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EAN : 9782020680158
456 pages
Seuil (28/08/2004)
3.08/5   13 notes
Résumé :
Vers 1933, dans une petite ville d'Europe centrale, un professeur de piano assiste de sa fenêtre aux premiers événements de ce qui pourrait bien être la fin du monde : à l'issue d'un concert, un fléau meurtrier et invisible, qui entretient un rapport de forces mystérieux avec la musique, foudroie plusieurs victimes en pleine rue. La résistance de la population est d'abord conduite par les autorités et prend successivement des formes contradictoires. Arrive le moment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
(avis écrit le 11 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum...)

J'ai acheté ce livre au titre énigmatique il y a plusieurs mois déjà. Je crois me rappeler qu'il y avait un article à ce sujet - ou une interview de l'auteur - dans un de mes premiers magazines Lire de la période où j'ai recommencé à les acheter, mais je n'en trouve pas trace. Avec ça, j'avais complètement oublié le sujet du livre, et même pourquoi je l'ai acheté à l'époque ! Ce n'est pas ainsi pour tous les livres : il y en a que j'achète en sachant bien pourquoi, et même si je laisse passer beaucoup de temps avant de les lire, au moment où je m'y mets je me rappelle toujours pourquoi, mais ici ce n'était pas le cas.

La première partie, la plus longue, parfois trop longue d'ailleurs, parfois prenante aussi, parfois assez déroutante, raconte une histoire un peu utopique de cette ville d'un pays d'Europe centrale (que l'on devine assez vite être la Hongrie, et même plus précisément dans un « ghetto » de ladite ville (que l'on devine tout aussi vite être un quartier juif, ou faut-il vraiment l'appeler ghetto ?), où les gens se mettent à mourir de façon inattendue, victime d'une dégradation fulgurante de leur système auditif, accompagné la plupart du temps d'un bruit sourd rappelant un coup de hache. On assiste à la lente réaction des autorités communales et nationales, qui comprennent vite que tout cela est lié à la musique, mais ne parviennent pas à prendre les mesures adéquates. C'est le vieux sage du ghetto, ancien ingénieur en optique et désormais luthier de génie, qui avancera finalement la bonne solution : seule la musique, la « grande » musique (éventuellement suivie de toutes les autres) pourra protéger la ville (et le monde ?) des coups de ce qui est devenu la Hache. A moins de pervertir le pouvoir nouveau de la musique pour en faire un instrument…

… et c'est alors que l'on tombe brusquement en pleine deuxième guerre mondiale, en plein dans un camp de prisonnier, où l'auteur rappelle que les nazis aimaient la musique, et en avaient d'ailleurs fait un instrument de leur pouvoir parmi d'autres !

C'est ainsi que la belle histoire un peu fantastique de la très longue première partie est assez brutalement ramenée à une réalité historique bien plus sombre. On voit le lien mais on ne le comprend pas tout à fait bien, l'auteur avait quand même un peu l'esprit tordu non ? Pire encore : après, son histoire teintée de l'Histoire dégénère en une complainte sur la condition des Juifs au XXe et XXIe siècles. Ainsi, on a presque l'impression qu'il compare l'horreur de la Shoah aux attentats qui surviennent régulièrement, de nos jours, en Palestine ; il compare l'impossibilité d'expliquer cette monstruosité que furent les camps d'extermination nazis à une situation qui a été - au moins en partie - provoquée par une « colonisation » intempestive, et puis une politique répugnante, des Juifs eux-mêmes contre les Palestiniens qui se révoltent avec « leurs armes ». On a bien du mal à pleurer avec lui le pauvre Juif innocent - certes, des enfants ou des pacifistes juifs sont tués indifféremment, en même temps que d'éventuels sionistes convaincus et belliqueux, lors de ces attentats-suicides, mais ces derniers ne sont tout de même pas exactement la même chose que la Shoah, et à aucun point de vue !

Il termine alors avec ce qui pourrait peut-être s'appeler de l'humour juif : cette lente mais irrévocable assimilation de la judaïté par les Chinois, certains étant les descendants de Chinois convertis depuis des temps des temps reculés, d'autres beaucoup plus récemment ; ces Chinois qui auraient vaguement suivi le mouvement sioniste avant de reproduire une nouvelle Terre Sainte certifiée authentique chez eux, pays immense et réservoir intemporel d'hommes et d'idées. Parfaitement juifs et parfaitement chinois, très religieux et tout autant rattachés aux anciennes traditions de leur peuple. Une situation idéale ? On en sourirait, rien n'est impossible, et ce ne serait pas la pire des issues.
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« Par hasard la fin du monde a commencé sous ma fenêtre ». Quelle première phrase de roman se trouve être plus accrocheuse ? Et Alan Fleischer a le don de nous intriguer avec un récit en 4 temps où musique et atrocités semblent se donner le la. Qu'il s'agisse de ce mystérieux mal qui touche la population, de déportés et de leurs tortionnaires, des vicissitudes de notre présent ou d'un futur tout aussi noir, c'est l'horreur qui sourd constamment et l'homme qui temporise avec ses propres instruments, courageusement, avec un secret espoir d'un meilleur à venir. Fleischer livre ici un roman dense, touffu et parfois complexe dans sa lecture. Ses phrases constamment digressives font parfois perdre le fil du récit, venant en altérer l'essence. Il n'en reste pas moins que la plume est savoureuse, il en découle l'érudition de son auteur mise au service d'une oeuvre profonde, grave, s'interrogeant, et le lecteur par la même occasion, sur les tenants d'une liberté si dure à acquérir, si difficile à préserver et surtout le courage de l'homme se battant pour son intégrité quelques soient les épreuves traversées. Cette partition à multiples rebondissements temporels et humains, passe d'un tempo où légèreté et la truculence dominent, à des sonorités beaucoup plus graves qui résonnent méchamment dans notre coeur. Une curiosité !
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Le sujet de ce roman m'intéressait, je pensais trouver une version surprenante du courage des hommes face aux dominations politiques de toutes sortes,
mais j'ai trouvé le style très hermétique et les phrases trop longues m'ont perdue en chemin...
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Vidéo de Alain Fleischer
Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain Fleischer
Claude Simon, prix Nobel de Littérature 1985, est plus que jamais présent dans la littérature d'aujourd'hui. Ses thèmes – la sensation, la nature, la mémoire, l'Histoire… – et sa manière profondément originale d'écrire « à base de vécu » rencontrent les préoccupations de nombreux écrivains contemporains.
L'Association des lecteurs de Claude Simon, en partenariat avec la Maison de la Poésie, fête ses vingt ans d'existence en invitant quatre d'entre eux, Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti et Martin Rueff, à échanger autour de cette grande oeuvre. La table ronde sera suivie de la projection du film d'Alain Fleischer Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde.
« Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle
À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.
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