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Critiques de Alain Lallemand (36)
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L'homme qui dépeuplait les collines

Alain Lallemand, journaliste au Soir à Bruxelles, rend hommage au travail des journalistes d’investigation avec L’homme qui dépeuplait les collines.



Quand un « leak », une fuite d’informations, de données bancaires, se produit, il y a tout un travail d’équipe de vérification qui démarre. Qui est la source ? Est-elle fiable ? N’y a-t-il pas des faux qui se cachent parmi ces documents, de nature à discréditer les journalistes qui les publieraient, des tentatives de manipulation ?



Alain Lallemand connaît très bien son sujet et, malgré la complexité des montages qu’il évoque, il est arrivé à me le rendre passionnant.



Le scoop de cette nouvelle fuite concernerait Joseph Kabila, président du Congo mais qu’en est-il vraiment ?



Parmi cette sympathique équipe de journalistes passionnés, Laura et Hugo connaissent bien l’Afrique. Hugo a enquêté, dans sa jeunesse, sur des trafics d’enfants qui étaient ensuite adoptés par des Occidentaux. Laura a été reporter de guerre.



Désormais quadragénaires, ils considèrent la quête de l’information comme une source d’adrénaline, presque une drogue, qu’il faut apprendre à contrôler pour ne pas se laisser piéger. Services secrets, mafias, beaucoup de gens ont intérêt à véhiculer de fausses informations.



Laura, l’Espagnole, et Hugo, le Belge, vont utiliser leurs réseaux relationnels et leur expérience du métier pour tenter de démêler le vrai du faux dans cette fuite, ces révélations bancaires nommées AfroLeaks. Leur enquête les mènera de Bruxelles à Belgrade et en Suisse. Leur complicité et le lien qui les unit m’a rendu agréables certaines parties de l’intrigue parfois un peu compliquées à suivre pour les non-initiés.



Tandis qu’un réseau international de journalistes coopère, une autre partie de l’intrigue nous amène en Afrique, sur le terrain, dans l’ancien Congo belge, l’ancien Zaïre, désormais République démocratique du Congo, à Bukavu dans le Sud-Kivu où Baron Mines a des mines d’or et où de jeunes creuseurs indépendants, dont certains ne sont que des enfants, espèrent trouver fortune.



Jean de Dieu aurait-il trouvé un diamant ? Comment éviter d’être assassiné à cause de cette découverte, comme cela est arrivé à d’autres ? Une seule solution : se réfugier auprès d’un de ses cousins, membre des rebelles qui ont pris les armes pour défendre et protéger les leurs car la région est très convoitée à cause de la richesse de son sol : de l’or, du diamant, du tantale pour les smartphones…



De quoi aiguiser les convoitises des anciens colons, comme Éric Malta, le roi de Lubumbashi, qu’Hugo connaît bien, mais aussi des oligarques russes, des Chinois, des Canadiens de Baron Mines pour lesquels travaille Lucas, jeune ingénieur, originaire de la région, qui a été adopté dans les années quatre-vingt-dix et va découvrir ses origines, avec l’aide de Xahra, membre de l’ONG Justice et Paix.



Le titre L’Homme qui dépeuplait les collines fait référence à un trafiquant belge d’enfants. L’histoire de Lucas amène à réfléchir sur le désir d’enfant des Occidentaux et le marché que cela peut créer pour des trafiquants. J’ai trouvé qu’Alain Lallemand abordait ces thèmes avec beaucoup de finesse, d’intelligence et d’humanité, par le biais de ses personnages : Lucas et Xahra, Laura et Hugo, un drame intime qu’a vécu Laura, ne vaut-il pas mieux parfois faire le deuil de la maternité, se réaliser et vivre l’amour autrement ?



Entre trafic d’or, de diamants mais aussi d’enfants pour l’adoption, cette partie-là du roman est captivante et aide à mieux comprendre la situation compliquée de l’Afrique et en particulier du Congo. Le roman se termine sur une note d’espoir que j’ai beaucoup aimée et qui m’a fait penser à l’organisation dont a parlé Babounette après sa lecture de la BD La Lucha : luchacongo.org où de bonnes volontés tentent de se fédérer, de se lancer dans des projets sociaux pour trouver des solutions pacifiques aux problèmes rencontrés, comme veulent le faire Xahra et Lucas.

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L'homme qui dépeuplait les collines



Un titre qui nous dépeint un Congo, un Sud Kivu de mines d’or, de diamants, de coltan, d’uranium de tout ce que les pays riches ont besoin au détriment des pays plus pauvres.

Ça nous parle aussi de ces enfants mineurs, ces enfants soldats, ces enfants méfiants, en colère et en mode survie. Sans oublier tous ces enfants placés dans des orphelinats européens suite aux guerres, aux rébellions et aux exactions de toutes sortes.

Le roman débute les deux pieds dans la mine, sous le soleil brûlant, exténuant, nous présentant ces enfants mineurs artisans qui travaillent sans cesse pour trouver la pépite… ainsi qu’avec l’arrivée d’un ingénieur français d’origine africaine travaillant pour une grosse compagnie minière canadienne.

En parallèle, on retourne en Europe où un groupe de journalistes d’enquête reçoit des tonnes de documents « fuités » prouvant les pots de vin, les malversations, les fortunes amassées, les comptes « off shore » des présidents africains, des oligarques russes, des industriels et des politiques européens et autres. Mais on se méfie de cet « Africa Leak », on doute. On se sent espionné par les services de renseignements, suivis par les mafias internationales, on se doit absolument, pour la crédibilité de la profession journalistique, de faire la part du mensonge contenu dans ces papiers. Mensonge voulu pour discréditer les lanceurs d’alertes, les journalistes d’investigation et leur rédaction. Au temps pour la démocratie car tout semble si bien organisé, si bien orchestré. Le groupe de journaliste se donne donc le temps d’enquêter, d’interroger, de vérifier.

Puis, on revient au Congo où les factions rebelles, les armées présidentielles, les agences de sécurité des compagnies minières et celles des mercenaires des mafias se battent pour les possessions de territoires et de mines sans aucune considération pour les villageois, pour les populations locales. Là où il y a de l’or et des diamants la cupidité de l’homme n’a plus de limite.

C’est aussi un récit sur le journalisme d’enquête puisque son auteur, Alain Lallemand, est reporter d’investigation pour un journal belge et on sent bien la plume maîtrisée du journaliste qui n’hésite pas à nous exposer toutes les facettes du sujets, tous les angles possibles, tous les interlocuteurs impliqués. Il nous dépeint ce qu’est une véritable enquête journalistique, la collaboration internationale des diverses rédactions pour que le scoop sorte partout en même temps et que la diffusion et la dénonciation des scandales financiers et politiques ne soient pas occultés.

Une écriture incisive, juste, réelle, réfléchie et une narration finement construite qui fait que le lecteur ne s’y perd pas, malgré la tonne d’informations, bien au contraire. J’ai été bien happée par le propos, par la façon de traiter les informations, les réalités et les sentiments me faisant réaliser, au fil de ma lecture, que ce journaliste avec sa grande expérience terrain était aussi un très bon écrivain.



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Et dans la jungle, Dieu dansait

Après une opération qui tourne mal, Théo, jeune homme qui cherche une cause à défendre à la hauteur de ses ambitions idéalistes, quitte la Belgique pour se rendre en Colombie afin de rencontrer les FARC, et entrer avec eux de plein pied dans la révolution, la vraie. Son contact sur place, Angela, franco-colombienne qui a suivi peu ou prou le même parcours, le mènera jusqu’à eux, non sans embûches, voire désillusions…



Comme le montre la brève présentation qui précède, Et dans la jungle, Dieu dansait suit des rouages d’intrigue assez classiques de thrillers, ce que le reste du roman le montrera également. De même, les personnages entrent dans des cases assez typiques, et sont, pour moi, le gros point noir : en effet, j’ai trouvé leurs traits vraiment grossiers, alors que la narration, au contraire bien plus fluide et rythmée (pas forcément quant au sujet, mais quant au style), m’a donné l’impression qu’il aurait été possible de les étoffer, du moins de leur donner une étoffe plus dense, et surtout plus inattendue.



J’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman, mais je ne risque pas d’en garder souvenir bien longtemps, surtout parce que, comme je l’avais reproché à celui de Barbara Abel (voir mon avis) lu il y a peu, il ne détonne pas assez dans l’univers littéraire actuel. Je remercie les éditions Le Livre de Poche et NetGalley de m’avoir permis de le découvrir.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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L'homme qui dépeuplait les collines

Un groupe de journalistes de divers pays a recueilli grâce à une fuite d'informations plus de 69 millions de documents concernant des transactions illicites au Congo. Le roman nous plonge ainsi dans un thème récurent d'actualité les "leaks" tels que Panama Papers, Football Leaks etc.

Le lecteur sera tour à tour plongé dans une exploitation minière située au sud du Congo appartenant à une société canadienne - exploitation de la mine mais aussi des enfants orphelins qui y travaillent ; dans des réunions opaques entre deux mafieux de l'Europe de l'Est qui se détestent mais ont besoin l'un de l'autre ; dans le cheminement d'un jeune ingénieur français par adoption mais burundais d'origine travaillant pour la société canadienne et en recherche de ses origines et enfin dans le travail social d'une assistance d'une ONG combattant tout ce monde opaque de la finance, des exploitations tant minières qu'humaine, la dévastation des villages avoisinants. .

Et le président Kabila qui apparaît en filigrane,.



Ce roman est une bien fiction mais il est documenté sur des références connues de l'auteur, lui-même journaliste au journal belge Le Soir , faisant partie de Médiapart.



La lecture est intéressante ; le style est fort journalistique, s'en tenant aux faits même si parfois l'auteur tente une petite pointe d'histoire d'amour pour pimenter très légèrement la narration. Avec la médiatisation des enquêtes à grande échelle concernant de très gros montants, l'auteur nous donne à voir comment se font ces enquêtes et nous fait découvrir les mécanismes de ces montages financiers, d'asservissement des enfants orphelins , des procédés dans lesquels sont liés des industriels , des mafieux et des politiques .



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L'homme qui dépeuplait les collines

Après « Ma plus belle déclaration de guerre » puis « Et dans la jungle, Dieu dansait », j’ai dévoré le dernier roman d’Alain Lallemand.



Une fois encore, il puise dans son expérience professionnelle pour nous raconter un récit plus vrai que nature qui colle au plus près de l’actualité. Grand reporter et journaliste au journal Le Soir, il nous plonge au cœur du Congo et des transactions internationales opaques qui règlent – et dérèglent – la vie de la population.



Pour goûter ce récit dans ses moindres détails, prenez quelques heures au calme pour le lire d’une traite. Ce récit d’aventure picaresque fourmille de personnages et joue sur une alternance de situations simultanées et de rencontres assez denses qui demandent une lecture non hachée. De courts chapitres nous mènent d’un point du globe à un autre et le suspens tient en deux interrogations qui traversent le roman : l’authenticité d’une pierre précieuse et celle de documents arrivés entre les mains de journalistes de Médiapart. De là, nous rencontrons de jeunes orphelins chercheurs d’or au Sud-Kivu, des combattants rebelles à peine plus vieux que ces gamins, un jeune ingénieur-géologue idéaliste œuvrant pour une société minière canadienne, une travailleuse d’une ONG congolaise, un hacker serbe, des mafieux russes et des chefs d’Etat et banquiers d’affaires pas très clean. L’intrigue est très bien ficelée et se base très librement sur des faits vécus par le journaliste d’investigation. Cela reste cependant un roman et le côté romanesque emportera l’adhésion des lecteurs moins sensibles à la politique fiction.



J’étais déjà admirative devant le travail des journalistes qui cherchent la vérité plus loin que dans les apparences, ceux qui se mettent en danger pour la faire éclater ; je le suis plus encore après avoir lu ce livre. Oser défier ceux qui tirent les ficelles du pouvoir, les grands argentiers, les mafieux en col blanc…, ne compter que sur soi, c’est couillu. Vraiment. Et risqué.



A une époque où la désinformation règne en maître, cette plongée sans concession au cœur du journalisme d’investigation est salutaire et donne à voir autre chose que le lénifiant discours de certains médias. Quant à la localisation au cœur du Congo, elle ne pouvait être plus en phase avec l’actualité récente.



Une pépite à ne pas laisser passer.
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Et dans la jungle, Dieu dansait

Qui est-il vraiment ce Théo Toussaint ? Un rêveur ? Un anarchiste ? Un idéaliste ? Quand il arrive en Colombie, il semble bien déterminé à rejoindre les rebelles dans la jungle. Pour quoi faire ? Que cherche-t-il dans ce combat qui n’est pas le sien ?

Jeune liégeois engagé dans la lutte contre les inégalités, il commet un jour une erreur et fuit la Belgique. Il trouve refuge auprès d’Angela, une jeune bloggeuse franco-colombienne à la recherche de son ami Martin. Avec elle, il se rend dans la forêt, espérant entrer en contact avec les Farcs. Pour eux, la guérilla est la seule capable de pousser leur indignation plus loin pour changer le monde. Pour y arriver, ils trouveront de l’aide auprès des gens d’Eglise très présents en Colombie et qui tentent de réconcilier état et guérilla au bénéfice de la population.



Grand reporter au journal « Le Soir », Alain Lallemand signe ici son troisième roman.

Son récit d’aventure nous invite d’abord à partager sa passion pour la Colombie. Il y décrit de magnifiques paysages qui contrastent avec la vie rude et triste des populations prises entre deux feux : les révolutionnaires et les paramilitaires. Son portrait son concession de la situation est remarquable.

Il présente ensuite une réflexion sur notre société. En effet, le parcours de Théo n’est pas sans rappeler celui des jeunes qui deviennent djihadistes en Syrie. Leur quête est-elle différente ? En quoi ? Théo ne se reconnait pas dans le djihad. Il veut changer le monde, trouver une place dans la vie, un sens à celle-ci et il pense que son engagement dans la lutte armée pourra l’aider. Paradoxalement, il va se retrouver auprès de combattants catholiques, très proches des prêtres et religieuses. Il va devoir comprendre et accepter les incohérences de cette situation : suivre et respecter une religion d’amour, de pardon et s’imposer en même temps par les armes dans la violence. Théo, comme de nombreux jeunes avant lui, a une vision romantique de cette lutte, de cet engagement et est tenté de passer par les armes pour défendre ses idées, ses valeurs.

Et c’est là toute la question du roman : la lutte armée n’est-elle pas toujours une déception ? Quel que soit l’endroit (Espagne, Asie, Amérique latine...) n’est-ce pas toujours la population civile qui paie le prix fort de la guerre ?

Enfin, on s’interroge sur la raison qui pousse ces jeunes à rejeter la société dans laquelle ils vivent. Les principaux facteurs ne sont-ils pas la perte de sens et les inégalités sociales grandissantes ? Par cet engagement, les jeunes pensent trouver la place que la société leur dénie.



J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit d’une traite. La narration est fluide et le style de l’auteur est agréable. Les pages se tournent sans effort tant on a envie de savoir ce qu’ils vont devenir. Ensuite, on revient sur les passages que l’on a marqués afin de relire les réflexions politiques et philosophiques que l’auteur met dans la bouche de ses personnages.

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Et dans la jungle, Dieu dansait

La quête initiatique de deux jeunes révoltés, mais les désillusions les attendent au bout du chemin.



Angela et Théo, deux jeunes révoltés contre le système, vont lier leur destinée pour rejoindre les FARC dans la forêt colombienne. La tête bourrée d'idéaux totalement utopiques, ils s'apercevront que les armes ne sont jamais la solution et qu'elles n'apportent que regrets et dégoût. Leur prise de conscience se fera petit à petit, mais ne vaut-il pas mieux tard que jamais ?



Je tiens à remercier Babelio et les éditions Luce Wilquin pour cette sélection masse critique qui m'a permis de découvrir ce roman très intéressant.

J'ai eu un peur peur au début, car je ne supporte pas ces jeunes malléables qui se laissent entraîner par des groupes terroristes sous couvert d'un mal être qui devrait leur donner l'excuse de tuer des innocents. Alors j'avoue qu'au début, et comme le départ était laborieux, j'ai cru que j'allais regretter de m'être positionnée. Mais finalement, j'ai lu le livre d'une seule traite. J'ai vraiment apprécié le chemin emprunté par l'auteur pour montrer et faire prendre conscience aux jeunes combien les idéaux extrémistes peuvent être dangereux quand ils appellent aux armes et à la destruction. Cet état de fait est bien sûr adaptable à tous, quels qu'ils soient.



La plume de l'auteur est quant à elle poétique, mais en même temps facile à lire. On s'imprègne de l'ambiance générale, même si j'ai déploré parfois des longueurs descriptives.

Les personnages sont attachants, agréables, Théo notamment qui bien qu'engagé volontaire, reste attaché à ses valeurs et refuse de tuer.

La romance est légère et égaye le tout.



Pour résumer, une belle histoire que je conseille et qui fait réfléchir.


Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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L'homme qui dépeuplait les collines

Ne connaissant pas cet auteur (pour la première fois publié en France), le titre m'a attiré. Qui pouvait bien être cet homme qui dépeuplait les collines ? Le résumé de la dernière page m'a conforté dans mon envie de lecture.

Le sujet est tout-à-fait d'actualité. Nous sommes en 2017 et plus de 69 millions de documents atterissent sur les serveurs de Médiapart et de nombreux autres organes européens d'alerte. Ces "leaks" (fuites en français) concernent des contrats frauduleux, des escroqueries, des détournements d'argent dans les paradis fiscaux. Ils mettent en cause un (ou plusieurs) potentat(s) africains reconnu(s) sous des pseudos ou initiales. Les commanditaires sont des sociétés écrans, les signataires des personnages troubles dont un milliardaire kirghize et un Russe relativement proche de Poutine. La région visée est la province du Sud-Kivu dans l'ex-congo belge, voisine du Rwanda et du Burundi. L'objet de convoitise, la richesse des sous-sols, là où l'on trouve de l'or, du nickel, du coltan, de la cassitérite ou de la wolframite. Des richesses, qui ont occasionné près de 6 millions de morts il y a une vingtaine d'années. Toutefois l'homme qui dépeuplait les collines est autre, un Belge qui s'adonnait, en cette période lointaine, à des trafics d'enfants, les expédiant pour adoption, dès leur plus jeune âge, en Europe. Lucas, jeune ingénieur au service d'une société canadienne "Baron mines" implantée au Sud-Kiva où il vient d'être affecté est l'un de ceux-là.

Il va être confronté à ses racines et peu à peu à ses lointains souvenirs à travers la misère ambiante, l'exploitation des enfants dans les mines, les expropriations des habitants, la connaissance d'un membre d'une ONG, la charmante Xhara, les rebelles en lutte contre le pouvoir en place et contre les mercenaires payés par les sociétés exploitant la population. Dans ce melting-pot géopolitique et au milieu de ce chaos ethnique, Lucas va devoir démontrer sa bonne foi et choisir son camp, alors qu'en Europe les journalistes, Français, Belge, Espagnol, Allemand, Suisse, Serbe continuent à dépouiller leur trésor en enquêtant pour pouvoir valider les textes avant parution.

Fort de ses connaissances d'ex-grand reporter et correspondant de guerre, Alain Lallemand nous livre un roman captivant, voyageant entre l'Europe et l'Afrique, avec ce qu'il faut de lyrisme et de relations sentimentales pour saupoudrer les aventures des personnages principaux et atténuer les scènes violentes car bien sûr tout le monde ne s'en tirera pas indemne dans la brousse du Sud-Kivu ou ailleurs.
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Et dans la jungle, Dieu dansait

Je n’avais encore rien lu du journaliste et auteur belge Alain Lallemand. Grand reporter, cet auteur a publié des correspondances de guerre depuis de nombreux pays ; ses sources d’inspiration sont donc fiables et étayées…

Et dans la jungle, Dieu dansait m’a attirée parce que la majeure partie de l’intrigue se passe en Colombie, un magnifique pays que je connais un peu…



Une phrase-titre comme je les aime, énigmatique, provocante…

Une intrigue plutôt simple en apparence : en 2014, Théo et Angela, deux âmes révoltées de vingt-six ans à peine, fascinées par la dernière des guérillas historiques, gagnent la forêt tropicale de Colombie et se font admettre dans le maquis des FARC.

Ce livre est à la fois une variation sur la violence en tant que moyen d’action décevant, un roman d’aventures, un récit initiatique et une romance dépaysante…



Naturellement, je n’ai pas vraiment reconnu ma Colombie, mes pérégrinations ne m’ayant jamais trop entrainée dans le sud du pays. La jungle décrite devient, sous la plume d’Alain Lallemand, un personnage à part entière, un écrin révélateur…

J’ai apprécié la poésie de l’écriture, la caractérisation des parcours autour de « lui », d’« elle », d’ « eux », entre individualités et altérité, entre cheminement personnel et rapport à une cause collective.

Sur le plan de l’intertextualité, le rapport constant à La Bible et plus particulièrement au livre de La Genèse m’a d’abord déroutée… Et puis, je me suis raccrochée à la représentation colombienne du Christ en Señor Caido, tombé à terre. Théo et Angela redécouvre le monde, un monde sans espoir de miracle, un monde où la souffrance est certaine. C’est resté pour moi une clé de lecture, pas toujours évidente cependant, mais rattachée à un pays profondément religieux. En effet, dans cette jungle où un Padre et une religieuse vont jouer des rôles importants dans la trajectoires des deux jeunes héros, Dieu danse, se félicite de l’abondance des récoltes et de la production de basuco, cette drogue dérivée de la cocaïne, très toxique, qui rend accro à la première prise ; Dieu laisse s’installer la menace, mesure le courage des personnages à l’aune des combats et des actions violentes…



Un roman qui m’a laissée songeuse…

Des personnages stylisés, finalement assez peu crédibles, pris dans leurs paradoxes, plaqués, créés à partir d’un passé dont ils sont vite extraits, seuls au monde…Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher au belge et à la franco-colombienne dont les idéaux, très ambitieux, ne m’ont pas convaincue même si le dénouement m’a permis de me réconcilier un peu avec eux.

Vos avis m’intéressent.



#EtdanslajungleDieudansait #NetGalleyFrance


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L'homme qui dépeuplait les collines

Mario Vargas Llosa raconte dans « Le rêve du Celte » comment l’expérience congolaise avait humanisé Roger Casement. En découvrant la cupidité, la cruauté, la corruption, ses yeux s’étaient ouverts sur les noirceurs de la vie provoquées par l’être humain. De ce Congo, restent toujours des blessures entretenues par des âmes peu scrupuleuses venant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. De la colonisation belge à Mobutu en passant par Kabila, cette région des Grands Lacs est la proie de tous les vautours humains, en particulier pour les richesses du sous-sol de cet état appelé pendant 25 ans Zaïre : or, cuivre, diamants, cobalt, coltan… avec toutes conséquences désastreuses que l’on connait.



C’est dans ce contexte que se situe l’intrigue du nouveau roman d’Alain Lallemand qui a parcouru pendant trente ans les zones de guerre et conflits divers. Pour faire simple au moment où va sortir un nouveau scandale sur un Africaleak suite à un travail d’enquête mené par un groupement de journalistes européens, des oligarques russes tentent d’infiltrer via le pouvoir en place une société minière canadienne basée dans le Sud-Kivu, société minière qui est loin de respecter les conditions de travail, la majorité des orpailleurs étant des enfants et des adolescents. L’un deux, Jean de Dieu va trouver par inadvertance une pépite, ou plutôt beaucoup plus précieux qu’une pépite, un énorme diamant. Malgré son jeune âge il s’occupe de son père qui, comme l’ensemble de la population, a été chassé de ses terres pour permettre l’exploitation minière, et décide de cacher ce trésor pour rejoindre les rebelles dont le « cousin » Siméon. Pendant ce temps-là, un jeune ingénieur français, Lucas, originaire du Burundi voisin, débarque dans la région et rencontre dés son arrivée Xahra, une jeune femme travaillant pour une organisation humanitaire.



En 350 pages, cette fiction offre un panorama sur une situation à la fois connue de tous et ignorée par le plus grand nombre : les tractations obscures entre organisations criminelles, le rapt des richesses africaines et de ses enfants – car la référence aux adoptions forcées et bébés volés n’est pas occultée – l’imbroglio informatique du deep web pour masquer le labyrinthe des échanges financiers, les agents, parfois doubles, infiltrés à la fois dans des zones neutres et d’anciens territoires de guerre, le travail des humanitaire et enfin le rôle des journalistes de terrain pour enquêter sur toutes ces bombes à retardement.



Le menu est copieux mais aucun risque d’indigestion, le roman se lisant avec autant de force que la plume qui s’est jetée corps et âme sur ces sujets à la fois captivants et déroutants. Une écriture qui entraîne le lecteur dans le dédale des arrangements entre amis et ennemis et qui ne laisse aucun moment de répit pour le plus grand plaisir. Et pourtant, au milieu de ces imbroglios obscurs, surgissent la beauté de sentiments, le miracle de l’amitié, la vaillance des combattants de la vie et les hasards de l’amour. Sur fond de géographie africaine, continent du meilleur et du pire mais aux couleurs qui jamais ne s’effaceront, surtout quand des récits rendent, avec tant de noblesse, hommage à ces âmes solaires qui affrontent multiples personnages ténébreux.



Un roman d’investigation, parfois proche de l’espionnage, qui claque à chaque page et qui ne pourra s’oublier quand la dernière feuille se tournera. Dans l’ombre des mots, se glissent toute la richesse journalistique d’un Albert Londres et la prestidigitation d’un Joseph Kessel.

Irrésistiblement foisonnant, foisonnement irrésistible.
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L'homme qui dépeuplait les collines

J'avoue avoir eu du mal à me mettre dans ce roman qui raconte les rouages très complexes de la circulation des informations, les fake news, les recherches incroyablement techniques des journalistes de Mediapart pour traquer les dossiers cachés et dévoilés les scandales politiques. Mais il y a aussi le Congo, Lucas, Jean de Dieu, les enfants de la mines, les enfants soldats, une Afrique très dure mais aussi aimée par l'auteur, c'est évident, et fort bien décrite. Et quand ces deux mondes s'entrecroisent cela donne un ballet effrayant des puissants, des intérêts financiers au-de là de tout, mais aussi et heureusement, de l'humain toujours qui amène un espoir que tout ne peut pas être complètement pourri. Un roman finalement passionnant et terriblement bien documenté.
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L'homme qui dépeuplait les collines

Un réseau de journalistes enquête sur la fuite de 69 millions de documents dont certains impliqueraient le Président Kabila dans divers trafics.

En parallèle, nous suivons la vie des enfants « creuseurs » dans des mines d’or à ciel ouvert de l’Afrique des Grands Lacs. Un jour, l’un deux trouve un diamant…



C’est une plongée dans l’Afrique et ses sombres secrets, ses trafics de minerais et d’enfants, les corruptions liant Russes, Kazakhs et pays européens.



Une histoire où, une fois de plus, l’Europe colonisatrice ne sort pas grandie. Les colons ne pouvant s’empêcher de s’ingérer dans leurs anciennes colonies.



C’est un livre touffu, l’enquête journalistique est bien ficelée, mais aussi assez complexe. Je pense que quelques notes de bas de pages n’auraient pas été superflues pour préciser certains points. Il y a aussi pléthore de personnages et j’avoue que j’ai parfois eu du mal à les connecter entre eux ou à m’attacher.



Mais au final, une lecture instructive et prenante qui prouve, encore une fois que malheureusement, seul l’argent domine le monde faisant perdre toute humanité à qui le possède ou le convoite.


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L'homme qui dépeuplait les collines

Affaire dans un mine d'or pirate de l'est du Congo, une jeune garçon découvre un diamant dans sa cuvette plastique. Il court avertir son père et, apeuré à l'idée qu'on puisse lui voler sa pierre, il part demander la protection d'un cousin engagé dans la rébellion armée locale.

Au même moment débarque dans la même zone d'Afrique, le Sud Kivu, un jeune ingénieur des mines, tout droit venu de Strasbourg. Il vient explorer le sous-sol d'un continent qu'il ne connait pas mais qui l'a toujours fasciné: c'est en Afrique qu'il est né il y a près de trente ans, avant d'être adopté.

Au même moment encore, un groupe de journalistes d'investigation venus de toute l'Europe se réunissent à Paris, au siège de Mediapart: ils ont mis la main sur une gigantesque fuite de données qui met au jour les combines financières de l'Afrique et notamment celles qui concernent le Sud-Kivu.

Trois fils s'enchevêtrent et ne vous lâchent plus jusqu'à la dernière page. Jusqu'aux dernières lignes. Non, tout ne se termine pas bien… ni vraiment mal. Mais qu'importe: c'est un voyage qui est offert ici, avec ses cahots, ses odeurs, ses rugosités. Un voyage au fin fond de l'Afrique, en Belgique, en Serbie, sur notre Côte d'Azur que nous connaissons mal en somme, un voyage dans le temps également, et dans les arcanes de la finance. Mais c'est surtout un livre de grand style et une énorme histoire d'amour, de solidarité et d'abandon, une expérience romanesque finalement joyeuse, une exploration de la fraternité.
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Et dans la jungle, Dieu dansait

La critique du Soir de Bruxelles: "D’abord, c’est un très beau titre. (...)

Et puis, c’est un très beau roman. Qui devrait ouvrir les yeux de tous ces jeunes qui ont encore une vision romantique de l’engagement armé, de la lutte kalachnikov au poing. (...)
Lien : http://plus.lesoir.be/archiv..
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Et dans la jungle, Dieu dansait

Théo et Angela n’ont pas 30 ans et ne supportent plus ce monde injuste et froid. Lassés des révoltes numériques et sans lendemain ils veulent maintenant combattre. Ils décident alors de rejoindre le camp de la guérilla FARC dans la jungle colombienne…

On entre difficilement dans ce roman, d’abord parce que les personnages principaux sont assez peu crédibles. Ils parlent beaucoup pour des gens qui ne savent sois disant pas mettre de mots sur leur révolte. Ils ne sont pas très cohérents entre leur pacifisme et leur fascination pour la guérilla. Ils réfléchissent beaucoup et sortent des dialogues grandiloquents et pas vraiment naturels.

D’ailleurs, au delà même de ces dialogues, certains passages de descriptions de sentiments ou de paysages sont également très surfaits. C’est d’autant plus évident que l’intrigue est assez prévisible, en particulier celle de la relation entre les deux héros.

Heureusement les description de la guérilla, de la jungle, des villages sont assez intéressantes et agréables à lire. On les sent immédiatement bien documentées et on voit alors se dessiner tout cela sous nos yeux. A partir du moment où Théo et Angela rejoignent réellement la guérilla, le récit se fait un peu plus rythmé et accrocheur.

La dernière partie et l'histoire de leur couple se révèle finalement le plus intéressant même si elle était bien sur très attendue. Une lecture agréable une fois passé les premiers chapitres, mais pas vraiment passionnante. Merci à Babelio et aux Editions Luce Wilquin pour cet envoi !
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L'homme qui dépeuplait les collines

Une belle écriture pour un roman intéressant, bien documenté, mais inégal. Autant je suis tombé sous le charme des chapitres "africains" qui constituent en soi une belle histoire pleine d'émotion, autant j'ai été un peu décontenancé par les chapitres "enquête Médiapart" qui, s'ils sont intéressants sur le fond, rendent à mon avis l'ensemble un peu décousu. C'est un peu dommage, car il y a réellement de très bonnes choses dans l'écriture d'Alain Lallemand.
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Ma plus belle déclaration de guerre

La guerre évoquée dans le titre n'est pas celle que l'on croit: un médecin, chirurgien de guerre, se complait de conflit en conflit, mais ouvre involontairement une tension, une nouvelle guerre en quelque sorte, avec son fils adolescent. C'est là que réside tout l'intérêt de ce roman d'amour et d'aventure, par ailleurs superbement écrit: que vaut de sauver la planète à l'autre bout du monde si on ne commence pas par sauver ses enfants? Et sauve-t-on vraiment ses enfants si on ne s'occupe pas aussi des crises très lointaines? Tout est dans tout, dans un monde féroce et globalisé, où les guerres très lointaines répondent aux crises financières et sociales de nos pays d'Europe. Puissant.
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Ce que le fleuve doit à la plaine

Deux hommes aux origines qui s'opposent mais qui sont liés par une grande amitié. Le fleuve et la plaine.



A leurs côtés nous allons vivre l'invasion russe de Crimée. Des jours difficiles où le peuple manifestera et où ses petites hommes verts (l'armée russe) l'infiltrera sans heurt pour faire que la Crimée deviennent Russe.



On sent l'étau qui se resserre, le danger qui devient de plus en plus présent. L'ambiance est bien décrite par l'auteur qui a été un reporter d'investigation dans la région. Un passé qui donne du poids à son texte.



Plus que cela, un autre conflit se trame. Plusieurs meurtres envers des Tatars. La famille même de Kash qui se retrouve meurtrie. Des milices qui n'ont rien de soldats de l'armée qui envahissent la ville. Le peuple qui tente de faire barrage.



L'auteur nous réserve de belles surprises dans les révélations. Kash et Oleg, malgré le combat qu'ils mènent, restent deux coeurs innocents. Ils vont se retrouver face à une réalité dont ils vont découvrir l'ensemble des tenants et ensuite, devront prendre des décisions pour l'avenir.



Deux hommes que j'ai trouvé très attachants chacun à leur manière. J'ai adoré voir le lien qu'ils ont avec leurs chevaux et j'ai d'ailleurs été émue par un passage en particulier.



J'ai aimé qu'il y ait une intrigue en plus de l'invasion. On ressent la tension. L'envie de préserver une amitié profonde. L'amour des deux amis pour les soeurs, l'amour de la fraternité aussi. La peur d'une prise de mauvaise décision. La volonté de s'assurer un bel avenir, de construire.



On découvre aussi une manière de vivre. L'importance qui est donnée aux ancêtres. Les générations changent, mais les anciens sont encore là pour faire entendre leur voix.



Je ne veux pas vous en révéler trop de détails pour ne pas gâcher votre future lecture. Une lecture qui m'a plongée dans une part sombre de l'histoire et fait vivre une aventure palpitante aux côtés de personnages forts.
Lien : https://mespassionsmesenvies..
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L'homme qui dépeuplait les collines

Sud Kivu, Jean de Dieu, 15 ans, orpailleur de son état, découvre une merveille de la nature qu’il pense être un diamant.

Son père Archange le met néanmoins en garde du danger que représente la pierre et l’envoie chercher Siméon, son cousin qui a pris les armes au sein d’un groupe rebelle dirigé par un certain Juju. Ils auront besoin d’une petite armée et surtout d’armes afin de défendre leur mine une fois que les étrangers auront découvert ce qui y dort.

Paris, un groupe de journalistes d’investigation se réunit. Une énorme fuite de 69 millions de documents vient de leur tomber entre les mains. Le groupe se donne quelques semaines pour vérifier les informations avant de faire paraître l’ « Africa Leaks ».



Alain Lallemand nous offre un roman d’investigation de qualité.

Sur fond d’enquête journalistique, il y aborde différents thèmes comme les trafics d’enfants, la conquête de l’or africain, les enfants soldats, la corruption des états,… pour n’en citer que quelques uns.

Une intrigue bien ficelée, et une connaissance intime du monde journalistique sont les ingrédients qui font de ce livre une réussite. En effet, l’intrigue est a ce point étudiée, ne laissant aucun place au hasard ou à l’incohérence qu’on se plait à croire que l’on tient entre les mains un vrai document d’investigation et qu’Alain Lallemand est en train de nous livrer d’obscurs secrets du monde.

Bref, je ne peux que conseiller ce livre dont on a très peu parlé sur les réseaux.
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L'homme qui dépeuplait les collines

Alain Lallemand dans les «Kivuleaks»

« L’homme qui dépeuplait les collines » est un roman puissant. Sur la façon dont on se joue des êtres humains.
Lien : https://plus.lesoir.be/28497..
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