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Critiques de Alain Fleischer (30)
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La vie extraordinaire de mon auto

Comment ma voiture a changé ma vie



Alain Fleischer nous propose un conte pétaradant. Au volant d’un modèle rare de voiture, une Viktorie Type A de 1939, un étudiant va voir sa vie bouleversée et rencontrer quelques personnages hauts en couleur.



« VIKTORIE Type A, 1939. Modèle rare. Mécanique parfaite. Peinture et intérieur d’origine. Première main. Historique connu. État concours. Contrôle technique OK. Aucun frais à prévoir. Part toutes distances. Prix à débattre…» Comme souvent en matière de voiture, tout commence par une petite annonce. Dans ce roman, c’est un étudiant qui la découvre dans la revue automobile qu’il consulte assidument, et décide de l'acheter. Car il imagine que ce modèle produit à quelques centaines d'exemplaires seulement en Moravie à l’orée de la Seconde guerre mondiale est un bon placement, surtout au prix proposé.

En fait, il vient d’acquérir bien plus qu’une voiture de collection. Comme le lui explique son ex-propriétaire, son auto a déjà connu une histoire peu ordinaire et il ne doute pas que l'aventure se poursuive. Il ne va pas tarder à voir sa prédiction se confirmer.

Après avoir remarqué une rayure sur le flanc de la voiture garée en bas de chez lui, il va devoir constater qu’apparemment cette dernière a disparu mystérieusement. Puis il va trouver un PV pour stationnement illicite sur son pare-brise, et se rendre compte que le véhicule avait bougé d'un bon mètre, bien qu’il ne s’en soit pas servi. Mais c'est quelques semaines plus tard, à la faveur d'une première sortie sur les bords de Marne, que le mystère va s'épaissir. Justine, au volant de sa fiat 500, va emboutir la Viktorie avant de finir dans le lit de notre narrateur, pour un pont du premier mai torride. Là encore, il ne faut voir qu’une coïncidence que l’accrochage se déroule à quelques mètres de Charenton où le Marquis de Sade fut emprisonné après avoir publié Justine ou les Malheurs de la vertu. En reprenant le volant, il doit admettre qu’une nouvelle autoréparation a eu lieu. Il recontacte alors Samuel Stubbs, le premier propriétaire du véhicule, pour tenter de comprendre. Le nonagénaire, horloger et vendeur de sex-toys à Montmartre va alors lui raconter ses trois vies et celles de sa voiture, affectueusement baptisée Vikie. Son premier fait de gloire est d’avoir servi à la libération de Paris par les FFI, sans une égratignure.

Son nouveau propriétaire est-il particulièrement maladroit ou bien joue-t-il de malchance? Toujours est-il qu’en quelques jours déjà trois accidents se produisent. Dans la pente montmartroise où il s'était garé, une nouvelle voiture l'accroche. Cette fois ce sont quatre sœurs noires, aussi belles que joyeuses, qui sortent constater les dégâts et proposent de confier Vikie à leur oncle, «sorcier de la mécanique», tout en proposant de l'emmener faire la fête avec elles. Au réveil, dans son lit, il lui semble «que les lois de la réalité avaient changé, comme faussées par une sorte de magnétisme inconnu qu'aurait dégagé ma Viktorie Type A de 1939, depuis qu'elle était entrée dans ma vie, ou que j'étais entré dans la sienne.»

Et effectivement, la multiplication des coïncidences aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Comme sa boulangère-pâtissière, chargée de surveiller la voiture, il va croiser de fort nombreuses personnes s’appelant Pessoa, y compris le détective qu’il engage pour tenter d’éclaircir les mystères autour de son auto. Mais ce dernier tient davantage du psy que du fin limier. Alors notre étudiant décide de partir pour Bratislava où fut construite son auto.

Si vous aimez les histoires qui mêlent le fantastique à un brin d’érotisme, avec un solide fond historique et un style joyeux, alors n’hésitez pas à suivre Alain Fleischer. Car l’épilogue vous réservera encore de belles surprises !




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Sous la dictée des choses

Sous la dictée des choses….objet, sujet,écho, reflet.

Cela faisait six ans que ce livre patientait sur ma table de lecture. Sous la dictée des choses… Quelles choses avaient donc pu retarder à ce point cette lecture ?

Diverses, variées,... une concordance de choses, possibles et peut être indéfinissables choses.

Dont la réalité aujourd'hui m'échappe. D'autres réalités peut être l'avaient elles devancée…

Et puis, de lectures en d'autres lectures, de passages, de portes, et différents corridors empruntées par quelque pensée ou soubresaut de ma conscience ont fait que sous la dictée d'autres choses ( mais sont elles à vrai dire véritablement autres…) je décide enfin de poursuivre cette lecture, à ce qu'enfin cette lecture face ,enfin, suite à une autre lecture.

Les choses comme les êtres sont reliées entre elles. Peut être de façon autonome, peut être en réponse à un ordre qui nous échappe encore totalement.

De Sebald, à Newton, de Fleischer à Arno Gesinger, du Fresnoy à Georges Didi Huberman, de Gaston Bachelard à Carolyn Carlson, des survivances à l'image manquante, de la revenance à la gravitation du monde….

Voilà la dictée des choses à travers laquelle je me cherche et nous recherche. Des univers.

De l'image, au cinéma, des mots, au langage, du champs au hors champs, de l'écho des images aux fantômes des mots. De l'Histoire à notre temps, du développement des images qui nous traversent et du remontage des courants dans lesquels nous écrivons.

J'ai découvert l'écriture d'Alain Fleischer grâce à Alma Zara.

Roman étonnant, pour lequel je garde toujours tendrement la nostalgie de sa première lecture.

Mais revenons à la dictée des choses… Puisqu' écrire... c'est revenir.

«  Chose : portion déterminée et impersonnelle de l'univers matériel, susceptible d'une maîtrise humaine. »

Qu'est ce qu'une chose si ce n'est une idée, un concept, un désir placé devant nous, face à nous.

L'existence d'une chose est déterminée par les mots que nous lui attribuons.Les mots deviennent l'attribut du sujet. Et qui est le sujet des choses si ce n'est celle ou celui qui les nomment ?

Désir/miroir, objet/mémoire, les objets nous reviennent. Nous les possédons, ils nous possèdent.

Nous y projetons nos rêves, nos phantasmes, nos espoirs, nos passions, nos souvenirs.

Ces choses qui nous distinguent, nous singularisent, nous questionnent parfois, nous entraînent, nous submergent souvent.

Un couteau, un chien, une lettre, un plan de table, une porte, une plaque photographique, un sac de voyage toutes ces choses qui peuplent nos univers peuvent être le support de bien des dimensions. Des possibles dont la logique, l'ordonnancement vient parfois heurter la conscience humaine. Les choses connaissent elles les mots tels que... hasard, espace, temps, logique,symbole ? cycle ? Quel fluide parcourt nos univers ?

Est ce que les objets meurent lorsque nous perdons leur mémoire ? Sont ils passerelles , lumières, fluides ou bien témoins ?

Choses données, offertes, découvertes, recouvertes, achetées, vendues, confiées, volées, ,retrouvées, dévoilées, réparées, nommées, oubliées, cachées, caressées, emportées, choses douces, troublantes, arborescentes, redoutées...rêvées...machine optique, chose mécanique,objet mnémonique.

Que voyons nous en toutes ces choses ? Ce que nous désirons ? Ce que nous sommes ? Ce que nous étions ? Ceux que nous recherchons ?

Quel est la valeur du poids de ce que nous inscrivons, créons, inventons en et de toute chose ?

Rapport fait aux images, aux langages, à la représentation de soi et des autres, à toutes nos « collections », à toutes ces choses que nous portons à notre esprit , à notre regard, à nos sens, à notre histoire, à notre mémoire et par lesquelles nous transportons l'infinité immatérielle de ce que nous générons, partageons, transmettons..

Étonnant recueil de fictions dans lequel je retrouve avec plaisir l'univers poétique, onirique, philosophique d'Alain Fleischer. Ce regard particulier, personnel,qui nous interroge, nous déplace et nous replace sous la dictée des choses. « Écrire c'est revenir » , « c'est rendre trace d'un voyage », faire revivre une deuxième fois », déclare Alain Fleischer lors de la lecture d'un de ses très beaux textes « La revenante et le survivant ». « Rien ne se perd, seul l'état change ». Objets, choses, sujets, pensées, gestes, images.

Rien ne se perd, tout nous revient , tout gravite, comme un boomerang.

Pour la deuxième fois, sous la dictée des choses, à travers les mots d'Alain Fleischer, j'ai livré mon imagination au courant d'une écriture.

Alain Fleischer, créateur et le directeur du Studio National des arts contemporains du Fresnoy, écrivain, réalisateur, photographe, vidéaste, cinéaste, musicien, scénographe, plasticien...Opéra, cinéma, danse, architecture...tous les langages se rejoignent.

Astrid Shriqui Garain

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Effondrement

A la mort de son père Simon hérite de la collection de tableaux de son père.Ce dernier avait accumulé des pièces, sans jugement en vue d'investissement et d'étalage de fortune.Simon envisage de vendre cette collection aux enchères et de distribuer le produit de cette vente à des organisations caritatives.

Bien entendu, cette décision n'est pas du gout de marchands d'arts qui craignent la dévaluation et l'effondrement- le titre du livre- du marché de l'art.

Simon est peu tendre avec le secteur de l'art contemporain sur lequel il porte des jugements abrupts- notamment sur Jeff Koons dont il juge l'oeuvre dérisoire et qu'il menace d'anonymat d'ici peu..

UNe réflexion sur l'art interessante qu'on partage ou pas les convictions de l'auteur, lui meme artiste et plasticien mais un roman décousu qui part un peu dans tous les sens et dont l'acmé se trouve dans des passages assez abjects pronant la zoophilie dans une love farm... des séquences d'amour entre humains et animaux décrites dans le détail qui choquent et dont on ne comprend nullement l'intérêt pour l'histoire..d'autres pages plus loin à la limite de la pornographie achèveront de rendre cette lecture pour le moins indigeste....
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Lettres à Sade

L'idée de cet ouvrage est excellente, étrange voire fantastique :A l'occasion des 200 ans de la mort de Sade (+18.12.1814), 17 écrivains (mais aussi philosophes, universitaires, peintre, scénographe ou cinéastes) ont été conviés à lui adresser une lettre à leur convenance,à la première personne ou non.

Si presque tous ouvrent leurs missives par de respectueux ou de polis Cher Marquis, Cher Marquis de Sade, Cher Sade, Cher Monsieur de Sade, Comte, Cher Donatien-Alphonse-Francois, un ose un Votre Énormité et une autre un Mon cher amour.

Classées en trois thèmes (Libertés, Modernités et Éternités), ces lettres d'amour, de reproche, d'adieu ou de remerciement saluent toutefois presque unanimement l'homme acharné à vivre libre malgré l'emprisonnement, l'embastillement, l'internement.

Un de nos contemporains tient à le remercier pour nous avoir appris le caractère obsessionnel du désir, un autre salue le véritable écrivain, le provocateur ultime, un autre encore relate le choc ressenti à la découverte de son oeuvre et son emprise sur sa vie personnelle et ses rencontres. Une cinéaste, femme d'images, l'imagine sur un plateau télé interviewé par un journaliste avide de scoops bien scabreux.....

La grande intelligence de cet ouvrage est de n'être pas tombé dans l'écueil qui aurait été d'empiler des louanges et rien que des louanges afin de lui tresser une couronne mortuaire faite de lauriers alors que l'épine sied mieux à ce cher Sade !

Ainsi, reçoit-il une lettre d'adieu de celle qui, fatiguée du chaos et des cahots de l'existence, lui annonce qu'elle ne le lira plus, qu'il sera désormais le fantôme de sa bibliothèque mais qui, ultime fidélité, le remercie de l'avoir peut-être aidée à se libérer de ses chaînes.Une autre lettre d'adieu lui parvient d'une autre lectrice qui avoue vouloir jeter l'éponge afin de sauvegarder son âme et son esprit.

Ainsi Sade reçoit-il aussi une missive s'interrogeant sur la récupération faite de son personnage et sur la reconnaissance qui en dit long sur la misère des temps que nous traversons....

.. pauvre Monsieur de Sade ! Finalement reçoit-il une longue lettre d'amour enflammée !

Merci à Babelio (via la Masse Critique) et à la maison d'édition Thierry Marchaisse pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage fin, intelligent (belle couverture ) que je recommande vivement!
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Alma Zara

L'amour est-il le fruit du hasard ou celui de l'histoire ? A. première lettre. Z, dernière lettre ? Et si nous inversions l'ordre des choses ? Et si un ordre alphabétique pouvait nous rendre intelligible le sens chronologique des mondes ?

Une dictée perpétuelle, un jeu de lettres, une diction, une vie qui épèle chaque lettre d'un même nom. Soi, l'autre, ailleurs, autre lieu, autre corps, éternelle retour qu'un seul mot peut donner aux territoires des noms : le goût imprescriptible des choses. Déjà vu, reconnu, entendu, et étrangement reconnaissant. Reconnaissant à la vie, peut-être tout simplement. Car c'est la vie qui porte en elle toutes les lettres. Alma Zara n'est pas le roman d'une époque, c'est un livre qui contient l'infinité de l'amour. Un apprentissage. La vie d'un homme. Où s'entremêlent des lettres et des messages, des images, des parfums, des voies. Il ne sera jamais plus une fois, mais mille autres, toutes les fois, chaque fois. La poursuite d'une phrase, jamais un bégaiement. Un mouvement de l'existence, un entrelacement, un chevauchement, une ellipse, jamais une éclipse. Le battement des âmes, la respiration intarissable du monde. L'écho mythique, interminable d'un dernier été dans un ancien monde, l'enfance de la parole. Un écho qui légende au hasard toutes les histoires que rien ne saurait recommence,r sans que rien ne puisse toujours continuer. Effroyable parfois, extraordinaire souvent.

Entre le risque et le danger il nous est permis d'aimer pour vivre en toute humanité.

C'est la différence qui existe entre un papillon monarque et une mite. Pas un destin, mais un choix.

Alma Zara d'Allain Fleischer est un très beau livre. Beau comme on voudrait « le bien dire » de ce moment où le premier soleil reviendra, mais qu'on n'a plus que cette vie là , alors on a les livres, on a les lettres, on a le ciel pour ça, et toute la douceur d'un dernier été pour se souvenir du bout des ailes de cet instant là.



Astrid Shriqui Garain

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Sous la dictée des choses

Un livre lu en juin, un des rares livres non finis de 2011. Sa note est également à la traine. J'essaie de me remémorer ce qui s'y passe.



Je me souviens de nouvelles. Des nouvelles dont le point commun sont d'avoir un rapport avec les collections ou le fait de collectionner. Des personnages ou des objets qui se croisent, que l'on retrouve parfois dans des circonstances très variées



C'est bien écrit. Il y a des atmosphères très différentes et des histoires où l'on aimerait en savoir plus.



Mais ce livre ne m'a pas laissé de souvenirs impérissables. Peut être mon absence de nostalgie me rend peu sensible à ce type de livre / d'écriture / d'histoire.



Pour rédiger cette note, je le ressort de ma bibliothéque et me replonge dedans. Je vais le mettre dans ma liste de livres à finir. Peut être reviendrai je compléter cette note.



Première phrase de la première nouvelle : "Celui qui me précède"



"Il se peut que cet homme soit devant moi depuis longtemps déjà sans que je l'aie remarqué"
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Lettres à Sade

Dans cet ouvrage, des hommes et femmes qui sont universitaires, écrivains, juristes ou philosophes écrivent une lettre à Sade. Le fond diffère à chaque missive et l'orientation choisie varie selon le rédacteur. Il n'est pas question pour les écrivains de lui dire de but en blanc s'ils l'aiment ou le détestent mais plutôt de choisir un aspect de Sade (sa personnalité, ses écrits, sa fin de vie, ses pensées) et de s'en servir comme trame pour s'adresser au marquis.



J'ai beaucoup aimé ces lettres qui traitent d'un point de vue différent la pensée, les écrits de Sade, son enfermement, sa mort. Tandis qu'une lettre me fait réfléchir pour savoir si je suis d'accord ou non avec son rédacteur, d'autres se projètent contemporains de Sade et me re-situent à ses côtés à la Bastille. Certains font des parallèles avec la façon dont est traité le corps de nos jours : piercings, corps morcelés (dons d'organes), mères porteuses, l'enfant à tout prix. Un des auteurs a un parti pris plus poétique tandis qu'une autre me semble invectiver l'écrivain lequel n'a pas voix au chapitre bien évidemment puisqu'il ne s'agit pas d'un dialogue.

Il est souvent question de la nature de l'homme (homme naturellement bon ou a contrario meurtrier, incestueux, violent) ?



J'ai un avis très positif sur ce livre pour plusieurs raisons :



- ceux qui ont rédigé les lettres m'étaient complètement inconnus à l'exception de Noëlle CHâtelet et Catherine Cusset. Je n'ai donc pas été parasitée par ce que j'aurais pu avoir lu de l'auteur ni même "parasitée" par le physique de la personne. Je n'avais pas la vision du visage de l'écrivain mais uniquement son écrit.

-Les lettres sont de qualité, bien écrites voire dfficiles pour deux d'entre elles : j'ai dû les relire lentement pour m'en imprégner et les comprendre.

-J'ai bien aimé le procédé, les points de vue différents.

-Je me suis demandé ce que j'aurais pu lui écrire.



-La couverture est très jolie et j'aime le toucher différent entre le bandeau glacé, lisse et brillant et le reste de la couverture (et j'attache une grande importance aux titres et couvertures des livres).

- J'ai même laissé passer du temps entre la lecture des premières lettres et la lecture de la dernière lettre. Je n'avais pas envie de la lire parce que je n'avais pas envie de n'avoir plus de lettres à lire.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Thierry Marchaisse pour cette opération Masse Critique.



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Prolongations

Un roman dont il est difficile d'aller jusqu'au bout des 525 pages qui le composent, tant il est sujet à interrogations, peut-être d'ailleurs voulues par l'auteur, et, pour ma part, à de nombreuses incertitudes sur sa compréhension même.

Alain Fleischer évoque un interminable congrès européen ( a t'il même commencé ? ) à la participation duquel le héros du roman a été convié en tant qu'interprète-traducteur franco-hongrois. Ce congrès se passe en Russie, à Kaliningrad, une ville qui n'a pas été choisie par hasard car, alors même qu'elle était autrefois la capitale de l'ancienne province allemande de Prusse-Orientale, elle est devenue aujourd'hui une cité dépourvue de mémoire et livrée aux trafics en tous genres.

Dans ce match que l'Europe semble se livrer à elle-même, le jeune interprète assiste à l'ombre d'un congrès dénué de sens. Désœuvré et désorienté, il erre dans cette ville sans repères, où se côtoient les " Nouveaux russes", les nostalgiques de l'Union Soviétique, ou encore des allemands à la recherche des fantômes de Königsberg.; Il y rencontre aussi trois jeunes femmes qui paraissent évoquer les trois dimensions du temps, le passé, le présent et l'avenir. Mais ce n'est qu'une interprétation de ma part, peut-être erronée.
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L'amant en culottes courtes

Un jeune garçon agé de 13 ans se rend en angleterre ou il connais ces premiers



j'ai pas vraiment aimé ce livre , pas d'émotion attendu. De plus quelques longueur sur des detail pas tres interessant
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La Hache et le Violon

Le sujet de ce roman m'intéressait, je pensais trouver une version surprenante du courage des hommes face aux dominations politiques de toutes sortes,

mais j'ai trouvé le style très hermétique et les phrases trop longues m'ont perdue en chemin...
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Vers l'empreinte immaculée

Simon Hantaï. Le froissement de l'épure. La défroissure du temps. L'empreinte révélée.

Hantaï est un chercheur. C'est un chercheur parce qu'il « découvre ».



Alain, Fleisher directeur du Fresnoy, Studio national des arts contemporains de Tourcoing, lieu de production et non lieu d'exposition, nous propose de rentrer en contact avec l'oeuvre d'Hantaï, réalisée à l'occasion de l'évènement Fables du Lieu, à l'initiative de Georges Didid-Huberman, regroupant les « fables du lieu » de cinq artistes : Pascal Convert, Simon Hantaï, Claudio Parmiggiani, Giuseppe Penone, James Turrell.



L'étoilement d'Hantaï conté par Fleisher aux Editions Invenit nous permet de comprendre l'intelligible place que cette œuvre entreprend dans ce lieu.

Georges Didi Hubermann nous rappelle qu'il faut savoir « comment connaître ». Deux méthodes se présentent à lui : connaître par le contact, ou connaître par l'objectif.

On explore les vertus de contact par l'empreinte ( l'oeuvre) , et on explore les vertus de la distance par le lieu.

L'empreinte, ce négatif, ce re-transcripteur du réel, l'étrange chose qui révèle l'aura de l'objet, qui représente l'entour, l'extériorité, la résonance de l'objet, voilà ce qu'Hantaï délivre des fivres de la toile .

L'empreinte, le suaire, le halo de l'oeuvre. Plié, déplié, voilé, dévoilé, formulation et reformulation. La toile n'est plus un écran, plus un support mais intègre totalement l'oeuvre en devenant matériau. Ce n'est plus un « prétexte à » , la toile devient « une matière à ».

En déformant, transformant cette matière il intériorise l'image dans sa propre chambre noire. Il applique sa propre méthode photographique son « Photographisme ».

Alors ce n'est pas un hasard si l'étoilement est l'impression sur toile d'une photo d'une œuvre précédemment réalisée par l'artiste, photo qui se voit révéler quatre fois, numériquement .

Étape de transformation, de nouvelle révélation en accord avec le lieu.

Chose étrange, étrangère à cet espace, dans lequel l'oeuvre d'Hantaï vient tenir sa propre fable en affabulant le lieu. .

Un étrange quadriptyque qui après avoir hanté le Fresnoy le temps d'une fable est parti hanter d'autres lieux.

Le Fresnoy produit plus de soixante œuvres par an. L'art contemporain ne peut se comprendre que dans le lieu de sa génèse, le lieu de son instantanéité.

L'art contemporain est par définition l'art naissant. Il ne se collectionne pas.

Sa production engage son langage primal.



Astrid Shriqui Garain

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La vie extraordinaire de mon auto

Alain Fleischer, désormais fan de bagnoles de collection, amoureux de vieux tacots ? Et cet aveu sous l'exigeante couverture jaune vif des éditions Verdier ? On s'étonne, on hésite, et puis on ouvre le livre comme on ouvre la portière de la vénérable Viktorie Type A 1939 qu'annonce déjà le bandeau de l'ouvrage, on s'installe dans la lecture comme on se glisse sur le siège confortable du conducteur, on avance allègrement au fil des pages comme des kilomètres, et, finalement, très vite, on lâche aussi peu le bouquin que le volant, transporté par ce réjouissant récit comme on est subjugué par le chatoyant paysage qui défile sous nos yeux ou aguiché par les ébats coquins qui s'épanouissent dans ce boudoir à roues… Le narrateur, jeune étudiant en architecture, n'avait pas prévu que le véhicule, « Modèle rare. Mécanique parfaite », qu'il a acquis avec juste ce que lui permettait la somme de ses économies, lui réserverait autant de surprises, lui faisant vivre les heures les plus singulières de sa jeunesse, comme le lui prédirait un peu plus tard le premier propriétaire de la voiture. Tandis qu' « une sorte d'intimité et de connivence naturelles» s'installent entre eux dès les premiers trajets, David Fischer (tiens, ce patronyme n'est pas très éloigné de Fleischer ?) découvre que cette voiture a des propriétés magiques, révélant une étonnante capacité à se guérir elle-même de toutes atteintes, rayures sur la carrosserie ou dégâts mécaniques plus pénibles – le foutu joint de culasse !-, introduisant aussi son passager dans une étrange réalité, un monde régi par des coïncidences, un voisinage investi par un « thème portugais», accents et couleurs à l'appui, où nombre d'interlocuteurs, boulangère, garagiste ou gendarmes, s'appellent Pessoa, où l'on rencontre un Dédé Breton, neveu du grand André, et, surtout, une jolie Justine, digne héritière du personnage de Sade, avec qui s'épanouit la plus torride des relations. Une voiture qui devient aussi, grâce à son autoradio et un rétroviseur spécial, une formidable machine à remonter le temps… Entre conte libertin et récit de science-fiction, le ton de l'histoire résonne ici de l'imagination d'un Jules Verne, là de l'humour de Vian ou de Queneau, ailleurs encore des délicatesses d'analyse d'un Marcel Proust. Au-delà pourtant de ces puissants charmes narratifs, le récit fonctionne comme un piège, amenant le lecteur avec douceur vers quelques abimes de réflexion, l'invitant à s'interroger sur l'existence du temps, les dangers du transhumanisme – quand Vikie l'auto finit par trop nous ressembler et menace de se reproduire, avec un inquiétant souci de se perpétuer dans son être – ou l'évidente « humanité » de l'intelligence artificielle. Du grand art, vraiment, ce nouvel Alain Fleischer ! Alors qu'attendez-vous pour embarquer ? La Viktorie Type A 1939, couleur bleu layette, vous ouvre grand ses portières, pour le plus savoureux des voyages !
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La Hache et le Violon

« Par hasard la fin du monde a commencé sous ma fenêtre ». Quelle première phrase de roman se trouve être plus accrocheuse ? Et Alan Fleischer a le don de nous intriguer avec un récit en 4 temps où musique et atrocités semblent se donner le la. Qu’il s’agisse de ce mystérieux mal qui touche la population, de déportés et de leurs tortionnaires, des vicissitudes de notre présent ou d’un futur tout aussi noir, c’est l’horreur qui sourd constamment et l’homme qui temporise avec ses propres instruments, courageusement, avec un secret espoir d’un meilleur à venir. Fleischer livre ici un roman dense, touffu et parfois complexe dans sa lecture. Ses phrases constamment digressives font parfois perdre le fil du récit, venant en altérer l’essence. Il n’en reste pas moins que la plume est savoureuse, il en découle l’érudition de son auteur mise au service d’une œuvre profonde, grave, s’interrogeant, et le lecteur par la même occasion, sur les tenants d’une liberté si dure à acquérir, si difficile à préserver et surtout le courage de l’homme se battant pour son intégrité quelques soient les épreuves traversées. Cette partition à multiples rebondissements temporels et humains, passe d’un tempo où légèreté et la truculence dominent, à des sonorités beaucoup plus graves qui résonnent méchamment dans notre cœur. Une curiosité !
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Le récidiviste

« Le récidiviste » est le dernier roman d’Alain Fleischer, publié au Seuil. Figure classique des romans noirs, le ‘récidiviste’, parfois rebaptisé ‘serial killer’, prend ici un tout autre visage, et suscite une réflexion sur le temps, linéaire, circulaire ou accidenté. Les ‘premières fois’ sont ainsi appelées à se reproduire, mais faut-il préférer l’expérience originelle ou ses avatars ultérieurs ?

Un écrivain, Léo, doit se rendre à Budapest pour interroger un vieil homme reclus, Laszlo Kovacs, connu pour avoir commis trois meurtres, sans mobile apparent. Sur la route, il est forcé de s’arrêter à Brno en Moravie, où il imagine croiser le ‘jeune Léo’ qu’il était à l’âge de seize ou dix-sept ans. Finalement arrivé à destination, il rencontre, dans le petit train qui le mène à son rendez-vous avec Kovacs, une jeune fille un peu farouche qui le fascine immédiatement, et qu’il baptise instinctivement ‘Dora’.

« Le récidiviste » est un texte exigeant, qui débute sur une longue méditation, presque incantatoire, suite à la rencontre du narrateur avec son ‘double’ surgi du passé. Les formules répétitives induisent une sorte d’état d’hypnotique pour le lecteur, et l’on se demande un peu si l’on parviendra à sortir de cette boucle temporelle. Heureusement, la trame réserve quelques rebondissements, et s’épanouit dans le temps ou dans l’espace, de façon presque cinématographique, menant les principaux protagonistes (Léo, Laszlo et Dora) sur un chemin partagé. Si je n’ai pas vraiment apprécié le passage ‘pornographique’, j’ai en revanche beaucoup aimé la ‘confession’ de Laszlo. Alain Fleischer nous incite à mener ce même travail introspectif sur les événements marquants de notre vie, et le fil qui les relie; mais on appréciera aussi la dimension métalittéraire de cet ouvrage, et les références à la musique (composée elle aussi de reprises, répétitions, thèmes et variations). Enfin, « Le récidiviste » pose la question de la culpabilité; l’accident peut être pardonné, mais comment juger la répétition d’un acte jugé immoral, et pourtant pleinement assumé par ceux qui le commettent ? Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2MMxbsJ
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L'amant en culottes courtes

J'ai bien aimé ce roman qui m'a rappelé quelques souvenirs de ma préadolescence avec une voisine également plus âgée que moi et que la Barbara du roman. Ça ne m'a pas laissé sans effet, dirons-nous !
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Effondrement

Simon, jeune pianiste virtuose, n'a plus aucun contact avec son père, riche milliardaire. Pourtant, à la mort accidentel de ce dernier, le voilà avec la plus grande collection d'art contemporain au monde à gérer, collection que son père a amassé dans les dernières années de sa vie.



Or Simon a toujours critiqué cette accumulation d'art qui pour lui n'est que du merchandising, de l'investissement pour argent sale, du trafic de promoteurs qui surévaluent des artistes connus sans prendre en compte la sensibilité et l'émotion qu'une oeuvre peut engendrer.



Il décide donc de vendre aux enchères toute la collection de son père et de donner l'argent à des associations. Il veut, par cette action, démontrer que les oeuvres sont surévalués et qu'elles seront vendues à leur juste valeur et donc bien moins cher que leur prix d'achat. Le monde de l'art se rebelle, prédisant un effondrement du marché et une faillite des banques et allant jusqu'à proposer que les collectionneurs d'art se partagent la vente en achetant les oeuvres au prix fort.



Parallèlement à cette gestion de cette collection, Simon se retrouve paralysé de la main droite après une révélation qui remet en cause sa vie. Cette paralysie l'empêche de pratiquer son métier de pianiste et met fin à une tournée internationale.



J'ai beaucoup aimé les passages sur l'art contemporain et la bulle spéculative, ainsi que les passages sur la paralysie de la main du pianiste. J'ai aussi apprécié la construction du roman qui est à trois voix : le discours de Simon, celui de son meilleur ami et des extraits d'articles de presse, ce qui donne non seulement un éclairage différent sur un même évènement mais aussi un rythme enlevé et dynamique.



Mais



J'ai été dégoûtée par certaines pages qui parle de l'activité sexuelle de Simon. L'auteur nous décrit sur six pages et avec moultes détails les pratiques zoophiles qui se déroulent au Brésil, ainsi que des scène particulièrement malsaines. Cela m'a gâché le livre, surtout que cela n'apporte rien à l'histoire.



Un lecture qui, du coup, est mitigée.




Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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L'amant en culottes courtes

Apparemment A. Fleischer nous livre ici un récit autobiographique. Il s’agit de sa découverte de la sexualité, au sein d’une famille anglaise où il effectuait un séjour linguistique: à l’âge de 13 ans, il s’est "déniaisé" avec une jeune fille de 20 ans. L’auteur raconte par le menu tous les petits faits survenus pendant le séjour à Londres, mais surtout son intérêt croissant pour l’autre sexe. Il évoque d’une manière détaillée et crue les divers moments de sa relation amoureuse avec son initiatrice, il décrit la montée irrésistible de son désir quand il est confronté aux filles. Sa précocité et son aplomb de très jeune mâle paraissent étonnants, compte tenu de l'époque: toute l’histoire se déroule pendant l’été 1957, c’est-à-dire il y a des siècles !

Ce livre est le témoignage d’une brève aventure marquée au sceau de l’urgence, celle dans laquelle vivent jour après jour les adolescents désireux de croquer la vie à pleines dents. Je me demande comment A. Fleischer peut encore se souvenir précisément de tous les détails qu’il rapporte ! Pour ma part, je trouve que ce retour sur son passé présente une vraie valeur. Cependant, certains des lecteurs pourraient s’interroger sur le degré de complaisance de l’auteur qui, désormais âgé, exhibe ainsi sans inhibition un épisode intime de sa vie de jeune homme…

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L'amant en culottes courtes

Dans l'amant en culottes courtes, roman autobiographique et roman d'initiation, l'auteur s'attarde sur une période assez courte, le séjour linguistique à Londres d'un jeune homme de tout juste 13 ans en juillet 1957. Durant ce moi, il va découvrir d'abord la bonne société anglaises, si raffinée, le mais aussi l'amour, le romantisme, la sensualité mais aussi la sexualité, en tombant amoureux d'une jeune pensionnaire d'une vingtaine d'années vivant, elle aussi, dans la maison de ses hôtes.
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Court-circuit

Des destins se croisent, s'entrecroisent, se quittent et se retrouvent. Monsieur Fleisher nous raconte avec lucidité, dans un style sobre, intelligent la vie de plusieurs personnes ; un jeu de souffrance, de chagrin, de déception, de bonheur, d'envie.....

La quatrième de couverture décrit parfaitement cette leçon de vie.
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Quelques obscurcissements



Premier livre que je lis de cet auteur et j'ai déjà suite à cela décidé de me procurer ses autres romans.

J'ai tout aimé ans ce livre.

Particulièrement le style qui s'adapte à l'émotion que veut transmettre l'auteur : tantôt emphatique lorsque la situation décrit un sentiment vif, tantôt emprunté volontairement quand il est question de décrire un doute par exemple. Le procédé est intelligent et démontre une grande maîtrise de la langue mais aussi de la ponctuation.

J'ai aimé cette histoire autobiographique (je crois) avec les tribulations de personnages truculents que ce soit la tante hongroise dithyrambique dès que c'est estampillé Hongrie, ou le premier amour si absent par son expression et si présent dans le coeur et les description de Fleischer.



D'habitude, l'absence de dialogues directs me rebute, là cela apporte de l'épaisseur au récit, cela rajoute de la pensée et du questionnement et c'est finalement un atout.

Une belle découverte assurément.
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