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Critiques de Albertine Sarrazin (74)
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La Crèche

Nouvelles carcérales.



Voici cinq nouvelles écrites par Albertine Sarrazin.



J'ai découvert Albertine Sarrazin voilà deux ans avec l'adaptation en roman graphique de son roman autobiographique "L'astragale". Aujourd'hui je découvre réellement sa plume avec ce recueil de nouvelles.



Albertine Sarrazin était clairement une voix singulière. Quatre nouvelles abordent la condition carcérale des femmes dans les années 60. Chacune montre une vision particulière de la détention. Les joies, mais aussi les peines des détenues apparaissent sous nos yeux. Apparaissent également les conflits et les intérêts des prisonnières, ainsi que leur solidarité lors de coups durs.



La cinquième nouvelle est différente. Albertine Sarrazin raconte un voyage en Tunisie pour dédicacer ses livres. Elle nous parle de la réception de ses livres, mais aussi et avant tout de sa vie en toute liberté. Cette vision inhabituelle de la liberté est intéressante à lire.



Bref, une lecture atypique et agréable.
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L'astragale

Je connaissais l'histoire d'Albertine Sarrazin mais je ne l'avais jamais lu.

C'est le film de Brigitte Sy, vu récemment, qui m'a donné envie de découvrir son écriture.

J'ai eu la chance de trouver cette édition récente de l'Astragale et je dois dire que c'est encore une très belle découverte.

Albertine Sarrazin a un ton, une écriture prenante. Nous touchons sa vie, la réalité d'une époque. On sent le vrai, ce n'est pas un effet de style. On est dans sa vie, dans son corps, dans son coeur, dans sa tête. Mais son livre n'est pas seulement à lire comme un témoignage, c'est de la vraie littérature.

Disparue très jeune elle n'a pas forcément eu toute la reconnaissance qu'elle mérite. Donc parlons d'Albertine Sarrazin.
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L'astragale

Anne (Albertine Sarrazin), jeune délinquante, après un hold-up raté se retrouve enfermée dans un pénitencier. Le récit commence avec celui de son évasion. En chutant de dix mètres, elle se brise l’astragale (un os à la base du pied), ce qui l’oblige à ramper, en pleine nuit, jusqu’à la nationale toute proche. Elle y est secourue par Julien : petit délinquant qui se résout à la cacher dans la guinguette familiale aux abords de Paris. Très vite une idylle va naître entre les deux jeunes gens. Anne découvre alors la vie en cavale, condamnée à alterner les planques, à apprendre à vivre avec son infirmité et à se résoudre à la prostitution pour survivre.



Si le nom d’Albertine Sarrazin semble plutôt confidentiel, aujourd’hui, elle fut dans les années 60, une petite sensation du monde littéraire. En trois livres elle a livré un condensé de sa vie de délinquante. Marquée par les maisons d’arrêt, la prostitution, les cavales et sa rencontre avec l’amour de sa vie : Julien Sarrazin - qu’elle épousera en prison, et dont « L’astragale » est un ode à l’amour qu’elle lui porte. Elle mourra avant d’atteindre sa trentième année, suite à une erreur médicale.



J’exprimais récemment mon regret de compter peu d’autrices parmi mes lectures. Et je pense qu’on tient là un OVNI littéraire que même les plus ferventes féministes ne doivent pas connaître.

Un style qui emprunte à l’argot célinien (Céline était une influence revendiquée par l’écrivaine), sans toutefois tomber dans la trivialité et le style purement oral de l’écrivain. Albertine possède un phrasé, une manière de gérer les ellipses et un sens poétique qui lui sont propres. D’ailleurs, à la lecture des dialogues je m’imaginais les scander avec l’accent traînant du « Titi parisien » à la Arletty.



L’astragale est la preuve que l’on peut écrire un livre traitant de la déchéance d’êtres brûlants la vie par les deux bouts, tout en ayant du style, sans tomber dans des titres orduriers et racoleurs. Suivez mon regard…
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L'astragale

Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté et pour supporter la douloureuse absence de Julien…
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L'astragale

Cela fait partie des classiques que je garde près de moi, et que je me suis promis de lire.

Le style est percutant, c'est très bien écrit, et le récit est captivant.

Anne traverse des moments durs, glauques, le tout est annoncé sans détours, mais avec une certaine pudeur.

Un excellent roman (autobiographique à peu de choses près)

Je vous le conseille, c'est une belle découverte

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Bibiche

J'ai choisi de lire cette nouvelle d'Albertine Sarrazin parce que j'aime beaucoup cette autrice et parce que "Bibiche" est le surnom que m’a donné ma marraine. Le pseudo était déjà pris sur Babelio sinon ça aurait été le mien.

J'ai donc une tendresse particulière pour Malville surnommée Bibiche, qui nous parle de la prison où elle est incarcérée. Enfin, elle n'est pas la seule à parler puisqu'elles sont trois, la surveillante Matuchette, la détenue Dufour et la jeune Bibiche, mineure en attente de jugement pour complicité de vol.



Sa jeunesse et son insouciance en font un être à part, loin de la cour des miracles de la prison ou cohabitent les prévenues et les condamnées. Pour cela, elle est plutôt appréciée par la surveillante même si elle s'étonne de son attitude de jeune bourgeoise, peu dégourdie pour les tâches ménagères, ce qui la différencie des autres. Par contre, elle n'est pas la dernière à participer aux petits trafics et aux échanges de lettres.

Sa famille a de l'argent alors Bibiche peut cantiner à sa guise c'est à dire acheter à la cantine de la prison ce qu'elle veut pour elle ou pour partager. Mais quand on est incarcéré il y a des règles et c'est la détenue Dufour, plus âgée, qui va la prendre sous son aile d'autant plus que Bibiche a soif de connaissance et d'affection.



Ce texte a trois voix est inspiré de l'expérience d'Albertine Sarrazin et ce qui est appréciable c'est qu'il n'y a pas de haine entre ces femmes dans un milieu carcéral qui s'y prête.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge XXème siècle 2023

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Lettres de la vie littéraire

Acquisition Paris- Mouffetard- L'Arbre à Lettres- Octobre 2001/Édition PAUVERT-

Lecture 2015-/ Relecture Octobre 2023



Relecture des plus émotionnantes,et rejouissantes et dans un même temps, on voudrait arrêter le temps et surtout avoir une baguette magique afin d'empêcher la tragédie qui surviendra si brutalement à la fin de l'été 1967...



Il aura fallu la simple allusion d'une auteure que j'apprécie beaucouo , Gisèle Bienne, exprimant une envie de longue date de s' intéresser de plus près à Albertine Sarrazin, pour que cela titille à mon tour mon envie de sortir de mes rayonnages deux anciennes lectures: celle-ci et le récit bouleversant de son mari, Julien,écrit et publié des années après le décès brutal d'Albertine...," Contrescarpe"...



Ce recueil de lettres de sa vie littéraire entre 1965 et 1967....nous rejouit..car c'est une période enfin riche de " bonnes nouvelles", elle est libre, elle retrouve son compagnon adoré, Julien, rencontre son éditeur, Jean- Jacques Pauvert; cette dernière sera enfin l' officialisation de la Reconnaissance de son talent singulier et à la fois, la naissance d'une profonde amitié-affection....



"À Mme Gigois- Myquel



La Tanière, 24/5/65



Bien chère Maman/16



(...) Pauvert est un homme merveilleux, certainement un des mieux de ma vie...j'ai demandé à Zizi (*Son mari, Julien) si je pouvais l'épouser, littérairement parlant...je le vois très bien habillé en Borgia, mâtiné de mandarin chinois, il est tout finesse, velours, humour, race, etc.

Bref, j'ai été séduite et, lorsqu'au breakfast il me tendit un second contrat en m'invitant à le signer, je n'ai pas eu la force de refuser.Tant pis pour G.G.(** Gaston Gallimard), mes deux gosses naîtront ensemble, à la rentrée, et seront du même père. (* il est question de

" L'Astragale " et de " La Cavale")





Deux années complètement trépidantes entre la célébrité immédiate à la publication simultanée chez Pauvert de " L' Astragale" et de " La Cavale", les tournées de signatures en France et à l'Étranger, continuer à écrire, les projets et l'acquisition d'une maison à retaper et où vivre enfin avec Julien....



En dépit des séquelles de sa chute et des soucis de santé récurrents

(cf " L' Astragale"),quelle pétillance...quelle joie de vivre , comme son âme- soeur, Julien !

Des tonnes d''énergie, de la bienveillante lucidité sans aigreur, l' appétit de vivre, l'envie d'aller de l'avant, le bonheur intense d'être enfin réunis, d'être DEUX....



Nos deux " rebelles" dévorant l'instant présent, les éloignant enfin de " la mouise" et des misères du passé...



On ne peut que se réjouir de leur bonheur de ces années 1965 et 1966, où Albertine enfin publiée, va connaître une notoriété fulgurante...

Julien va batailler, s'inscrire en fac de Sciences, en auditeur libre, en Géologie, reprendre des études. Quelle réjouissance on ressent en voyant ces deux " êtres cabossés " renaître, se reconstruire, grâce au double miracle de leur rencontre, de leur amour profond l'un pour l'autre et de leurs talents réciproques !



Ce qui n'empêche pas Albertine de conserver lucidité et causticité...comme on peut le lire dans l'extrait suivant.Notre jeune vedette s'adapte , se réjouit mais garde la tête froide...Elle a du caractère, Albertine, et elle sait parfaitement ce qu'elle veut et aussi ce qu'elle ne veut plus !



"1966

janvier-mars

Le dur métier d'écrivain en vogue



( A Mme Bourgeois)



Montpellier, 12/2/66

Ma bien chère marraine, (...)



J'ai refusé de poursuivre les séances de signature ( je ne suis pas la girafe du zoo), j'ai refusé le Prix des Enfants Terribles (je n'en suis plus), je refuse tout ce qui risquerait de me remettre dans des prisons plus subtiles...et fermées que celles où j'ai passé..."



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L'astragale

Albertine Sarrazin disparu avant ses 30 ans n’avait qu’un baccalauréat en poche à l’époque où elle a écrit ce roman autobiographique au style si particulier et qui dénote déjà une grande maturité. C’est un témoignage intéressant d’une époque (les années 50 et 60) où les valeurs (enseignement, justice) sont bien différentes de celles de notre époque.
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L'astragale

L’astragale c’était avant tout pour moi le titre d’un vieux film que j’avais vu il y a très longtemps dont les seuls souvenirs étaient une évasion, une chute et Marlène Jobert. Et puis un jour je tombe sur ce livre par hasard. Je me renseigne un peu et je découvre alors le destin tragique et romanesque d’Albertine Sarrazin. Ce livre nous plonge dans une autre époque, le monde des petits voyous et des prostituées des années 50. Le décalage avec l’intelligence d’Albertine est surprenant. Comment une jeune fille comme elle a pu en arriver là ? Si on se penche un peu sur son histoire, on comprend mieux. Alors oui, j’ai bien sûr été marqué par cette histoire de cavale. Celui d’une jeune femme prête à tout accepter par amour. Un livre marquant.
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L'astragale

Anne, 19 ans, légalement encore mineure, saute du mur de 10 mètres de la prison dans laquelle elle purge une peine de sept ans. Elle se casse un petit os situé dans la cheville, et rampe jusqu'à l'autoroute où elle est recueillie par un jeune homme à moto, Julien, un petit escroc, qui l'aide à se cacher chez diverses connaissances pendant qu'elle se rétablit. Les deux jeunes vont vite devenir inséparables. C'est l'amour. C'est la liberté.

L'astragale est autobiographique, Anne est l'alter ego d'Albertine Sarrazin. Sarrazin - orpheline, métisse, victime d'abus - a écrit le livre, ainsi que la suite, en prison, et a fini par épouser Julien avant de mourir à l'âge de 29 ans. J'avais découvert cette auteure grâce à Patti Smith qui en parle dans "Just kids", un livre qu'elle a beaucoup aimé. Un livre qui est sorti en 1965, cela s'entend dans certaines expressions. L'astragale du titre est l'os de la cheville (plus précisément celui appelé « os du saut » en suédois). le roman porte le nom du prix qu'elle paie pour la liberté : la capacité de courir, de danser, de conduire une voiture, de marcher pieds nus, la laissant libre d'être liée au même monde que celui qui l'a conduite en prison en premier lieu. Elle boite de cachette en cachette, tombant dans l'amour qu'on lui porte, essayant de se libérer, de devenir.

L'œuvre ne serait sans doute pas autant appréciée si elle n'était pas aussi bien écrite. Albertine Sarrazin raconte tout cela dans un style qui n'a jamais l'air d'essayer d'être littéraire ou « de rue », mais qui est simplement, un mélange d'impressions, de pensées et de souvenirs détaillés, inébranlables, mais jamais trop délibérés, qui font que l'histoire se déroule en un long monologue, une histoire haletante, même pendant les longues périodes où il ne se passe pas grand-chose. Une prose très belle, très visuelle. J'ai vu le film quelques années plus tard, mais je ne me souviens que des images que mon cerveau avait créées en lisant le livre (contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, ce n'est pas une histoire d'amour, ni une histoire avec une "happy end", un de ces récits dans lequel la liberté et l'amour arrangent tout !). C'est juste un livre très touchant, bien écrit, ce n'est pas un roman noir non plus, non, ce livre reste « léger » même si les choses qu'il porte devraient « l'alourdir ».
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L'astragale

@L'astragale, comment ai-je pu l’oublier des années durant ? Non, "oublier" n’est pas le mot juste. @L’astragale fait partie de ces livres lus à l’adolescence et qui participent à nous définir. @L’astragale figurait dans mon panthéon de lecture. @L’astragale était en moi et a resurgi à la faveur d’un très beau film éponyme. Esthétique, parfois un peu long mais tellement bien joué. Leïla Bekhti dans le rôle d’Albertine et Reda Kateb dans celui de Julien. Ce film m’a donné envie de me laisser à nouveau emporter par les mots d’@Albertine Sarrazin.

Et tout était là. L’essentiel. Intact. Des décennies plus tard.

J’ai retrouvé dans @L’astragale toute la poésie, la pérennité, la fraîcheur et la gravité des choses de la vie. En effet, quoi de plus vital que l’amour, le courage de dire non à une société que nous ne pouvons aimer et la littérature ?

Finalement, @L’astragale n’a jamais cessé de m’accompagner.

Les détails changent. Pour ce qui est fondamental, @Albertine Sarrazin, en 2023, est toujours juste.
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L'astragale

Dans ce roman d'amour autobiographique poignant Albertine Sarrazin témoigne du milieu carcéral et décrit son parcours de rejetée dans la France d'avant 1968.



"L'astragale" est un petit os de la cheville que s'est cassé Anne, une jeune fille de dix-neuf ans, en sautant du mur de la prison pour s'évader alors qu'elle est condamnée à sept ans de réclusion pour braquage. Elle rampe vers la route où elle est récupérée par hasard par Julien, un petit voyou, une âme sœur. Il la conduit de planque en planque : chez sa mère, chez Nini et Pierre puis chez Annie et sa fille Nounouche à Paris.

Anne est une éclopée éprise de liberté mais traquée par les avis de recherche, sans identité, elle reste condamnée à attendre son merveilleux malfrat. Car Julien est l'amour de sa vie et si elle se prostitue c'est pour son indépendance financière avant de pouvoir vivre pleinement sa passion.



Je me suis attachée à ces personnages plus vrais que nature. D'ailleurs, j'aime les romancier.e.s marginaux qui savent écrire même si Albertine Sarrazin est unique comme le dit Patti Smith dans sa préface élogieuse. On est embarqué dans le périple d'Anne qui ne voit son avenir qu'avec celui qu'elle aime.





Challenge Cœur d'artichaut 2023

Challenge Plumes féminines 2023

Challenge XXème siècle 2023

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L'astragale

La cavale d'une adolescente, évadée de prison et qui s'est brisée l'astragale en sautant le mur racontée en détail, jusqu'à sa reprise, de façon on ne peut plus vivante et détaillée. Le style est clair, net, et les considérations personnelles de l'évadée intéressantes. Un ouvrage qui se relit avec plaisir
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Nouvelles de prison

Publiées la première fois en 1973, ces nouvelles de prison ont été écrites avant 1967 année de décès prématuré de l'autrice (à 29 ans) alors qu'elle écopait d'une peine de 8 ans de prison. Ces trois récits constituent trois auto fictions d'impressions de la vie quotidienne en prison. Analyse de l'âme humaine, des petits vices, des infimes joies et des grandes solitudes, le texte oscille entre poésie, argot et gouaille de la narratrice. Un "je" très présent qui donne à voir un autre type d'héroïne toute en dignité face à des journées répétitives, dures. La dernière nouvelle, La crèche, m'a particulièrement émue. Un soir de 24 décembre, alors que les lumières s'éteignent immanquablement à 21h, la prisonnière construit sa crèche avec ingéniosité et petits bouts de rien. Bref c'était chouette à lire.
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L'astragale

Une plongée dans la cavale d'Anne, qui tente, malgré sa patte brisée, d'échapper à la police.





Ce n'est pas lecture la plus simple, certains passages peuvent prendre du temps à comprendre, mais cela vaut toujours le coup de perséverer. A chaque fois qu'un passage parait obscure, il s'avère qu'elle écrit un sujet qui est rarement traité en littérature. Et son style est très personnel.

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L'astragale

L'Astragale, ce petit os du pied qui fera tant souffrir Albertine Sarrazin, et dont la fracture sera le prix à payer pour s'offrir une tranche de liberté dans une vie si courte, si dure, si folle, si triste, et si intense.

Ce livre nous raconte ce fragment de vie.

La voix et la plume de cette orpheline au destin tragique, à la fois douce, poétique et brutale, résonnent encore avec une force, une actualité et une intensité bouleversante.



J'emprunte à la préface de Patrick Besson les mots suivants, bien choisis en écho à la vie de l'autrice : "Ecrire : cet emprisonnement en forme d'évasion. Ainsi que l'inverse. Toute la vie d'Albertine."
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L'astragale

Largement autobiographique, ce récit à la première personne du singulier d'Albertine Sarrazin relate l'histoire, de retraites en vagabondages, d'une jeunesse en cavale. On aurait tort, ici, de l'imaginer véloce ou tumultueuse : alors qu'Anne, la jeune narratrice, s'échappe par-dessus le mur de la prison pour mineur·es où elle est détenue, son pied se retrouve dès la première page brutalement confrontée aux lois de la gravité, un de ses os fracassé dans la chute. Ainsi, la fuite aurait pu tourner court ; un heureux hasard lui fera pourtant rencontrer Julien, malandrin lui aussi, à qui elle confiera bien plus que son corps abîmé.

La brisure, fil conducteur obsédant et douloureux des pensées tourbillonnantes d'Anne, se révèle être celle de l'astragale : Albertine Sarrazin l'a certainement pensé avant moi, rarement, le squelette humain n'aura offert un terme aussi inspirant poétiquement, musical – favorisant par là-même cette écriture émaillée d'argot si particulière. Plutôt qu'une franche introspection, l'autrice s'attache à la description évanescente des émotions et sensations quotidiennes d'une liberté menue, faite de larcins et de débrouille, de souvenirs instamment traversés par le spectre menaçant d'une réincarcération. A juste titre, dans la fiction comme dans sa vie extraordinaire...
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L'astragale

Anne, dix-neuf ans, s'évade de prison afin de rejoindre une amie récemment libérée. En sautant le mur de la prison elle se blesse au pied : fracture de l'astragale. Julien, un truand, la recueille, la soigne et lui fait découvrir l'amour passion. Anne tombe très amoureuse mais Julien la néglige. A l'arrestation de celui-ci, Anne se livre à la prostitution et au vol, mettant de l'argent de côté pour vivre un jour heureuse avec lui. Un livre choc qui a inspiré deux films. le plus connu étant celui de Guy Casaril; avec Marlène Jobert surprenante de vérité. le second de Brigitte Sy avec Leïla Bekhti est passé inaperçu dans la sphère cinématographique, malgré la jolie prestation de la comédienne principale. Un sujet pet traité au féminin autant en littérature que dans le 7e art !
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L'astragale

Ce fut un livre-étoile-filante il y a quelques décennies, parce que pour la première fois peut-être on y parlait de prison et d’un univers qui tourne autour de la prison et y ramène.

En plus de cela, c’est dense et c’est bien écrit. Avec toutes ces qualités, ce livre reste unique.
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L'astragale

Jean Genet au féminin.

Il y a du Céline dans le style de ce récit très auto-biographique d'un destin tragique et décalé. On est en enfer, mais on ne le sait pas trop. On suit la narratrice dans les bas-fonds, sans apitoiement mais sans lumière, sinon la lueur d'un amour décalé.
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