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Citations de André Dhôtel (617)


Rien n'existe, en vérité, se disait Gabriel, que ce qui apparaît ici ou là.
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Je venais pour la première fois dans le pays. J'avais suivi la route au nord de Châlons-sur-Marne, ayant enfin dépassé le grand panneau où il est écrit que LES ARDENNES VOUS ACCUEILLENT. Je n'avais pas vu en quoi se différencie la contrée après le panneau, et j'eus certes le grand tort de n'avoir su pénétrer les apparences. Enfin, je me trouvai dans le plus grand embarras en arrivant au carrefour de Mazagran.
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De belles résolutions, constatait Niklaas, de louables efforts. Mais que nous est-il demandé de plus que d'attendre la lumière du ciel ?
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"Autour de l'auberge des Rouliers s'étageaient de légers bosquets. Les feuilles minuscules, à peine sorties des bourgeons, apparaissaient dans le tremblement des choses qui commencent à sortir de l'invisible et peut-être ne devraient pas encore être vues. Les arbres demeuraient vraiment dénudés. Ils se trouvaient enveloppés d'une sorte de brume verte ou rouge contre le ciel nu." (page 222)
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"Le printemps finissait, mais l'été garda, cette année-là les apparences du printemps à cause d'un beau vent du Nord qui se maintint durant des semaines. Il semblait que les avenues, le port, les petites rues, les collines chargées de bâtisses, les squares maintenaient dans leurs espaces un vide étrange, nullement attristant, très doux comme l'ignorance." (page 190)
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Maximin murmura : "La clairière". Il éprouva le désir de s'avancer pour reconnaître l'étendue et trouver un lieu où il jugerait mieux de ce rayonnement où le regard ne pouvait s'arrêter nulle part et s'éblouissait aux fleurs sans cesse ravivées par l'espace même, qui s'affirmait comme une présence invisible. Il s'avança sans savoir quel chemin il faisait. Enfin malgré lui il appela : "Véronique".
– Tu m'avais perdue, dit une voix.
Il se retourné et ne put apercevoir la jeune fille.
– Tu ne m'avais pas oubliée, dit-elle. Mais moi je suis restée à côté de toi.
Véronique était là entre de hauts genêts qui sortaient de la base d'un petit rocher. Il regarda son visage et ses yeux. Il se souvient étrangement de ce que disait Casimir sur les yeux de Jeanne. Oui, dans les yeux il y avait la clairière, mais une autre clairière encore, avec on ne savait quelle pensée. La clairière elle-même était-elle une pensée ?

[André DHÔTEL, "Les Disparus", chapitre XIV, Gallimard, 1976 – réédition Phébus, collection "libretto", 2005, page 293]
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En ces jours, en cet automne éblouissant des contrées du sud, Gaspard comprit donc l'éclat étrange des yeux d'Hélène, car lui-même, ainsi qu'elle le lui dit, eut cet éclat dans son regard. C'est sans doute le signe de l'étonnante et cruelle nostalgie qui fait désirer pour chacun une vie plus grande que les richesses, plus grande que les malheurs et que la vie elle même, et qui sépare en nous les pays que l'on vus de ceux qu'on voudrait voir...
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"Regarde bien de tous tes yeux. Fais de la lumière avec tes yeux. En ville ou à la campagne et même en rêve il faut essayer de voir le chemin qui s'éloigne toujours et qui ne ressemble à aucun autre."
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Il y a dans le déroulement le plus nécessaire de toute vie, comme l'attente d'une coupure soudaine par quoi le destin rappelle sa présence avec un événement qui peut paraître d'abord négligeable.
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La nature. On n'arrivait pas à comprendre ce qu'il y avait ici. Des fleurs géantes et rouges dans les herbes, l'azur à travers les bouleaux, les truites dans le ruisseau noir, les corneilles, les oiseaux de proie, les abeilles, la prairie avec ses marguerites jusqu'à l'horizon, à l'infini, une jeune fille qui dévêtue serait plus compliquée que tous les champs du monde, et sa voix, ses regards sauvages comme le soleil. Non, pas sauvages. C'était plus surprenant que n'importe quelle sauvagerie parce qu'il y avait une pensée perdue dans une paix profonde.
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Je la reverrai, puisque la vie est plus forte que nous.
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Il voulait sans doute ignorer qu'il fallait en passer par la vie de tous les jours.
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- Qu'est-ce que tu regardes par la fenêtre ? demanda la grand-mère, de sa voix coupante.
- Rien, dit Émilie.
C'était exactement rien. Mais là où il n'y a rien, il est difficile de ne pas voir, à un moment, des lointains inappréciables.
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A vrai dire, dans n'importe quelle histoire, si commune soit-elle, il y a un moment prodigieux qu'il est difficile de saisir et qui met en jeu les événements.
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« Il semble parfois que les circonstances sont attachées les unes aux autres comme les wagons d'un grand train de marchandises chargés de fleurs, de bêtes, de minéraux, de glace, d'ennuis, de joie et de rêves, et aussi, de loin en loin, parfaitement vides. »
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" Il se leva lui aussi. Il aurait fallu la repousser avec brutalité mais ce n'était pas imaginable. Dans la lumière du sous-bois son visage était si riant et si gracieux. Sa robe, ses épaules, ses seins soulevés par une respiration légère qui semblait la même pour elle et pour lui. Des yeux vivants ne pouvaient rien voir de plus beau. "

[André DHÔTEL, "Dans la vallée du chemin de fer", éd. Pierre Horay, 1957 - réédition Horay, 2005, chapitre VI, page 132]
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["L'Azur", roman d'André Dhôtel (1968) - CITATION EXTRAITE D'UNE CRITIQUE d'ALAIN CLERVAL : "DANS UN HAMEAU DE CHAMPAGNE", parue dans "la Quinzaine Littéraire, 1er au 15 mai 1969]

" Dans l'oeuvre d'André Dhôtel, l'invraisemblable côtoie à tout instant le miracle. Les histoires surnaturelles, les fables ont le pouvoir de transfigurer l'univers et de révéler les personnages à eux-mêmes, en délivrant la vérité qui les habite. Et la beauté semble toujours tenir du prodige. C'est souvent sur une apparition que s'ouvre l'aventure. Ainsi dans "L'Azur", tous les personnages qui traversent l'histoire, crédules ou retors, simulateurs ou faussaires, conjurés ou victimes, sont finalement profondément marqués par le passage du surnaturel, du magique, même s'il est, en fin de compte, démontré que l'imposture est l'auteur du miracle. [...] C'est avec un art toujours égal qu'André Dhôtel tient serrés les fils de l'intrigue et du rêve, mêle le féérique, la poésie du grand vent et des terres désolées, en friche sous le ciel, aux sombres calculs de l'argent, de la passion et de la peur. [...] "

[Alain Clerval, "La Quinzaine Littéraire", 1er au 15 mai 1969 - extrait de l'article intégralement reproduit dans le Bulletin n°5 de "La Route inconnue", Association des Amis d'André Dhôtel, août 2003, page 24]
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Martinienn ne songeait pas aux filles, mais il errait. Peut-être écoutait-il les conversations derrière les portes. Il me demanda un soir si je croyais que vingt ans (il avait vingt ans) ou même cinquante ans suffisaient pour connaître les choses essentielles du monde et que personne n'a jamais pu dire, étant donné la brièveté de chaque vie humaine. Malgré les traditions, on ne peut constater que des faits approximatifs ou à la rigueur, pour peu qu'on s'y intéresse, quelques faits scientifiques. Mais le vent du soir apporte des paroles inconnues, dont, après bien des années d'études, on parvient tout juste à saisir des bribes.
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La fille ne s’était pas mariée. Elle poursuivait une vie effacée. Sa jeunesse (elle n’avait guère plus de vingt ans) semblait déjà pâlir, destinée à une vie sans heurts dans la mesure où cela est possible.
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Il vaut mieux rester tranquille quand on manque d’air.
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