oncle, Lillie. Lillie est persuadée que l'oncle de Colson a été assassiné, elle affirme même avoir des preuves. Quinn va donc tenter de faire la lumière sur toute cette affaire et il va trouver sur son chemin de vrais méchants !



Les personnages sont bien campés, le héros est très réussi, une sorte de héros désabusé mais avec un grand cœur et qui ne peut pas s'empêcher de vouloir aider les personnes en difficulté comme sa sœur, tombée dans l'univers de la drogue ou encore Léna.



A découvrir.
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Le Jardin du diable

L’Amérique au temps de la Prohibition. Le lecteur met ses pas dans ceux d’un détective malingre et souffreteux qui deviendra plus tard le grand Dashiell Hammett. Celui-ci suit de très près le procès du comique vedette de l’époque : Roscoe Arbuckle, célèbre sous le nom de Fatty...
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Blues Bar

Nick Travers est chercheur à l'université, spécialiste du blues et de son histoire.

Mais il n'hésitera pas un seul instant à jouer les détectives lorsque sa mère adoptive, Loretta Jackson, lui demande de partir à la recherche de son frère, ancien chanteur de soul, disparu depuis quinze ans, et que jusque là beaucoup considéraient comme mort. Loretta a en effet reçu des menaces de mafieux du coin, ce qui fera voir rouge à Nick, qui se retrouvera impliqué dans une affaire aux portées politiques.

Notre héros va rencontrer Abby, jeune fille en proie aux mêmes mafieux qui ont exécutés ses parents.

Ace Atkins met en place une intrigue policière efficace, baignée par le blues, et sur laquelle plane l'ombre du King à travers le personnage de Jon, tueur complétement barjot pour qui Elvis est ni plus ni moins qu'un véritable dieu.

L'ambiance et les dialogues donnent parfois l'impression de lire un "Elmore Leonard".

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Tampa Confidential

Drôle de retour en arrière : les années 50 à Cuba sont celles "d'avant Castro" qu'on verra apparaître d'ailleurs dans le roman. Mélange de mafia d'affaires et d'investissements de riches américains, on comprend mieux la rupture castriste. L'histoire est assez bien structurée pour qu'on attende le dénouement, qui le sera à la manière d'un polar noir.
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Retour à Jericho

Après six années de missions passées en territoire irakien et afghan, dans le corps des Rangers, le jeune et déjà vétéran Quinn Colson est de retour dans cet endroit perdu du Mississippi où il a passé son enfance : Jericho, dans le comté de Tibbehah. On ne peut pas dire qu’il soit attaché à cet endroit et il n’y serait probablement pas revenu s’il n’y avait pas eu l’événement, la mort soudaine de son oncle, Hamp Beckett, également shérif de ce comté qui, selon toute vraisemblance, se serait suicidé, et qu’il s’apprête à enterrer.

Colson ne se sent plus vraiment chez lui, sans compter que la vie de soldat et la ligne de front se sont peu à peu imposées comme le fil conducteur de son existence. Mais les souvenirs ont la vie dure et certaines de ses vieilles connaissances risquent bien de lui ouvrir de nouvelles perspectives : Anna, son amour d’un autre temps ; Wesley, le camarade d’antan et nouveau shérif ; Boom, fidèle parmi les fidèles, ex-militaire également devenu alcoolique à plein temps ; Lena, la fille mystérieuse ; Lillie Virgil, l’adjointe du nouveau shérif, qui n’a jamais cru à la thèse du suicide.

Et puis l’évolution sociale et économique a transformé la ville et ses alentours. Nombre de commerces ont tiré le rideau, plusieurs familles ont migré à destination des centres urbains, ouvrant de meilleures perspectives. Il ne reste que quelques centaines d’âmes à Jericho, avec son lot de paumés, d’égarés, de péquenauds, de promoteurs immobiliers véreux et de bouilleurs de méthamphétamine, la nouvelle drogue à la mode qui pourrit tant le corps que l’esprit. Derrière son atmosphère de tranquillité, de passivité puisqu’il n’y a rien de véritablement consistant à réaliser à Jericho, la ville regorge de mystères, de non-dits, de secrets qui n’épargneront pas la personne de Quinn Colson, bien décidé à découvrir la vérité sur la disparition du vieux Hamp.



L’ouvrage d’Atkins flirte avec le genre du roman noir tendance redneck, qui n’est pas sans rappeler l’esprit des œuvres de Harry Crews, William Gay et, plus récemment, Donald Ray Pollock. Ça sent le sable et la poussière, la sueur, la bière, la terre, le sang. Ça respire la tension, l’ennui, la violence, la perdition, l’aliénation. Ça sent, ça respire, ça transpire, le tout mené à un rythme tambour battant.



« Une plongée saisissante dans l’univers des laissés-pour-compte du Sud des Etats-Unis ».
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Le Jardin du diable

La quatrième de couverture m'a tout de suite attirée...J'avais repéré ce livre depuis un petit moment donc je remercie les éditions JC Lattès et Le Masque pour me l'avoir fait parvenir. Les thèmes abordés faisait que le livre ne pouvait que me plaire. L'histoire part d'un fait relativement simple : la mort suspecte d'une actrice lors d'une fête donnée par Roscoe Arbuckle en pleine période de Prohibition aux États Unis, s'en suit un procès plus qu'intéressant mettant en relief le mécanisme procédural du droit pénal américain, puis en parallèle, l'enquête active de Sam, un détective privé, en quelque sorte. Dans cette histoire, tout tourne autour des préjugés et de l'opinion publique : Roscoe Arbuckle, cette "bête de foire" considéré comme corpulent et alcoolique a-t-il écrasé cette jeune actrice ?
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Thème : Le Cid de Pierre CorneilleCréer un quiz sur cet auteur

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