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Citations de André Dhôtel (617)


Quoi qu'il en soit, David ne s'évada jamais de cette indifférence, qui, prenant en lui la force d'un instinct, possédait toutes les fibres de son corps. Cette indifférence pouvait ressembler à l'expression d'une santé parfaite, et, en même temps, elle était dans sa chair comme un mal incurable. Peut-être aurait-il voulu connaître la tendresse ou la passion dont parlent les livres, et qui déjà apprennent la douleur aux écoliers, pour les jeter plus tard dans la lumière de certaines joies, comme celles des retours vers les champs de leurs pays.
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Il suffit d'être curieux pour que le monde se révèle à nous.
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Il fut tellement ébloui par le soleil qu'il pleura.
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La tour de la cathédrale avait l'énormité d'un cauchemar, mais à mesure que les regards la suivaient dans sa montée vers le ciel, on était égaré par une beauté qui n'appartenait plus à la terre.
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Que nous est-il demandé de plus que d'attendre la lumière du ciel ?
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Elle regardait la fenêtre, comme si elle cherchait à voir.
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page 149 :
"Sans même le savoir, il avait la conviction que tout ce qui ferait sa vie lui serait donné par la forêt. Il y a dans les bois une grande paix fraternelle. La nuit, dans les ténèbres, on y perçoit plus de choses que pendant le jour, car les moindres bruits ont une portée considérable."
Collection "Le meilleur livre du mois" (Club du livre du mois), édition 1955.
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« Nos vies paraissent chaque année se perdre dans la beauté singulière de ce qui reste irrémédiablement ignoré et sans valeur : attitudes anonymes, dans un monde où la morale, l’histoire, les religions, les littératures ne pénètrent pas comme on le croit. En assemblant ces souvenirs qui concernaient David, il me semblait reconstituer l’impossible comme si j’avais eu le pouvoir de ressusciter des végétaux anciens, par exemple sur un quelquonque talus de chemin de fer. »
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Un orage emplissait les trois-quarts du ciel.
Le vent s’élevait. Au loin le soleil brillait dans l’azur à l’horizon de la forêt.
La lumière rasante faisait paraître d’un noir intense les nuées qui furent déchirées bientôt par cent autres lumières, lorsque les éclairs les parcoururent.
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André Dhôtel
[...] l'essentiel d'une vie si modeste qu'elle soit n'est pas de continuer, ni de progresser (ce qui suppose encore une continuité) pas non plus de rompre (cela pourrait manquer de mesure) ni d'arriver, mais de repartir, en tout cas de s'y essayer en désespoir de cause, ce qui donne tort aux pires fins ou séparations.
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Van Gogh où s'imposent ensemble de discordantes visions, terriblement exactes des champs et du soleil et encore cet azur plus sombre que la campagne éclairée. Quant à Vermeer, il nous aura prouvé que la lumière traverse la lumière. Je savais bien...
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Enfin la forêt [ ...] A certaines heures, un peu en deçà de la lisière, à la limite de l'ombre des profondeurs et de la lumière oubliée du ciel, il arrive qu'on écoute. Il arrive aussi qu'il n'y ait pas le moindre vent à cette seconde. Alors c'est un silence qui ne se définit nullement par une absence totale de bruit. Car il y a soudain, en même temps, l'espace de la forêt (dont une faible part est seule visible) qui soudain se révèle tout entier. D'incalculables dimensions s'établissent. Un autre silence, un autre lieu de même qu'il y a une autre lumière. Avouons-le. Tout d'un coup c'est l'abîme.
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Là il se sentait en paix . Des fruits rouges d'aubépine se mêlaient à des ronces, à des herbes et à des lianes. C'était un de ces lieux ordinaires où il n'y a rien à se demander, au moins pendant quelques instants et de tels instant c'était pour lui la vraie vie.
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Au dernier train, quand il trimbala une famille dans son taxi, Gabriel songea que pour lui comme pour une foule de gens, il n'y avait pas seulement le souci d'une situation, d'une propriété, d'une considération incertaine, mais qu'ils s'attachaient au simple jeu des choses vues et des êtres rencontrés dans l'étonnement de vivre pour rien.
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Certes le bonsoir de ses parents l’enchanta, mais lorsqu’il fut seul et qu’il eut éteint la lampe, il demeura les yeux grands ouverts.
De la fenêtre venait une lueur diffuse qui montait des lampadaires. Pas une vraie nuit.
Alexis ne put que sommeiller avant le jour qui d’ailleurs ne tarda guère puisqu’on était arrivé vers deux heures du matin.
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Ils gagnèrent la lisière et marchèrent vers le plateau à travers les grandes herbes de la pente. Lorsqu’ils arrivèrent au chemin qui servait aux débardages, Alexis dit :
— Plus de courses dans la forêt, plus d’acrobaties. Finies les heures au bord de l’étang et les soirées dans l’herbe.
— Les vacances, dit Placide.
De temps à autre Placide avait des lumières.
— Bien sûr je reviendrai pour les grandes vacances, disait Alexis. Mais je ne verrai pas la neige dans les bois, ni la glace de l’étang. Nous n’irons plus pister les sangliers sur la neige. Nous ne nous perdrons plus dans le brouillard. Souviens-toi du beau cerf de la sapinaie que nous avons vu dans le brouillard.
Sarbacane ! Sarbacane !
Alexis parlait avec ardeur, sans la moindre tristesse. Il désirait aussi passionnément retrouver les siens et vivre avec eux que de rôder du matin au soir dans la campagne, mais il ne savait plus ce qu’il devait penser d’un départ qui allait bouleverser sa vie.
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Puis ils dirent qu'ils ne pourraient se passer des collines de la Saumaie, ni des farces de la Saumaie, ni de la vérité prodigieuse des humbles guérisons. Seigneur !
...
Un peu avant l'aube ils entendirent un nouvel orage qui s'éloignait vers l'est. Les éclairs illuminaient les saules. Vers l'ouest la lune rouge était sur l'horizon.
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Jacques continua à marcher. L'incident lui fit paraître soudain la campagne tout à fait heureuse et le dégagea curieusement des préoccupations que le whisky n'avait pas réussi à dissiper. Il se tourna pour regarder la vallée. Regarder ! Deux nuages infimes dans le ciel brûlant au-dessus de la plaine radieuse. L'abbé Merci disait qu'il fallait regarder. Et voir !

Il se dirigea vers le bois proche. Pourquoi vers le bois ? Simplement parce qu'il n'y avait aucune raison d'aller par là. Sous les arbres la chaleur était accablante. Il en fut énormément satisfait, comme si cela le transportait tout d'un coup sous les tropiques. Les troncs des arbres de la futaie avaient une vive précision. Puis Jacques entra dans un taillis et il fut devant la petite statue de la Sainte Vierge. Dans le plein jour un cierge qu'on venait d'allumer.

Il se dit qu'il aurait pu apporter un cierge et l'allumer. Il regarda autour de lui. Par terre il aperçut le débris d'une liane de clématite. Il le ramassa, battit son briquet et s'appliqua à faire flamber la liane. Puis il la fixa à une des dents du porte-cierges. La flamme brilla vivement quelques secondes, avant de s'éteindre. Tout de même la liane garda à son extrémité une braise ardente. Voilà ! C'était tout ce qu'il pouvait faire à ce moment, selon ses faibles moyens. Il entendit comme un bruit de pas aux alentours.

Il écouta longuement. Le silence s'était fait. Il s'en alla et sortit du bois. Au-dessus de la plaine il y avait maintenant trois petits nuages, lumineux comme les fleurs alentour. Ces fameuses achillées roses qu'aimait Viviane... Sainte Vierge ! Il redescendit jusqu'à la route, la traversa et marcha vers la vallée.

Il fut bientôt dans la plaine unie qui s'étend sur trois kilomètres jusqu'à la rivière. Comme il éprouvait soudain une immense fatigue, il s'assit quelques instants sous un buisson pour se reposer. Quand il se releva, il eut une grande difficulté à se tenir debout. Le whisky ? C'était autre chose que l'effet du whisky. Comme s'il avait reçu une blessure.
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La Saumaie, quel monde !
Il s'en alla tout droit vers le garage en face de l'école. Crépart était assis sur une roue contre le mur. Jacques prit place à côté de lui sur une autre roue.

– La clientèle se fait rare, dit Crépart. Si je n'avais pas dix cordes à mon arc...

Quelles cordes ? Il vendait des bouteilles de gaz, des sacoches de vélo, des valises, de la peinture, n'importe quoi. Mille espoirs dans tous les sens, comme il l'expliquait. L'argent c'était parfois dur à faire rentrer, mais il mangerait des escargots et des champignons en attendant de faire une vente du tonnerre, ce qui ne pouvait tarder.
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Bien que le soleil fût déjà assez haut, la matinée restait pure et fraîche.
Malgré sa fatigue et son mal aux cheveux, il trouvait la campagne admirable, et, comme au réveil, il lui semblait que le paysage comblait tous ses vœux, et qu'il n'avait plus rien à chercher maintenant. Comme s'il était soutenu par des mains invisibles.
Il avait soif, mais il s'en fichait. Les ombelles du talus autour de lui étaient une lumière nouvelle. Il entendit le bruit d'un vélomoteur.
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