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Critiques de Albert Uderzo (3171)
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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

Quand un auteur au talent comique fort comme Fabcaro accepte le défi de scénariser une icône de la culture populaire française, a quoi peut-on s’attendre ?

En premier lieu, il semble évident que le cahier des charges doit peser une tonne et que quelque soit l’auteur, il doit accepter de s’y adapter. Ensuite, l’auteur a réussi à distiller son humour en se mettant dans les pas de Goscinny et même si c’est évidemment perfectible, pour un premier essai, c’est quand même pas mal.

Enfin, pour avoir lu certaines critiques de presse, je reste toujours sidéré du sérieux avec lequel certains journaux ou stations de radio parlent d’Astérix avec les mêmes arguments que pour décortiquer le prix Goncourt. Ceux-là mêmes qui accusaient Goscinny et Uderzo de poujadisme, de sexisme, de nationalisme, de chauvinisme, de racisme, etc. et j’en passe, sont maintenant prêt à les porter aux nues tout en continuant à déverser sur les nouveaux albums le même torrent de critique en « isme ».

Ce n’est que de la BD, c’est de la caricature et le but est de nous faire passer un agréable moment de lecture, de nous faire rire, de nous moquer (très) gentiment des travers de notre société actuelle.

De ce point de vue, est-ce réussi ?

Sans trop déflorer l’histoire, un vent de démission et de démobilisation secoue l’armée romaine et inquiète César. Comme d’habitude, un de ses conseillers a une idée, Vicévertus est un adepte de la pensée positive et peut prouver au dictateur le bien-fondé de ce courant de pensée inspiré du philosophe grec Granbienvoufas. César le met au défi de réussir avec les légionnaires du camp de Babaorum en lui permettant de s’emparer du village gaulois.

Vicévertus est un adepte de la formulation positive. Le village des fous doit être renommé « le village des gens différents de toi et moi par leur comportement imprévisible ». A l’image de Détritus de l’album la zizanie mais avec une stratégie diamétralement opposée, il va devenir l’élément perturbateur du village. Par ses aphorismes, ses proverbes, ses exemples, ses actions mêmes, il change la mentalité des gaulois, des romains et même des sangliers. Le ramollissement général atteint son apogée lors d’un concert dantesque d’Assurancetourix qui vaut vraiment le coup d’œil.

La deuxième partie de l’histoire se concentre alors sur le couple Bonnemine – Abraracourcix. La femme du chef décidant de suivre son nouveau mentor à Lutèce.

Cet album se lit avec beaucoup de plaisir. On comprend dès les premières planches que c’est le grand retour des jeux de mots. Certains sont subtils, d’autres très voyants (comme chez Goscinny) mais moi, ils m’ont souvent fait rire.

On a toujours notre Astérix, intelligent qui ne se laisse pas avoir par les discours de l’intrus et qui sait utiliser les armes de l’ennemi à ses dépens. Et puis Obélix, délicieux de naïveté et de pragmatisme qui s’effraie que ni les sangliers ni les romains n’aient plus peur de lui. Cela permet des dialogues et des situations très drôles (pages 16 et 17).

La deuxième partie de l’album est, à mon avis, encore plus réussie. Le voyage à Lutèce avec son lot de surprise (le CGV, Char à grande vitesse de la Société Nouvelle des Chars et du Foin), mais aussi les bobos et les hipsters de la capitale, l’art moderne du musée de Kebranlix, la cuisine moderne de Macrobiotix, l’ancêtre de la trottinette... Peut-être que, inconsciemment, ceux-là même qui se sont senti un peu visé sont aussi les plus durs avec l’album !

Le scénario de Fabcaro est donc plutôt une réussite. Le dessin de Conrad est, quant à lui, toujours aussi bon. Il fait du Uderzo aussi bien que le maître. On l’avait déjà remarqué dans les albums précédents mais là, il commence en plus à se démarquer un petit peu. Son César, par exemple diffère de celui d’avant.

Et les défauts ? En dehors de ceux qui sont liés à la série et aux personnages, mais dans ce cas là, autant ne pas lire cet album (et les autres) il y a surtout quelques regrets. Le rôle insignifiant d’Idéfix (pas très grave!) et le manque de gags visuels. Conrad vient de la BD un peu plus sérieuse et Fabcaro, s’il dessine aussi est plutôt un littéraire (ce n’est évidemment pas un défaut). Il y a donc très peu de ces gags justes visuels que l’on remarquait souvent à la deuxième ou troisième lecture quand on connaissait l’histoire par cœur et que certains dessins nous faisaient encore rire.

Au final, un bon album, le meilleur depuis des lustres. Alors pourquoi bouder notre plaisir !
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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

Astérix est devenu une véritable institution dont chaque album est scrupuleusement minuté en vue d'une sortie à plusieurs millions d'exemplaires. Pourtant, cela fait pas mal d'année que ce héros gaulois est mort avec Gosciny.



Cependant, on exploite toujours le filon tant qu'il rapporte. Il sera traduit directement en 20 langues différentes, c'est dire ! Et puis le parc Astérix est arrivé à faire 2,8 millions d'entrées en 2022. On trouvera d'ailleurs en page de garde une invitation à y aller afin de retrouver Astérix et ses amis. Autant faire de la pub.



Evidemment, j'ai commencé la BD dès mon plus jeune âge avec Astérix qui est devenu une véritable institution. Il est vrai que ce support a été longtemps associé au gaulois moustachu en ne regardant pas la richesse des autres créations pourtant tout aussi méritantes sinon plus.



C'est l'un de mes auteurs comiques préférés qui se collent au scénario à savoir Fabcaro, obscur inconnu qui a enfin décollé en 2015 avec l'album « Zaï Zaï Zaï Zaï » puis « Open Bar » dans la foulée. C'est un terrible poids qui repose sur les épaules du roi de l'absurde tant le sans faute est vivement recommandé à ce niveau d'édition.



A noter qu'il assure seulement l'intérim car Jean-Yves Ferry compte bien poursuivre l'aventure le temps d'une pause. C'est vraiment dommage car la Presse titre déjà que c'est le meilleur Astérix depuis René Goscinny. Il est vrai que les 12 tomes précédents n'ont guère convaincu les fans les plus exigeants. Mais bon, Ferry a assuré un minimum syndical qui a fait la joie des lecteurs de pouvoir continuer à suivre les aventures de ce personnage mythique.



On retrouve Didier Conrad qui a succédé au dessinateur Albert Uderzo en 2013 soit déjà une bonne décennie ce qui lui a permis d'être à l'aise dans ce rôle. Au niveau du dessin, je n'ai rien eu à redire car c'est dans le prolongement du style graphique avec une homogénéité presque parfaite.



Le thème de ce tome baptisé « L'iris blanc » est celui du développement d'une forme de pensée que Jules César juge bon d'étendre jusqu'à la Gaulle pour ses effets bénéfiques. C'est assez intéressant comme challenge sachant que l'iris symbolise la bienveillance et l'épanouissement dans le langage des fleurs.



Evidemment, cette méthode est employée de nos jours dans une espèce de positivisme de façade afin de masquer les vrais difficultés. Il suffit que de voir les bonnes choses. J'ai bien aimé la manière dont Fabcaro se sert de ces pensées influentes.



Pour ma part, je rejoins le concert de louange autour de cet album en toute objectivité. Les phrasés de Fabcaro m'ont beaucoup fait rire notamment le récital de chant du barde Assurancetourix. Oui, c'est bien le meilleur album depuis trop longtemps.
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Astérix, tome 17 : Le Domaine des dieux

Le Domaine Des Dieux est l’une des quelques aventures « à domicile » d’Astérix. Ici, pas de grand dépaysement ou de voyage dans l’espace, mais plutôt un grand voyage dans le temps, en accéléré, vers le futur et son urbanisation sauvage et à outrance, qui défigure la nature et modifie à jamais l’esprit des habitants de l’endroit.



Des boutiques à touristes à la faune privée de son biotope, les auteurs balaient tous azimuts et avec brio. C’est même un Goscinny très en forme qui signe probablement dans cet album l’un de ses tout meilleurs calembours avec le fameux « il ne faut jamais parler sèchement à un Numide ».



Le synopsis, quel est-il ? César, agacé par cette résistance farouche à sa coercition du village des irréductibles Gaulois, décide d’en venir à bout par la ruse, en en faisant de très minoritaires résidents d’un gigantesque ensemble urbain. Les villageois indigènes seraient alors réduits à l’état de curiosité archaïque, exactement comme les indiens des réserves dans Lucky Luke, détail qui prouve que c’est une idée très fermement ancrée en Goscinny (à raison selon moi) que cette dénaturation du caractère authentique d’un groupe ethnique par son contact trop étroit avec la société dominante.



Le problème, évidemment, c’est qu’il va falloir le construire ce vaste domaine urbain, et avec des teigneux de la première espèce comme le sont les Gaulois de ce village, l’opération risque d’être délicate. César délègue sur place le vaillant architecte Anglaigus, qui contrairement à la majorité des Romains dépeints dans Astérix, s’avérera méticuleux, obstiné et absolument pas poltron, bien que son moral ait de fortes raisons de connaître des chutes.



Eh oui ! car outre le fait d’être épaulé par des légionnaires romains notoirement couards, paresseux et incompétents, quant à eux, il faut aussi qu’il compose avec les soulèvements des esclaves et les glands enrobés de potion magique qui font repousser un chêne mature aussi vite qu’Anglaigus les abat, sans compter les morsures d’Idéfix dirigées vers son fessier, lui le grand défenseur de la cause végétale.



On lit aussi, en filigrane, des messages plus subtils et qui doivent susciter notre réflexion, notamment, celle que toute industrie ou activité quelconque employant de nombreux salariés (en l’occurrence ici, pas toujours salariés), aussi nuisible soit-elle pour l’environnement ou la santé de ses employés n’est pas si facile à juger.



Car aussi néfaste soit-elle, cette entreprise fait vivre des gens qui n’ont que ça pour vivre. S’en prendre à cette entreprise peu scrupuleuse, c’est avant tout s’en prendre aux derniers maillons, les pauvres bougres qui n’y sont pour rien. Cela ne vous rappelle rien ? Des pêcheurs espagnols aux orpailleurs de Guyane en passant par les roses ou les truites produites en Afrique pour alimenter Rungis ?



Goscinny place dans la bouche de l’esclave numide Duplicatha cette superbe phrase : « Vous nous empêchez de devenir des hommes libres, en nous empêchant d’achever le travail. » À méditer à l'aune d'un certain « Arbeit macht frei », thème qu'avait également repris Paul Grimault dans son magnifique film d'animation Le Roi Et L'Oiseau…



Et comme si cela ne suffisait pas, il en rajoute une couche sur le syndicalisme et le droit du salarié dont chacun pourra trouver sa propre morale car René Goscinny pointe le doigt (et décide de s’en amuser) sur tous les excès, de part et d’autre, tant du côté salariat que du côté patronat, qui font que jamais tant que l’humain sera humain, ces deux engeances ne pourront s’entendre pour leur bien mutuel.



En bref, encore un très bon cru, pas forcément très accessible pour les jeunes enfants, mais délectable après, du moins c’est mon avis, c’est-à-dire, pas grand-chose.



N.B. 1 : vous avez sous les yeux le seul Astérix de l'ère Goscinny où Obélix ne figure pas en couverture.



N.B. 2 : comparez, si le cœur vous en dit, la façon dont est représenté Vercingétorix aux pieds de César, lorsque, comme ici, c'est César qui parle, ou bien dans "Le Bouclier Arverne", la même vignette, mais quand ce n'est plus César qui parle. Bravo à Uderzo pour cette subtilité.
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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

Depuis la parution de l’exécrable tome 33, je m’étais juré de ne plus lire d’albums d’Astérix, mais le fait de voir Fabcaro (Lisez Zaï Zaï Zaï Zaï !) au scénario de ce quarantième volet m’a fait changer d’avis. Oui, je sais, je suis aussi faible qu’un Gaulois sans potion magique !



Force est de constater que la base du scénario demeure la même avec des Romains qui cherchent encore et toujours une solution pour se débarrasser du village d’irréductibles gaulois qui refusent de plier devant les forces de Jules César. Les légionnaires en ont d’ailleurs tellement ras-le-bol de se prendre des baffes que l’empereur doit dorénavant faire face à une vague de mutineries et de désertions parmi ses troupes. Jules César est tellement désemparé qu’il décide de faire confiance à Vicévertus, le médecin-chef de l’armée romaine qui a mis au point la méthode de l’Iris Blanc, une philosophie moderne, basée sur la pensée positive. Voilà qui devrait pouvoir enfin remonter le moral des troupes !



Le quatrième scénariste de la série, après René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Yves Ferri, insuffle un vent de fraîcheur (même le poisson vendu au village d’Astérix est frais, c’est tout dire !) et de modernité à cette saga, le tout saupoudré de cet humour décalé qu’il maîtrise si bien. Taclant à merveille et à foison ce courant à la mode basé sur la pensée positive et le développement personnel, l’auteur livre un récit particulièrement loufoque, où une alimentation saine et l’épanouissement individuel doivent redonner le sourire aux troupes romaines, le tout incarné par un expert en développement personnel coiffé à la Bernard-Henri Lévy que l’on découvre dès la couverture de l’album.



En deuxième partie d’album, Fabcaro (« Carnet du Pérou », « Le discours ») choisit de quitter le célèbre village gaulois pour un voyage à Lutèce qui lui permet de plonger son histoire encore un peu plus dans l’air du temps. À la critique acerbe de cette pensée philosophique prônant la bienveillance et la méditation, s’ajoutent alors plusieurs clins d’œil amusés aux déboires des grandes villes, allant des embouteillages aux retards accumulés des Chars à Grande Vitesse (le CGV), en passant par les bobos qui s’extasient devant les œuvres d’un certain Banksix. Le résultat est un album moderne, foncièrement drôle et truffé de références en tout genre.



Au niveau du graphisme, cela fait déjà dix années que Didier Conrad assure la continuité visuelle de cette saga, certes sans parvenir à faire oublier le trait d’Albert Uderzo, mais il ne faudrait trop en demander non plus.



Bref, je me dois donc de lancer quelques fleurs à cet « Iris blanc », qui tient finalement toutes ses promesses. Enfin un bon album d’Astérix par Toutatis, qui se lit avec beaucoup de plaisir et le sourire aux lèvres !
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Astérix, tome 3 : Astérix et les Goths

Il est souvent intéressant de lire une série dans l’ordre chronologique d’apparition des différents épisodes, même si les épisodes en question n’ont pas de lien direct entre eux. Intéressant non tant du point de vue de l’histoire que de ce que cela nous procure d’indices sur l'ontogenèse des personnages et, par là, sur l’évolution des auteurs.



Obélix prend une vraie épaisseur (au propre comme au figuré) dans cet album, le troisième de la série, et c’est d’ailleurs lui qu’Uderzo a mis à l’honneur sur la couverture. Son caractère s’affirme : bonne pâte, relative indolence tant physique que spirituelle, appétit surdimensionné, bagarreur invétéré, boudeur face à Panoramix qui lui interdit de prendre de la potion magique.



Ceci nous conduit évidemment à l’autre grand personnage important de l’aventure : le druide Panoramix. Goscinny affine son portrait ; une grande sagesse, une grande culture, il est notamment polyglotte, mais aussi, sur le versant négatif, une certaine fausse modestie et un petit côté hargneux et revanchard.



C’est également le premier voyage à l’étranger des deux inséparables Gaulois. Le scénariste y prend le prétexte d’un enlèvement de druide se rendant à la réunion annuelle en forêt des Carnutes. (Cette réunion des druides en cet endroit qu’on situe dans la moitié nord de la région Centre est très probable historiquement et ce n’est pas une invention de Goscinny, mais elle ne se déroulait vraisemblablement pas selon les modalités imaginées par lui.)



Lors de cette sorte de concours Lépine du druidisme, les guerriers goths sont venus chercher celui qui selon eux est à même de leur procurer un avantage. Leur dévolu se porte évidemment sur Panoramix dès lors qu’ils mesurent l’immense bénéfice que pourrait leur procurer la potion magique qu’il concocte.



Astérix et Obélix vont alors se lancer dans une course-poursuite aux ravisseurs jusque de l’autre côté des « limes » de l’Empire romain, dans la sauvage Germanie, ou plutôt Gothie, devrait-on dire.



C’est l’occasion pour les auteurs de jouer à plein sur les anachronismes, notamment en affublant les guerriers Goths de casques à pointe tels que ceux que leurs lointains descendant arboreront en 1870. De même pour l’écriture en "gothique " ou les symboles tels que l’aigle noir qu’on rencontre encore de nos jours au Reichtag de Berlin.



Panoramix va distribuer de la potion magique à gogo à d’obscurs larrons, tous plus assoiffés de pouvoir et de suprématie les uns que les autres, si bien que cela va tourner à la baston générale entre Goths…



En somme, pas encore la formule magique des auteurs qu’on trouvera à partir de l’épisode Astérix et Cléopâtre, mais déjà un très bon album, plus comique et décalé que les deux précédents qui donne, aujourd’hui comme hier, beaucoup de plaisir à la lecture. Mais ce n’est là bien évidemment qu’un avis barbare qui ne signifie pas grand-chose au-delà des frontières romaines…
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Astérix, tome 8 : Astérix chez les Bretons

{accent britannique} Je dis, quel morceau de chance, car Astérix chez les Bretons probablement est le plus tordant album de Astérix, n'est-il pas ? Vous savez, Goscinnax a réussi à trouver les magiques chemins de parole, qui nous font éclater le Rire Dehors Fort (LOL comme on dit en Bretagne Grande).



Toutes les choses, réellement, toutes les choses qu'un corps peut attendre d'un album du petit gaulois guerrier. Celui-ci part, avec son gras garçon-copain Obélix et son germain cousin Jolitorax, charrier de la magique potion en ordre de aider les Bretons à chasser les romaines patrouilles. Mais par manque de fortune, le tonneau contenant la magique potion tombe disparu et les gaulois amis n'ont plus qu'à le regarder après dans tout Londinium autour.



Aucun corps ne sait s'ils pourront trouver le tonneau encore ni si les bretons guerriers pourront pousser au loin les romaines armées de César...



Non doute que c'est l'un de mes préférés albums de bandes comiques, idéal avec un nuage de lait dans l'eau chaude et une petite pièce de pudding au boeuf et à la menthe, vraiment, je dis !



Mais, du parcours, tout ceci n'est que mon avis petit, qui est, un restreint morceau de chose, n'est-il pas ?
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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

"On découvrira dans L'Iris blanc," que les plus fous, sont peut-être les Gaulois.

"Fous et épicuriens. C'est pour ces raisons qu'ils résistent aux Romains", souligne Fabcaro, le scénariste."



"L'iris est un symbole de bienveillance et d'épanouissement. "

Une pensée positive: "Cueille ce qui s'offre à toi, si tu en veux les bienfaits!"

C'est une fleur au fond de nous, ne demandant qu'à s'épanouir dans la bienveillance, selon le philosophe grec Gransbienvousfas,, fait Vicévertus,(inspiré de BHL et de Villepin, ) médecin chef des armées de César.



Ce sera encore "La Zizanie" au village. Rencontre avec Astérix et Obélix:

- Sauriez vous m'indiquer le village des gaulois providentiels?

- PROVIDENQUOI, répète un peu pour voir? Explose Obélix!

- Laisse le s'exprimer sa colère est saine. Obélix, ta rudesse archaïque cache un coeur tendre et attentif à l'autre."



Vicévertus va révolutionner le village des Gaulois:

-"Tu devrais pêcher tes poissons toi-même afin de privilégier les sources locales.

-Pêcher du poisson , quelle idée saugrenue!

Au forgeron Cétautomatix;

-Tu sens la vibration incroyable ( du marteau sur l'enclume, CLONK!)

Sa propagation qui apaise et facilite la circulation des énergies?"



Même Bonemine est charmée, elle crie sur Abraracourcix ( ...au lieu de ronchonner comme un sanglier mal éduqué...)

- Tu vois ! Tu ne me regardes plus, Tu me négliges comme une vieille outre percée! Et, elle va suivre Vicévertus à Lutèce... A bord du CGV Char à Grande Vitesse



Les légionnaires romains n'ont plus peur de recevoir des coups. Obélix s'énerve, il ramasse les sangliers ( comme des champignons ) qui sont heureux de le suivre.

-"Il n'y pas plus sain et doux qu'un sanglier. Grouïïk toi-même.

-Le fameux esprit sain dans un porcin!" fait Astérix



BD avec les planches et documents de travail originaux des auteurs et un dossier inédit de 30 pages sur les coulisses de la création. La couverture a été modifiée au dernier moment : Vicévertus est devant au lieu de rester derrière...
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Astérix, tome 20 : Astérix en Corse

Les albums Astérix que je préfère sont les ceux dans lesquels nos sympathiques héros sortent de Gaule, traversent la mer et viennent rendre visite à leurs voisins proches ou éloignés car ils savent mettre en évidence les travers des populations ainsi que leur façon de parler. Et pour moi, le plus drôle, c’est Astérix En Corse que je viens de relire pour la cent-millième fois ! D’ailleurs il sent bon le vieux papier, et il est bien usé.



Ce tome démarre de façon très comique : on fête l’anniversaire de la bataille de Gergovie, et à cette occasion, nos irréductibles héros vont attaquer les garnisons romaines qui les entourent... Ils ne sont pas si fous ces Romains, ils s’organisent pour quitter leur camp... Il n’y a que Babaorum qui répond présent car le centurion doit assurer la garde d’un prisonnier Corse exilé, Ocatarinetabellatchitchix.

Un excellent album hilarant, par les noms employés faisant référence à des éléments de culture Corse comme Figatellix, ou à des hommes qui sont des références pour l’île de beauté comme Tino Rossi.



Et puis ça sent la Corse, le fromage, les châtaignes, on y retrouve la fierté des Corses et la défense de leur honneur, leur bravoure de combattants, le maquis, leur réputation de dormeurs et de « pas très prompts à l’ouvrage », ce qui est valable pour leurs chiens, virtuoses du cran d’arrêt et peu enclin a sourire même s’ils sont contents. On y retrouve une de plus belles régions de France et son maquis.



Des textes dont on déguste chaque mot, surtout lorsqu’ils sortent de la bouche des habitant du pays.

Si vous ne l’avez pas lu, je vous envie, car vous avez la chance de le découvrir ! Ne laissez pas passer cette chance !



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Astérix, tome 11 : Le bouclier Arverne

Les histoires de René Goscinny, que cela soit pour Astérix ou Lucky Luke, sont généralement découpées en trois moments distincts. Une phase introductive, sorte de mini-histoire qui va induire ou provoquer la seconde phase, la principale, celle que l’on pourrait qualifier de développement. Vient ensuite une dernière phase, par exemple pour les Astérix, il s’agit souvent du retour au village après des aventures à l’extérieur, laquelle phase vient conclure et fait souvent écho à la première.



Ici, dans Le Bouclier Arverne, la construction est plus élaborée encore car l’aventure s’ouvre sur des événements lointains, à savoir la reddition de Vercingétorix matérialisée par l’abandon de ses armes à son vainqueur Jules César et le devenir de ces armes, lesquels événements trouveront leur éclaircissement et leur importance au cours du développement.



L’introduction véritable ne commence qu’ensuite, avec l’effroyable crise de foie d’Abraracourcix due à des excès alimentaires en tout genre. Celle-ci se soldera par un diagnostique assassin et sans appel de Panoramix : il faut qu’Abraracourcix aille faire une cure d’amaigrissement dans une ville d’eaux thermales. Ce sera Aquae Calidae, c’est à dire Vichy, prétexte à un nouveau périple, cette fois en pays arverne, pour le chef du village et ses deux fidèles anges gardiens Astérix et Obélix.



Le problème c’est qu’évidemment, dès lors qu’Astérix et Obélix posent le pied quelque part, les Romains décollent allègrement les leurs à vitesse grand V au prix de l’abandon de leurs sandales. Inutile de vous préciser que lorsque le grand vainqueur d’Alésia voit débarquer son envoyé spécial dans la province Tullius Fanfrelus avec un œil au beurre noir et quelques autres contusions, Jules César lui-même en prend ombrage et décide sur-le-champ d’exhiber sa force et sa domination.



Il veut mater les derniers élans de patriotisme gaulois en se faisant porter en triomphe sur le propre bouclier de Vercingétorix. Mais où peut-il bien être ce fameux bouclier ? Pas moyen de remettre la main dessus. Il n’a pourtant pas pu se volatiliser, alors il faut chercher et c’est ce que vont faire les Romains d’un côté et les deux irréductibles gaulois du leur. Qui gagnera cette chasse au bouclier haletante ? C’est ce que je m'interdis de dire.



Nombreux sont ceux, et j’en fais partie, qui considèrent qu’il n’y a pas d’Astérix ni de Lucky Luke en dehors de René Goscinny. L’époque pendant laquelle le fameux scénariste a collaboré à ces aventures est généralement appelée « âge d’or ». Mais, au sein de cet âge d’or, on peut tout de même distinguer différentes périodes et, selon moi, la « période d’or » de René Goscinny se situe dans la deuxième moitié de la décennie des années 1960 où, de 1965 à 1969, je trouve que quasiment tout est exceptionnel.



L’album sortit originellement en 1968 et ne déroge pas à la règle. Album de très haut vol, très subtil, avec un gros paquet d’humour et une cohorte de répliques à double niveau d’entente.



D’un côté, Goscinny brosse très fort notre fibre patriotique et notre chauvinisme bon marché tout en n’oubliant pas au passage ce qu’il s’est passé vingt-cinq ans plus tôt. Ce n’est évidemment pas un hasard si la ville thermale choisie est Vichy et l’archétype du collabo délateur est incarné par le gros homme d’affaire Lucius Coquelus, qui a fait fortune dans le commerce de roues à Clermont-Ferrand. Avec ce clin d’œil même pas masqué à Michelin, je pense que Goscinny ne souhaitait pas épingler cette firme en particulier mais plutôt des constructeurs comme Renault ou Berliet, plus directement impliqués dans l’effort de collaboration.



Bien évidemment, Goscinny s’amuse à fond des gros clichés sur l’accent chuintant auvergnat et sur la « tradition » de commerce de vin & charbon, notamment dans la capitale au sortir de la seconde guerre mondiale. Bref, du bien bel ouvrage, un album solide, drôle et extrêmement bien construit, avec un Uderzo fidèle à sa grande dextérité jamais démentie. Si par bonheur vous ne connaissez pas encore cet album, vous pouvez y aller, ch’est du tout bon, du moins ch’est mon avis, ch’est-à-dire, pas grand-choge.
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Astérix, tome 10 : Astérix légionnaire

Un des meilleurs Astérix de la série avec une multitudes de situations hilarantes et de gags dont souvent Obélix est à l'origine, ainsi que de très nombreux jeux de mots pas toujours accessibles aux plus jeunes. Qu'importe, car Astérix, on le lit et le relit à tous les âges de la vie.



L'égyptien qui veut une chambre avec vue sur la rue, qui voudrait voir le menu, puis le patron, j'aime beaucoup. Ou encore Astérix et Obélix portant les sacs de cailloux de tous leurs collègues au point que l'instructeur rentre épuisé, très bon. Et encore, l'égyptien qui prend Jules César pour un moniteur du village dans le camp romain.



Bref, le mieux, c'est de le lire ou le relire et de passer un excellent moment en compagnie d'Astérix et d'Obélix.





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Astérix, tome 20 : Astérix en Corse

Astérix En Corse est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs Astérix de l'âge d'or, avis auquel je souscrivais il y a peu encore. Concert dithyrambique pour célébrer un album il est vrai bourré d'humour.



Cependant, je vais tenir un discours légèrement différent aujourd'hui. Jusqu'il y a peu, j'étais une fan inconditionnelle de cet album que je trouve tordant de bout en bout. Mais j'ai eu le malheur de le passer au banc d'essai.



Ce que j'appelle le banc d'essai, c'est ma fille, une enfant qui aime bien lire et rigoler, et qui est plutôt délurée pour son âge. Et bien croyez-moi si vous voulez, elle n'a presque pas ri une seule fois.



Lorsque je lui demande ce qu'elle a bien aimé, elle me répond essentiellement deux passages que je trouve assez quelconques, celui où Obélix dit qu'il aime le maquis parce que c'est plein de cochons et de Romains et celui où les prisonniers corses demandent au légionnaire d'arrêter de dire des gros mots parce qu'il leur a demandé de travailler.



En fait, je crois que les 9/10èmes de l'humour contenu dans l'album n'est absolument pas accessible aux enfants, ni même aux jeunes ados, pour ne pas dire 99 %. Par exemple lorsqu'Astérix se trompe et appelle Ocatarinetabellatchixtchix du nom d'Omarinella, lorsqu'on parle d'urnes déjà pleines, lorsqu'à la planche 36 tous les Corses sortent des glaives à cran d'arrêt, et même une lance à cran d'arrêt, lorsque le bateau explose par un fromage corse, etc., etc., etc.



Même les superbes caricatures d'Uderzo sont sans résonance dans le monde des enfants. Par exemple qui reconnait le dessinateur Tabary sous les traits du pirate au casque à bougies à la planche 40 ? De même encore pour les calembours contenus dans les noms de famille, notamment celui du préteur romain Suelburnus où il faut entendre " faire suer le burnous ", expression il est vrai très usitée chez la jeunesse.



Tout cet humour est un humour d'adulte pour des adultes. Donc, oui, en tant qu'adulte j'adore cet Astérix, mais en tant qu'enfant, il n'a probablement pas autant d'intérêt, or, Astérix est, ce me semble, avant tout une publication destinée à la jeunesse.



Voilà pourquoi, malgré l'extraordinaire et savoureux humour contenu dans la totalité de l'album, je ne vous conseille pas cet album pour vos enfants, à moins qu'ils aient passé quinze ans et qu'ils connaissent les grognards de Napoléon, le soleil d'Austerlitz, la main dans le gilet et bon nombre des événements de la Corse moderne. Pour les adultes, en revanche, il n'y a pas à se priver, c'est une " explosion " de rires assurée.



Note pour les adultes : 5/5

Note pour les enfants : 3/5



Mais bien entendu, tout ceci n'est qu'un avis, qui vient corser un peu plus la possibilité de faire la sieste tranquillement, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Astérix, tome 8 : Astérix chez les Bretons

Encore un très bon Astérix avec ce huitième opus de la série qui emmène les lecteurs vers un grande île, la Bretagne, celle devenue Grande aujourd'hui.



Le prétexte est celui d'un village breton résistant à l'envahisseur romain, comme le fait celui des héros que nous connaissons bien, mais résistance sans potion magique. Donc, un petit coup de pouce de la part des gaulois serait le bienvenu.



Astérix et Obélix vont donc partir vers cette île de liberté où ils découvriront un mode de vie bien différent du leur. L'heure sacro-sainte du thé et son nuage de lait sont avec d'autres us et coutumes bretons l'opportunité pour Goscinny et Uderzo de déployer le meilleur de leur humour au grand plaisir des lecteurs.



Et si tout se termine par le fameux banquet avec barde muselé, l'ensemble de l'album est un florilège de bons moments à savourer à petites gorgées de "british tea".
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Astérix, tome 15 : La Zizanie

La Zizanie marque un tournant dans la production de René Goscinny. C'est la fin de la période insouciante. On avait déjà un peu senti le coup venir avec Astérix Et Le Chaudron, mais là, c'est officiel.



Il aborde des sujets beaucoup plus " graves ", beaucoup plus adultes, l'argent dans Astérix Et Le Chaudron, les relations humaines dans cet album. Il en va de même dans la série Lucky Luke, où l'auteur se montre toujours plus désespéré, toujours plus désabusé sur le genre humain. L'origine de cet état de fait est probablement à rechercher dans les difficultés professionnelles et les déceptions répétées qu'essuie le scénariste sous son autre casquette de directeur de journal et d'homme d'affaires.



On n'est plus au temps où il suffisait de faire une bonne partie de déconnade avec Albert Uderzo pour pondre un bon album. Il y a désormais des tas de responsabilités, diriger des équipes, résoudre des difficultés sans fin, à la rédaction ou ailleurs.



Entre autre, les jeunes auteurs que vous prenez sous votre aile au sein du journal Pilote et qui vous taillent des costards par derrière (Claire Bretécher, notamment, était connue pour ça bien qu'elle était loin d'être la seule. Il y avait toute la " nouvelle garde ", même si ça fait sourire de dire ça maintenant, à l'époque c'étaient de jeunes loups que Goscinny avait lancés et qui se rebellèrent, le taxant de " dictateur " dans son journal.)



Bref, la joie des relations de travail qui procure ici un sujet tout trouvé. Dans l'histoire qui nous occupe, ce sera le fétide Tullius Détritus, dont Goscinny nous dresse cette description, je cite : " C'est un être immonde, mais très efficace. L'horrible visage vert de la discorde apparaît sur son passage ; ça tient du prodige... "



Dans les bulles, les auteurs utilisent cette image, en colorant de vert plus ou moins foncé les répliques où les graines de la discorde sont les plus épanouies. L'idée de César est donc, cette fois, pour casser la malédiction des irréductibles Gaulois d'Armorique, de semer la zizanie dans leurs rangs.



Et Détritus n'a pas grand mal à le faire, car chacun y met du sien pour attiser les braises au vent mauvais de la discorde et du fiel bon marché. Astérix lui-même est mis en porte-à-faux, comme dans Astérix Et Le Chaudron. Il faudra toute la finesse de Panoramix et bien évidemment les gros bras d'Obélix pour venir à bout de cette discorde, et encore...



Je pense que nous sommes nombreux à avoir éprouvé ou à éprouver encore au quotidien les sévices de tels fouteurs de merde. Des gens dont le seul plaisir ou le seul but dans la vie semble être de créer une mauvaise ambiance (je crois même en avoir vu un ou deux sur Babelio, mais, chuuuut ! n'attisons pas le feu qui dort.).



Dans le monde de l'entreprise, certains appellent ça " diviser pour régner ", moi j'appelle ça tellement n'avoir rien d'autre dans sa vie et tellement être aigri soi-même qu'on cherche à reporter son mal-être sur les autres en essayant d'en tirer une jouissance malsaine.



J'en terminerai en signalant une superbe caricature de Lino Ventura en Aérobus, là encore, un acteur dont le cœur de cible n'était pas spécialement les enfants, tout comme le sujet de l'album.



Donc, plus que jamais, un numéro à double lecture, qui nous fait rire, certes, mais un peu jaune (ou même vert !). Cependant je ne voudrais pas semer la zizanie en vous imposant cet avis si vous ne le partagez pas, car ce n'est pas grand-chose dans le fond.
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Astérix, tome 2 : La Serpe d'or

La Serpe D'Or est la deuxième réalisation du duo Goscinny-Uderzo, histoire parue d'abord en épisodes dans le périodique Pilote en 1960 et 1961, puis compilée sous forme d'album en 1962. À cette époque, le tirage des albums d'Astérix est encore confidentiel (6000 exemplaires d'après mes sources). À telle enseigne que de nos jours, cet album a la réputation d'être le plus cher dans son édition originale, atteignant plusieurs milliers d'euros en très bon état et dépassant allègrement les 5000 euros en état neuf !

Ça laisse rêveur quand on sait que ceux-ci étaient vendus pour quelques francs par des libraires pas spécialement fiers de délivrer cette marchandise...

En ce qui concerne le dessin, on voit bien qu'Albert Uderzo n'a pas encore trouvé la pleine maturité qu'il affichera vers le milieu des années 1960.

Astérix et Obélix ont encore des traits assez grossiers mais déjà nettement plus aboutis que dans le premier album Astérix le Gaulois. Obélix accède d'ailleurs au véritable statut de contrepoint d'Astérix, qu'il conservera.

Question scénario aussi, René Goscinny est encore en phase de rodage. Ses dialogues ne sont pas encore cousus de jeux de mots et de significations équivoques... quoique... quoique...

C'est en réfléchissant à l'un de ces jeux de mots distillés dans l'album que j'imagine pouvoir en dénicher l'origine et une possible signification.

Je vous propose d'examiner ce jeu de mots :

Panoramix dit : " Les bonnes serpes sont rares ! Les meilleures, les seules que j'accepte sont celles que fabrique le célèbre Amérix, dans la lointaine Lutèce... "

Et Astérix de renchérir aussitôt en disant : " Ça c'est vrai. Les serpes qui viennent d'Amérix sont les meilleures, c'est bien connu... "

La seule façon, selon moi, d'entendre ces répliques a priori anodines, est de remplacer " serpes " par " herbes ".

Cela devient : " Les bonnes herbes sont rares " / " Les herbes qui viennent d'Amérique sont les meilleures, c'est bien connu. "

On imagine alors aisément à quel genre d'herbes Goscinny fait référence. Il parle également de la lointaine Lutèce et, un peu plus loin dans l'album, Astérix arrive chez un cafetier fraîchement débarqué de Massalia (Marseille) et qui fait venir des choses par char à boeufs (comme du poisson frais, par exemple !).

Nous avons donc affaire à un trafic de serpes à Paris, aux ramifications glauques et souterraines, mouillant des politiques romains. Lentix est le portrait craché du bandit corse...

Bref, vous avez compris, nous sommes au tout début des années 1960, l'âge d'or de la French Connection, avec des personnages comme Antoine Guérini (qui ressemble beaucoup à Lentix). N'oublions pas non plus que Goscinny collabore depuis déjà plusieurs années à cette époque à la série Lucky Luke et à ses fameuses bandes de gangsters qu'il affectionne. Tiens, tiens, Lucky Luke, ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Lucky Luciano, bien sûr, réputé comme l'un des plus grands gangsters mafieux italo-américains et lié avec la French Connection.

Cet album m'apparaît donc comme une mise au jour d'un trafic de serpes et de son démantèlement par Astérix et Obélix, exactement comme on pouvait le souhaiter à l'époque du trafic international de drogue dont Paris et Marseille étaient les deux principales plaques tournantes (d'ailleurs l'image de la plaque tournante est également figurée dans l'album).

Je ne le trouve donc pas particulièrement drôle cet album, ni très abouti, mais intéressant tout de même, notamment pour comprendre la genèse de celui qui est devenu une icône nationale, l'irréductible Astérix.

Mais bien sûr, ceci n'est que mon avis taillé à coups de serpe, même pas en or, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Astérix, tome 6 : Astérix et Cléopâtre

QUI PEUT REMPLACER GOSCINNY ?

J'en vois, par les temps qui courent, qui s'enthousiasment, qui plébiscitent, qui crient au retour d'Astérix et tutti quanti.

Certes, certes, je réponds certes..., mais..., franchement..., de vous à moi..., Uderzo avait tellement touché le fond que tout ce qui viendrait après ne pouvait être, comparativement, que sensationnel et confiner au génial tant les derniers albums étaient bousissimes.

Mes chers amis, avez-vous la mémoire si courte ? Astérix c'est ça, nom de dieu (euh... par Toutatis, je voulais dire) ! Comparez-donc les nouveaux avec ceux de la grande période d'or et vous verrez que le compte n'y est absolument pas.

Ici, on a un album fin, parodique et tordant de bout en bout. Les références sont multiples et toutes bien senties, de Napoléon au Canal de Suez en passant par le cinéma hollywoodien et son fameux couple Burton / Taylor.

Références à l'art moderne et sa fameuse querelle des tenants de la tradition face à la modernité, etc., etc., etc., je pourrais en noircir une pleine page. Bref, un sans faute absolu sur le scénario et le florilège de jeux de mots et tout, et tout. C'est jouissif à tout âge. Donnez-le à un petit vieux, il va se marrer, donnez-le à un gamin, il va se marrer, donnez-le à un ado, à un quinqua, à un trentenaire, ça marche à tous les coups, c'est du marbre.

Non, voyons, revenez à la source ! Astérix c'est ça ! Qu'on arrête de nous faire croire que tous les ersatz sont une renaissance. Personne n'a la carrure pour se mesurer, même moindrement, au génial René Goscinny.

Astérix Et Cléopâtre est, chronologiquement, le sixième album d'Astérix, mais le tout premier à être absolument génial de bout en bout. D'ailleurs le public ne s'y est pas trompé, c'est à partir de cet album que les ventes explosèrent réellement.

À ce propos, même pour du Goscinny c'est du top. 1965 est une bonne passe pour lui, tout est bon dans ce qu'il a fait cette année-là, les Lucky Luke de la même période sont supers également.

Côté dessin, Uderzo touche à une certaine forme de maturité dans son trait et les couleurs sont fantastiques, rien à voir avec les albums précédents. Une vraie réussite totale.

L'histoire en deux mots : César, jugeant le peuple égyptien décadent, lance un défi à Cléopâtre, à savoir construire un palais dans un très bref délais.

L'architecte retenu est l'infortuné Numérobis, un fervent moderniste, qui a quelques petits problèmes avec les proportions, si vous voyez ce que je veux dire.

Rien ne serait simple, au demeurant si un autre architecte égyptien, le cruel et richissime Amonbofis qui rêve de gloire personnelle et de pouvoir ridiculiser, voire éliminer définitivement son éternel rival dans la profession.

Numérobis perçoit vite qu'il aura besoin d'un petit coup de pouce pour mener à bien cette réalisation. Voilà pourquoi il n'hésite pas à faire ce long et périlleux voyage jusqu'à la frisquette Armorique pour venir quérir le service des mages...

Une référence absolue concernant Astérix, l'un des trois, au pire des cinq meilleurs albums de tous les temps, quels que soient vos goûts et vos affinités, un album à toujours garder comme étalon quand on dit qu'un nouvel album est bon ou pas.

Mais ce n'est bien sûr que mon avis, qui ne casse pas des briques, et encore moins des pyramides, c'est-à-dire, pas grand-chose.



P. S. : les éditeurs ont trouvé le moyen d'annuler même l'humour contenu dès la couverture qui était originellement recouverte d'inscriptions faisant référence à l'affiche du film Cléopâtre avec Elisabeth Taylor. Aplatir les couleurs d'origine avec une pauvre composition à l'ordinateur ne leur suffisait pas, il a fallu aussi qu'ils suppriment l'humour pour coller à l'air du temps. Bandes d'abrutis d'éditeurs à la gomme ! La définition d'un classique c'est de ne plus jamais coller à l'air du temps, c'est d'être précisément hors du temps. Et Astérix Et Cléopâtre est précisément un classique. Quelle honte cette nouvelle couverture.
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Astérix, tome 7 : Le combat des Chefs

C'est vraiment un très bon que ce combat des chefs qu'Abraracourcix va devoir affronter sans potion magique puisque le druide Panoramix ayant reçu un coup de menhir involontaire de la part d'Obélix, a perdu la mémoire et donc la recette de la potion qui rendrait invincible le chef du village.



Panoramix essaie de retrouver la composition de la potion magique et c'est un festival de gags car il teste ses tentatives sur un cobaye romain.



Belle dose d'humour dans ce combat des chefs avec une succession de situations plutôt hilarantes qui font le bonheur des plus jeunes et des moins jeunes capables de lire un message entre les lignes de Goscinny.
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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

Jules César ne sait plus que faire ! Les légionnaires baissent les bras, on ne compte plus les mutineries et autres désertions ! Mais c’est sans compter sur Vicévertus, médecin chef des armées romaines, spécialiste de la communication, qui permet de parvenir à remotiver le camp de Babaorum après une hypothétique mais inévitable défaite du dernier village rebelle…



Vous le connaissez, ce village peuplé de valeureux guerriers ripailleurs, bagarreurs qui n’ont peur que d’une chose… Notre médecin romain va les transformer en bisounours… Et on est à deux doigts de le voir devenir un village ou règne l’amour, la compassion grâce au sérieux « travail sur soi » enseigné par Vicévertus. Le scénario n’a rien d’extraordinaire, il n'est pas sans rappeler d’autres scénarios bien connus : le domaine des Dieux, le devin, Obélix et compagnie, toutefois les auteurs se sont appliqués à mettre la vie en Gaule au goût du jour, avec son CGV, ses charinettes, ses techniques de communication bien connues aujourd’hui du grand public, ses chansons à la mode, euuuhh … gauloise, revisitées par notre fidèle barde et qui m’ont fait plus que sourire…



Comique également le changement dans les rapports entre personnages, Obélix aborde les sangliers à sa façon, on se bat, oui, mais poliment, on se dit des gentillesses, on achète même les poissons d’ordralphabétix, c’est dire !



Question jeux de mots, on est servi, il serait même bon de lire au moins deux fois le volume pour ne rien manquer. J’ai très envie de citer certains dialogues, mais je m’abstiens pour permettre à chacun de les découvrir ! On y retrouve le style de Fabcaro pour notre plus grand plaisir !



Un volet très « feel good » parmi les meilleurs « post Goscinny et Uderzo ».



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Astérix, tome 40 : L'Iris Blanc

Astérix continue le cours de ses aventures, toujours avec Conrad au dessin et, pour cet Iris blanc, Fabcaro au scénario.

Cette fois, Jules César est confronté à une épidémie de désertions dans ses légions!... Et toujours et encore ce village gaulois qui rrésiste.

C'est Vicévertus, médecin-chef des armées de César, qui va se charger d'essayer une nouvelle méthode, l'Iris blanc, pour faire po-si-ti-ver les troupes et leur redonner du cœur à l'ouvrage... Et comme c'est au camp romain de Babaorum que doit se faire l'expérimentation, le village gaulois n'échappera pas au péril d'un ramollissement souriant généralisé...

Ce récit étonnant permettra au lecteur de voir Ordrafalbetix pêcher du poisson (plus de mouches), des sangliers qui n'ont plus peur, des légionnaires zen et d'autres surprises... Et nous aurons le bonheur de revoir Homéopatix, le beauf du chef,et de rencontrrer quelques spécimens gratinés de la faune lutécienne "Rive gauche".

Et puis, comme autant d'éclats, l'album est parsemé de jeux de mots qui font aussi le charme, avec le banquet final, des Astérix.
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Astérix, tome 10 : Astérix légionnaire

L'autre jour j'ai fait découvrir à ma fille cet épisode d'Astérix. J'ai été surprise du nombre de jeux de mots ou de traits d'humour qu'il a fallu que je lui explique. Mais j'ai aussi et surtout été surprise de redécouvrir à quel point cet album est drôle et savoureux. Je me suis même surprise à comprendre un gag sur une vignette que je connais depuis ma plus tendre enfance et que je n'ai décrypté qu'hier.



Dixième album de la série, passées les petites hésitations et les menues faiblesses des premières aventures, on est depuis Astérix Et Cléopâtre dans le TOP niveau d'Astérix, l'âge d'or de la seconde moitié des années 1960, où chaque album est une perle et celui-ci ne déroge pas à la règle.



C'est même probablement un de ceux qui a le plus de fondements véritablement historiques où l'on devine en filigrane la guerre civile opposant les partisans de César à ceux de Pompée et qui se déroule sur les terres d'Afrique du nord.



On y découvre pour la première fois un Obélix amoureux, Idéfix y devient définitivement écolo et René Goscinny s'en donne à cœur joie sur les différences culturelles propres à la légion, qu'il associe magistralement à l'actuelle légion étrangère dans l'un de ses anachronismes bien sentis dont il avait le secret.



Il s'agit donc pour Astérix et Obélix d'aller libérer Tragicomix (caricaturé en Jean Marais), le fiancé de la belle Falbala. Ce dernier a été enrôlé de force pour soutenir les armées de César malmenées par celles de Scipion, au service de Pompée.



Nos deux compères doivent donc, eux aussi, s'enrôler pour retrouver la piste de Tragicomix, qui semble toujours leur glisser entre les doigts. Tout le passage de l'instruction militaire est un must difficilement égalable qui reste l'un de mes favoris de toute la série.



C'est aussi dans cet album et à cette occasion que Goscinny signe une autre des scènes les plus mémorables de tout Astérix, le fameux parcours du combattant face à la machine administrative, la " maison qui rend fou ", où l'on vous balade de bureau en bureau, pour finalement vous entendre dire que vous aviez dès le départ frappé à la bonne porte, mais que le non zèle d'un fonctionnaire, trop incompétent ou simplement trop paresseux, vous a fait perdre de précieuses heures et fait monter au passage votre seuil d'exaspération. Ça sent le vécu...



Je n'ai pour l'instant parlé que de Goscinny, mais il n'est pas vain de rappeler qu'Albert Uderzo est lui aussi impeccable, proposant des dessins comme on les rêve, drôles, justes et parlants.



Donc, du très, très grand Astérix, qu'il convient peut-être de relire avant de s'enthousiasmer et de crier au miracle de quelque nouvelle parution qui serait censée l'égaler. Mais ce n'est là que mon avis éminemment passéiste, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Astérix, tome 25 : Le Grand Fossé

Définitivement, Astérix est mort d'une crise cardiaque le 5 novembre 1977. Uderzo sans Goscinny, c'est comme une marionnette sans marionnettiste. Il n'y a pas qu'Astérix d'ailleurs. Lucky Luke aussi est mort ce jour-là, Iznogoud pareillement. Encore faut-il remercier Sempé d'avoir eu le bon goût de ne pas chercher à faire survivre son Petit Nicolas au décès du géant, du génialissime René Goscinny.

Vous aurez donc dans cet album post-mortem et dans les suivants des ersatz de Gaulois irréductibles en carton-pâte, sans verve ni âme. L'humour est à chercher attentivement et il était tellement subtil et tellement volatil qu'il s'est envolé et que personne ne l'a jamais retrouvé.

Vous pouvez donc sans peur laisser tomber tous les Astérix parus à partir de ce sinistre tome 25. Il était dit qu'il n'y en aurait que 24, comme les heures dans une journée. Ce n'est pas un si mauvais nombre, finalement...

Ce n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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