Manao tupapau *…
Extrait 2
Qui donc luit comme un cierge,
là-bas au pied du lit,
vert comme un hallali,
l’émail d’une fanfare ?
L’arabesque s’effare
et fuit comme un serpent.
Je tords mon corps rampant
loin du corps d’émeraude
du fantôme qui rode.
J’ouvre les bras liés,
mes yeux de boucliers. –
Son capuchon de laine
ondule à son haleine,
son court capuchon vert
comme un cercueil ouvert.
Olympia, repose.
L’Esprit des morts se pose
gardien au pied du lit.
Je chasserai sans trêves
l’essaim des impurs rêves
aux portes de l’oubli.
Et vert comme une yeuse,
le viol d’un tombeau
roide comme un flambeau,
ma tête luit veilleuse.
Sur le noir de mon front
qu’ont vu ceux qui mourront
surgir sombre phalène
près de leur front, pâli,
luit au pied de ton lit
mon œil de porcelaine...
(*) Manao tupapau (l’esprit des morts veille) est un tableau de Paul Gauguin
IA orana Maria (Je vous salue marie) par Paul Gauguin
extrait 2
Sous nos arbres grêles
sous nos pandanus
par mer sont venus
dédaignant leurs ailes.
Accourons vers eux baiser leurs pieds nus,
sous nos ombres grêles
sous nos pandanus
Et la Vierge bonne
et Jésus aussi
d’un œil adouci,
d’un œil qui pardonne,
voient se tendre nos mains vers leur couronne.
Et la Vierge bonne
et Jésus aussi
/poème d’après et pour Paul Gauguin/
Manao tupapau *…
Extrait 1
Le mur déjà s’endort.
L’Olympia couchée
brune sur la jonchée
des arabesques d’or
et qui fane et profane
de son corps diaphane,
soleil enseveli,
l’or pâli de son lit,
rêve à de vieux mystères :
par les nuits solitaires
l’âme des morts dormants
ressuscitait amants.
Puissent donc leurs bras d’ombre,
puissent leurs bras sans nombre
par cette nuit de ruts,
incubes apparus,
étreindre mon corps vierge !
…
(*) Manao tupapau (l’esprit des morts veille) est un tableau de Paul Gauguin
IA orana Maria (Je vous salue marie) par Paul Gauguin
extrait 1
Et la Vierge fauve
et Jésus aussi.
Regardez : voici
qu’albe souris-chauve
vole un ange dont l’enfer vert se sauve
vers la Vierge fauve
et Jésus aussi.
Que dorés les nimbes
qui ceignent leurs fronts !
Nous adorerons
les venus par cymbes,
dit chaque femme au corps brûlé des limbes
Que dorés les nimbes
qui ceignent leurs fronts !
…
/poème d’après et pour Paul Gauguin/
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« Ubu Roi » d'Alfred Jarry, c'est à lire en pochez chez Etonnants Classiques.