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Critiques de Andria Williams (39)
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Idaho

Pas bon pour Idaho d’être lu après Mr Vertigo, l’absence d’originalité passe mal et ça m’a semblé un peu insipide. Une fois de plus, la quatrième de couv’ est abusée. «Des personnages inoubliables»? Ça m’étonnerait, Nat et Paul sont assez sympas, mais pas non plus bien passionnants, et il y a peu de chances qu’on entame une longue histoire post-lecture eux et moi. Le plus intéressant, c’est le travail de Paul (dont bizarrement la quatrième de couv ne parle pas), dans le centre de recherche nucléaire d’Idaho Falls, sur un réacteur de l’armée assez rustique, dont les barres de contrôle ont tendance à se coincer. C’est là qu’en 1961 s’est produit le premier accident mortel dans un réacteur nucléaire aux États-Unis.

Mais, sauf au début et à la fin du roman, ça ne suffit pas à faire fuir l’ennui provoqué par la mollesse de l’intrigue et l’absence de finesse, de force de l’écriture.
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Idaho

Un roman étonnant.

Au début , j'avoue avoir un peu hésité à poursuivre la lecture , craignant l'ennui , la noyade dans l'eau de rose et le puritanisme des années 50-60 aux Etats -Unis.

Un jeune couple qui s'installe à Idaho Falls ... bon. Il fait des enfants ...bon . Les voisins épient la jolie jeune femme, "trop" libre, "trop" désinvolte ? ...bon .

Mais , parfois, la persévérance est récompensée !

Progressivement, la personnalité des héros s'étoffe et la légèreté apparente disparaît pour laisser place à des thèmes comme la condition féminine : ici , on va suivre le quotidien des épouses de militaires , des femmes au foyer sous le joug du mari et de la société bien-pensante .

La jeune auteure , comme le précise la 3ème de couverture est elle-même femme de militaire ,un thème qu'elle a donc particulièrement peaufiné . Elle illustre son roman par une citation explicite issue du " Guide des officiers de l'armée " de 1954 :

" Rien de plus admirable , pour un mari qui rentre de mission ,que de se rendre compte , comme il l'avait espéré , que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence . "

Tout est dit .

Mais, le sort du militaire, à cette époque , n'est guère plus enviable non plus et le récit va provoquer plus d'une fois un sentiment d'incrédibilité puis d'effroi .

Effroi , c'est je pense le mot juste car, s'il s'agit d'une fiction, elle n'en demeure pas moins bâtie d'après un "fait divers" bien réel : on est dans l'univers de la défense et l'armée s'ingéniait à manipuler des petits réacteurs nucléaires : à Idaho Falls , le 3 janvier 1961, l'un d'eux a véritablement explosé.

L'auteur, à partir de cet accident va en explorer les causes et les conséquences.

Donc, voilà un livre que j'ai commencé en boudant un peu et que je quitte à regret !

J'ai bien aimé le personnage de Nat et cette "photo" des années 50-60 , l'insouciance de sa jeunesse qui pointait malgré les difficultés, et l'évocation de la mythique Dodge Wayfarer 1949 !

Un premier roman qui se lit facilement même si je lui ai reproché un style trop quelconque ,on va dire simple pour être sympa ! Une traduction peut-être trop littérale ? C'est dommage.

Mais, l'histoire l'emporte et je suivrai cette auteure.
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Idaho

«  Rien de plus admirable, pour un mari qui rentre de mission , que de se rendre compte , comme il l'avait espéré ,que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence » .

«  Ils disent que le Camp Century n'est que le premier d'une longue liste de bases militaires qu'ils veulent construire en Arctique . Ces bases seront toutes construites sous la glace , comme le Century ; reliées entre elles par des tunnels » .



Deux extraits de la trame de ce récit bien menée : nous sommes aux États - Unis en juin 1959, le début des aspects fascinants et effrayants mal connus de l'histoire du nucléaire .

En même temps qu'il pose des questions pertinentes sur notre rapport au nucléaire dans ces années - là ce roman choral donne voix à tour de rôle à trois protagonistes : Paul, militaire de carrière. , muté à Idaho , à une journée du nord de l'Utah, afin de surveiller le réacteur d'un programme nucléaire , Paul, ses complexes dus à une enfance pauvre , dénuée d'amour et de sollicitude , mari aimant mais déboussolé , Nat , son épouse Nathalie dite : Nat , à l'enfance heureuse, épanouissante , belle jeune femme amoureuse , mère de deux petites filles , d'une naïveté incroyable et Jeannie , épouse du chef d'équipe de Paul, lâche, négligeant , carriériste, arrogant , à la limite de l'incompétence , jeune femme compassée , directive seulement vers la fin ….il pose la question brûlante sur la vie de couple , dans une base militaire au milieu du désert ….



Il est difficile de s'y faire des amis et dangereux de se faire des ennemis , les épouses isolées , souvent seules avec les enfants s'ennuient , il règne un climat de suspicion, fausse solidarité , au sein de ce milieu malsain , cercle militaire étroit , étouffant de secrets , de mensonges , d'hypocrisie et de trahisons ….

Porté par une écriture fluide , simple mais minutieuse, pour la documentation technique à propos des problèmes du réacteur nucléaire , le contexte est instructif ,intéressant , jamais rébarbatif, basé sur des faits réels de l'époque , l'étude psychologique des personnages , du couple et de l'entourage sont très fouillés ..



L'auteure construit avec intelligence des portraits pétris d'émotions, justes , profonds , subtils et fins .

Le lecteur suit avec passion sans ennui les mesquineries , le quant - dira t- on , l'ennui , la jalousie ,les ragots , le machisme des militaires, les tentations d'aller voir ailleurs , un tout petit monde mesquin et fermé , sur une base militaire …mais aussi les tensions , le contexte militaire dangereux , l'accident , le drame , la catastrophe le 3 janvier 1961, dans un contexte dysfonctionnel et incompétent , le poids des secrets , les petits et grands mensonges ….

Des personnes entières , déroutantes , où amour , rage , regrets , revirements , tristesse profonde , angoisse et colère explosent au fil des pages .

Dans un cadre fort bien rendu , au contexte historique , hors du commun , le portrait d'un couple subtil , poignant , attachant , une vie en vase clos, doublée d'une aventure humaine passionnante de bout en bout , à la fois intime et universelle .

Judicieux d'avoir ouvert une porte et donné un sens à ce fait divers —— , les dangers des débuts du nucléaire aux US ——sans doute occulté de notre mémoire collective.



Un ouvrage emprunté à la médiathèque, à recommander!
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Idaho

L'explosion d'une famille ordinaire

*

Focus: le livre s'ouvre sur une scène rafraîchissante dans un été étouffant. Un réservoir d'eau enclavé dans un désert. Un pick-up, quatre personnes. Une jeune femme en sort et plonge avec délectation dans les eaux bleu turquoise du petit lac.

Un moment bucolique et champêtre. Un début bien trompeur. De la légèreté? Non, du tout.

Puisqu'on parle de nucléaire, de base militaire, d'accident, et de puritanisme.

Nous sommes dans les années 50-60, dans l'Idaho. A Idaho Falls plus précisément. Une ville bien réelle, avec un réacteur nucléaire à la limite de la cité.

Nous suivons Nat , son mari Paul et leurs deux filles qui emménagent ici. Paul, militaire de carrière, Nat femme au foyer.

*

Un roman choral qui fait intervenir trois protagonistes: Nat, Paul et Jeannie, la femme du chef de Paul.

Une atmosphère anxiogène montant crescendo jusqu'à l'accident nucléaire.

Si au départ, le ton semblait monotone et peu immersif (Nat et ses problèmes d'adaptation au sein de la vie militaire), la situation explosive de ce microscosme va faire ses preuves de "page-turner".

Ce récit purement fictionnel a tout de même été basé sur un fait divers : le 3 janvier 1961, un accident nucléaire très grave a bouleversé l'ordre public. On en était aux balbutiements de ce nouveau projet.

L'auteure, femme de militaire, a connu cette vie si singulière. Faite de déménagements successifs, de stress chronique, de hiérarchie inhérente entre femmes.

Un récit intéressant qui aborde plusieurs thèmes: la vie de couple, l'actualité des années 60 aux US, les codes sociaux tels l'apparence ou le patriarcat encore bien ancré.

La psychologie des personnages est bien fouillée. Nat, jeune femme bien naive, Paul un mari aimant mais quelque peu déboussolé. le chef d'équipe lâche et carriériste. Sa femme Jeannie, compassée et finalement directive à la toute fin. Puis Esrom, le jeune gars du coin un peu esseulé.

Des personnes entières et déroutantes, qui m'ont proposé des émotions diverses : tristesse, colère, rage, étonnement, joie.

*

Pour finir je dirais que le récit , malgré un début lent, a réussi à m'attirer dans ce coin paumé , avec un suspense croissant et anxiogène. Je suis même étonnée qu'il n'ait pas eu un succès mérité. Il a tout pour plaire. Aussi bien pour les amateurs de thriller psychologique que de roman sociologique tel @la fenêtre panoramique de Richard Yates ou encore @Mildred Pierce de James McCain. Un bon livre à découvrir.

* on peut en discuter sur le groupe #picaboriverbookclub sur FB

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Idaho

Belle découverte que ce roman !

Des le préambule, la catastrophe est annoncée et l'histoire déroule son fil tout d'abord lentement. L'ennui et la mélancolie du jeune couple, amoureux mais déjà englué par le quotidien - elle, sans travail, sans relations sociales autres que le voisinage peu sympathique, lui, Paul, conscient de la vacuité de son travail - fait peu à peu place à l'angoisse - elle, aux prises à des sentiments ambivalents, lui, en proie à l'inévitable accident. Progressivement, les personnages s'étoffent et l'intrigue prend le dessus.

Pour son premier roman, l'auteure s'est inspirée de faits réels survenus aux États-unis dans les années 60 et 70 en s'efforçant, dit-elle de donner un sens à l'un des aspects les plus fascinants de l'histoire des débuts du nucléaire, et c'est réussi !
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Idaho

Paul et Nat, se sont récemment installés à Idaho Falls, lui est militaire, affecté à la surveillance d'un réacteur d'un programme nucléaire militaire, elle, femme au foyer élevant leurs deux filles. Une vie assez conformiste dans cette petite ville en cette fin des années cinquante...Les tensions apparaissent vite entre Paul et son chef d'équipe, négligeant et carriériste qui reste sourd aux alertes de l'équipe de Paul sur les problèmes du réacteur et des tensions également entre Paul et Nat qui se trouve confrontée aux autres épouses, dans un milieu assez clos où les fréquentations sont subies plutôt que choisies. L'équilibre précaire du couple et de l'équipe ne vont pas tarder à voler en éclat quand Paul, à la suite d'une violente altercation, est envoyé en mission en Arctique...



Un sujet que j'ai trouvé intéressant, la vie d'un couple dans une petite bourgade dans les années cinquante, l'occasion de dépeindre le conformisme de la société, les amitiés rapides au gré des mutations, l'ennui des mères de famille, les tentations d'aller voir ailleurs pour tromper l'ennui, le machisme de certains responsables se croyant tout permis...mais le style d'Andria Williams est tellement minutieux, détaillé précis qu'il en est devenu ennuyeux. Certes elle décrit les profondeurs de la nature humaine avec beaucoup d'acuité mais de trop nombreuses redondances et descriptions ont mis à mal ma lecture qui n'a pas été un réel plaisir - j'ai même lu quelques passages en diagonale, c'est lent et il faut quand même faire preuve d'une grande patience pour arriver au final.

Idaho est un roman intéressant pour ces études psychologiques fines et un contexte instructif inspiré d'un fait réel, mais une lecture ennuyeuse et dispensable.
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Idaho

« (…) un rôti enveloppé de papier aluminium, avec des carottes, un aspic de tomate et en dessert, une gelée rouge truffée de marshmallows et de bretzels, tel un océan à la surface duquel flottaient des restes de naufragés après une attaque de requins, le tout dans des plats orange en Pyrex, assortis. »

Bienvenue dans les années 1960 à peine émergentes, dans le salon des Richards, Mitch et Jeannie, les hôtes d’une soirée entre couples résidant à Idaho Falls. Ce qui les lie tous : le Laboratoire national de l’Idaho, un centre de recherche nucléaire situé non loin, où les hommes, des militaires, opèrent un réacteur sous la supervision de Mitch Richards, sergent-chef.

Andria Williams, dont c’est le premier roman, dissèque les relations maritales dans un contexte de forte tension autour des dangers potentiels générés par l’énergie nucléaire dont on testait le potentiel dans la vie civile. C’est bien écrit et bien construit, le récit se déployant sagement entre les points de vue des différents personnages, tous campés avec justesse. Une incursion réaliste dans les années d’après-guerre, alors que les Etats-Unis entreprenaient une ascension économique fulgurante.

Malgré un léger décalage de style et d’intention entre la finale et le reste du roman, ce fut un bon moment de lecture.



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Idaho

Avec un épigraphe pareil, on se dit bien que cette histoire va délicieusement partir en couilles et, ma foi, je n'ai pas été déçu.



"Rien de plus admirable, pour un mari qui rentre de mission, que de se rendre compte, comme il l'avait espéré, que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence"



Alors certes, dans ce roman basé sur des faits réels, il y a peut-être quelques longueurs et j'aurais apprécié un peu plus d'action, de sexe ou de manigances... Mais pourtant! Il s'en dégage subtilement bien cette mentalité bien penseuse et puritaine qui s'abreuve de cocktails pour oublier sa propre misère tout en médisant sur celle des voisins.



Le tout dans un contexte nucléaire militaire dangereusement dysfonctionnel et incompétent.
Lien : http://noid.ch/idaho/
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Idaho

En 1959, une petite famille s’installe à Idaho Falls, non loin du site d’essais nucléaires où Paul va travailler. Il suit une formation sur le nouveau prototype de réacteur sur lequel il sera en équipe, souvent de nuit. Pendant ce temps, Nat, sa jeune femme, s’occupe de leurs deux petites filles, presque des bébés encore, et tente de s’habituer à ce nouvel environnement. Idaho Falls n’est qu’une bourgade, et elle va souvent avoir affaire aux mêmes personnes, notamment la famille du supérieur hiérarchique de Paul, Mitch Richards, personnage peu sympathique qui aime bien faire montre de sa supériorité.



Partant d’un fait réel survenu dans l’industrie nucléaire en Idaho en 1961, Andria Williams a créé des personnages qui vont se retrouver en plein cœur de cet événement dramatique, et elle leur a donné une épaisseur certaine, et des caractères complexes et intéressants. Elle excelle aussi dans les dialogues « vachards » et les scènes d’affrontements chargées d’émotion.

Chaque protagoniste se trouve tour à tour mis en avant et, que ce soit avec Paul et ses complexes dus à une enfance pauvre, Nat et ses rêves inaboutis de jeune femme, Jeannie et ses aspirations féministes, plus les pages tournent, plus on a l’impression de les avoir déjà rencontrés et d’avoir réellement fait leur connaissance. Ils deviennent des relations proches, presque des amis.

La quatrième de couverture compare avec les romans de Richard Yates, et je trouve cela bien vu, l’époque est la même, et la finesse des portraits s’avère tout aussi touchante. Sans oublier le contexte de guerre froide, et de tension autour des essais militaires, dans ce coin perdu des États-Unis.

Une réussite que ce roman dont les pages défilent à toute vitesse, ce qui n’empêche pas d’admirer le style sensible et clair de l’auteure.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Idaho



Il y a beaucoup dans ce roman.

la difficulté de vivre en couple

l’attirance pour un autre homme

la promiscuité des petites villes où tout le monde se surveille

les dangers du nucléaire

le carriérisme de certains

l’ennui qui saisit les femmes qui ne travaillent pas et ont pour seuls interlocuteurs pendant la journée leurs enfants.





Ce roman donne tour à tour la parole aux personnages. Essentiellement Paul et Nathalie, qui forment un couple et ont deux petites filles, Samantha et Liddie. Paul a eu une enfance difficile dont il s’est sorti par l’armée, tandis que Nat a bénéficié d’une enfance très heureuse, d’où leurs différences dans la façon d’aborder la vie.

Paul a été nommé dans l’Idaho, opérateur sur un matériel nucléaire, dont on ne mesure pas du tout la dangerosité. Mais parce qu’il a protesté contre la dangerosité de ce matériel qui aurait dû être changé rapidement, il est envoyé six mois au camp Century au Groenland.





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Idaho

Premier roman d'Andria Williams, Idaho est étonnant tant par sa maîtrise, que sa documentation et l'émotion qu'il dégage. J'ai été surprise de tourner les pages avec une rapidité dévorante alors que le sujet principal, le nucléaire, ne m'attirait pas de prime abord. Mais la magie a opérée grâce à un suspens savamment orchestré, des personnages déroutants et une atmosphère de plus en plus anxiogène. Alors évidemment j'ai quelques petites remarques à faire mais l'ensemble du roman mérite qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de le lire pour en sortir pensif.



En 1959, Paul et Nat Collier ainsi que leurs deux petites filles s'installent à Idaho Falls dans le nord de l'Utah. Militaire, Paul nouvel opérateur sur un petit réacteur nucléaire le CR-1 embarque donc sa petite famille pour une contrée lointaine où les hivers sont rudes, toute habituée à la chaleur de San Diego. Installée au milieu du désert à 80 kms de la base militaire, le couple va devoir se faire de nouveaux amis mais surtout surmonter bien des obstacles. Là où la vie d'apparence paisible, où les sourires sont de façades et les convenances de mises, ils vont vite éprouver leur vie de famille. La rencontre avec le sergent-chef Richards et sa femme vont conduire Paul et Nat à se jauger, repenser leurs comportements et surtout mettre leur confiance à l'épreuve. Car dans une petite ville comme Idaho Falls, il n'est pas bon de se faire des ennemis.



En commençant son récit par l'événement majeur qui se produira à la fin de son roman, Andria Williams joue avec le lecteur et ses nerfs. On sais, quoi qu'il arrive, que le réacteur nucléaire va défaillir mais on ne sais pas encore pourquoi et quelle en sera l'ampleur. C'est pourquoi toute la narration se porte sur le tempérament et les émotions des personnages qui changent au grès des saisons pour mener la tension à son paroxysme. le travail de Paul et de ses collègues est minutieusement décrit, j'ai plus d'une fois eu peur pour eux, vécu leur angoisse et partager leur frisson. Bien que le nucléaire occupe une place importante, un début d'indice sur les différents accidents à venir aux Etats-Unis, je pense qu'il est surtout un moyen de mettre en parallèle la lente dégradation de vie du couple Paul/Nat et Mitch/Jeannie. Comme un pressentiment, l'image du couple se dégrade au même titre que le réacteur. Les masques se fissures, les silences et les non dits nourrissent la lente perdition pour affirmer leur vraie nature.



En décrivant la vie de famille militaire en un petit monde fermé, l'auteure dénonce l'isolement de ces femmes qui restent à la maison auprès des enfants. La fin des années 50 est encore largement soumise au démonstration machiste, au conformisme et aux jugements. Nat en est largement victime lorsque son mari est soudainement muté au Groenland pour une mission de six mois (non, je ne vous dirais pas pourquoi!) et se retrouve en proie à la solitude. le vague à l'âme, l'hiver interminable, la pousse à entamer une amitié platonique avec un jeune cow-boy du coin aussi serviable que généreux. Mais évidemment l'opinion publique est rude et les convenances dominantes. En accentuant la culpabilité de Nat pour cette amitié et la remise en cause de son couple qui bat de l'aile, la romancière réussi à capter les émotions et les écrire avec finesse et simplicité. Ce qui est risible c'est le jugement que portent toutes ses femmes, notamment la respectable Jeannie Richards alors qu'elle même ne supporte plus son mari et n'hésite pas à outrepasser les règles contrairement à Nat.



Un livre sur les apparences donc, les maris et leurs femmes mais aussi l'Amérique conquérante contre l'URSS, le poids des secrets et des petites et grands mensonges. Porté par une écriture fluide, simple, à la fois minutieuse par la documentation technique qu'émotionnel, ce roman se lit avec intensité. le portait du couple est profond, juste, toutefois soumis à quelques clichés que l'on pardonne facilement. Parfois un peu long, j'aurais aimé que l'auteure aille plus rapidement à l'essentiel. Un beau roman qui, une fois refermé laisse songeur, un moment capturé hors du temps aux couleurs sépia. Un thé bleu, au goût prononcé et des woopies à l'orange et chocolat se prêteront à merveille à cette lecture mélancolique.
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Idaho

En 1959, Paul et Natalie s'installent avec leurs deux fillettes à Idaho Falls, où Paul est muté dans l'équipe d'entretien d'un réacteur nucléaire d'une base militaire.

Peut-être un nouveau départ pour leur très jeune couple, une promesse de nouvelle vie, de nouveaux amis...Mais rien ne se passe comme espéré. Au centre des tensions de cette petite communauté bat le coeur poussif et menaçant du vieux réacteur.

Le quatrième de couverture évoque "La fenêtre panoramique". Il y a de ça, en effet, surtout dans l'analyse de la relation de couple.

Mais le secret et le silence coupable de l'armée, ainsi que l'ambiance de cette époque m'ont fait aussi penser au "Vol du Corbeau".

J'ai énormément aimé ce grand roman américain, bien fait, sensible et intelligent. Une belle découverte.
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Idaho

Idaho raconte l’histoire d’un jeune couple, Nath et Paul Collier. Paul, militaire, est muté à Idaho Falls pour s’occuper d’un réacteur nucléaire, le CR-1. Nath, femme au foyer, élève ses deux enfants, deux adorables petites filles. Un soir, Paul dérape, et se retrouve muté à des milliers de kilomètres, laissant sa jeune épouse seule pour affronter sa vie de femme de militaire…

Que dire de cette histoire ? L’intrigue est plutôt bien ficelée, les personnages sont attachants, surtout Nath, et l’auteur nous offre une belle plongée dans l’Amérique des années 1960. On rit, on pleure, on s’insurge avec cette femme enfermée dans les convenances strictes d’une décennie où les femmes n’avaient que peu à dire.



Il faut aussi noter que ce livre est un premier roman, plutôt bien réussi donc, si l’on considère que les débuts d’un auteur sont souvent très différents de ce qu’il produira à la fin de sa carrière. Du coup on est un peu plus indulgent sur le manque d’approfondissement des personnages secondaires et de Paul, on ferme les yeux sur l’absence de vraie description de l’environnement (à quoi ressemble Idaho Falls finalement ?) et, même si on grince des dents en lisant la fin qui semble un peu rapide et expéditive, on arrive à dire que le livre est globalement prometteur. Andria Williams ne devrait pas manquer de nous étonner.

Plus gênant sont les fautes d’orthographes que l’on peut relever ici ou là. Mais le livre, en tant qu’objet, est joli et agréable au toucher, les pages se tourne facilement.



En résumé, un bon moment de lecture, qui peut égayer un week-end solitaire ou un trajet en train un peu matinal. Peut-être pas une lecture d’été, car le sujet n’est pas des plus joyeux. Mais à lire tout de même. Et auteur à suivre.



Si je devais noter, je mettrais 3.5/5 … Mais comme on ne peut mettre de demi étoile ce sera 4.

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Idaho

Ce qui m'a tenté en premier lieu c'est la couverture, elle me narguait sur le bandeau de Babelio, aussi dès que je l'ai vu proposé en SP sur NetGgalley par les éditions Kero, je n'ai pas pu résister et les remercie de m'avoir permis de faire sa lecture.

Deuxième point attractif , le contexte social des années 1960, et pour finir le titre Idaho çà fait rêver non ?

Pour autant, ce n'est pas ce quoi je m'attendais. Néanmoins cette approche de la vie communautaire et des impacts sur la vie des résidents est juste et particulièrement bien traitée malgré quelques longueurs liées a trop de détails sur tout ce qui touche le fonctionnement du fameux réacteur, pour moi.

Le tout semble parfois monotone , mais cependant traduit bien l'atmosphère étouffante, voire angoissante et reflétant de l'ennui et des difficultés d'adaptation de Nat.



Une Nat décalée dans son temps, voire un peu naïve meme. Nous découvrons un monde de conventions, de règles , de principes et de comportements attendus ,oui tout est histoire de codes et de tabous.

"Rien de plus admirable, pour un mari qui rentre de mission, que de se rendre compte comme il l'avait espéré que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence Le guide des officiers de l'armée (20e édition 1954")

Incroyable n'est ce pas?

Ainsi nous avons donc d'un coté la femme à la maison et l'homme qui subvient aux besoins de sa petite famille.

Nous avons un Paul pétri d'idées conventionnelles (renforcés par les règles militaires inculquées) et face à lui une jeune femme en mal d'être qui se comporte un peu bizarrement parfois pour l’époque bien sur! Il est évident que de nos jours, le besoin de liberté de Nat ne serait pas surprenant, son amitié , quoique un peu ambiguë avec Esrom ne serait pas stigmatisée, enfin pas autant je veux croire.

Nat cherche sa place, ressent comme le besoin d'être quelqu'un , a des attentes et des sentiments qu'elle ne peut expliquer

"-parfois j'ai besoin de sortir J 'aimerais pouvoir me satisfaire de ce que j'ai comme tout le monde, vous savez être heureuse là ou je suis (...)je me sens comme un bibelot dans une vitrine"

Pour autant certaines femmes comme Patrice se satisfaisaient de leur petit vie pétrie de codes et d'autres comme Jeannie trouvaient une faille. et de constater que nous avons l’impression de retrouver les petites femmes de Desperates Houswives,avec Bree qui pourrait être Jeannie en maitresse de maison exemplaire, Lynette toujours débordée par sa marmaille (se serait Nat ) ,nous évoluons donc dans un contexte purement Americain avec des années d'écart mais une vie régie par les codes sociaux.

L'auteur aborde un sujet toujours d'actualité de nos jours "le permis " pour les hommes et l’inadmissible pour les femmes.

Nat est un personnage pour lequel on éprouve de l'empathie, quand à Paul il faudra avancer dans cette histoire pour porter sur lui un autre regard. Car il faut avouer qu'on a bien envie de le secouer et de lui demander de dialoguer et de tente de comprendre sa femme, catapultée dans un univers un peu hostile. La maladresse de Nat dans sa relation avec Esrom est touchante et j'avoue que ce personnage très généreux m'a assez émue.

Ce récit est inspiré d'une histoire vraie, ayant pour thème donc les balbutiements du nucléaire et un accident très grave , dont il fut fait peu état à l'époque bien sur.

Ici l'auteur nous présente Paul partagé entre le respect de hiérarchie et ses propres inquiétudes, qui va se heurter à plus haut placé que lui sans pouvoir mettre en évidence des insuffisances qui auront des répercussions très grave sur sa vie et celle de ses collègues de travail.

Ce roman est une fiction mais qui ressemble tellement à la réalité avec ses non-dits , ses mensonges , les incompétences de certains. Bien sur au début du nucléaire tout n'était que tâtonnements , pour autant aujourd'hui toutes les vérités ne sont pas dites Un roman qui aborde des sujets sérieux de société, vie militaire, le nucléaire la vie de couple .

L'approche psychologique est mise bien plus en avant que l'action, action qui s’accélère sur les derniers chapitres quand en fait on en revient au début de notre histoire. Et j'avoue que j'ai stressée pour la fin avec cette histoire de réacteur.

On compare ce portrait à celui de La fenêtre panoramique de Richard Yates, je ne pourrais le dire, vu que je n'ai pas lu ce roman, mais j'avoue que je suis curieuse du coup.

En conclusion je dirais que ce fut une découverte intéressante, je regrette que les paysages d' Idaho n'est pas été davantage décrits, mais l'étude psychologique et les thèmes sont particulièrement bien approchés, à découvrir
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Idaho

Coup de cœur !

Nous sommes, au début des années 50, sur une base militaire, dans un état isolé et rural de l’Amérique profonde, l’Idaho, connu pour ses forêts et ses « célèbres pommes de terre* ».

Prenez un réacteur nucléaire mal conçu, qui n’intéresse plus grand monde et dont la sécurité dépend d’un personnage aussi incompétent que fainéant, vulgaire et malfaisant.

Affectez-y un modeste héros Paul accompagné de son épouse Nat et de ses deux petites filles; mêlez-y une multitude de sentiments : l’amour, l’amitié, l’innocence, la sympathie, le désir, la jalousie, la peur, l’incompréhension, le chagrin, la rancune, le pardon; saupoudrez de quelques mensonges, par omission pour bien faire, de perfides médisances bien méchantes et introduisez un personnage gentil, très gentil, tellement gentil…

Vous vous dites que le réacteur risque fort d’exploser mais le fera-t-il avant ou après le si gentil petit couple de Nat et Paul ?

C’est passionnant ! On partage les émotions des personnages au fil de l’intrigue, on aime, on désire, on hait avec eux…C’est superbement maîtrisé et très bien écrit. On est ravi d’avoir découvert un aussi bon roman, basé sur des faits réels (l’histoire de ce réacteur), même si, après avoir lu la dernière page, on partage le grand vide qui doit habiter Esrom, le personnage si gentil. C’est déjà fini alors qu’on aurait tant aimé continuer encore un peu.

*Le terme « famous potatoes » figure sur les plaques d’immatriculation des véhicules de l’Etat d’Idaho.

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Idaho

Portrait d’une famille américaine où le conformisme est bien ancré dans les têtes. Alors que tout paraît sans nuage, à l’intérieur des foyers, ce n’est pas tout rose : on s’aime, on se chamaille, on s’en veut, on se hait. Un premier livre réussi que j’ai beaucoup aimé par sa profondeur psychologique, comme roman-fleuve pour décrire un pan de l'histoire nucléaire des Etats-Unis.
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Idaho

C'est l'histoire d'une famille, de Paul Collier le père, Nathalie la mère et de leurs petites filles. Paul est muté à la base militaire d'Idaho Falls comme opérateur sur un petit réacteur nucléaire. Ils devront vivre à 80 km de là dans une petite ville isolée de tous où essentiellement des militaires vivent. Une petite communauté où tout le monde se connaît et où il sera difficile de s'intégrer. Paul et Nathalie vont essayer de recommencer leur vie, leur couple va connaître des hauts et des bas. Paul a un travail harassant, il travaille sur un vieux réacteur dangereux. Nat, elle, est mère au foyer. Ce n'est pas toujours facile pour elle de devoir tout gérer dans cette société particulière. Entre mensonges et querelles, cette nouvelle vie n'est pas ce qu'elle avait espérer et elle a dû mal à se faire des amis. Jeannie, la femme de Richards le supérieur de Paul, va être une des personnes les plus difficiles à côtoyer.



Suite à une altercation avec Richards, Paul est à nouveau muté mais au Groenland pendant 6 mois. Sa famille reste à Idaho Falls. "Il avait laissé derrière lui sa femme et sa fille, isolées dans un coin perdu à l'autre bout du monde tandis que lui était coincé ici." Comment vont-ils vivre chacun l'éloignement? Que va-t-il se passer durant son absence? Quand Paul va revenir, un terrible événement va bouleverser leur vie...



Quelle magnifique histoire! J'ai eu un coup de coeur pour ce livre. Moi, qui adore les histoires de famille, je suis ravie. Cette famille américaine des années 1960 m'a transportée. Entre le devoir d'un homme d'entretenir sa famille et l'isolement toujours un peu plus grand de cette femme au foyer, c'est un livre rempli d'émotions, de tensions et on se demande au fil des pages comment va se finir cette histoire. De plus, quand on sait que ce livre est basé sur histoire vraie, ça donne encore plus de "vie" et d'importance à l'histoire. J'ai vraiment adoré les personnages (surtout celui de Nat), les lieux, les références historiques et la culture des années 60. Et que dire de ce couple qui tente désespérément de rester le jeune couple de leur rencontre. J'ai trouvé l'écriture très proche de celle de Douglas Kennedy, un auteur que j'apprécie surtout quand il s'agit de retranscrire les sentiments des femmes. Bref, c'est un superbe moment de lecture.
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Idaho

Inspiré d’un fait divers survenu au début des années 60, l’explosion d’un réacteur nucléaire géré par l’Armée, le cœur de ce roman se situe au sein du couple formé par Nat et Paul et de leur vie dans une petite ville où les codes de la société sont un dogme, où l’on ne peut remettre en cause la confiance tacite en l’Armée et ignorer son code d’honneur.

J’ai beaucoup pensé à La fenêtre panoramique de Richard Yates et à la série Mad Men, à ces femmes qui ont pour rôle principal d’attendre patiemment le retour du mari le soir, à leur dépendance financière, à leur devoir d’être la parfaite épouse en toute chose et au final à cet étouffement de leurs émotions, de leurs désirs, en un mot, l’absence de liberté tant physique qu’intellectuelle.

Ce qui est intéressant ici, c’est le parallèle entre la surchauffe du réacteur et la montée de la tension dans le couple.

Le style de l’auteur n’est pas remarquable et les chapitres sont souvent assez longs. Néanmoins, découpé par portraits des personnages principaux et secondaires, le roman rend très bien l’atmosphère confinée de cette ville où il s’avère difficile de vivre ses états d’âme en toute discrétion.



Je remercie les Editions Kero et Netgalley qui m’ont permis de découvrir cet auteur

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Idaho

Bienvenue dans les années 60 ! L’époque où le rôle de la femme se cantonnait à rester à la maison à attendre bien sagement son mari, faire la vaisselle, s’occuper des enfants, repasser, faire le ménage, bref, le paradis féminin… Nat’ en subit les frais, d’autant plus qu’elle vit avec un militaire. Je crois qu’au départ, j’avais été attirée par cet aspect de l’histoire.



Paul, son mari, est muté dans l’Idaho, au cœur d’une centrale nucléaire. Il emménage donc avec sa femme qui vit à environ 80 kilomètres de son travail. Elle finit par très vite s’ennuyer et réclame la voiture pour se changer les idées.



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Idaho

Etats-Unis, 1959. Paul, militaire, est muté à Idaho Falls dans une base nucléaire au milieu du désert. Il est accompagné de sa femme Natalie et de leurs deux petites filles. Leur adaptation s’avère difficile. En fin de carrière, Mitch Richards, le responsable de la base, force ses subordonnés à cacher les dangereuses défaillances des installations ce que Paul ne supporte plus. Les conventions rigides et le quotidien morne des autres épouses militaires pèsent à Natalie. Après une violente altercation avec son supérieur, Paul est éloigné de la base et Natalie, enceinte, se retrouve seule.

Roman au style clair, agréable à lire et qui m’a emporté par ses thèmes : le nucléaire, la vie militaire, le couple. Une grande réussite.

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