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Citations de André Breton (595)


Contrairement à ce que voudrait faire croire l'homme "de la majorité", si fier de promener sur ses larges épaules sa tête de termite, tout ce qu'il y a d'un peu entraînant au monde repose sur un sentiment de l'après nous qui, dans la vie même, ne perd pas une occasion de se colleter avec le dérisoire "pendant que nous y sommes". Après notre passage dans cette rue ... cependant, dans la pièce voisine ... alors que nous avons le dos tourné ... le vingt et unième siècle.
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LES SENTIMENTS SONT GRATUITS

Trace odeur de soufre
Marais des salubrités publiques
Rouge des lèvres criminelles
Marche deux temps saumure
Caprice des singes
Horloge couleur de jour
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- [...] Si le chemin est monotone, à deux il est moins long.
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André Breton
"C'est peut-être l'enfance qui approche le plus de la 'vraie vie'."
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André Breton
La beauté sera convulsive ou ne sera pas.
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J'envie (c'est une façon de parler) tout homme qui a le temps de préparer quelque chose comme un livre, qui, en étant venu à bout, trouve le moyen de s'intéresser au sort de cette chose ou au sort qu'après tout cette chose lui fait.
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J'aime beaucoup ces hommes qui se laissent enfermer la nuit dans un musée pour pouvoir contempler à leur aise, en temps illicite, un portrait de femme qu'ils éclairent au moyen d'une lampe sourde.
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Qui suis-je? Si par exception je m'en rapportais à un adage : en effet pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je "hante"? Je dois avouer que ce dernier mot m'égare, tendant à établir entre certains êtres et moi des rapports plus singuliers, moins évitables, plus troublants que je ne pensais. Il dit beaucoup plus qu'il ne veut dire, il me fait jouer de mon vivant le rôle d'un fantôme, évidemment il fait allusion à ce qu'il a fallu que je cessasse d'être, pour être qui je suis.
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La plus grande faiblesse de la pensée contemporaine me paraît résider dans la surestimation extravagante du connu par rapport à ce qui reste à connaître.
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Sur le fond du problème, qui est des rapports de l’esprit humain avec le monde sensoriel, le surréalisme se rencontre ici avec des penseurs aussi différents que Louis-Claude de Saint-Martin et Schopenhauer en ce sens qu’il estime comme eux que nous devons « chercher à comprendre la nature d’après nous-mêmes et non pas nous-mêmes d’après la nature ». Toutefois ceci ne l’entraîne aucunement à partager l’opinion que l’homme jouit d’une supériorité absolue sur tous les autres êtres, autrement dit que le monde trouve en lui son achèvement — qui est bien le postulat le plus injustifiable et le plus insigne abus à mettre au compte de l’anthropomorphisme. Bien plutôt à cet égard sa position rejoindrait celle de Gérard de Nerval telle qu’elle s’exprime dans le fameux sonnet « Vers dorés ». Par rapport aux autres êtres dont, au fur et à mesure qu’il descend l’échelle qu’il s’est construite, il est de moins en moins à même d’apprécier les vœux et les souffrances, c’est seulement en toute humilité que l’homme peut faire servir le peu qu’il sait de lui-même à la reconnaissance de ce qui l’entoure(1).

Pour cela, le grand moyen dont il dispose est l’intuition poétique. Celle-ci, enfin débridée dans le surréalisme, se veut non seulement assimilatrice de toutes les formes connues mais hardiment créatrice de nouvelles formes — soit en posture d’embrasser toutes les structures du monde, manifesté ou non. Elle seule nous pourvoit du fil qui remet sur le chemin de la Gnose, en tant que connaissance de la Réalité suprasensible, « invisiblement visible dans un éternel mystère ».

(1) En ce sens on n’a rien dit de mieux ni de plus définitif que René Guénon, dans son ouvrage Les États multiples de l’être : il est absurde de croire « que l’état humain occupe un rang privilégié dans l’ensemble de l’Existence universelle, ou qu’il soit métaphysiquement distingué par rapport aux autres états, par la possession d’une prérogative quelconque. En réalité, cet état humain n’est qu’un état de manifestation comme tous les autres, et parmi une indéfinité d’autres ; il se situe, dans la hiérarchie des degrés de l’Existence, à la place qui lui est assignée par sa nature même, c’est-à-dire par le caractère limitatif des conditions qui le définissent, et cette place ne lui confère ni supériorité ni infériorité absolue. Si nous devons parfois envisager particulièrement cet état, c’est donc uniquement parce que, étant celui dans lequel nous nous trouvons en fait, il acquiert par là, pour nous, mais pour nous seulement, une importance spéciale ; ce n’est là qu’un point de vue tout relatif et contingent, celui des individus que nous sommes dans notre présent mode de manifestation ». Par nous une telle opinion n’est, d’ailleurs, nullement empruntée à Guénon, du fait qu’elle nous a toujours paru ressortir au bon sens élémentaire (quand il serait sur ce point la chose du monde la plus mal partagée). ("Du surréalisme en ses œuvres vives", 1953)
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Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ?

Les paysages abondants nous ont laissé un goût amer sur les lèvres.

Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnées qui nous endorment.

(Les camps magnétiques La glace sans tain p.55)
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Quelquefois, le vent nous entoure de ses grandes mains froides et nous attache aux arbres découpés par le soleil.

Tous, nous rions, nous chantons, mais personne ne sent plus son cœur battre. La fièvre nous abandonne.

(Les champs magnétiques-La glace sans tain p.54)
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De sa litière souillée de sang noir et d'or vers la lune elle aiguise une de ses cornes à l'arbre enthousiaste du grief
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Toute femme est la Dame du Lac.
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Sur le point de m’en aller, je veux lui poser une question qui résume toutes les autres, une question qu’il n’y a que moi pour poser, sans doute, mais qui, au moins une fois, a trouvé une réponse à sa hauteur : “Qui êtes-vous ?” Et elle, sans hésiter : “Je suis l’âme errante.”
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La main de feu, c'est à ton sujet, tu sais, c'est toi.
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La leçon de Léonard, engageant ses élèves à copier leurs tableaux sur ce qu'ils verraient se peindre en considérant longuement un vieux mur est loin encore d'être comprise.
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On n'en finira jamais avec la sensation. Tous les systèmes rationalistes s'avéreront un jour indéfendables dans la mesure où ils tentent, sinon de la réduire à l’extrême, tout au moins de na pas la considérer dans ses prétendues outrances.
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Reste à savoir si l'espace et le temps, tenus par la philosophie matérialiste non pour simples formes des phénomènes, mais pour conditions essentielles de l'existence réelle, subissent au cours du rêve une crise particulière, qui pourrait au besoin être exploitée aux dépens de cette philosophie. La thèse de Fechner selon laquelle "la scène du rêve n'est pas la même que celle où se déroulent nos représentations pendant la veille", celle de Haffner selon laquelle la première caractéristique du rêve seraint l'"absence de temps et d'espace" seraient, à elles seules, pour nous rendre conscients de ce danger. etc. etc.
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FATA MORGANA


Mais voici que la nappe ailée
S’approche encore léchée de la flamme des grands vins
Elle comble les arceaux d’air boit d’un trait les lacunes des feuilles
Et joue à se faire prendre en écharpe par l’aqueduc
Qui roule des pensées sauvages

Les bulles qui montent à la surface du café
Après le sucre le charmant usage populaire qui veut que les prélève la cuiller
Ce sont autant de baisers égarés
Avant qu’elles ne courent s’anéantir contre les bords
Ô tourbillon plus savant que la rose
Tourbillon qui emporte l’esprit qui me regagne à l’illusion enfantine
Que tout est là pour quelque chose qui me concerne

Qu’est-ce qui est écrit
Il y a ce qui est écrit sur nous et ce que nous écrivons
Où est la grille qui montrerait que si son tracé extérieur
Cesse d’être juxtaposable à son tracé intérieur
La main passe

p.39-40
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