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Citations de Alfred Jarry (354)


La liberté, c'est de n'arriver jamais à l'heure.
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IA orana Maria (Je vous salue marie) par Paul Gauguin



extrait 2

Sous nos arbres grêles
sous nos pandanus
par mer sont venus
dédaignant leurs ailes.
Accourons vers eux baiser leurs pieds nus,
sous nos ombres grêles
sous nos pandanus

Et la Vierge bonne
et Jésus aussi
d’un œil adouci,
d’un œil qui pardonne,
voient se tendre nos mains vers leur couronne.
Et la Vierge bonne
et Jésus aussi


/poème d’après et pour Paul Gauguin/
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ABLOU : De votre manoir le soir les esclaves au bord des routes. Les mains d'ombre sur ceux qui passent. Les cervelles écrasées sous les troncs d'arbres. Dans des bocaux avec de belles étiquettes ?

HALDERN : Oui, Ablou.

ABLOU : Et des squelettes derrière les portes obéissent, phalanges aux verrous. Et des caméléons vrillés autour des hauts dressoirs virent-virent au soleil leurs yeux comme des pénis de nègre ?

HALDERN : Oui, Ablou.

Haldernablou
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Père Ubu: Comment, c'est tout! Oh bien alors, en avant les Nobles, et comme je ne finirai pas de m'enrichir je vais faire exécuter tous les Nobles, et ainsi j'aurai tous les biens vacants. Allez, passez les Nobles dans la trappe. (On empile les Nobles dans la trappe.) Dépêchez-vous plus vite, je veux faire des lois maintenant.

Plusieurs: On va voir ça.

Père Ubu: Je vais d'abord réformer la justice, après quoi nous procéderons aux finances.

Plusieurs Magistrats: Nous nous opposons à tout changement.

Père Ubu: Merdre. D'abord les magistrats ne seront plus payés.

Magistrats: Et de quoi vivrons-nous? Nous sommes pauvres.

Père Ubu: Vous aurez les amendes que vous prononcerez et les biens des condamnés à mort.

Un Magistrat: Horreur.

Deuxième: Infamie.

Troisième: Scandale.

Quatrième: Indignité.

Tous:us Nonous refusons à juger dans des conditions pareilles.

Père Ubu: A la trappe les magistrats! (Ils se débattent en vain.)

Mère Ubu: Eh! que fais-tu, Père Ubu? Qui rendra maintenant la justice?

Père Ubu: Tiens! moi. Tu verras comme ça marchera bien.

Mère Ubu: Oui, ce sera du propre.

Père Ubu: Allons, tais-toi, bouffresque. Nous allons maintenant, messieurs, procéder aux finances.

Financiers: Il n'y a rien à changer.

Père Ubu: Comment, je veux tout changer, moi. D'abord je veux garder pour moi la moitié d
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Alfred Jarry
Madrigal


Extrait 1

Ma fille ‒ ma, car vous êtes à tous,
Donc aucun d'eux ne fut valable maître,
Dormez enfin, et fermons la fenêtre :
La vie est close, et nous sommes chez nous.

C'est un peu haut, le monde s'y termine
Et l'absolu ne se peut plus nier ;
Il est si grand de venir le dernier
Puisque ce jour a lassé Messaline.

Vous voici seule et d'oreilles et d'yeux.
Tomber souvent désapprend de descendre.
Le bruit terrestre est loin, comme la cendre
Gît inconnue à l'encens bleu des cieux.



//La Revue blanche, N° 233, 15 Février 1903
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S’il n’y avait pas de Pologne, il n’y aurait pas de Polonais!
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- Sire Ubu, les Russes attaquent.
- Eh bien, après, que veux-tu que j'y fasse? ce n'est pas moi qui le leur ai dit.
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Alfred Jarry
"La liberté, c'est de n'arriver jamais à l'heure
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On était à la fin de l’automne. En conséquence, pour moquer le mesquin tour de rôle des saisons, symbole de l’unité successive des maris selon le préjugé, elle n’imagina rien de mieux que de gonfler quand même la pulpe ridée des raisins feus, et de donner, sur la joue du palais impérial, un simulacre de vendanges en l’honneur de son mariage de ce jour-là et de Bacchus, pupille de Priape.

Au milieu d’ormeaux en caisses, arqués sous les grappes ensachées, et de la danse et du chant d’esclaves maquillées en Bacchantes, au gémissement, jusqu’au sang, des pressoirs et au bouillonnement des cuves, le couple nuptial, en déshabillé de peaux de boucs et Messaline cheveux épars et secouant un thyrse, sentit l’encens du vin baiser ses cothurnes, puis enfumer sa tête jusqu’à ce que tout prît pour eux l’allure désordonnée d’une ronde, comme les dieux se réjouissent au tournoiement des soleils.

Et cette gyration d’hommes, plus confuse que l’écrasement des raisins, c’était le monde de tous les anciens amants de la nouvelle mariée, depuis Mnester en Pan, vêtu d’une peau de loup, jusqu’au prostitué Césoninus, en Bacchus couronné, imberbe, coiffé d’une calotte de lierre, et de qui Messaline avait jadis voulu se prouver le mâle...

Tous, sauf leur doyen, Narcisse, qui s’était abstenu par une jalousie tardive et subite, l’acte nuptial seulement alors apparu réel, parce qu’écrit, à sa nature de secrétaire.
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Hé, messieurs, tenez-vous tranquilles si vous ne voulez visiter mes poches. Enfin, je consens à m'exposer pour vous. De la sorte, Bordure, tu te charges de pourfendre le roi.
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Père Ubu

Mer farouche et inhospitalière qui baigne le pays appelé Germanie, ainsi nommé parce que les habitants de ce pays sont tous cousins germains.

Mère Ubu

Voilà ce que j’appelle de l’érudition. On dit ce pays fort beau.

Père Ubu

Ah ! messieurs ! si beau qu’il soit il ne vaut pas la Pologne. S’il n’y avait pas de Pologne il n’y aurait pas de Polonais !
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Le sexe avait l’air d’un petit animal éminemment stupide, stupide comme un coquillage –vraiment, il en avait bien l’air- mais non moins rose.
Le Surmâle s’aperçut qu’il était en train de découvrir la femme, exploration dont il n’avait encore pas eu le loisir.
Faire l’amour assidûment ôte le temps d’en prouver l’amour.
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La conformité avec l’ambiance, le « mimétisme » est une loi de conservation de la vie. Il est moins sûr de tuer les êtres plus faibles que soi que de les imiter. Ce ne sont pas les plus forts qui survivent, car ils sont seuls. C’est une grande science que de modeler son âme sur celle de son concierge.
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SPÉCULATIONS


Cercle vicieux :
Le Président n’obéit point à la température, mais à la pesanteur.
Il oscille, tel un pendule, de ci et de là avec Paris pour centre.
Ceci explique qu’un balancement l’ait envoyé en Algérie et que l’élan du
retour le rejette, brûlant sa bonne métropole, jusqu’à Londres.
On se rappelle l’expérience de Foucault, au Panthéon.
Le pendule passe par un tas de points qui n’avaient pas été prévus dans
son premier itinéraire.
Et voilà pourquoi la terre tourne.
La tête de l’observateur tournerait à moins.
Il est grandiose de renouveler l’expérience de Foucault avec un Président de
République.
Il passe, au cours de ses oscillations, par toutes les capitales.

                              *

Autre similitude : comme le pendule, ou la pendule, le Président ne marche
que pendant un temps donné.
Après, il s’arrête, et on le remonte, ou c’en est un autre.

p.312-313
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Alfred Jarry
" Les vieillards, il faudrait les tuer jeunes. "
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Voilà le carcan qui se dégrafe et les menottes qui me pas-sent par-dessus les mains. Je vais me trouver en liberté, sans ornements, sans escorte, sans honneurs, et forcé de subvenir moi-même à tous mes besoins !
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Mon crible flotte donc, à la manière d’un bateau, et peut
être chargé sans couler à fond. Bien plus, il possède sur les bateaux ordinaires cette supériorité, m’a fait remarquer mon savant ami C.-V. Boys, qu’on peut y laisser tomber un filet d’eau sans le submerger. Que j’expulse mes urates ou qu’une lame embarque, le liquide passe à travers les mailles et rejoint les lames extérieures.
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Au fond, nous pensons que cocuage implique mariage, donc que le mariage sans cocuage n'est point valable.
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LE SABLIER


…Montre ton cœur au pilori
D’où s’épand sans trêve ton cri,
Ton pleur et ton cri solitaire
En fleuve éternel sur la terre.

Hausse tes bras noirs calcinés
Pour trop compter l’heure aux damnés.
Sur ton front transparent de corne
Satan a posé son tricorne.
Hausse tes bras infatigués
Comme des troncs d’arbre élagués.
Verse la sueur de ta face
Dans ton ombre où le temps s’efface ;
Verse la sueur de ton front
Qui sait l’heure où les corps mourront.

Et sur leur sang ineffaçable
Verse ton sable intarissable.
Ton corselet de guêpe fin
Sur leur sépulcre erre sans fin,
Sur leur blanc sépulcre que lave
La bave de ta froide lave.

Plante un gibet en trois endroits,
Un gibet aux piliers étroits,
Où l’on va pendre un cœur à vendre.
De ton cœur on jette la cendre,
De ton cœur qui verse la mort.

Le triple pal noirci le mord ;
Il mord ton cœur, ton cœur qui pleure
Et qui se vide au cours de l’heure
Au van des vents longtemps errés
Dans son reflet sur un marais.

p.142-143
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j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.
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