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Critiques de Anna de Noailles (44)
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Le livre de ma vie

Voilà une lecture qui a été à l'image de son autrice : poétique, sensible, romantique mais de caractère.

"Si je dois dire la vérité sur ma vie, je me dois de ne pas être modeste".

C'est un véritable voyage dans la fin du XIXème - début XXème siècle : la vision attirante mais dangereuse de l'Orient, les palais vénitiens, les précepteurs à domicile, les cercles littéraires, la construction de la Tour Eiffel, l'exposition universelle de 1900...

Tout y est.



Il me faudra évidemment lire une biographie sur A de N car c'est une vision très idyllique de sa vie. Ce voyage littéraire a été très beau et j'aimerai en savoir plus sur elle de manière plus historique.
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Mon cher amour...

Recueil de courts textes ayant pour thème les lettres d'amour.

Après des débuts quelques peu fastidieux, de délicieux petits récits s'enchaînent. On y lit certainement de l'amour, des joies, des déceptions. Les personnages d'un récit à un autre sont attachants, leur sentiments, d'une beauté, certains ont de la chance, d'autres un peu moins mais on prend un plaisir certain à les côtoyer le temps de quelques pages.
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Mon cher amour...

Au départ, j'ai craqué sur cette jolie couverture dans ma librairie préf @lalibrairiecafe. Un peu d'amour changerait de mes thèmes de prédilection.



⭐️⭐️⭐️⭐️



C'est une très bonne surprise que ce petit recueil d'extraits de roman autour du thème de la lettre d'amour. Tour à tour cocasses, tragiques, drôles ou tristes, ces histoires se lisent rapidement et forment un tout qui répond parfaitement à la promesse de départ.



Je recommande !

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Les innocentes, ou La sagesse des femmes

La seconde nouvelle "conte triste avec moralité" est exquise : du grand Anna de Noailles. L'auteure sait transmettre dans une langue magique la subtilité du sentiment amoureux mais aussi sa part sombre et l'implacable égoïsme dont les êtres humains sont la proie.

Et quand "ils cherchent à serrer leur bonheur ils le broient", et quand ils veulent agir avec noblesse de coeur et intelligence, ils se fourvoient dans les méandres d'une grandeur d'âme où ils mirent en fait leur orgueil.

Il y a du La Rochefoucauld là-dedans : on se regarde agir noblement, on veut se distinguer du vulgaire (pas de cris, pas de jalousie, de la grandeur...) et on dévoie la nature en soi.

L'homme est un ange aux ailes embourbées dans le limon : qu'il l'oublie et son sort est scellé.

(Son sort est scellé de toute façon...)
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Mon cher amour...

* Mini-trilogie : Valentin 1, 2, 3 *



Valentin 1 « Lettres portugaises », Gabriel Guilleragues

Valentin 2 « Laissez-moi », Marcelle Sauvageot

Valentin 3 « Mon cher amour... », Julie Maillard



Mon cher amour…, sous-titré « L'amour en toutes lettres », est un recueil de douze petites histoires avec et autour des lettres d'amour, choisies par Julie Maillard, directrice de la collection « Mikros classique » aux « Éditions de l'Aube ».



Il s'agit de morceaux d'anthologie, peu connus, de la fin du XIXème siècle jusqu'à la première moitié du XXème siècle, composés par des écrivains reconnus. On distingue, entre autres, Guy de Maupassant et Jean Giraudoux et sur les dix auteurs retenus, on ne trouve que deux femmes, Marguerite Audoux et Anna de Noailles.



Je termine donc ma mini-trilogie Valentin 1,2,3 avec ce bel échantillon du genre épistolaire révolu, initié avec « Lettres portugaises ».



L'une des nouvelles, extrait de « Contes rapides », de François Coppée, fait clairement référence à cette « Religieuse Portugaise ». Un poète provincial, en quête de reconnaissance, monte à Paris. Tous ses essais échouent jusqu'à ce qu'il file l'amourette avec une institutrice fort ennuyeuse mais qui écrit de fort belles lettres. Elle meurt d'amour tandis que lui gagne sa célébrité en publiant ses lettres.



René Gourmont (1858-1915) ouvre le ban en contestant le fait que les lettres d'amour soient un genre suranné :



« Je ne crois pas que l'amour des amants éloignés l'un de l'autre […] puisse se contenter du télégraphe ou du téléphone. Sa prolixité, divine ou enfantine, supporterait mal d'être taxée au mot ou à la minute. Comment peut-on s'imaginer que la psychologie des hommes et des femmes ait pu soudain être modifiée par quelques appareils électriques ? On écrit davantage, donc on écrit davantage de lettres d'amour. Je l'affirme sans preuves, mais je l'affirme ».



Paradoxalement, dans ce recueil les lettres d'amour contribuent au désamour.



Tel amant qui ne sait que dire recommence plusieurs fois sa missive (Tristan Bernard), tel autre encense la jeunesse de sa maîtresse pour la taxer d'orgueilleuse (Anna de Noailles).



Elles font l'objet d'erreurs d'aiguillage, inversion d'enveloppes (Jean Giraudoux), homonymes (Albert Laberge), méprise sur le destinataire, qui peuvent s'avérer dramatiques, comme dans cette nouvelle de Maurice Leblanc - qu'on se surprend à trouver ici - où le mari trouve une lettre d'amour dans les affaires de sa femme et s'empresse de tuer le supposé amant avant de s'apercevoir que c'était l'amant de l'amie de sa femme !



Je tiens à remercier Babelio et les Éditions de l'Aube pour ce cadeau, offert lors de la masse critique de janvier, qui m'a enchanté. Je le garde de par devers moi pour le lire et le relire, en tirer tout le suc.
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Mon cher amour...

Mon cher amour... est un recueil de courts textes d'auteurs francophones sur le thème de l'amour. Le recueil se lit rapidement, mais tout porte à ralentir le rythme de la lecture pour se laisser imprégner par les émotions et la beauté des textes. Certains exhalent l'abandon total, d'autres sont plus malicieux. Sur les 12, je dirais que la moitié a réellement retenu mon attention. Seuls un ou deux extraits m'ont paru dénués d'intérêt, mais c'est purement subjectif. C'est une douce lecture que je recommande à qui apprécie le thème amoureux.
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Mon cher amour...

Mon cher amour…L’amour en toutes lettres

Collection Mikros classique des éditions de l’aube.

En librairie le 19 janvier 2024.



Quelques mots d’amour, quelques douces paroles déposer sur un billet.

Grace à ce recueil, je retrouve l’espace d’un instant, cette délicatesse d’envoyer à l’être aimé ses sentiments, la discrétion de suggérer sans dévoiler.

A travers cet ouvrage, Julie Maillard, a pris de soin de regrouper pour mon plus grand plaisir, les grands auteurs du siècle passé, d’Alphonse Allais à Guy de Maupassant, d’Anna de Noailles à Jean Giraudoux, offrant ainsi aux lecteurs un rendez-vous avec la douceur d’une lettre d’amour.

Lecture charmante, parfois caustique, l’art d’écrire de ces auteurs suscitent en moi un émoi.

Née au siècle dernier, j’ai écrit des lettres d’amour, mais où sont-elles aujourd’hui, rangées dans un coffret caché dans un grenier, déchirées réduites en mille morceaux et jetées de rage au fond d’une poubelle… combien de mes phrases confiées sont restées.

Dans ce recueil, les lettres s’offrent pour la postérité, s’ouvre alors un plaisir savoureux de redécouvrir l’art du billet doux, dans un écrit subtil et raffiné.



Emma aime :

-La délicatesse

-La tendresse

-L’amour


Lien : https://www.instagram.com/le..
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Oeuvre poétique complète



J'ai lu quelques poèmes de chacun des trois volumes. Je les ai beaucoup aimés.

On a voulu faire croire qu'Anna de Noailles était démodée. La plupart de ses contempteurs sont des hommes atteints de la pathologie de la misogynie.



Il faut rendre hommage à Thanh-Van T-T qui permet au lecteur actuel de découvrir la beauté, l'harmonie, la puissance des vers d'ADN.

En son temps elle a été qualifiée de plus grand poète de France voire, d'Europe. Proust et bien d'autres ont loué son génie.



Je me contente de trouver merveilleux et intemporel ce qu'elle dit de l'Amour, de la France, de la souffrance, de la beauté du monde...



Pat
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La nouvelle espérance

Comment ne pas s'attacher à Sabine dans ce roman qui dévoile toutes les failles de sa personnalité et son besoin vital d'amour... Cette jeune femme présente la faiblesse de n'exister qu'à travers l'autre, qu'à travers le regard de l'autre, ce qui la rend évidemment très vulnérable et la conduit à commettre des folies.

Ce livre est une plongée dans l'abîme sublimée par la plume d'Anna de Noailles.
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La nouvelle espérance

Pour les quatre-vingt-dix ans de la mort d'Anna de Noailles, j'ai écouté récemment une émission de France Culture parlant de son œuvre, pour essayer de la faire sortir du purgatoire de l'oubli. Et il était recommandé de commence par son œuvre en prose, son premier roman, la nouvelle espérance.

Certes, un roman peut être plus directement accessible que de la poésie. Mais comment faire un roman quand il n'y a pas d'intrigue ? Et un roman sur une femme qui s'ennuie ? Flaubert l'a fait, oui.

Sabine a tout pour être heureuse, riche, cultivée, intelligente, belle, avec un mari sympathique, des amis... Sa vie se partage entre sorties au Bois, essayage de toilettes, été à la campagne... C'est une mondaine, qui hante les salons du Faubourg Saint-Germain, un personnage proustien quasiment. Sauf que... S'il ne se passe pas grand chose dans la Recherche, il y a la thématique de l'art qui est centrale. Ici, rien, ou quelques allusions lyriques et poétiques à la Lune qui n'est plus celle de Carthage, à des vers de Racine, à un imaginaire romantique et précieux. Sabine est à peine dans son siècle, elle ne connaît rien du reste du monde, de ce qui n'est pas de son monde : elle semble découvrir l'existence des ouvriers, ou la violence de la Marseillaise, compatit quelques instants à la mort de manifestants lors d'une grève, puis les oublie.

C'est un personnage centré sur elle-même, qui ne pense qu'à elle-même. Elle a soif, soif d'infini et d'absolu, mais sans savoir comment satisfaire ses désirs, puisqu'elle sait à peine les caractériser. Elle ne cherche pas spécialement la volupté des sens dans l'amour, ni même l'amour lui-même. Elle veut être amoureuse, pour ressentir quelque chose, avoir une sensation violente pour éviter de s'ennuyer.

C'est moi qui me suis ennuyée... j'ai trouvé les passages qui s'apparentent à de la prose poétique lourds - description d'un coucher de soleil, de la maison et du jardin de l'enfance. Je n'ai pas ressenti du tout d'empathie pour le personnage principal. Proust encensait l'écriture de Mme de Noailles, je ne partage pas son avis.

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Les poétesses oubliées

Coucou tout le monde ! Petite chronique pour vous présenter un livre de recueil sur "Les Poétesses oubliées" chez Charleston.



Si je vous dis Marcelline Desbordes-Valmore ou bien Louise Labé ou encore Isabelle Kaiser, me direz-vous, je ne sais pas !

Ce sont des poétesses méconnues, des noms tombés dans l'oublie, perdues dans l'anonymat. Pourtant, elles influencèrent les plus grands noms tels que Verlaine ou Aragon…



Elles ont toutes marqué leurs époques et laissé des œuvres passionnante et sublime.



Un petit recueil de 60 poèmes réunissant 14 poétesses.

Redécouvrir ou bien comme moi de découvrir ces textes méconnus, qui nous parlent au fils des chapitres d’amour, de nature, de l’enfance et du temps qui passe, et de l'engagement.

Avec à sa fin une biographie de chacune des autrices.



Je vous partage un poème que j'ai trouvé magnifique et vous laisse partir à la découverte de ces femmes tombées dans l'oublie



N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.

Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.

J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,

Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.

N'écris pas !



N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.

Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !

Au fond de ton absence, écouter que tu m'aimes,

C'est entendre le ciel sans y monter jamais.

N'écris pas !



N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;

Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.

Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.

Une chère écriture est un portrait vivant.

N'écris pas !



N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :

Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;

Que je les vois brûler à travers ton sourire ;

Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.

N'écris pas !

Marceline DESBORDES-VALMORE

Les séparés

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Le livre de ma vie

Ce dernier écrit d’Anna de Noailles, publié le 14 juin 1932 chez Gallimard, est une ode à ses souvenirs d’enfance, rédigée dans une prose poétique, musicale et fluide.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Le coeur innombrable

J'ai entendu parler de la poésie d'Anna de Noailles par Proust, ou plutôt par des émissions sur Proust et ses goûts littéraires et poétiques, lui qui éprouvait une grande admiration pour Anna de Noailles et son œuvre. Et j'ai essayé de chercher ce qui avait pu tant lui plaire...

Le sujet et la thématique des poèmes peuvent sembler assez étrangers au cadre de la Recherche du Temps perdu : loin de Paris, du Faubourg Saint-Germain, le décor est ici celui de la campagne d'Île-de-France. C'est d'ailleurs plus qu'un décor, les poèmes célèbrent la nature dans une tonalité bucolique et pastorale. La saison dominante est donc l'été, puisque c'est l'époque des récoltes, des moissons, des fruits odorants. Aucun élément ne permet de localiser cette campagne dans le temps et dans l'espace – hormis le poème liminaire qui évoque l'Île-de-France : pas de toponyme, pas de signe de modernité ou de modernisation. On pourrait ainsi se croire dans une pastorale antique contant les amours des bergers – une partie du recueil est clairement associée à l'Antiquité.

Je dis les amours, car, contrairement à Proust, la sexualité n'est pas centrale dans l’œuvre. Si les chaudes nuits d'été rapprochent les amants, tout est dit de façon allusive, sensuelle, oui, mais non explicite : plusieurs vers évoquent ainsi la douceur des draps ou les soupirs des amants heureux - j'ai pensé à la sensualité des Fêtes galantes de Verlaine.

J'ai aussi pensé à certains poèmes de Verlaine au niveau du style d'Anna de Noailles : les poèmes sont stylisés, très stylisés, avec un certain jeu sur les sonorités. Mais cette préciosité m'a laissée assez froide, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotion. Peut-être parce que si les poèmes célèbrent la nature, ils ne sont pas lyriques puisqu'ils ne révèlent pas vraiment les sentiments de la poétesse. D'ailleurs, le Je qui s'exprime n'est pas sexué, n'est pas identifiable - contrairement à la poésie de Marceline Desbordes-Valmore que j'ai préférée. Le titre renvoie au "coeur", aux émotions intimes donc, mais si le mot apparaît de nombreuses fois dans les poèmes, la poétesse ne l'expose guère.

Je ne suis donc pas de l'avis de Proust sur le plan littéraire ; je me demande même s'il n'admire pas autant l'oeuvre de Mme de Noailles en raison de son nom prestigieux...
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Les poétesses oubliées

Quand on m'a proposé un livre de poche gratuit en librairie et que j'ai vu parmi d'autres celui-ci, nulle hésitation ! J'ai déjà découvert quelques recueils consacrés aux femmes poètes , mais j'ai constaté que certains noms m'étaient inconnus, d'où mon attraction.



Le recueil s'organise par thèmes : l'intime, le temps, l'enfance, la nature, l'engagement. J'ai retrouvé avec grand plaisir Marceline Desbordes-Valmore ou Cécile Sauvage, l'émouvante Sabine Sicaud, cependant j'ai découvert aussi , entre autres,Isabelle Kaiser, Augusta Holmès, et Jeanne Loiseau dont je lis avec surprise dans la biographie finale qu'elle est la premiere femme à avoir reçu en 1900 la légion d'honneur!



Les poèmes , notamment religieux ( peu nombreux, heureusement ), ne m'ont pas tous plu , j'ai néanmoins aimé beaucoup d'entre eux. Voici un extrait du magnifique " Songe d'été" de Jeanne Loiseau:



" Sous les arbres verts, sous les arbres noirs,

Dans l'éclat du jour ou l'ombre des soirs,

J'aime errer sans trêve.

Parmi les rameaux emplis de chansons

Le vent passe et meurt en vagues frissons:

Je poursuis mon rêve "....



Le texte de Sabine Sicaud adressé aux médecins qui viennent la voir clôt de façon poignante ce recueil intéressant, varié:



" Faites-moi donc mourir comme on est foudroyé

D'un seul coup de couteau , d'un coup de poing

Ou d'un de ces poisons de fakir , vert et or,

Qui vous endorment pour toujours, comme on s'endort

Quand on a tant souffert, tant souffert jour et nuit,

Que rien ne compte plus que l'oubli, rien que lui..."





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Correspondance (1901-1922) : Marcel Proust ..

Un recueil rassemble vingt-et-un ans de conversation épistolaire ces deux littéraires ultra-sensibles et ultra-doués.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Les vivants et les morts

Je recommande fortement ce recueil charmant de ce grand poète français. Exclue de l'anthologie Pompidou probablement à cause de son sexe, la cote de Noailles est actuellement en hausse pour des très bonnes raisons. Son style est superbe est son regard sur le monde est lucide.

Noailles croyait être un contemporain de Pindare ce qui est excellent. La poésie française est actuellement morte parce que les poètes français ont cessé de croire qu'ils étaient des contemporains de Pindar. Tandis que les poètes masculins de son époque se mettaient à écrire en vers libres, les poèmes de Noailles se conformait aux normes classiques. Noailles loue la beauté, l'amour et la civilisation européenne. Ses poèmes ne choquent pas, elles plaisent. Ses vers sont simplement beaux.

J'ai particulièrement aimé les poèmes de la deuxième partie « Les climats » où Noailles décrivent les grandes villes célèbres de l'Europe en termes exaltées. Sa manière de s'extasier sur Venise fait penser à ses grands contemporains . Il faut reconnaitre que bien des lecteurs GR vont trouver les poèmes de la section excessives. Par contre, les poèmes d'amour dans la section « Les passions » vont plaire à tout le monde. Bonne lecture!
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Le Visage émerveillé

« Le Visage émerveillé » est une riposte du début du 20e siècle brillamment réussi aux « Lettres portugaises » de Gabriel de Guilleragues. Chez Noailles la nonne ne se laisse pas séduire. Elle préfère être fidèle à son serment à un Dieu auquel elle ne semble pas croire que de devenir le jouet d’un homme dont les mérites sont négligeables.

Aux yeux de l’héroïne la statue de Bernini « L'Extase de sainte Thérèse » pose la grande question de la vie, vaut-il mieux choisir la volupté ou l’extase. L’héroïne est consciente que le grand poète Ronsard semble préférer la volupté : « C’est souverain bien de se rendre vivant /Au Paradis d’Amour qu’on nomme Jouissance. » Dans le but de l’encourager de fuir son couvent, son amant cite Baudelaire : « Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, /Vous mon ange et ma passion! » C’est de la peine perdue, la jeune nonne de Noailles décide de respecter son engagement.

Le dénouement surprend beaucoup surtout à ceux qui connaissent la poésie de Noailles où la volupté est présentée très clairement comme le bien souverain. La décision de l’héroïne pourtant convient beaucoup mieux au siècle de la femme émancipée.
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La nouvelle espérance

D’origine gréco-roumaine, Anna de Noailles est une poétesse et écrivaine de langue française qui vécut au début du XXème siècle (1876-1933). En 1901, elle publie son premier recueil de poèmes Le Coeur innombrable, que je vous conseille chaudement puisqu’il regorge de poèmes d’une grande beauté. Par la suite, elle composa neuf autre recueils de poèmes, trois romans (dont La nouvelle Espérance), un livre combinant histoires courtes et méditations sur les relations hommes-femmes (Les Innocentes, ou La Sagesse des femmes), un recueil de proses poétiques (Exactitudes), et une autobiographie couvrant son enfance et son adolescence (Le Livre de ma vie). J’ai également lu ce dernier qui est malheureusement une oeuvre inachevée puisqu’elle souhaitait écrire l’histoire de toute sa vie mais est décédée avant de pouvoir la terminer.

Il est aussi intéressant de préciser qu’en 1904, avec d'autres femmes, elle crée le prix « Vie Heureuse », issu de la revue La Vie heureuse, qui deviendra en 1922 le Prix Fémina, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie. C’est ainsi une écrivaine qui a bénéficié des plus hautes distinctions publiques mais qui a, comme trop souvent, été partiellement oubliée après sa mort.



La nouvelle espérance

Son roman, La nouvelle espérance, retrace la vie d’une jeune aristocrate désoeuvrée cherchant à se complaire dans les relations amoureuses. Elle ne vit que pour être aimée et aimer à son tour. C’est un roman qu’on peut qualifier de précieux puisqu’on y retrouve, dans une ambiance boudoir, les états d'âme de cette femme oisive, assez proche d'une Emma Bovary. L’histoire est assez lente et mélancolique, mais les questions qu’Anna de Noailles pose sur les relations de couples et la vie sont intéressantes. Mais, selon moi, la véritable raison de lire ce livre est davantage dans la plume de l’autrice qui écrit dans un style poétique que j’ai trouvé sublime. La Nouvelle Espérance est un roman poétique, sensible, intime, intimiste qui aborde, de manière subtile, le sujet de la dépression causée par les désillusions de la vie.
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Le livre de ma vie

L'emphase utilisée à longueur de pages est le propre du style adopté par Anna de Noailles.

Cet usage excessif, cette surabondance, apparaît à nos yeux et à notre esprit contemporain complètement dépassé.

Outre les souvenirs personnels qui dépeignent une époque et un milieu - et en cela c'est intéressant -, des noms familiers d'artistes et de littérateurs sont évoqués, toujours avec ce lyrisme excessif.

Les pages consacrées à Napoléon sont particulièrement exaspérantes.

À lire non pas pour le plaisir mais avec le regard d'un anthropologue…

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Les éblouissements

Il est rare que j’attribue une mauvaise note à un livre comme c’est le cas ici.



J’avais lu il y a quelques semaines que cette poétesse d’origine roumaine était appréciée de Proust, de Gide, de Valéry, et d’autres écrivains, qui louaient son lyrisme. Certes, elle est classée comme une poétesse romantique (de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème), ce qui est assez loin de mes goûts en matière de poésie, et ceci même si j’apprécie beaucoup Victor Hugo, ou Marceline Desbordes-Valmore.



J’ai donc tenté une petite incursion au sein de ses poèmes ce qui a été possible grâce à ce recueil Éblouissements disponible gratuitement sur internet.



Au fur et à mesure des pages, et à quelques minimes exceptions (Ivresse du printemps, Glauque matin, ….) quelle déception. Et je suis bien triste d’écrire que je n’ai pas aimé du tout ce lyrisme qui s’applique principalement à la nature, tout cela me semble sonner faux, les images plates, un peu ridicules parfois même.



Si je me contente, ce qui est un choix arbitraire, de comparer ces textes à ceux d’autres poétesses, la magique Andrée Chedid, ou Marceline Desborde-Valmore avec ses poèmes pleins de fraîcheur et de musicalité, ou même Louise Labé, celles là me touchent énormément, alors que ce n’est pas du tout le cas d’Anna de Noailles.



Sans doute, parce qu’il y me manque comme le dit Verlaine, « De la musique avant toute chose… » ou encore ceci « Rien n’est plus cher que la chanson grise où l’indécis au précis se joint ».

Et si, comme le dit Marcel Proust, « chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même », je me dis que j’attends, et depuis longtemps, et surtout sur l’évocation de la « nature », plus de mystère dans le texte poétique, qu’il soit en vers ou pas (ainsi les romans de Bosco ou de Giono).



Il me reste quand même, et sans explication, l’énigme de l’estime qu’a eue Anna de Noailles de ses contemporains, qui n’étaient pas médiocres loin de là.
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