Citations de Anne Fine (262)
Au lieu de garder la tête froide et de le forcer à me voir sous mon vrai jour, je préférais croire que c'était normal : tout le monde se raconte des histoires sur l'amour et la personne aimée.
Cependant la vérité est fondamentale. On ne peut s'en passer très longtemps. Et petit à petit, je me suis rendu compte que ces beaux mirages lénifiants servaient un autre dessein. Quand ça arrangeait Geoffrey, le voile diaphane de l'illusion se transformait en un épais brouillard de mensonges.
"Et arrête de te prendre pour Oui-Oui et de voir tout en rose !"
"On n'est peut-être pas dans les bas-fonds de Manchester, mais on n'est pas non plus chez Mary Poppins !"
" le diable ne peut arriver à ses fins sans votre aide. Il ne triomphe que si vous lui ouvrez la porte."
Je suis convaincu que chaque individu, sur cette terre, est persuadé de mener une vie normale et croit que c'est celle des autres qui ne l'est pas.
- Le passage du diable ?
Il éclata de rire et me dit :
- C'est là que les gentilshommes de la maison venaient déambuler en jurant et en proférant des malédictions.
Il avança de trois pas et se mit à frapper ses poings l'un contre l'autre avec fureur. J'eus terriblement peur, jusqu'au moment où je compris qu'il faisait seulement semblant d'être hors de lui.
- Que le diable l'emporte ! cria-t-il. Envoyez cet homme en enfer ! Que lui et toute sa famille soient maudits, jusqu'au dernier descendant !
Puis, reprenant progressivement un ton normal, il ajouta gaiement :
- Ce genre de choses, tu vois ? Des propos à faire rougir les dames.
J'étais sidéré.
- Vous voulez dire que quelqu'un a fait pousser ces immenses haies de hêtre uniquement pour pouvoir y marcher chaque fois qu'il était en colère ?
- Exactement. Ainsi nous autres, les hommes impulsifs et belliqueux, lorsque nous n'avons pas l'occasion d'aller guerroyer ici ou là, nous pouvons fuir la maison, courir vers ces chemins secrets, piétiner furieusement le gravier, cracher et jurer jusqu'à ce que, enfin calmés, nous puissions retourner voir nos épouses pétries de bonnes manières.
"Je restai seul, les yeux rivés sur la chose monstrueuse qui gisait à mes pieds. Cet objet que, des années auparavant, mon oncle avait rapporté de son premier et mystérieux voyage en mer, après l'avoir fait ensorceler. Il voulait le mettre au service de sa cupidité. La poupée et lui étaient censés oeuvrer comme une seule et même personne pour réaliser ses obscurs projets". (citation choisie par Farès)
Voir ta mère ne te fera aucun bien.
C'est alors que ce monstrueux démon sortit du fourneau. Sous mes yeux, il sauta sur le carrelage! Et là, comme sous l'emprise d'une réelle souffrance, il se mit à danser dans un jaillissement d'étincelles; il semblait siffler et hurler de douleur. Avec le recul, je m'étonne aujourd'hui d'avoir été assez téméraire pour rester là et contempler ce spectacle.
Adrien.
A l'entrée du bateau, le contrôleur a dit quelque chose comme " Grine douskha sabédou ". Mais comment se douter que cela signifiait " Rien avant samedi ". Quand Harry et son Oncle Tristram comprennent le sens de cette phrase, il est trop tard. Une fois sur l'île ils sont coupés du monde pour une durée incompressible de sept jours. Belle de Jour, la petite amie de Tristram qui les accueille sur place, est très " nature ".
Chez elle, pas d'ordinateur, ni de télé. Pas même une radio. On s'harmonise avec l'univers et on entreprend de longues promenades à la recherche d'anges éventuels. Heureusement, Belle de Jour est très jolie, et la vie sur cette île où tout le monde porte la barbe, même les femmes, n'est pas si ennuyeuse que prévu. Harry se dit qu'il aurait pu plus mal tomber. En attendant la fi n des travaux et le ferry du retour, c'est terrine d'ortie et beignets de pissenlits au menu, sauf le jour de la fête de l'île où, paraît-il, on mange toutes sortes de choses (pâtés en croûtes, hot-dogs, steaks, pizzas...) à condition qu'elles soient piquées sur des brochettes.
"Le contact crée la confiance.La confiance fait naître la responsabilité.La responsabilité conduit à la décision. Et les ordres sont donnés."
YOURI
- Méfie-toi de Marthe, mon garçon ! Elle va tellement bien te nourrir que la prochaine fois que tu te regarderas dans un miroir, tu croiras voir un petit tonneau.
- Sophie ! Sophie ! Daniel préférerait peut-être que tu ne tripotes pas la seule chose qui lui vient de chez lui.
Une façon brutale - quoi que tout à fait involontaire j'en suis sûr - de me rappeler que j'avais bel et bien été déraciné. Ses mots me frappèrent. Je scrutai la maison de poupée. Sortie du clair de lune, elle ressemblait plutôt à un jouet qu'au monde miniature qu'elle avait toujours été à mes yeux.
- Daniel, dépêche-toi ! Qu'as-tu besoin de t'arrêter tout le temps !
C'est qu'il y avait tant à voir : des trains qui passaient au-delà de la haie en crachant des panaches de fumée; des gouttelettes d'eau qui brillaient sur l'herbe mouillée; le lapin domestique de Sophie.
Le roman est facile à lire mais ne m'a pas tenu en haleine. J'ai une impression de déjà-vu. On se doute assez rapidement de la fin.
Stéphanie
"- Où était Galina ce soir ? Je n'ai pas vue à la place qu'elle occupe d'habitude. Serait-elle malade ?
A ces mots, un silence des plus pesants s'installa jusqu'à ce quelqu'un ose enfin :
- Les gardes sont venus brusquement et l'ont emmenée.
A nouveau le silence retomba. Nous avions tous entendu Galina ronchonner mille fois, se plaignant qu'on ne trouvait plus d'allumettes. "Et comment suis-je sensée allumer le chauffage à pétrole sans allumettes ? Et si les poules meurent de froid ? c'est moi qui serais rendue responsable ?"
Mais personne ne savait qui avait pu la dénoncer. Du coup, la seule chose prudente à dire était : "Elle a bien du faire quelque chose. "
- Excusez-moi, pasteur Barnham, est-ce que ça marche, la prière ?
Il la dévisage comme si elle lui avait demandé : est-ce que les trains mangent de la crème renversée ?
J'insiste avec mon regard noir, sans aucune méchanceté, vous voyez. Non, juste pour qu'elle comprenne que je ne suis pas là pour le spectacle de sa beauté.
Nous, les chats, nous avons besoin de faire la sieste. Si je ne fais pas la sieste, je suis de mauvais poil.
Je lance à la mère d'Ellie un regard noir. Tout est de sa faute. Elle monopolise mon bout de canapé. Vous savez, celui au soleil, sur le coussin tout doux, là où je m'installe pour regarder par la fenêtre.
Juste en face des oisillons qui quittent leur nid pour apprendre à voler.
Miam, miam...