Ah Tartarin, le chasseur de casquettes Tarasconnais qui, à force de se vanter, se voit bien obligé de quitter son village pour partir en Algérie à la chasse au lion. D'esbroufes en quiproquos, Tartarin va connaître moult péripéties lors de sa chasse à la bête sauvage.
Daudet... Ouvrir un de ses livres, c'est un immense rayon de soleil. Etant née dans le midi, lui et Pagnol sont des institutions.
Tartarin m'a beaucoup fait rire, il est gonflé d'orgueil quand à sa réputation de chasseur de casquettes mais le pauvre, une fois sorti de son village c'est la brasse coulée. Il est tellement naif qu'il ne voit pas ce qui serait susceptible de lui causer des problèmes. C'est malgré lui un sacré phénomène, on s'attache très vite à ce personnage pittoresque qui garde toujours la tête haute en n'importe quelle circonstance et au final ça lui va plutôt bien.
Daudet décrit parfaitement la vie dans les villages du sud de la France, ou les gens sont toujours à ragoter et tout amplifier. Il a évidement grossi un peu le portrait mais dans le fond c'est tout à fait ça.
Tartarin de Tarascon est un livre super à lire et à relire qu'on soit jeune ou vieux.
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J'ai été enthousiasmé par les mésaventures de Daniel Eyssette, alias Alphonse Daudet.
Dans ce roman autobiographique, on y trouve du rire , des émotions de la compassion.
Ce roman, très largement inspiré de la vie réelle de Daudet, retrace la vie d'un enfant qui confie ses secrets au lecteur,
et ce ton de la confidence donne un charme tout particulier au livre.
Daniel Eyssette le personnage principal ,"le petit chose ", (c'est le sobriquet que lui donne son professeur à l'école) est petit et fragile de constitution, il sera sans cesse malmené et méprisé.
On y découvre un être sensible, timide et introverti, que les aléas de la vie marquent profondément.
Je ne ferai pas de résumé ,simplement que ce " petit chose " est oisif, ingrat, vaniteux
mais on compatit, vu comment il est traité cruellement par son entourage .
Heureusement que son frère Jacques fait tout pour Daniel.
Il l'a pris sous sa protection , substantielle et devient une mère pour lui.
Tellement que je me pose la question ,qui est à plaindre ? Daniel ou Jacques !
Mais Daudet dans sa biographie ,sait tout cela . Daniel plaint Jacques !! et oui !
c'est en quelque sorte une chose que j'ai cru comprendre !à la relecture de cet ouvrage
Ecrit dans un style plaisant ,sous la si belle plume de Daudet, limpide, mais avec ; comment on pourrait dire ; voila ! du caractère .
Les anecdotes les plus simples prennent une dimension extraordinaire , malgré tout on sent aussi son attachement pour un certain Honoré de Balzac, dans certaines tournures de phrases.
Ce roman autobiographique, est une vraie perle, de l' humour et du charme.
écrit par un auteur, qui reste un de nos plus grands avec Balzac,Zola ...
et bien d'autres que vous connaissez dans le mouvement du "réalisme "
qu'il faut avoir lu.
Relire le "Petit Chose", un merveilleux roman « classique » de la littérature ,nous donne l'envie de nous replonger dans cette littérature si belle , qui fait partie de nos racines française , "cocorico" que l'on a tendance à délaisser.
Alors ,allez le chercher dans vos Pal et remettez le en première ligne .
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"Premier voyage, premier mensonge" est un roman autobiographique peu connu d'Alphonse Daudet - et d'une manière générale, on peut hélas affirmer qu'Alphonse Daudet est un auteur méconnu.
L'auteur narre comment, lycéen, il entreprit avec son cousin Léonce son premier voyage en embarquant sur un vapeur pour remonter le Rhône depuis sa région nîmoise natale. Déjà adolescent, sa verve et son imagination sans limite font d'Alphonse un héros dans le sens picaresque du terme. Afin d'impressionner matelots et soldats - et son cousin par dessus le marché -, le voilà lancé dans des affabulations débridées ; avec la naïveté et l'ingénuité de l'enfance, il se présente comme aspirant de marine ayant déjà tâté, à treize ans, de la guerre de Crimée ! S'en suivent d'inévitables quiproquos et complications...
Servi par une plume élégante et facétieuse, ce récit de voyage à travers l'enfance, au moment où s'éveillent les premières velléités d'entreprise et de virilité, est aussi drôle qu'attendrissant. Il est également une belle ode à l'imagination, ainsi qu'un hommage romanesque au cousin Léonce, mort au combat quelques années plus tard.
C'est toujours un plaisir de rentrer dans l'intimité d'un auteur par le biais de l'autobiographie ; ici je me suis régalée.
Challenge SOLIDAIRE 2019
Challenge XIXème siècle 2019
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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Té, je l’avais sous la main quand Bookycooky m’en a suggéré la lecture. Alors zou ! Et vaï pour le lire avé le parler de Tartarin. Il va se prendre pour un alpiniste en escaladant le Jungfrau en Suisse, puis le Mont-blanc. Un fort en gueule qui s’invente des péripéties glorieuses. Faut le pardonner, car je cite : « C’est notre soleil qui veut ça, on naît avec le mensonge... Vé! moi... Ai-je dit une vérité depuis que je suis au monde ?... Dès que j’ouvre la bouche, mon Midi me monte comme une attaque. »
La façon de parler peu être gênante au début, mais l’humour rattrape tout.
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Rien de tel que de croquer comme une petite madeleine dans ces Lettres pour tout à la fois se replonger dans des souvenirs d'enfance et remplacer la grisaille parisienne par un lumineux ciel provençal.
C'est qu'on l'y voit bien le père Daudet, paresseusement assis à la porte de son moulin, l'œil à demi fermé et un sourire bonhomme aux lèvres, nous dévider d'un ton riant ces histoires! Le ton est chaleureux, la puissance d'évocation fait son œuvre dès les premiers mots.
Quelques très jolies perles (Les étoiles, Les vieux) se sont glissées au milieu de farceuses histoires (la Mule du Pape, le Curé de Cucugnan), mais pour ce qui me concerne rien n'égale en plaisir la joie de redécouvrir la magnifique Chèvre de Monsieur Seguin, récit terrible et fondateur de l'enfance.
Une lecture touchante et revigorante que ce bric à brac de textes assez divers, entre témoignages et légendes, de la Provence à l'Algérie en passant par la Corse, dont beaucoup sont passés à la postérité et font figure de monuments régionaux.
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En ce siècle, le XIXeme, où trônaient de grands écrivains tels Victor Hugo,
Flaubert, Stendhal, Lamartine, Georges Sand, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine....
et la liste est bien longue, Alphonse Daudet en écrivant et publiant " Le Petit
Chose " est rentré dans la cour réservée aux grands écrivains du siècle .
C' est en 1868, que fut publié " Le Petit Chose", le premier grand roman
d' Alphonse Daudet et qui a connu un grand succès et poussa l' auteur vers
la célébrité et la reconnaissance de ses pairs .
" Le Petit Chose" est un roman largement autobiographique , il conte ou
narre l' enfance et la jeunesse de Daniel Eyssette .Ce dernier est un enfant timide,solitaire et pauvre. La faillite des la fabrique de foulards et les créances du père à grandement fragilisé la situation financière de la famille
famille qui se trouve réduite à la pauvreté .
Daniel est traité avec dédain et le professeur qui, au lieu de l' appeler
par son nom utilise un quolibet " le petit chose " qui devient un surnom par
lequel l' appelle ses camarades . Puis Daniel connaîtra, une autre étape
douloureuse, pour lui et qui le touche dans son amour-propre lorsqu' il
deviendra surveillant de collège . Il est méprisé et moqué de tous, élèves
et enseignants .
Ce roman conte , aussi les rêves de Daniel d' une carrière littéraire et
d' un grand amour, ses débuts dans ces deux domaines , les tentations
d' une vie plus facile, qui se révèle sordide , l' aide affectueuse du frêre ainé
Jacques .
" Le Petit Chose" est un roman attirant qui se lire facilement .
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Alphonse Daudet, écrivain et journaliste est né à Nîmes en 1840 et décédé à Paris en 1897. On lui doit entre autres, Les lettres de mon moulin ou bien encoreTartarin de Tarascon. Bien qu’il soit rattaché à l’école naturaliste son œuvre mêle la fantaisie à la peinture réaliste de la vie quotidienne. Le petit Chose écrit en 1868 est le premier roman d’Alphonse Daudet, il est aussi sous certains aspects, autobiographique.
Le livre est composé de deux parties, la première nous présente Daniel Eyssette vivant avec ses parents, le père est un industriel, ses deux frères et leur cuisinière, la vieille Annou, dans une ville du Languedoc. Escroqué par un client, l’entreprise familiale s’effondre et oblige les Eyssette à déménager, ils partent s’installer à Lyon dans un petit appartement minable et infesté de cafards. Dès lors leur situation financière ira de mal en pis et la famille se disloquera, la cuisinière malade repart vers le Midi, le père se fait voyageur de commerce, la fratrie se sépare, Jacques part à Paris chercher du travail et Daniel doit quitter le collège « A Lyon, les fils de riches ne portent pas de blouse ; il n’y a que les enfants de la rue, les gones comme on dit. Le professeur fit la grimace et tout de suite me prit en aversion. Jamais il ne m’appela par mon nom ; il disait toujours : « Hé ! vous là-bas, le petit Chose ! »
Daniel retourne dans sa région natale et trouve une place de pion dans un collège. Petit et timide, il a beaucoup de mal à s’imposer, n’y parvenant jamais et passant pour un personnage falot. Accusé à tort d’un fait dont il est innocent et trahi par un collègue, puis condamné par ses supérieurs pour avoir battu un élève insolent mais fils de marquis, il est à deux doigts du suicide, sauvé in extremis par un prêtre bougon mais au cœur généreux, professeur dans l’établissement.
Dans la seconde partie, Daniel rejoint son frère Jacques à Paris et lui confie ses débuts difficiles dans la vie littéraire, les poèmes qu’il s’essaie à écrire. Jacques, son aîné, le prend sous son aile, jouant le rôle de mère pour Daniel qui désormais l’appellera « ma mère Jacques ». Le petit Chose est un rêveur qui voudrait être écrivain, faible et peu préparé à affronter la vie « Mon petit Daniel, tu n’es encore qu’un enfant, et même j’ai bien peur que tu sois un enfant toute ta vie », tout le contraire de son frère Jacques, un bosseur qui s’échine à gagner quelques sous dont il envoie une bonne part à sa mère et dont le rêve est plus terre à terre que celui de Daniel, il veut par l’argent de son labeur reconstituer le noyau familial disloqué. Jacques se charge du petit, qu’il se consacre à l’écriture l’esprit tranquille, lui s’occupe du reste, le ménage, les courses, l’argent et le budget.
Son premier livre est édité à compte d’auteur et son frère l’introduit chez les Pierrotte, des commerçants qu’il fréquente, aussitôt la fille de la maison en tombe amoureuse, réduisant à zéro les espoirs de Jacques qui beau joueur laisse la place à Daniel. Il faut croire que Daniel est maudit car rien jamais ne lui réussit, alors qu’on pense que le sacrifice de l’un va sauver l’autre, Jacques parti à Nice pour son travail, Daniel tombe entre les griffes d’une « actrice » qui habite le même immeuble que lui. Abandonnant « les yeux noirs » de la fille des Pierrotte, Daniel devient l’esclave consentant de l’actrice qui l’entraîne dans la débauche et les dettes, nous sommes en plein mélo comme on les aimait au XIX siècle avec le jeune homme innocent qui renie tout et tous pour une femme facile qui le mène par le bout du nez droit vers l’abîme. Finalement Jacques revient en urgence à Paris, délivre son frère de cette passion mortelle, le rabiboche avec les Pierrotte qui lui pardonnent et lui lèguent commerce et fille, tandis que Jacques s’éteint victime d’une phtisie.
J’ai bien aimé la première partie du roman, la vie de province ou au collège, le voyage jusqu’à Lyon qui prend trois jours etc. Par contre la vie Parisienne transforme le récit en un mélodrame qui aujourd’hui paraît cousu de fil blanc et si le petit Chose nous était sympathique jusqu’alors, car victime, il devient par sa faiblesse un bourreau pour celle qu’il aime et indirectement responsable de la mort de son frère qui s’est tant dévoué pour lui. Cruel comme peuvent l’être innocemment les enfants. Le livre se clôt sur une note optimiste puisque que Daniel trouve femme et situation stable, mais – certainement - au prix de la fin de son rêve de devenir écrivain. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
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Dans une des lettres qu'il écrit de son moulin, le narrateur avait promis une histoire gaie à une dame mais le deuil qu'il endure engendre plutôt d'une histoire mélancolique que voici :
Après un bel hommage à la flore et la faune provençale, il repense à la grisaille parisienne et commence à conter une histoire pleine de tristesse.
C'est l'histoire d'un homme qui avait une cervelle en or mais cette cervelle qui devait être un trésor est trop lourde à porter, c'est un handicap. Les parents tiennent cela pour secret car ils ont peur de la convoitise du monde mais…Lorsqu'il a 18 ans, ils lui révèlent le secret et ne se gênent pas pour lui demander un bout de cette cervelle précieuse puis il s'en s'en va gaspiller son trésor. Il rencontre « l'amitié » « l'amour » et tous profitent de sa richesse. Il ne lui reste plus rien maintenant...
Quel malheur pour cet homme d'être avec un trésor pareil ! Celui-ci va le mener aux confins de la folie.
Voici la morale d'Alphonse Daudet :
« Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre de leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C'est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir… »
Peut-on lire dans ce conte tragique une métaphore de l'écrivain engagé dans le processus douloureux de l'écriture et tout ce qui l'entoure symbolisée par la cervelle d'or qui se consume peu à peu jusqu'à en perdre son essence ?
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Quelle cohue! Tarascon est en effervescence. Toute la ville est venue acclamer le départ de Tartarin. Le brave homme se rend en Algérie chasser le lion. Le voilà vêtu d'un pantalon bouffant, d'une petite veste collante et d'une large ceinture. Une chechia rouge est posée chichement sur un pan de son crâne rasé. Ne riez pas ! l'homme est terrifiant : deux fusils reposent sur ses épaules, un couteau de chasse et un revolver tiennent à sa ceinture et sa bedaine est barrée par une cartouchière. Lions de l'Atlas, prenez garde ! C'est ainsi paré que Tartarin de Tarascon parcourt notre imaginaire. Nous connaissons tous ce personnage truculent et grotesque, même sans avoir jamais ouvert le récit de ses aventures. C'est une caricature du méridional avec sa verve et ses exagérations. Mi Don Quichotte, mi Sancho, il se monte la tête en brassant mille histoires et chimères sans jamais parvenir à rompre la monotonie de sa vie provinciale. Jusqu'au jour où, bousculé par les Tarasconnais, il se voit contraint de partir à l'aventure. le récit du voyage d'un Tartarin naïf et ridicule dans une Algérie en cours de colonisation est un régal. Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est qu'au-delà de cette galéjade, Alphonse Daudet dépeint au vitriol une colonisation balbutiante basée sur la violence et la domination. Il caricature également l'orientalisme qui macère l'esprit de ses contemporains. « Les aventures de Tartarin de Tarascon » ne se limitent donc pas à une simple farce destinée à un jeune public. C'est un chef d'oeuvre d'esprit et de drôlerie à lire et à relire.
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Pour moi, ce recueil de nouvelles est un classique de la littérature. L'auteur nous conte des histoires de sa Provence et de la Corse également, avec le récit consacré au naufrage de la Sémillante. La nouvelle qui m'a le plus marquée est celle de la pauvre petite chèvre de Monsieur Seguin. Petite, la première lecture m'avait bouleversée, je rêvais d'une autre fin à cette terrible histoire !
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Merci à Levant qui m’a donné hier envie de relire ces histoires de mon enfance.
Avec surprise j’ai retrouvé les émotions ressenties alors, en particulier avec La chèvre de monsieur Seguin.
Comme tout le monde, j’avais surtout retenu les histoires comme Le curé de Cucugnan, Les trois messes basses, L’élixir du révérend père Gaucher, La mule du Pape, Le sous-préfet aux champs, La légende de l’homme à la cervelle d’or, même si pour cette dernière je ne me souvenais plus où je l’avais lue. Mais les autres textes que j’étais peut-être trop jeune pour vraiment apprécier (10-11 ans), Le phare des Sanguinaires, L’agonie de la Sémillante, Les vieux… valent d’être lues.
L’origine de ces contes est peu connue, histoires colportées comme il l’indique parfois, empruntés à d’autres écrivains moins connus, rédaction par un nègre, peu importe, elles font partie de notre patrimoine littéraire. Mais resteront-elles dans la mémoire des jeunes générations ? Les enfants lisent-ils encore Les lettres de mon moulin ?
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Les Alpilles, le chant des cigales, l'odeur du thym et du romarin, le son des fifres et des tambours; il suffit de quelques lignes pour que sons, odeurs et images affluent. Avec sa poésie, ses mots simples, ses histoires du quotidien - je veux dire de ce quotidien là -, l'écriture de Daudet est puissamment évocatrice.
Je viens de relire les Lettres de mon moulin et, là encore, c'est tout un monde d'enfance qui surgit. Lequel d'entre nous, petit, n'a pas lu La chèvre de M. Seguin? Et tenez! Je vais partager avec vous un souvenir. J'étais en 5ème, dans la classe de français de Mme Humbert. Une maîtresse femme, droite, rigide, jamais un sourire. Et ce jour là, Les trois messes basses lues par Fernandel. J'ai encore le souvenir de sa voix. Sa voix qui chante, qui raconte l'histoire, qui change de rythme, se précipite pour raconter l'urgence, puis ralentit, grave. Et mon émerveillement de petite fille : Lire, c'est donc ça.
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Avec un peu de retard sur le calendrier, j'ai lu le recueil de contes et nouvelles rassemblés dans Au pied du sapin, de la collection Folio 2€. Avec son noeud de satin givré, sa pomme de pin et les branches de sapin, la couverture donne des envies de soirées auprès du feu, confortablement installée dans un fauteuil, une tasse de thé et un bon livre à la main.
Le recueil est divisé en trois parties:
- Des réveillons inattendus...
- Des Noëls de rêve...
- Des Noëls peu traditionnels...
Découpage somme toute artificiel et qui, à mon avis, ne reflète pas grand chose. Qu'importe, là n'est pas le plus important.
Douze contes et nouvelles s'étalant du XIXème au XXème siècle, et voyageant de la France à l'Angleterre, de l'Italie à la Russie, en passant par la Norvège. Certains récits m'étaient déjà connus et lus, comme "La petite fille aux allumettes" d'Andersen ou "La Fascination" de Balzac. J'ai découvert les autres. Sans ennui mais sans enthousiasme débordant non plus. La lecture reste plaisante, l'écriture souvent très belle, mais pas à rester dans les annales.
Je retiendrai surtout "Nuit de Noël" de Guy de Maupassant pour les délices du récit et l'ironie mordante de la chute; et "Un arbre de Noël et un mariage" pour le cynisme qui en émane.
Sur le plan humoristique, le "Conte de Noël" d'Alphonse Allais, qui clôt le recueil, démarrait bien avec la grosse colère de Dieu le Père la veille de Noël. Mais j'ai trouvé le dénouement plutôt moyen.
Je ne boude pourtant pas mon plaisir d'avoir trouvé des textes à l'écriture ciselée chez Kessel ou Giono. Un recueil pas forcément indispensable mais à 2€, ça valait le coup de découvrir l'anthologie contenue sous cette si attirante couverture.
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Délicieuse émotion que celle de relire aujourd'hui Les lettres de mon moulin quand la chèvre de monsieur Seguin, le curé de Cucugnan, la mule du pape et autre secret de maître Cornille ont fait partie de ces contes qui ont illuminé sa jeunesse.
Je me suis rendu compte que si mon visage porte la marque des années, mon esprit a conservé la même angoisse à voir Blanquette ne pas résister à l'appel de la montagne, alors qu'elle est bien avertie du danger.
"- Hou ! Hou ! … faisait le loup.
- Reviens ! Reviens ! … criait la trompe."
Quel bonheur de retrouver la douceur de ces historiettes à la morale paisible.
J'ai dit morale ? Oh pardon ! C'est devenu un gros mot aujourd'hui, non ?
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Ah que de souvenirs dans ces ' Lettres de mon moulin ' !
Le titre déjà est magnifique et les chapitres :
La mule du pape
Le curé de Cucugnan
Le secret de Maître Cornille
Les trois messes basses
Et bien sûr le célèbre conte ' La chèvre de monsieur Seguin ' qui est le plus connu .
Daudet est un conteur hors pair , il nous fait voyager et aimer ' sa ' provence , ce monde disparu à jamais ;
J'ai encore le livre dans ma bibliothèque et j'en garde un souvenir émerveillé , je le relirai un jour c'est certain .
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Lu après Tartarin des Alpes que j’ai préféré à ce premier et qui m’avait plus fait rire. Tartarin, pour devenir grand chasseur de lion, va se rendre en Algérie où, bien sûr, ça ne courre pas la Savane. Un peu les mêmes éléments que la suite : tombe amoureux, se fait avoir, mais revient au pays Gascon en héros.
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La chèvre de Monsieur Seguin reste un de mes tout premiers souvenirs de lecture... par ma tante, ne sachant pas encore lire alors. Mais l'histoire s'est inscrite en moi (sans doute car j'ai dû la lui réclamer plus d'une fois...).
Quelle est triste cette histoire de Blanchette, la jeune chèvre que le pauvre vieux Monsieur Seguin espère voir grandir sans être dévorée par un loup comme toutes ses précédentes bêtes. Elle ne manque de rien dans son enclos. Pourtant, comme pour nombre d'entre nous humains, l'herbe lui paraît très vite plus verte et plus goûteuse au-delà du parc. La liberté se trouve derrière les barrières qui la protègent. Et Blanchette, bien sûr, cède à la tentation. Avec la fin qu'on lui connaît.
Conte sans doute le plus connu des Lettres de mon Moulin, il remplit son rôle moral même si, enfant, j'ai pleuré pour la pauvre petite chèvre. Après tout, elle voulait juste folâtrer un peu dans l'herbe grasse de la montagne, parmi les campanules et les autres fleurs. Le prix à payer est rude.
Mais quel beau texte. J'en retiens encore les belles descriptions de paysages d'Alphonse Daudet. Et à mesure que la nuit tombe sur la montagne, l'anxiété monte. On frissonne avec la blanche biquette. Du grand art en quelques pages très marquantes.
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