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Citations de André Breton (593)


Parce que tu es unique, tu ne peux manquer pour moi d'être toujours une autre, une autre toi-même.
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André Breton
La rue... seul champ d'expérience valable.

Cité dans Mais de quoi ont-ils eu si peur ? : Walter Benjamin, Ernst Bloch et Siegfried Kracauer à Marseille le 8 septembre 1926 de Christine Breton /Sylvain Maestraggi
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Personne n'accepte de conseils ; mais tout le monde acceptera de l'argent : Donc l'argent vaut mieux que des conseils

Jonathan Swift
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Je savais tout, j'ai tant cherché à lire dans mes ruisseaux de larmes
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Le choix initial en amour n'est pas réellement permis dans la mesure même où il tend exceptionnellement à s'imposer, il se produit dans une atmosphère de non-choix.
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J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher mais qu'il ne saurait être question de se soumettre.
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incipit :
Le parc, à cette heure, étendait ses mains blondes au-dessus de la fontaine magique. Un château sans signification roulait à la surface de la terre.
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Dites à votre maîtresse que le bord de son lit est une rivière de fleurs. Ramenez-la dans ce caveau de théâtre où battait à l’envi, il y a trois ans, le cœur d’une capitale que j’ai oubliée. Dites-lui que son temps m’est précieux et que dans le chandelier de ma tête flambent toutes ses rêveries. N’oubliez pas de lui faire part de mes désirs couvant sous les pierres que vous êtes. Et toi qui es plus belle qu’une graine de soleil dans le bec du perroquet éblouissant de cette porte, dis-moi tout de suite comment elle se porte. S’il est vrai que le pont-levis des lierres de la parole s’abaisse ici sur un simple appel d’étrier.
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Ouf le basilic est passé tout près sans me voir
Qu'il revienne je tiens braqué sur lui le miroir
Où est faite pour se consommer la jouissance humaine
imprescriptible
Dans une convulsion que termine un éclaboussement
de plumes dorées
Il faudrait marquer ici de sanglots non seulement
les attitudes du buste
Mais encore les effacements et les oppositions de la tête
Le problème reste plus ou moins posé en chorégraphie
Où non plus je ne sache pas qu'on ait trouvé de mesure
pour l'éperdu
Quand la coupe ce sont précisément les lèvres
Dans cette accélération où défilent
Sous réserve de contrôle
Au moment où l'on se noie les menus faits de la vie
Mais les cabinets d'antiques abondent en pierres
d'Abraxas
Trois cent soixante cinq fois plus méchantes que le
jour solaire
Et l'oeuf religieux du coq
Continue à être couvé religieusement par le crapaud
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FEMMES AU BORD D'UN LAC
A LA SURFACE IRISEE
PAR LE PASSAGE D'UN CYGNE

Leur rêverie se veloute de la chair d'une pensée
proportionnée aux dimensions de l'oeil cyclopéen
qu'ouvrent les lacs et dont la fixité fascina qui devait
se faire le terrible héraut du Retour Eternel. Le
beau sillage partant du coeur innerve les trois pétales
de base de l'immense fleur qui vogue se consumant
sans fin pour renaître dans une flambée de vitraux.
Ce sont les oratoires sous-jacents, plus que profanes,
où se retirent les belles, chacune dans son secret.
Elles s'y rendent en tapis volant, sur le merveilleux
nuage d'inconnaissance. C'est là que la vapeur des
alambics fait ruche et que le bras, qui reflète à s'y
méprendre le col de cygne, pointe tout distraitement
sur l'angle du miel. Plus, entre les mots, la moindre
brise : le luxe est dans la volupté. - Toute femme
est la Dame du Lac.
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Sur le point de m'en aller, je veux lui poser une question qui résume toutes les autres, une question qu'il n'y a que moi pour poser, sans doute, mais qui, au moins une fois, a trouvé une réponse à sa hauteur : "Qui êtes-vous?" Et elle, sans hésiter : "Je suis l'âme errante."
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LE VERBE ÊTRE


Je connais le désespoir dans ses grandes lignes...

Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer.
C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire. C'est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre épaisseur. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Une forme très petite, délimitée par un bijou de cheveux. C'est le désespoir. Un collier de perles pour lequel on ne saurait trouver de fermoir et dont l'existence ne tient pas même à un fil, voilà le désespoir. Le reste, nous n'en parlons pas. Nous n'avons pas fini de désespérer, si nous commençons. Moi je désespère de l'abat-jour vers quatre heures, je désespère de l'éventail vers minuit, je désespère de la cigarette des condamnés. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas de cœur, la main reste toujours au désespoir hors d'haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est mort. Je vis de ce désespoir qui m'enchante. J'aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l'heure où les étoiles chantonnent. Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit. L'air de la chambre est beau comme des baguettes de tambour. Il fait un temps de temps. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d'un désespoir pareil ! Au feu ! Ah ils vont encore venir... Au secours ! Les voici qui tombent dans l'escalier… Et les annonces de journal, et les réclames lumineuses le long du canal. Tas de sable, va, espèce de tas de sable ! Dans ses grandes lignes le désespoir n'a pas d'importance. C'est une corvée d'arbres qui va encore faire une forêt, c'est une corvée d'étoiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie.

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Je me suis toujours interdit de penser à l'avenir : s'il m'est arrivé de faire des projets, c'était par pure concession à quelques êtres et seul je savais quelles réserves j'y apportais en mon for intérieur.


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André Breton
Au-delà de ce qui arrive ou n’arrive pas, l’attente est magnifique.
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André Breton
Allez donc parler, me dira-t-on, de la suffisance de l'amour à ceux qu'étreint, leur laissant tout juste le temps de respirer et de dormir, l'implacable nécessité !
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Au grand poète
SAINT-POL-ROUX
A ceux qui comme lui
s'offrent
LE MAGNIFIQUE
plaisir de se faire oublier
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Madame de Saint-Gobain trouve le temps long seule
Une côtelette se fane
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JE RÊVE JE TE VOIS
     
Je rêve je te vois superposée indéfiniment à toi-même
Tu es assise sur le haut tabouret de corail
Devant ton miroir toujours à son premier quartier
Deux doigts sur l’aile d’eau du peigne
Et en même temps
Tu reviens de voyage tu t’attardes la dernière dans la grotte
Ruisselante d’éclairs
Tu ne me reconnais pas
Tu es étendue sur le lit tu t’éveilles ou tu t’endors
Tu t’éveilles ou tu t’es endormie ou ailleurs
Tu es nue la balle de sureau rebondit encore
Mille balles de sureau bourdonnent au-dessus de toi
Si légères qu’à chaque instant ignorées de toi
Ton souffle ton sang sauvés de la folle jonglerie de l’air
Tu traverses la rue les voitures lancées sur toi ne sont plus que leur
ombre
Et la même
Enfant
Prise dans un soufflet de paillettes
Tu sautes à la corde
Assez longtemps pour qu’apparaisse au haut de l’escalier invisible
Le seul papillon vert qui hante les sommets de l’Asie
Je caresse tout ce qui fut toi
Dans tout ce qui doit l’être encore
J’écoute siffler mélodieusement
Tes bras innombrables
Serpent unique dans tous les arbres
Tes bras au centre desquels tourne le cristal de la rose des vents
Ma fontaine vivante de Sivas
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DANSEUSES ACROBATES

Parlez-moi de ces femmes dont la double huppe
de coq de roche déploie à volonté l'arc semi-circulaire
qui relie leurs narines à leurs talons, leur nuque
à leur pubis et qui dans un bruit sourd toujours
déchirant choisissent de s'abîmer en étoile à même
la terre. L'écuyère dérive sur son patin de soie, c'est
la plume au vent et son cheval n'a laissé qu'un fer
étincelant dans le ciel. Corsetée de mousse, en maillot
de lumière, l'exquise Marie Spelterini s'avance sur
un fil au-dessus du Niagara. Rien non plus en esprit
ne se gouvernera sans le trait d'éperdu à l'expiration
duquel le plus haut période d'assouplissement
commande l'abandon au radar qui aiguille infailli-
blement les rencontres et, le doute au rebut, de
tropisme en giration, doit toujours permettre de
ressaisir par la main.
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LE PUITS ENCHANTE

Du dehors l'air est à se refroidir
Le feu éteint sous la bouillotte bleue des bois

La nature crache dans sa petite boîte de nuit
Sa brosse sans épaisseur commence à faire luire les
arêtes des buissons et des navires

La ville aux longues aiguillées de fulgores
Monte jusqu'à se perdre
Le long d'une rampe de chansons qui tourne en vrille
dans les rues désertes

Quand les marelles abandonnées se retournent l'une
après l'autre dans le ciel
Tout au fond de l'entonnoir
Dans les fougères foulées du regard
J'ai rendez-vous avec la dame du lac

Je sais qu'elle viendra
Comme si je m'étais endormi sous des fuchsias
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