Citations de Anne Fine (262)
Certes, ma mère avait organisé notre vie d'une étrange façon, inexplicable. Et on pouvait difficilement écarter l'idée affreuse qu'elle m'avait ainsi volé toute mon enfance. Celle de Sophie était délicieuse et riche comme un gros gâteau moelleux, rehaussé de couleurs, fourré de millions d'images, de sons et de sensations ; en comparaison, mon enfance à moi n'était qu'une maigre bouillie de gruau. (p.33)
Partir ?
Une idée toute simple et qui pourtant me donnait la chair de poule. Qu'est-ce que je m'étais imaginé ? Que la vie n'existait qu'entre les pages des livres ? Je promenai mon regard autour de ma chambre, cherchant des excuses pour être dispensé de cette chose effroyable : affronter le monde situé au-delà de la haie de notre jardin. (p.20)
Il n'y a rien d'extraordinaire a cela ! J'ai toujours vécu ce genre de vie, mais a l'intérieur de la maison de poupée.
Elles sont sans pitié, ces femmes. Je ne me rappelle pas avoir jamais cherché autant la bagarre et perdu le combat si vite.
On passe tous les vingt premières années de sa vie dans une famille, cela nous construit ou nous détruit.
L'infirmière en chef pleurant à chaudes larmes en expliquant au docteur Marlow combien ma mère était déterminée à ne pas me voir.« Comment pourrais-je regarder mon fils en face, criait-elle à longueur de journée, puisque vous m'empêchez de le protéger ? »
Tu ne peux pas savoir comme j'ai hâte de te voir dans le passage du diable.
Là on a un gros problème
Tuffy aurait-il tué notre cher voisin ?
(...) même un regard fixe, sur un tableau, peut être accusateur.
Je faisais certainement des rêves mais, tous les jours à mon réveil, je trouvais le moyen de ficeler mes peurs et mes angoisses - le profond chagrin qui me déchirait - et de les ranger soigneusement pour ne plus les voir, comme si elles n'étaient rien de plus que le pyjama que je prenais soin de plier et de cacher chaque matin sous mon oreiller.
Adieu chaussons. Si je devais pleurer une larme en mémoire de chaque souris morte que j'ai cachée chez vous pour effrayer Monsieur Oh-quelle-horreur-mais-qu'est-ce-que-c'est, alors une rivière coulerait sous ce lit. Au revoir.
On ne m'appelle pasTuffy-le-dire-à-cuire pour rien. Et je n'ai pas gagné ma réputation de chat assassin en faisant ronron sur un coussin.
[...] je ne pouvais m'empêcher de penser à Papa et Maman. Ils ne sont pas lâches, ni l'un ni l'autre. [...] Pourquoi n'ont-ils pas tenu tête à ma chère sœur ? Est-ce parce qu'ils savent qu'en se révoltant ainsi elle fait quelque chose d'utile ? [...] Peut-être veulent-ils pouvoir se dire que leurs enfants sont capables de s'exprimer et de prendre des décisions tout seuls. Peut-être savent-ils que ceux qui ont le courage d'envoyer promener leurs fusils et de partir sont vraiment très précieux.
Dites moi, qu'est-ce que je suis censé faire quand une petite boule de plumes se jette dans ma gueule ? Enfin, quand elle se pose entre mes pattes. Elle aurait pu me blesser.
Madame Poivre claqua violemment la porte pour faire comprendre à Mademoiselle Mirabelle qu'une salle de classe n'est pas un endroit pour rêver.
Et je vous dirai tout. Que cette fête n'est pas pour les chats. Imaginez un arbre sur lequel il est interdit de grimper, ces décorations, si tentantes, que l'on n'a pas le droit de toucher.
Et ces magnifiques guirlandes, brillantes, écarlates, accrochées bien trop haut.
Et ces petits paquets-cadeaux scintillants que l'on doit tenir bien loin de nos pattes.
Et, cerise sur le gâteau, cette horrible neige dans le jardin.
Elle s'assoit, me caresse et me cherche un nom.
- Minet-minou ?
Si tu veux que je vomisse sur ton coussin à chaque fois que tu prononceras mon nom, continue comme ça.
- Mon petit-bébé-à-croquer ?
Vas-y. Et je te griffe, fort.
Il paraissait ulcéré. Comment osais je mettre en doute sa bonne foi ? Ce type avait tout de même un indéniable talent : celui d'admettre ses torts et de les nier à nouveau , en un temps record.
Alors Madame Je-ne-m'en-soucie-guère est arrivée, d'un pas tranquille, dans l'embrasure de la porte, laissant tomber négligemment des morceaux de fromage de la râpe qu'elle tenait à la main. (Un rayon de soleil dans ma journée !)
- Quel genre de problème ?
- Tout sa peau s'en va.
- S'en va ?
- Oui. Sa peau s'en va en horribles, dégoûtants, répugnants petits flocons.
(Merci, Joshua. Et n'espère aucune compagnie ni sympathie de ma part, la prochaine fois que tu attrapes la varicelle.)
- Oui, reprend Moira en choeur. Il est rouge écarlate en dessous et des bouts de lui sont déjà partis.
(Très bien, Moira, ne compte plus sur moi pour gâcher mon temps à rapporter un bâton pour t'amuser, la prochaine fois que tu es clouée chez toi avec la rougeole.)
J'espère qu'elle va lâcher sa râpe avant de me toucher. Et bien se laver les mains. Après tout, comme je l'ai déjà précisé, je ne dirao pas que je suis maniaque, mais je préfère un bol sans restes collés !
Me toucher ! Rien du tout !
Madame Comment-ça-dans-ma-maison se recule.
- Pouah ! C'est horrible ! C'est répugnant !
Merci beaucoup à tous. Est ce que quelqu'un parmi vous est en manque de gens sans coeur ?
Si oui, dites le moi. J'en ai un assortiment.
Une cargaison complète.