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EAN : 978B0014LXAS8
Marabout (30/11/-1)
4.15/5   13 notes
Résumé :
David est un gosse de l'Assistance qu'a recueilli la mère Filasse du village de Bermont : "Je me rappelle son front carré, ses cheveux courts. Il avait une certaine raideur dans tous ses gestes, et cela donnait à tous ses gestes cette grâce imparfaite qui se dégage des sculptures archaïques. Dans les jeux, ses muscles se détendaient avec une extraordinaire rapidité.".

(Maurice Nadeau, "David" ou le roman de l'indifférence", article paru dans "Combat",... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Derrière la simplicité de ce titre se cache un personnage dont la légende s'écrit sous nos yeux ébahis, entre splendeur et radicalité d'un nouveau genre.

Pour la petite histoire, ce roman achevé dans les années 30 est célèbre pour avoir été refusé par les éditions Gallimard. Il faudra attendre 1948 pour le voir enfin publié aux éditions de Minuit, puis patienter jusqu'à fin 2022 pour que ce livre épuisé depuis trop longtemps soit enfin réédité.

C'est une lecture qui fait un bien fou par les temps qui courent. Les sentiments exprimés sont purs et entiers, le ton est élégiaque, et le fond réaliste est sans cesse transcendé par la forme empreinte de merveilleux. La nature est dépeinte avec passion et ferveur, comme seul un botaniste est en capacité de le faire. A ce titre, la scène épiphanique que vit David dans la forêt est inoubliable de beauté et de cruauté.

Le caractère insondable du personnage le rend follement charismatique et romanesque, car il est sujet à toutes les spéculations. Paresse, fugue, désapprentissage et ensauvagement sont autant de réponses au monde qui l'entoure, qui est indéniablement pas celui auquel il aspire.

Un roman magnifique, plein de lucidité et de compassion envers une jeunesse prête à se perdre afin de mieux se trouver. Mais aussi un récit visionnaire sur le choix de la décroissance et de la résistance passive face à un monde « goliathique » dominé par le matérialisme et le rationalisme.
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"David", roman refusé dix ans plus tôt par Gallimard et auquel le romancier tenait beaucoup, est publié [en 1948] aux Editions de Minuit et distingué par le Prix Sainte-Beuve. " [Extrait de la note biographique publiée sur le site de l'association de lecteurs "La Route Inconnue," consacré à la promotion de l'oeuvre du romancier et nouvelliste André DHÔTEL (1900-1991)]

"Je me rappelle son front carré, ses cheveux courts. Il avait une certaine raideur dans tous ses gestes, et cela donnait à tous ses gestes cette grâce imparfaite qui se dégage des sculptures archaïques."

On se demande vraiment ce qu'aujourd'hui tous ces damnés éditeurs parisiano-centrés FABRIQUENT [Ce nouveau "Minuit", entre autres ...Hep-là ! Il serait plus que la Minuit passée pour le rééditer, chers Docteurs Schweitzer amnésiques...] en "oubliant" de republier, toutes affaires cessantes, ce type de chefs d'oeuvre dormant en leurs forêts d'écrits : là où reposent les dignes fantômes hantant encore leurs ANCIENS catalogues ! Z'ont sans doute mieux à faire, bien sûr, bien sûr... Eh oui, tant de "nouveautés", de chefs d'oeuvre "inoubliables" de nos Grands-Contemporains-sur-Seine à publier...

J'exagère ? "David" a tout de même - et de fait - complètement DISPARU du catalogue internétien des "Editions de Minuit" (Cherchez sur leur site à l'année 1948...) : cherchez l'erreur... Grrrrrr !!!!

Et pendant ce temps-là : l'avalanche habituelle des "derniers" Foenkinos, Nothomb, Houellebecq, Legardinier, Despentes, Angot, Tartempion-Tartempionne, Niaiseux & Niaiseuse... les dernières vacuités trashy-soft d'E.L. James... [Coeur-de-cible favori ? "La ménagère bas-de-plafond de moins de 50 ans"... D' la thune à s' faire sans s' fatiguer... ] :-)
Lien : http://www.dourvach.canalblo..
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Ce roman fut d'abord refusé par Gallimard avant d'être publié par les Éditions de Minuit en 1948 ; oublié deouis, il est maintenant ressuscité miraculeusement par les éditions de l'Arbre Vengeur – Hallelujah ! C'est une rencontre importante que de lire André Dhôtel. Il y a la langue, la tournure des phrases – magnifique, singulière -, la nature en mouvement dans un livre plein d'inquiétude et d'étrangeté. Il y a David, qui exerce une fascination sur son entourage et qui « au lieu de se perdre dans la foule de ceux qui vivent simplement » se trouve « au centre des hasards qui ont bouleversé l'aspect d'un terroir. » Mais il y a Nelly aussi, Nestor son père, paysan rude et violent, il y a Barnabé encore, l'ami qui raconte toute cette histoire au narrateur. David, c'est un roman sur l'avidité et la convoitise, le désir aussi, celui d'un riche industriel qui veut tout posséder. C'est aussi un roman où l'inexplicable tient un rôle prédominant. On ne peut que louer le style, la richesse des descriptions, les idées fameuses, comme celle de transformer le village de Bermont en colonie d'esprits libres et hors les normes – grandiose ! Il y a du Musil là-dedans, du Hermann Heses (Demian) et du Flaubert (Le coeur simple) et il y a André Dhôtel, un auteur à sortir du purgatoire littéraire au plus vite. Lisez-le, c'est tellement bien.
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Paru en 1948, ce roman a été écrit vers 1930 et est donc proche contemporain du merveilleux "Campements", son premier roman publié. C'et donc une oeuvre de jeunesse de l'auteur. Et ce n'est pas là le moindre de ses défauts, bien au contraire !
A l'inverse des autres romans de Dhôtel, le narrateur est présent (usage du JE) et la narration s'effectue par l'intermédiaire de Barnabé qui raconte l'histoire de David, leur ami commun.
Le lecteur chemine, comme David, sans prévoir, sans ambition, sans futur ; l'histoire avance sans que l'on décèle un fil, en aveugle.
Rien n'est souligné de l'ambigüité du chef d'entreprise Robier envers David, aucune notation amoureuse, encore moins sexuelle ; tout est non-dit, calme et sans morale.
Les images soudaines et incongrues, si chères à l'auteur (et aux lecteurs), sources d'humour pas si involontaire que cela, laissent la place à des ouvertures, des échappées quasi-philosophiques qui laissent parfois interrogatifs et perplexes
Tout cela mène le lecteur à une impression de vide savamment et paradoxalement construit. A ce titre, la dernière phrase dit tout :
"Je ne sais rien de plus sur le Val Blanc."
Une oeuvre très attachante.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La banalité des faits divers nous exaltait, et je connus ainsi les premiers gestes de David, qu’on surnomma, à Bermont, l’enfant au coeur insensible.

[André DHÖTEL, "David", Editions de Minuit, 1948].
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Il existe des individus qui sans agir, ont la propriété de susciter des événements ou des catastrophes. David faisait naître des combinaisons gracieuses de circonstances, et modifiait les choses sans y toucher.
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Quoi qu'il en soit, David ne s'évada jamais de cette indifférence, qui, prenant en lui la force d'un instinct, possédait toutes les fibres de son corps. Cette indifférence pouvait ressembler à l'expression d'une santé parfaite, et, en même temps, elle était dans sa chair comme un mal incurable. Peut-être aurait-il voulu connaître la tendresse ou la passion dont parlent les livres, et qui déjà apprennent la douleur aux écoliers, pour les jeter plus tard dans la lumière de certaines joies, comme celles des retours vers les champs de leurs pays.
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« Nos vies paraissent chaque année se perdre dans la beauté singulière de ce qui reste irrémédiablement ignoré et sans valeur : attitudes anonymes, dans un monde où la morale, l’histoire, les religions, les littératures ne pénètrent pas comme on le croit. En assemblant ces souvenirs qui concernaient David, il me semblait reconstituer l’impossible comme si j’avais eu le pouvoir de ressusciter des végétaux anciens, par exemple sur un quelquonque talus de chemin de fer. »
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Gagner des heures pour les dépenser sans compter au soleil, collectionner des plantes, des insectes, nager, lire des livres, n'importe quels livres.

[André DHÔTEL, "David", Les éditions de minuit, 1948, 252 pages -- réédité par marabout, 1979](extrait cité par Maurice Nadeau dans son article "David" ou le roman de l'indifférence", "Combat", 27 janvier 1949)
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Videos de André Dhôtel (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Dhôtel
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin. […] Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible. Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […] Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant de la jeunesse oubliée et des souvenirs perdus » […] » (Jean-Claude Pirotte)
«  […] Des paroles dans le vent en espérant que le vent est poète à ses heures et nous prêtant sa voix harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches avec mille feuilles que l'air du large fera parler peut-être un jour où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait qu'on n'écoute jamais et qu'on ne sache pas qui parle et qui se tait. […] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon 2:00 - Attente 3:30 - En passant (II) 4:50 - La preuve 5:30 - L'inconnu 6:15 - Splendeur (II) 6:46 - Générique
Référence bibliographique : André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration : https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site : https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
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