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Critiques de Alaa El Aswany (443)
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L'Immeuble Yacoubian

Grâce à ce livre, on découvre la société égyptienne aujourd'hui dans son quotidien. L'auteur dénonce la corruption, la pauvreté, l'islamisme et l'hypocrisie religieuse, l'homosexualité cachée, l'intolérance à travers une galerie de personnages attachants qui se battent pour survivre. Ce livre est très bien écrit et on y apprend beaucoup sur ce qui se passe au Moyen-Orient. A lire absolument !
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L'Immeuble Yacoubian

Un beau roman chorale qui nous donne l'occasion de côtoyer des personnes d'origines sociales différentes qui vivent ou travaillent dans un immeuble du Caire. Hatem journaliste homosexuel et Abdou son amant, Taha le fils du concierge, sa petite amie Boussaïna, Zaki le viel aristocrate, Abaskharoun, son serviteur et son frère Malak, Azzam, «l'affairiste louche » etc ...Leur but commun est de progresser socialement et pour certains tous les moyens sont bons pour se bâtir une position enviable. J'ai adoré suivre ces tranches de vie grouillantes et débridées avec leurs amours, les mesquineries, les petits arrangements avec la morale ou la religion, et j'ai particulièrement été sensible aux destins de ceux dont la volonté est malmenée par cette société corrompue.
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L'Immeuble Yacoubian

Une plongée dans l’Égypte pré-Printemps Arabe.

L'immeuble Yacoubian, construit dans les années 1930 et basé sur un immeuble du Quartier Latin, est le vestige d'un temps révolu. A cette époque les étrangers étaient nombreux en Égypte et les mœurs s'occidentalisaient. Néanmoins après la nationalisation du canal de Suez, les étrangers se firent expulser et la société commença à s'islamiser.

Les habitants de l'immeuble Yacoubian représentent tous une facette de cette société en mutation. On y croise ainsi un vieil aristocrate nostalgique de l’Égypte d'avant la Révolution, mais aussi un jeune homme idéaliste dont le rêve est d'entrer dans la police, auquel s'ajoute sa petite amie qui doit faire face aux avances de son employeur, ainsi que d'autres habitants tous plus différents les uns des autres.

Tous essayent de survivre dans une société minée par la corruption, l'absence de liberté sexuelle et la montée de l'islamisme. Beaucoup seront écrasés par celle-ci, seuls quelques uns réussiront à s'en sortir et trouver le bonheur.

J'ai bien aimé ce roman. On sent que l'auteur a beaucoup d'affection pour ses personnages. Sa plume est également très belle et est émaillée par quelques petites touches d"humour. Enfin ce roman m'a permis de comprendre l'état de délabrement de la société égyptienne à la veille des Printemps Arabes.
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L'Immeuble Yacoubian

Comme « j’ai couru vers le Nil », le roman est construit en série d’histoires sur des personnages dont le destin va bientôt converger.



A travers un échantillon représentatif des résidents de l’Immeuble Yacoubian, nous suivons la vie de diverses personnes qui y vivent ou y travaillent, certains sont riches et puissants, et certains sont pauvres et privés de leurs droits : le monsieur vieillissant qui a eu beaucoup d'amours sans s'engager une seule fois dans une relation, une jeune femme qui entre dans le vrai monde du travail, un jeune étudiant pieux qui ne résiste pas au fondamentalisme qui se passe autour de lui, un rédacteur de journal gay haut de gamme amoureux d'un soldat, un politicien corrompu et sa malheureuse seconde épouse, et d'autres personnages divers. Chacun d'eux doit faire face à la corruption croissante et au système de classes stratifiées. Chacun d'eux avait des choix difficiles à faire. Tout cela fonctionne pour montrer une mosaïque de la vie égyptienne et les concessions que les gens doivent faire dans leur vie quotidienne.



Très bon roman qui traite beaucoup de questions sensibles et controversées de la société égyptienne contemporaine. Je le recommande !

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J'ai couru vers le Nil

Place Tahir, Place Tian'anmen...places de sinistre mémoire, dont chacun de nous se souvient.

Alaa El Aswany n'a jamais fait dans la dentelle, chacun de ses titres est une mise en accusation, celle d'un homme courageux, qui aurait pu se contenter de soigner des dents, de mettre des plombages, de se cantonner dans son métier de dentiste...

Non cet homme préfère témoigner et prend plaisir à dénoncer les maux de l'Egypte, l'islamisme, la corruption de ses hommes politiques, du pouvoir..

Ce titre, son plus récent à ce jour, a pour cadre les sinistres événements de la place Tahir de janvier et février 2011...où convergèrent plusieurs millions d’Égyptiens demandant plus de démocratie et de justice sociale. Ils souhaitaient pour cela qu'Hosni Moubarak le président égyptien corrompu et au pouvoir depuis 30 ans, quitte le pays.

Un pouvoir qu'il ne pouvait garder que grâce à la violence de ses sbires, soldats ou généraux vicieux pratiquant la pire des tortures, le viol et surtout corrompus jusqu'à la moelle comme tout le régime.

Alaa El Aswany met en scène divers personnages, parmi lesquels un général vicieux et sadique pratiquant la torture, des étudiants et étudiantes, un acteur, une présentatrice télé, un directeur de cimenterie, un chauffeur, une jeune femme professeur, une servante...mais il en a tant d'autres...Ce n'est qu'un aperçu de cette variété de points de vues, de rancœurs, d'engagements, de courages ou de vices qui vivent ou répriment, un mal-être, un malaise, un soulèvement populaire allant jusqu'à sa répression violente et meurtrière.

Le livre est fait de courts chapitres alternant correspondances, points de vues, violences, rancœurs accumulées, vices, engagements, pressions politiques.

Certains personnages sont attachants, du fait de leur courage, de leur pauvreté ou de leur droiture quand d'autres sont répugnants car vicieux, intéressés, violents, sadiques, âpres au gain ou au pouvoir, prêts à toutes les turpitudes pour conserver leurs acquis, leur place, leur pouvoir, leur fric.

Et puis il y a les jeunes filles, les jeunes femmes vivant sous un régime islamique et intégriste...on ne peut que les admirer et être révolté par leurs conditions de vie, par la "considération" qui leur est portée.

Le livre est dérangeant, violent et surtout courageux. Le roman devient politique.

Oui, il en fallait du courage pour aller manifester sur cette place, pour revendiquer plus de justice, plus d'égalité et moins de violence, moins de corruption....la place se transformera en souricière quand les chars écrasèrent les manifestants, quand les soldats tirèrent, visant les yeux des manifestants...

Oui, il en faut du courage pour oser affronter et décrire par le menu un pouvoir corrompu, une justice qui ne fait pas justice, pour oser s'engager avec seulement une machine à écrire ou un stylo, pour oser décrire un système violent tuant ses opposants....oser prendre le parti des plus faibles, des plus pauvres, quand on pourrait se reposer derrière sa condition sociale.

Un livre indispensable.

Respect ! Monsieur Alaa El Aswany face à votre courage
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L'Immeuble Yacoubian

Voilà un roman haut en couleurs qui m’a été mis dans les mains de force par mon fils, lors d’un passage à la bibliothèque. Et comme il a eu raison ! Je me suis régalée.



J’ai bien eu un peu peur, dans les premières pages, de me perdre, non pas dans le dédale des couloirs de l’immeuble, mais dans la multitude des personnages dont les histoires personnelles s’entremêlent, s’entrecroisent, sans jamais faire de nœuds. Finalement, les relations des uns avec les autres restent assez limpides, bien que, la corruption, les mesquineries, guident bien des comportements.



Le sexe, l’amour, l’homosexualité, la place des femmes et leur soumission à l’homme, la mort, le rapport à la religion, à Dieu, l’Islamisme, sont autant de thèmes abordés par l’auteur avec talent. On comprend bien des choses à la lecture de ce roman, d’autant plus que l’auteur inscrit la vie des habitants de l’immeuble dans la grande Histoire de l’Egypte, de Nasser à la guerre du Koweït et à la montée de l’Islamisme.



Dans un style alerte, enlevé, coloré, l’auteur attrape le lecteur par la main pour l’emporter dans la grande farandole des habitants de l’immeuble, du plus pauvre au plus riche, du plus naïf au plus retors, il permet à certains d’évoluer à leur guise ou à la guise de prosélytes qui savent repérer la faille chez l’homme fragile, il surprend le lecteur en tissant un avenir imprévisible à certains autres.



Un régal !
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J'ai couru vers le Nil

Le Caire hiver 2011, le désir de réforme gronde parmi le peuple égyptien. Le pays, en effet, s'enlise dans la corruption tandis que la montée du wahabisme fait des ravages au sein d'une société qui était ouverte et tolérante. Le nouveau roman D'Alaa El Aswany relate les derniers temps du régime dictatorial du président égyptien Hosni Moubarak à la tête du pays depuis 1981. A travers des personnages très touchants nous découvrons le désarroi d'une jeunesse sans avenir qui fera tout pour retrouver sa dignité. Un roman intense écrit avec la même force que le célèbre "immeuble Yacoubian".
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L'Immeuble Yacoubian



C’est la première fois qu’un inconnu interrompt ma lecture dans le métro pour me demander mon avis sur un livre.

J’en ai dit le plus grand bien. L' inconnu ira chez son libraire acheter ce livre.

Pas tout à fait l’envergure de Mahfouz mais quand même un beau livre bien écrit.

L’immeuble abrite aussi bien des privilégiés du régime, homme d’affaire véreux, politicien vieillissant logeant une seconde épouse très jeune, un vieil affairiste déclassé, un journaliste homosexuel, que, sur les toits le petit peuple qui y a construit des abris très convoités. Le fils du gardien espérant par ses études sortir de sa basse condition est éconduit par l’école de police qu’il espérait intégrer. Il est aspiré par des islamistes qui exploitent son ressentiment.

Plusieurs histoires se déroulent en parallèle. Celle de l’étudiant qui sera embrigadé, celle de sa fiancée qui choisira une autre voie pour se sortir de la misère et aboutira dans le lit du vieil homme d’affaire, celle du journaliste homosexuel…

Toutes ces histoires se termineront mal.

Description très vivante de l’Egypte des années 90, de l’essor des islamistes et de la répression féroce qui les frappe.


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L'Immeuble Yacoubian

Cet immeuble est le symbole d’une époque, et son occupation par diverses familles au fil du 20ème siècle avec leur histoire, leur destin est très représentatif de l’évolution de la société Égyptienne et de son actualité. Taha, le fils du concierge, Hatem, le journaliste homosexuel, Zaki, le vieil aristocrate, Azzam, l’affairiste louche et Boussaïna la jeune fille soumise aux caprices de son patron sont les personnages de ce roman qui nous apprend beaucoup sur ce pays. L’auteur nous dépeint une société dominée par la corruption politique, la montée de l’islamisme, les inégalités sociales et l’absence de liberté. L’écriture et le style sont convaincants et la lecture est aisée et passionnante.
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J'ai couru vers le Nil



Le titre est une phrase issue du témoignage d’un participant aux rassemblements pacifiques qui ont eu lieu début 2011 en Egypte et ont fait partie de ce que l’on a appelé “les printemps arabes”.

L’auteur de l’Immeuble Yacoubian réunit ici un certain nombre de personnages représentatifs de ceux qui ont été les acteurs des révoltes de jeunes qui ont permis la chute de Moubarak. Sans d’ailleurs vraiment changer quelque chose aux violences policières et militaires ni à la corruption. Il y a ceux que j'appellerais les hypocrites ayant toujours Allah à la bouche mais corrompu jusqu’à l’os, comme le général Allaoui tortionnaire, le cheikh guide spirituel qui se range du côté du pouvoir. Avec une mention spéciale pour une jeune femme Nourhane qui sous couvert de soumission à l'Islam manipule les hommes dans son seul intérêt. L’ironie dont fait preuve l’auteur à son égard est très amusante.



De l’autre côté, il y a les jeunes, Damia, fille de Allaoui qui tout en respectant la religion veut vivre selon son coeur et sa conscience. C’est aussi le cas de Asma et des amoureux de ces jeunes filles Kahled et Mazen. Il y a aussi une famille copte de grands bourgeois dont le mari d’abord indifférent va soutenir la révolution. Et Madani, père modèle qui perd son fils tué froidement par un militaire. D’autres encore...



Beaucoup de personnages attachants ou révoltants pour faire vivre de l’intérieur ce printemps arabe qui n’a pas tenu ses promesses.



Un roman que je recommande.

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J'ai couru vers le Nil

"J'ai couru vers le Nil" est en effet, un livre qui raconte comment en 2011, les jeunes égyptiens se sont révoltés contre le pouvoir en place de Moubarak, contre l'autorité, l'injustice et la corruption, entraînant avec eux des gens de tous âges et de toutes conditions.

Alors que leurs parents effarés ne désiraient aucun changement par besoin de sécurité, et avaient peu à peu tout accepté sans se poser aucune question, les jeunes arrivent à faire démissionner Moubarak. Mais rien ne change pour autant et l'armée prend le pouvoir, soutenue par les Frères Musulmans.

Les médias à force de persuasion montent la population contre les manifestants (on les accuse d'être payés par les pays étrangers, d'avoir reçu des formations pour devenir révolutionnaires).

Les manifestations tombent dans l'horreur : les jeunes, les femmes, et leurs enfants ainsi que tous ceux qui les avaient rejoints sont massacrés par l'armée. Tous ceux qui croyaient à la révolution se retrouvent torturés, broyés, meurtris, les filles violées, salies. Des familles entières explosent ou tombent dans le désespoir pleurant la perte d'un des leurs, et la justice ne fait rien : elle donne raison aux bourreaux.

(...)



L'auteur a choisi de donner la parole à différents personnages (bourreaux ou partisans de la révolution) tous représentatifs de la société égyptienne au moment de la révolution. Ils sont liés les uns aux autres et le lecteur va donc les retrouver tout au long de sa lecture. Ils se croisent, s'aiment, se détestent, se côtoient dans les manifestations ou s'opposent. On les voit évoluer dans un sens ou dans un autre, s'impliquer ou au contraire profiter des événements pour tirer leur épingle du jeu.



Ce mélange d'histoires personnelles autour de la révolution de 2011, place Tahrir au Caire, peut rendre la lecture un peu difficile par moment car il faut faire un effort pour se souvenir des personnages. Mais le plus difficile reste non pas la forme du roman mais la lecture des scènes de torture et des massacres perpétrés par les bourreaux, prêts à casser à n'importe quel prix cette révolte.

C'est un roman très dur mais exceptionnel, proche du récit car il présente entre deux histoires le témoignage de six manifestants dont les noms bien entendu ont été changés. Tous les événements sont réels et seuls les noms des personnages et leurs relations ont été modifiés.



Le style est direct sans fioritures. L'auteur sait de temps en temps faire preuve d'humour et nous parler d'amour, voire de sensualité. Il est très humain et raconte les événements choquants avec beaucoup de finesse.

Le récit ne laisse aucun espoir à la mise en place d'une démocratie dans le pays. Inutile de se voiler la face, c'était hier dans un pays proche de nous et nous n'avons eu qu'une vision très édulcorée des événements...



Ce qui m'a le plus choqué en dehors des massacres et des tortures, c'est... le test de virginité des jeunes filles musulmanes, mis en place pour les humilier, pour leur faire abandonner la lutte, les salir à jamais et, l'hypocrisie avec laquelle certains se servent de la religion, comme c'est le cas du prédicateur, le Cheikh Chamel qui est devenu très proche de l'état, reçoit beaucoup d'argent pour divulguer la bonne parole et se sert donc de la religion et du Coran, pour faire peur au peuple et le manipuler.



A noter

Ce roman dont la traduction littérale du titre arabe est "La république comme si", est toujours interdit en Égypte et dans la plupart des pays arabes sauf au Liban, en Tunisie et au Maroc.

L'auteur vit aujourd'hui aux États-Unis. Il est poursuivi pour "insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires égyptiens" par un tribunal militaire.

Son témoignage courageux de la dérive de son pays ne peut laisser personne indifférent.


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L'Immeuble Yacoubian

J’ai ouvert la porte de l’Immeuble Yacoubian et j’ai rencontré des hommes avec des ambitions de pouvoir.



J’ai ouvert la porte de l’Immeuble Yacoubian et j’ai rencontré des hommes avec des désirs qui ne sont pas « acceptables ».



J’ai ouvert la porte de l’Immeuble Yacoubian et j’ai rencontré des hommes qui se sont perdus dans leurs souvenirs.



J’ai ouvert la porte de l’Immeuble Yacoubian et j’ai rencontré des hommes broyés par le pouvoir et la corruption.



J’ai ouvert la porte de l’Immeuble Yacoubian et j’ai rencontré des femmes qui rêvent de liberté, à tout prix.



Cette incursion dans une Egypte en ébullition m’a déstabilisée par son côté tragique et amère.



Au commencement, les personnages sont sympathiques et drôles. Et puis, petit à petit, on commence à gratter et on découvre leurs vrais visages et leurs faiblesses. Des visages de gens avides d’argent et de liberté. Quitte à se vendre corps et âmes pour des désirs qui seront vite avortés.

Pour survivre, il ne reste que peu de choses: la corruption, l’extrémisme religieux et la prostitution.



Ils en bavent nos personnages. Et l’auteur ne nous épargne pas leurs malheurs et leurs souffrances. Les viols, les coups, les insultes, c’est leur quotidien.

Alors pourquoi continuer un livre qui nous aspire vers le fond? Parce qu’il y a toujours un espoir. L’espoir que tout s’arrange. Qu’à force de prières et de courage, nos protagonistes puissent atteindre leurs étoiles. Mais, je ne vais pas vous mentir, ce livre raconte l’Egypte et non un conte pour enfant.



Alaa El Aswany réussit à nous plonger dans leurs pensées pour mieux saisir certains comportements. Je retiens le courageux et désespéré Taha. Il rêvait de devenir policier, de servir son pays. Mais il est fils de concierge et c’est considéré comme inacceptable. Suite à une agression très violente qui va le traumatiser, il se tourne vers la religion. Celle qui ouvre ses portes et qui recrute. les plus faibles.

Mais heureusement, il y a les youyous des dernières pages. Ceux qui permettent de refermer le livre et de se dire qu’il existe de la lumière, quelque part.

Ce roman de 2002 est encore très actuel malheureusement en raison de ses thèmes et il nous donne à réfléchir sur les événements qui ont ébranlé l’Egypte.






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L'Immeuble Yacoubian

Ce livre est une petite pépite que j'ai dénichée en lisant des commentaires élogieux dessus sur la blogosphère. Ce fut une bouffée d'air frais après mes multiples déceptions.

L'auteur nous dessine le portrait de quelques habitants de l'immeuble Yacoubian : Taha le fils du concierge qui rêve de devenir officier de police ; Zaki, le vieil aristocrate célibataire et grand séducteur ; Hatem le journaliste homosexuel ; Azzam l'homme d'affaires véreux qui souhaite entrer dans la politique, Abaskharoun et son frère Malak qui font des filouteries ici et là ; Boussaïna Sayed, une jeune fille de condition modeste qui tente de s'en sortir par son travail mais qui subit un harcèlement sexuel de la part de ces patrons.

Il nous entraîne d'un personnage à l'autre, et au moment où le suspens est à son comble, il interrompt l'histoire pour basculer sur une autre pour le reprendre plus loin. Ce sont des récits de vie tristes, révoltants mais qui reflètent le quotidien des gens non seulement en Egypte mais dans tout pays où règnent l'ignorance, les inégalités sociales, la corruption et la dictature politique. L'auteur jette un regard lucide et réaliste et sur la société égyptienne : la montée de l'islamisme surtout chez les jeunes, la paupérisation de la capitale, les magouilles politiques, l'homosexualité, les violences policières, le chômage, le statut des femmes qui sont soient harcelés par des hommes dans leur lieu de travail, soient contraintes de devenir la maîtresse d'un homme riche pour pouvoir mettre des sous de côté, soient femme de martyr djihadiste.

On sent parfois sa nostalgie lorsqu'il évoque la période où l'Egypte ressemblait à l'Europe jusqu'à l'arrivée de Nasser.

Le style d'écriture est agréable, plein de charme et de belles descriptions. Les évènements s'enchaînent avec fluidité. Seuls les longues sourates et discours des imams et cheikhs m'ont paru un peu longs.

Un livre que je recommande vivement !
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Automobile club d'Egypte

C'est parce que je garde un bon souvenir de "l'immeuble Yacoubian", que j'ai adhéré à la proposition de mon club de lecture, alors que le titre "Automobile club d'Egypte" ne m'inspirait pas particulièrement.

Vu à travers le prisme de l'automobile club du Caire, haut lieu symbolique de la domination anglaise, Alaa El Aswany dresse une fresque colorée et pittoresque de la société égyptienne avec ses faiblesses (corruption et soumission), ses aspirations et ses ambitions.

Ce roman est une bonne occasion de se familiariser avec "les derniers soubresauts de l'Egypte pré-nassérienne" et les premières tentatives d'accès à l'indépendance.

L'auteur a réussi un récit haletant, plein de péripéties habilement entremêlées pour maintenir le lecteur en haleine.
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L'Immeuble Yacoubian

C’est un roman très dense, mais j’y suis rentré facilement, grâce à une écriture classique agréable et surtout grâce à l’humour égyptien que j’avais déjà remarqué dans Taxi de Khaled Alkhamissi ( cinquante-huit conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire composent un tableau fascinant de ce pays). De suite, il s’installe dans une grande liberté de ton, ne lésinant sur les critiques des dysfonctionnements du pays, à travers l’histoire de sa poignée de personnages.



Ceux-ci sont d’ailleurs très intéressants, mais peut-être un peu trop stéréotypés : entre le millionnaire qui finira par tomber amoureux mais devra déjouer les plans de sa sœur voulant le dépouiller de tous ses biens; le brillant fils du portier qui échoue au concours de police à cause du métier de son père et qui se tournera vers le terrorisme en désespoir de cause; le tailleur débrouillard; l’homosexuel assumé; etc.



Au final, une Égypte que l’on ne connaît pas, ou peu. Une photographie sans complaisance mais très enrichissante, du point de vue de la France. Car, s’il est difficile d’adhérer avec certaines valeurs (les références constantes à la religion, la situation des femmes – et pourtant c’est un pays moderne comparé à l’Afghanistan – tout ça finit par être gênant au fil de la lecture), il est évident que ce n’est pas le but d’ailleurs, le roman nous permet de comprendre cette société, d’une manière remarquable, et du coup de mieux appréhender les tenants et les aboutissants de la révolution de février 2011.



Et du coup la question majeure est la suivante : qu’est-ce qui a changé depuis 2002 en Égypte ? La révolution a t-elle bouleversé les rapports sociaux ? a-t-elle rétabli plus de justice dans ces derniers ?
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J'ai couru vers le Nil

Il y a des romans qui nous ouvrent les yeux. J’ai couru vers le Nil est de ceux-là. Plus qu’un roman, c’est un véritable témoignage. D’ailleurs il contient bel et bien six témoignages réels de personnes ayant raconté ce qui leur était arrivé lors de la révolution de 2011 en Egypte. Car c’est bien sur cette révolution que j’ai ouvert les yeux grâce à Alaa el Aswany. Bien sûr, j’avais entendu parler de la révolution égyptienne de 2011, et de la Place Tahrir. Mais il a fallu ce roman extraordinaire pour que je puisse mieux comprendre ce que vivaient les Egyptiens dans ce pays corrompu et où la religion tient une place si importante, et ce qu’on subi ces héros qui un jour se sont soulevés pour demander le départ de Moubarak et une Egypte plus juste et plus sociale.
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J'ai couru vers le Nil

J’ai découvert Alaa El Aswany et son immeuble Yakoubian il y a deux mois. J’ai adoré son écriture et je me suis forcée à attendre un peu avant de me replonger dans son univers avec ce dernier roman.



Cette fois, nous sommes en 2011 au moment de la révolte sur la place Tahrir. On suit de nombreux personnages qui vont se croiser d’une manière ou d’une autre. Chacun à sa façon va vivre ce moment historique, de l’officier de police à l’étudiant en médecine, de la fille du premier à la servante d’un vieil acteur de seconde zone. C’est foisonnant, c’est riche, c’est puissant. Les pensées des uns et des autres sont exposées sans jugement de la part de l’auteur, au lecteur de se faire sa propre opinion, à la lecture des arguments des uns et des autres. Les sentiments contradictoires des personnages tiraillés entre leur famille, la religion et leur aspiration politique sont parfaitement décrits. Et quand l’auteur verse dans l’ironie voire dans le sarcasme, le lecteur jubile, lorsqu’il présente cette femme journaliste sensée être une musulmane pieuse et dont les actes s’inscrivent (soi-disant) dans le respect de la religion, comme c’est bon.



Cet auteur est un maître dans l’art d’entremêler histoires intimes, personnelles et Histoire de l’Egypte et des Égyptiens. Son écriture est romanesque à souhait et en même temps, il ose dénoncer les exactions de ce régime totalitaire, à travers ses personnages si charismatiques. Son roman, interdit en Egypte est un témoignage important, nécessaire, surtout quand on sait que l’auteur a participé à cette révolution mise à mal par le pouvoir militaire. Le lecteur suit la progression de la révolution à travers les espoirs des jeunes, mais aussi à travers la théorie du complot exploitée par le pouvoir, et donc à travers la contre révolution orchestrée par les généraux. Et l’auteur ne nous épargne ni les violences, ni les souffrances, ni les humiliations de tous ces gens qui ont espéré accéder à un régime démocratique.



El Aswany est un grand écrivain, aussi bien pour magnifier les rapports amoureux grâce à son écriture voluptueuse que pour dénoncer l’obscurantisme propagé par les frères musulmans et tous les religieux influents du pays grâce à son écriture fluide et efficace.



Plonger dans un roman de Alaa El Aswany, c’est être assuré de passer un excellent moment tout en étant dépaysé, et en élargissant sa connaissance du monde arabe.



Il faut lire ce roman !
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Automobile club d'Egypte

L'automobile club d'Egypte se passe au Caire sous domination anglaise , il nous dépeint la vie des employés du club qui sont traités comme que moins que rien , ils perdent leur travail arbitrairement, n'ont aucun recours dans ce cas , leur famille se retrouvent du jour au lendemain dans la plus grande misère , et pendant ce temps les britanniques qui viennent au club ont des privilèges inouïs , privilèges révoltants .

Pourtant la révolte n'est pas à l'ordre du jour , bien au contraire , comme c'est souvent le cas , certains employés jouissent d'un pouvoir absolu , font régner la terreur , divisent pour mieux régner , utilisent même les châtiments corporels et personne n'ose changer le cours des choses , il y a une passivité incroyable, tout le système semble tellement figé .

L'auteur est un conteur hors pair , on à l'impression de vivre avec ses hommes bafoués , on espère que les choses vont changer , on retient notre souffe .

Un roman inoubliable , une belle reconstitution de l'époque , on comprend mieux après cette lecture le pourquoi de la violence des révolutions .
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L'Immeuble Yacoubian

Guerre du Golfe, 1991. "L'immeuble Yacoubian", c'est prendre le pouls d'un ailleurs à découvrir à une période trouble de son histoire, un portrait de la société égyptienne contemporaine fascinant par le caractère unique de ce groupe de personnes qui logent tous à la même adresse, vestige d'un édifice qui connût ses heures de gloire dans les années 1930. En dépit du visage d'une Égypte corrompue qu'il nous expose, le très beau livre "L'immeuble Yacoubian", dense et foisonnant, porte malgré tout, à travers les replis sombres de l'être humain, un message d'espoir. À lire.
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L'Immeuble Yacoubian

"L'Immeuble Yacoubian", c'est la pension Vauquer transposée au Caire.



En pénétrant dans cet immeuble autrefois luxueux et désormais tombé en désuétude, on entre dans la vie et l'intimité de personnages hauts en couleurs, tantôt attachants, tantôt haïssables. Ce microcosme est à l'image de la société.



L'auteur dénonce à travers ses personnages l'intégrisme religieux, la corruption du monde politique, la brutalité et l'iniquité de la police égyptienne, la condition des femmes, l'intolérance, ... Autant de thèmes déjà présents dans ses autres romans, comme "Chicago".



Peu de belles histoires au final dans ce récit mais une multitude d'histoires passionnantes dans l'histoire.
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