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Critiques de Anne-Sophie Brasme (177)
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Respire

Aujourd'hui, je vais vous faire une petite confidence. À mes heures perdues, il m'arrive parfois d'écrire deux ou trois bricoles. Et, en faisant lire mes petites histoires à l'être que j'aime, il m'a confié que les relations ambiguës de mes héroïnes lui rappelaient un film qu'il avait vu récemment, Respire de Mélanie Laurent.



Ce petit préambule, juste pour vous indiquer le pourquoi de ma venue vers ce livre qui n'est pas exactement le coeur de cible de ce que je lis ordinairement. J'y ai alors découvert qu'il s'agissait d'un premier roman et que l'auteure n'était âgée que de dix-sept ans à la sortie de l'ouvrage.



Je tiens donc, dans un premier temps, à saluer comme il se doit la performance exceptionnelle d'Anne-Sophie Brasme qui signe ici un livre remarquable, pour une jeune femme de seulement dix-sept ans.



Le problème à présent, c'est qu'en ce qui me concerne, cela fait longtemps déjà que j'ai vu brûler mes dix-sept ans et que, forte d'un cuir beaucoup plus épais et beaucoup plus ridé, ça va peut-être paraître cru ou méprisant (or ce n'est pas du tout mon intention), mais cela reste un livre d'une auteure de dix-sept ans.



Je confesse que ses préoccupations d'adolescente entre 13 et 17 ans m'ont extraordinairement peu intéressée. On sent que l'auteure manque de patine, manque de vécu pour avoir quelque chose à dire de vraiment digne d'intérêt pour les lecteurs de différents âges, notamment la catégorie des semi-vieilles à laquelle j'appartiens.



Alors on pourra comme souvent me reprocher un côté vieux jeu, rabat-joie, pas funky etc., etc. Je dirais surtout, en pensant très fort au sketch de Coluche que ce livre est très bon " pour son âge " mais quand on n'est plus vraiment de l'âge en question, pffff ! quel ennui.



Qu'en est-il du scénario ? Une petite fille pendant toute son école primaire est la meilleure amie d'une autre petite fille. Elles sont fusionnelles et tout, et tout... Euh, oui, c'est pas banal, en effet. Passons.



Arrivées au collège, il faut se séparer mais elles ne s'oublieront jamais et elles garderont pour toute leur vie le pendentif qu'elles se seront offert à leurs onze ans. Ouuh ! Mais là ça dépote ! Et après c'est la grosse, grosse déprime pour l'héroïne qu'a même pas de copine et que y a personne qui l'aime et que ça lui fait beaucoup de peine.



En plus, arrivée en 5ème, y a re-encore une méchante copine qu'attire tous les regards et que y a encore moins personne qui la regarde, elle. Eh ben, rien que pour les embêter, en pleine séance de sport, elle va faire exprès de pas prendre sa Ventoline pour risquer de mourir pour de faux, mais que c'est quand même une tentative d'infanticide de soi-même et que les autres y vont bien être obligés de la regarder et qu'ils vont s'en vouloir à mort de l'avoir pas regardée et qu'ils vont flipper leur race grave à cause qu'elle a pas pris sa Ventoline exprès.



Et là, la méchante copine que tout le monde la regarde et bah elle va venir la voir à l'hôpital et elles vont se faire des confidences de la mort qui tue que en vrai elle a fait exprès de pas prendre sa Ventoline et que l'autre et bah elle s'en doutait en vrai. Du coup, après elles vont devenir les meilleurs copines de toujours pour toute la vie.



Mais que après eh bah l'autre, elle va à moitié redevenir méchante que tout le monde il la regarde et pas elle et que du coup l'autre elle va avoir les boules grave et qu'elle va pas se sentir bien et qu'elle sera malheureuse comme tout et que... et que... et que....



RRRRRHHHHHOOOOOONNNNN

PPPPPPPPPCCCCCCCHHHHHHH



ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ



... ouh ! mince, je me suis endormie en pleine critique. Bon, de toute façon, il était temps. Bon, bah, à vous de voir quoi. Moi, c'est pas trop mon truc, je sens que je suis trop vieille, mais pour un public jeune, ayant à peu près l'âge des protagonistes, c'est sûrement bien. Toutefois, rappelez-vous que ce n'est qu'un très vieil avis qui ne respire plus beaucoup, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ce qu'on devient

C'est un livre qui présente de l'intérêt par sa construction instaurant un dialogue entre l'héroïne, écrivaine quadragénaire, et la jeune fille qu'elle a été lorsque fut publié son premier roman alors qu'elle était âgée de seulement dix-sept ans.



Ce dialogue se poursuit tout au long de la lecture en mettant en scène les amies d'enfance et d'adolescence, devenues femmes accomplies ou non, les flirts irréfléchis, les ruptures, les abandons, les retrouvailles.



Autour de tout cet environnement une toile se tisse, se délite, se déchire douloureusement suivant les personnes atteintes, et l'écrivaine m'a laissé l'impression d'une Pénélope non convaincue, portée autant par les malheurs des uns et des autres, perturbée par ses doutes et ses déceptions, enfin satisfaite, semble-t-il, au terme de l'ouvrage.



Les parties sur les relations entre l'écrivaine, les attachés de presse et les maisons d'éditions reflètent ce monde auquel le lecteur que je suis reste plutôt étranger et ne m'ont pas non plus emporté.



C'est un ouvrage qui ne peut toucher ma sensibilité même s'il véhicule souvent de belles émotions.





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Respire

Charlène est incarcérée, elle n'a que dix-neuf ans.

Elle a tué, à seize ans. Qui ? Pourquoi ? On le découvre à mesure que la jeune fille égrène ses souvenirs d'enfance, de collège, de lycée...



Histoire d'une relation toxique, d'autant plus dérangeante qu'on a du mal à distinguer comment cette amitié a dégénéré, et si Sarah est sadique, Charlène masochiste, ou les deux.



L'habileté de ce roman m'a bluffée, d'autant qu'il a été écrit par une jeune fille de dix-sept ans. On y reconnaît les tourments de l'adolescence (problèmes d'identité et d'affirmation de soi). Le ton et l'histoire sont d'une grande justesse : sans mièvrerie ni esbroufe, l'auteur décrit parfaitement la fragilité, le mal-être et les excès de cette période difficile.



A lire dès quinze ans. On ne peut qu'y trouver des échos, à tout âge, et pour tout type de relation à deux - amicale, amoureuse, familiale, professionnelle...



• Cet ouvrage a été adapté au cinéma par Mélanie Laurent en 2014. La bande-annonce ne me convainc pas, je préfère rester sur l'intensité du roman.
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Respire

« Respire » est l’histoire bouleversante de Charlène, une jeune fille enfermée dans son mal-être, à la recherche de la bouffée d’air qui lui permettrait de se libérer de sa vie, de son malheur. Solitaire, elle pense avoir trouvé la porte de sortie en s’investissant dans sa relation d’amitié plus que fusionnelle avec Sarah. Malheureusement, si celle-ci, dans un premier temps, remplit ses attentes avec sa personnalité affirmée et solaire, elle se révèle être ce que l’on peut appeler une perverse narcissique. Écrasant Charlène, la dominant, soufflant sans cesse le chaud et le froid de manière sadique, Sarah annihile sa personnalité, la fait disparaître à petit feu en la rabaissant sans cesse.

Malgré sa rencontre avec Maxime, un jeune homme (le plus beau personnage du roman) qui aurait pu la sortir de cette spirale d’amour-haine envers Sarah, Charlène ne pourra que commettre l’irréparable…



Malgré son titre, « Respire » n’offre pas souvent d’occasion de respirer, justement : dès le début du roman, on sait que cela finira mal pour Charlène. Celle-ci déroule le récit de sa vie d’une manière juste, directe, sans pathos inutile. Et pourtant, on ne peut que ressentir de la tristesse au fur et à mesure que l’on comprend qu’elle va, sans détour ni hésitation, à l’inéluctable, à ce qu’elle considère comme une délivrance qui va pourtant finir de briser sa vie (alors qu’un autre chemin, celui du bonheur, aurait pu s’ouvrir avec Maxime, ce qui est d’autant plus poignant). Elle n’appelle pas à la compassion et pourtant, on se sent désolé pour elle.



Anne-Sophie Brasme, pour son premier roman (écrit à 17 ans… !), fait preuve d’une maturité étonnante en décrivant avec un si grand recul le mal-être propre à l’adolescence, ses fragilités dont il est si facile d’abuser. Elle dresse un portrait effrayant du pervers narcissique, des mécanismes que ce type de personnalité, agissant comme une mante religieuse, met en place pour neutraliser sa victime, la rendre dépendante d’elle tout en étant, en retour, tout aussi dépendant.

Un roman coup de poing, qui se lit d’une traite, avec la boule au ventre (j’ai d’ailleurs eu du mal à lire les dernières pages tellement elles m’ont saisie !).

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Respire

En 2001, une année qui correspond à celle où je commençaistout juste à entrer dans le monde adulte (aussi bien professionnellement qu'affectivement, euh ceux qui connaissent mon âge pourraient penser que ce n'était pas trop tôt :o)), je me rappelle avoir lu un premier roman qui m'avait laissé comme un uppercut à l'estomac, un roman qui parlait non pas du monde des adultes, mais au contraire de celui de l'adolescence, période charnière souvent abordée dans la littérature avant ce roman, mais rarement avec une telle rage et une telle justesse.



Ce "Respire" (le nom du roman en question) était d'autant plus étonnant et la jeune romancière, Anne Sophie Brasme ( qui malheureusement n'a pas vraiment confirmé l'essai, ses romans postérieurs étant bien plus faibles) n'avait même pas 18 ans au moment ou elle l'a écrit, alors que ce roman dégageait une maturité dans l'écriture, maturité d'autant plus étonnante que comme je l'ai dit, les deux héroines du livre sont deux adolescentes, Charlène et Sarah, deux adolescentes qui développent une amitié aussi fusionnelle que destructrice, une amitié comme souvent seul les adolescences peuvent en vivre, tant la distance et la retenue est absente de cet âge charnière.

J'ai relu le livre, 13 ans après ma première lecture, car il faisait partie de la sélection des blogueurs du Livre de Poche du mois de novembre, et aussi pour pouvoir le comparer au film de Mélanie Laurent que j'avais vu juste avant, et en faire une petite analyse pour cette rubrique "de l'écrit à l'écran" que j'aime bien ( et que vous aussi il me semble d'après ce que vous m'avez dit en quelques occasions).



Si l'intrigue des deux oeuvres repose bien entendu sur une trame identique, Mélanie Laurent, qui dit l'avoir lu à l'âge de 15 ans sans qu'il ne l'ait plus jamais laché depuis en a fait une adaptation très libre et terriblement réussie.



Alors que le livre nous livre d'entrée le dénouement forcément tragique de l'histoire, que celle ci se déroule sur une durée de quatre ans et que le récit n'épouse que le point de vue de Charlène (rebaptisé Charlie dans le film), Mélanie Laurent a pris le parti pris contraire de ne pas dévoiler l'issue de son histoire d'amitié passionnelle avant la dernière scène, ce qui le rend d'autant plus inattendu et brutal et de concentrer cette histoire d'amitié fusionnelle sur une seule année scolaire.



Et si "Respire" (le roman) m’avait totalement bluffé par sa maîtrise absolue de l’engrenage fatal menant à la catastrophe et que, pris dans les filets du roman, on ne peut qu’assister, impuissant, à ce qu'on devine inéluctable dès le départ, Mélanie Laurent parvient à rendre la même intensité à son histoire et ses personnages, sans passer par ce procédé là.



Mais en dehors de ses divergences, le roman et le film racontent la même histoire, cette histoire d'amitié qui n'est pas éloignée d'une histoire d'amour passionnée, avec un dominant et un dominé, autrement dit un pervers narcissique qui choisit sa proie et veut la détruire, et la victime qui ressent cette relation comme une dépendance affective et obsessionnelle, comme une drogue.





Le livre et le film laissent la même impression au lecteur et au spectateur, celle d'avoir du mal à reprendre son souffle.






Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Respire

Relation perverse entre Sarah et Charlène, deux adolescentes.



Charlène qui ne s'aime pas, va sublimer l'amitié que Sarah consent à lui porter et va être dévoré par un amour hors norme.



Relation dangereuse où Sarah va prendre un malin plaisir à manipuler Charlène, et celle-ci faible et influençable sera sous son emprise.



Jeu cruel de Sarah.



Charlène malgré tout l'amour de Maxime qui essaiera de la détourner de cet amour obsessionnel et de cette amitié malsaine ; replongera dans sa "folie".



Elle va faire un choix décisif et calculé où la haine va la faire basculer .



Instant ultime.



Omniprésence de cette fin inéluctable dans cette histoire, où le poison mortel et destructeur va anéantir deux vies.



Histoire vraie.



Après l'avoir lue besoin de "respirer" !
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Notre vie antérieure

J'ai bien aimé Notre vie antérieure mais quelques détails de ce court roman m'ont un peu mises mal à l'aise.

J'ai trouvé dommage que l'émotion ne transparaisse pas davantage dans le texte. Après tout la narratrice évoque son premier amour, une période déterminante qui a profondément marqué sa personnalité et j'ai eu l'impression qu'elle en parlait avec un détachement que quarante années n'expliquent pas (comme d'autres lectrices j'ai été surprise en lisant que l'été à l'île d'Oléron se passait dans les années 1990, mais puisque rien ne vient contredire (sauf si je suis passée à côté de quelque chose..) que la partie où la narratrice a 65 ans se passe dans les années 2030, pour quoi pas ?).

J'ai deviné les grandes lignes de l'histoire juste en lisant la quatrième de couverture et l'extrait Des Vagues de Virginia Woolf placé en exergue. Les intrigues prévisibles ne me posent généralement pas de problème (après tout je lis beaucoup et les histoires originales sont plutôt rares et ne garantissent pas forcément de bons romans), sauf que l'auteur essaye de maintenir absolument un certain suspense qui m'a du coup semblé plutôt artificiel.

Malgré cela, j'ai passé un très bon moment avec ce livre grâce à la plume d'Anne-Sophie Brasme : un très beau texte, fluide et épuré, pour un roman que je n'ai pas pu fermer avant d'en avoir lu la dernière ligne...

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Respire

Mal dans sa peau, mal dans sa vie de collégienne, la vie de Charlène prend un autre visage le jour où une certaine Sarah lui demande d'être sa meilleure amie après lui avoir rendu visite lors de son hospitalisation à la suite une violente crise d'asthme. Etre l'amie attitrée de Sarah, idolâtrée par toute la classe, pour Charlène la timide, l'effacée, la répudiée, la repliée, cette amitié entre elle et Sarah redonne un sens à sa vie et un regain d'énergie. Forte de cette amitié si particulière, Charlène, aveuglée par l'attention que lui porte Sarah ne voit rien, n'entend rien des avertissements sur la manipulation exercée par cette dernière à son encontre. Hélas, son réveil sera, on ne peut plus sordide et c'est derrière les barreaux d'une prison que Charlène nous fait part de la tragédie dont elle est doublement victime.



Le sujet de ce livre est très intéressant parce qu'il traite de faits réels et graves : La manipulation exercée sur autrui. Parce que oui, malheureusement, impossible pour Charlène de se dédouaner de la perversité d'une Sarah imbue de sa personne et de son comportement dévastateur sur celle qu'elle avait considérée comme une véritable amie.



Respire de Anne-Sophie Brasme ne laisse pas indifférent et ne comporte aucune niaiserie de la part de l'autrice écrit avec le regard de ses dix sept ans. Je dirai même qu'il va bien plus loin. Il fait office de message important pour ceux et celles qui se sentent démuni(e)s face au harcèlement sous toutes ses formes, dans tous les domaines et cela, quelque soit l'âge.
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Notre vie antérieure

A 65 ans, Laure, mariée à un éditeur, écrivain à succès (bien qu’elle n’ait jamais obtenu de prix) décide d’écrire son dernier roman.

Mais là, elle racontera sa propre histoire.

Un peu sceptique au début, je me suis finalement laissé prendre par cette histoire.

Laure, partagée dans sa jeunesse entre deux amours, Bertier et Aurélien, est devenue une femme plutôt froide et dure.

Mais sa personnalité interpelle.

Et la fin est inattendue.

Anne-Sophie Brasme écrit bien et sait intéresser le lecteur.

Je pense que j’oublierai assez vite cette histoire, mais elle m’a permis un très agréable moment.

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Respire

Je crois que lire de jeunes auteurs ne me réussit pas après la déception avec l'Eveil de Line Papin voici une autre déception avec Respire. Ce roman ressemble beaucoup à Antéchrista d'Amélie Nothomb et à l'Eveil de Line Papin dans le phrasé.



L'histoire n'a rien de vraiment exceptionnelle il s'agit de celle de Charlène qui a une relation d'amitié nocive avec Sarah. Charlène et une jeune fille mal dans sa peau, qui vit mal son adolescence, s'isole et se sent mal aimé, elle ira jusqu'à faire une tentative de suicide.



Sarah va se rapprocher d'elle à sa sortie de l'hôpital et Sarah va devenir très dépendante rapidement de cette amitié. Jusqu'au jour ou Sarah va à nouveau se désintéresser de Charlène, la rabaisser et la délaisser.



Charlène va alors rencontrer un jeune homme Maxime avec qui elle va connaitre l'amour mais cela ne sera pas suffisant car dès que Sarah refait son apparition Charlène quittera Maxime.



On sait que le final de cette histoire se termine mal dès le début car les premières pages se situent en prison.



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Que rien ne tremble

C'est un roman qui sent le vécu comme on dit vulgairement, mais l'auteure est trop jeune pour être la narratrice, Sylvia la mère, la fille j'en doute, mais cette lecture est criante de vérité.

Dans une maison de famille se prépare le vingtième anniversaire de Colombe , fille chérie et redoutée de sa mère. Leurs rapports sont difficiles, un évènement les relie et a faussé leur relation. Sylvia attend donc Colombe et toute la famille à cette occasion et se souvient ... Colombe , bébé désiré et attendu avec amour et précaution se révèle être un bébé en colère, contre tout, ses cris ,ses colères ne la quittent que très rarement, usant ainsi les forces et les nerfs de sa mère qui a abandonné sa thèse et les espoirs académiques qui suivent; Quant au papa ,Antoine, très aimant mais peu présent pour cause de travail, il a déjà 2 petites filles calmes et "bien sous tous les rapports" issues d'un premier mariage; Suffisamment pour faire douter Sylvia de ses capacités d'éducatrice.

A l'âge de 4 ans Colombe se blesse grièvement à la tempe, peu-être en garde -t-elle quelques séquelles, mais elle reste sauvage et a décidé d'entrer dans la police.

Et Colombe arrive . L'anniversaire si bien préparé ne se passe pas comme prévu, et après une nuit d'attente pour Sylvia le moment sera venu d'enfin déchirer le voile noir qui les sépare. Presque une partie thriller si j'ose dire.

Roman qu'au départ je trouvais un peu touffu mais qui au cours de la lecture s'est avéré remarquable de justesse, les doutes maternels , les malentendus, le remords, la confusion des sentiments sont criants de vérité.

Merci aux Edts Fayard et à NetGalley pour cette lecture ainsi que pour leur confiance.

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Que rien ne tremble

Je remercie les éditions Fayard pour l'envoi, via net galley, du roman : Que rien ne tremble d'Anne-Sophie Brasme.

Sylvia est la maman de Colombe.

Malgré ce prénom choisi pour la paix qu’il inspire, Colombe n’est pas l’enfant sage dont Sylvia rêvait. Colombe a un caractère de feu. Une énergie dévorante.

Sylvia, au contraire, est introvertie ; elle a besoin de silence, de solitude. De contrôle.

Mais la force de Colombe menace sans arrêt son équilibre, lui interdit tout repos, et finit par la terrasser...

Aujourd’hui, Colombe a vingt ans, et tout va bien. C’est une jeune fille épanouie, étudiante fêtarde et sportive, qui s’apprête à entrer en école de police comme elle l’a toujours rêvé.

Sylvia a tout préparé pour que sa fête d’anniversaire soit parfaite. Et tandis que la journée passe, ses pensées divaguent.

Le passé refait surface : les moments doux et les éclats de rire, mais aussi les colères et les cris… Puis ce terrible souvenir de « l’accident », quand Colombe avait quatre ans.

Jusqu'à ce qu'une ombre s'immisce dans cette journée ensoleillée et fasse trembler la réalité...

Que rien ne tremble nous présente une mère de famille : Sylvie. Sa fille Colombe fête ses 20 ans et pour cela, elle a tout préparé. Elle est dans le contrôle, veut que tout soit parfait. Pourtant cela n'a pas toujours été le cas. Elle replonge dans ses souvenirs, revit l'enfance de sa fille, quand elle était une enfant difficile. Tout remonte à la surface, y compris ce qui s'est passé quand la fillette avait 4 ans.

Peu à peu les pages se tournent, les souvenirs arrivent et.. l'horreur de ce qu'implique ce qui s'est passé il y a 16 ans...

La fête va se dérouler avec une Colombe fidèle à elle-même.

Ce roman est plein de non-dits et fait le point sur la difficile relation mère-enfant. Notre enfant n'est pas toujours comme on l'imaginait, il faut faire avec et ce n'est pas toujours une sinécure. C'est ainsi.

L'autrice décortique cette relation compliquée avec brio.

J'ai été touché par la plume incisive d'Anne-Sophie Brasme. Je n'ai pas été perdue par le fait qu'on passe du présent au passé et ainsi de suite tout au long de notre lecture.

Que rien ne tremble est une bonne surprise, je le note quatre étoiles.
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Respire

Anne-Sophie Brasme signe avec « Respire » un premier roman envoûtant sur la dépendance psychique vis à vis de l'autre. Le sentiment d'amitié « amoureuse » est ici parfaitement décrit, tout comme la lente descente aux enfers de l’héroïne confrontée à une autre adolescente qui elle est manipulatrice. On est saisit par la justesse des mots dépeignant l’adolescence, la découverte d'aspiration nouvelle, la sensation d'absolue et de transgression de l'interdit. L'auteure est une jeune fille de 17 ans, cela se ressent dans le style d'écriture employé ici, mais loin d'être une gêne, cet aspect nous donne au contraire la sensation d'une vérité qui affleure au plus près des mots choisis. L'ensemble se lit comme une tragédie grecque se dessinant peu à peu sous nos yeux. Même si l'issue du livre ne fait aucun doute puisque dès les premières pages l'on connaît la fin tragique de l'histoire, il est impossible de lâcher le livre. J'ai été profondément touché par ce livre et sa sincérité lisible jusque dans les petites maladresses du style qui font le charme de cette plongée angoissante dans les affres de l'adolescence.
Lien : https://thedude524.com/2015/..
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Le Carnaval des monstres

Un roman sombre voire glauque, plutôt dérangeant.

Marica répond à une annonce : « Photographe cherche personne à particularités physiques »

Or, Marica est laide.

Entre eux va s’installer une étrange relation dont aucun ne sortira indemne.

Entre attirance et répulsion, les séances se succèdent.

Chez le lecteur, le malaise s’installe.

L’écriture est belle et le style affirmé, heureusement. L’auteur a un réel talent.

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Respire

Une nouvelle Sagan serait-elle née ? Jeune fille de 17 ans et un premier roman, d'une grande qualité, délicatesse, et une plume prometteuse, et bien meilleure que certains auteurs accomplis.

Le travail sur les personnages est également bien ciselé, la psychose qui se faufile dans la vie de Charlène, cette obsession meurtrière nous fait froid dans le dos. En même temps, on ressent avec douleur ce mal-être que vit et subit cette jeune ado. L'adolescence, passage toujours délicat à franchir, passerelle où on hésite, on se cherche, Charlène suit aveuglément Sarah, qui profite de sa faiblesse, et fait d'elle son joujou.

Un très bon roman sur cet amour aveugle d'une "amitié" qui vire au drame, d'une obsession qui vire à la folie.



Et qui peut mieux décrire ce malaise d'ado, qu'une ado ?



Un premier roman adapté au cinéma, l'avenir semble bien se tracer pour cette jeune auteure. Bravo.



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Respire

J'ai lu ce roman sa sortie en 2001, j'avais 15 ans. Je me rappelle l'avoir dévoré en une nuit et l'avoir fini à 3 heures du matin. J'ai été boulversée par ce roman à l'époque. J'ai dû le prêter à une amie, car aujourd'hui impossible de remettre la main dessus dans ma bibliothèque... D'ailleurs je n'ai pas envie de le relire, de peur d'être déçue 10 ans après. Les autres critiques publiées sur ce site sont un peu sévères, mais une chose est certaine, ce roman "fonctionne" quand on est adolescent ! Les fois où un livre m'a procuré de telles émotions se comptent sur les doigts d'une main depuis.
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Respire

Charlène Boher est une adolescente un peu solitaire, qui se sent incomprise de sa famille. Sa vie prend un sens quand elle rencontre Vanessa qui devient sa meilleure amie mais elles se perdent vite de vue. Quelque temps plus tard, alors qu'elle est au collège et isolée des autres, elle fait une tentative de suicide. Son geste la rapproche de Sarah avec qui va se nouer une véritable passion faite de tendresse et d'indifférence puisque Sarah se joue d'elle et de ses sentiments, lui soufflant le chaud et le froid. Charlène vit très mal ce qui est pour elle une véritable passion amicale, une dépendance totale à son amie. Elle fait la connaissance d'un camarade de classe Maxime, avec qui elle va sortir pendant 6 mois et connaître l'amour et le bonheur quand Sarah se manifeste à nouveau et recommence son jeu du chat et de la souris. Charlène ne sait plus comment faire cesser le piège dans lequel elle est tombée et qui l'a isolé de Maxime et des autres. Sur un coup de folie, elle s'introduit chez Sarah et l'étouffe.

Il y a longtemps que j'avais envie de lire ce court roman car j'en avais lu des critiques élogieuses ici ou là. Je n'ai pas été déçue, c'est un roman incroyablement fort, qui prend aux tripes et se laisse lire très vite. C'est une histoire incroyablement forte sur la passion, cette fois pas amoureuse mais amicale, et sur l'adolescence, période de la vie où on se sent fragile et fragilisé et où on voit l'importance que des êtres au tempérament fort peuvent avoir sur de jeunes gens. Malgré l'horreur du geste commis par le personnage principal, je n'ai pas eu envie de la condamner ni de lui jeter la pierre car je crois qu'elle est tombée bien malgré elle dans une relation de dépendance quasi amoureuse qui la dépassait.
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Respire

Charlène s'est toujours sentie seule, différente, en décalage avec les autres, étrangers à son monde intérieur. A part quelques années d'enfance où elle a pu vivre une amitié fusionnelle avec Vanessa, l'adolescente n'a jamais pu s'intégrer aux camarades de son âge.

Elle a cru pourtant, au collège, après une tentative de suicide, avoir rencontré une complice en la personne de la charismatique Sarah... mais elle est tombée dans les griffes d'une manipulatrice qui, une fois son emprise assurée, a fait d'elle son jouet. L'obsession de Charlène pour Sarah a transformé sa vie en purgatoire.

J'ai lu ce roman, par hasard (?), peu après "Je te plumerai la tête" de Claire Mazard et cela a résonné étrangement.
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Ce qu'on devient

A la vente de la maison de ses parents, Anne-Sophie Brasme retrouve une lettre qu’ en 2000 à seize ans elle s’était écrite et qu’elle ne devrait ouvrir que vingt ans plus tard. « A celle que je suis devenue. A celle que je serai. », ainsi commence cette lettre dans laquelle l’adolescente imagine ce qu’elle aura pu faire de ces vingt années. Cette adolescente de seize ans est à quelques heures de rencontrer l’éditeur de son premier roman et se voit lire cette lettre, en écrivaine accomplie vingt ans plus tard, sachant que rien ne lui sera révélé par sa destinataire puisqu’elle découvrira son histoire par elle-même.

Sophie, en publiant son premier roman à dix-sept ans devient un phénomène littéraire. Elle pénètre dans un monde dont elle n’a pas les codes et se heurte à son ignorance . Son second livre , attendu au tournant, comme souvent, reçoit un accueil sévère de la critique et un sentiment d’imposture la fait renoncer à ses ambitions. Devenue professeure de français et mère de deux enfants, elle décide en 2022 d’écrire à la jeune fille qu’elle était et décortique les mécanismes de son échec.

Ce livre est la réponse de la femme adulte à l’adolescente qu’elle était confiante et inquiète en même temps de ce que lui réservait l’avenir, de ce que deviendraient ses amis.

Mises à part quelques passerelles temporelles où l’auteure parle du présent et utilise le « je », tout le reste du texte est à la deuxième personne du singulier ou du pluriel en fonction qu’elle s’adresse à elle, seule ou avec ses amies.

Elle explique l’enfer du harcèlement dont elle fût victime durant ses années de collège qui l’ont fait se modeler, lisser chaque rugosité susceptible de se faire honnir des autres et a donné corps à son premier roman. Elle vit dans l’ombre de la lumineuse et parfaite Léa depuis sa plus petite enfance, quand en année de première elle rencontre Anouk. Silhouette épaisse, genoux en X, chevelure fauve, lourde et ardente comme la coiffe d’une courtisane, mais sous laquelle se dévoile un visage ingrat, malgré cela, elle affichait un incroyable aplomb. Elles deviendront inséparables. Une Anouk qui lui a tout appris de l’écriture et des mots qui bruissent et qui palpitent. Ce qu’elle n’aurait jamais dû oublier… Enfin, il y a Tom Gavanel qui la subjugue, sur lequel elle fantasme mais qui ne s’intéresse absolument pas à l’adolescente ingrate à la peau rongée d’acné qu’elle voit dans le miroir.

La construction très particulière de ce roman est attractive et le rend véritablement addictif.

L’émotion nous étreint à chaque page de ce texte délicat dans lequel l’auteure Anne-Sophie Brasme se livre en toute sincérité, sans tabous mais avec beaucoup de courage. Nous y découvrons le portrait d’une femme qui se cherche , qui n’a jamais voulu déranger, qui s’est laissée étouffer, enfermer , rabaisser car elle ne croyait pas en elle. Pour terminer par enfin savoir qui elle est et ce qu’elle fait : Une femme qui s’écrit…

Un texte intime, déroutant de sincérité et d’un grand courage pour cette auteure qui ose à nouveau affronter la tête haute ce monde qui lui a tourné le dos, celui de l’édition.

Un roman très émouvant qu’on termine les larmes aux yeux et qui résonne encore en nous longtemps après l’avoir refermé.



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Que rien ne tremble

C'est un livre terrible, vibrant de désespoir et de calme, d'incompréhension et d'espoir.

La première scène est celle d'une mère, Sylvia, auprès de sa fille, Colombe, inanimée. A côté d'elle, son fils, Jacob, dans le transat qui pleure, les filles d'un premier mariage de son conjoint, Antoine, Adèle et Rose qui sont figées et Antoine qui arrive ...

Nous basculons ensuite lors de l'anniversaire des 20 ans de Colombe, Colombe qui va entrer dans la Police. Sylvia a tout organisé pour fêter dignement ces 20 ans dans la jolie maison que le couple qu'elle forme avec Antoine ont fini par acheter. Tout est prêt : toute la famille, les amis sont là.

Sylvia se souvient de sa vie avant Antoine, lorsqu'elle était thésarde en anglais et qu'elle l'enseignait en faculté à Metz. C'est en lui donnant des cours d'anglais à ce jeune ingénieur, que Sylvia va tomber amoureuse de lui ou peut être combler un vide dans une vie, assez terne mais qui lui convenait. Antoine vient mettre de la couleur avec ses filles d'un précédent mariage, ses amis tous en couple, vus lors de longs week-ends, certains parents. Un cadre sympathique, des parents qu'on fantasme parce qu'on ne les voit que 3/4 jours et finalement, un désir d'enfant qui naît chez Sylvia, nourri par la machine à fantasme que sont les blogs maternels.

Sylvia donne tout le long du roman l'impression d'être une femme seule, peut être même simplement un individu seul. Elle n'a pour image maternelle que sa mère, dépressive, grosse drama queen, qui vit dans une zone pavillonnaire, dont les maisons sont fissurées par le sol instable. Du couple parental, il ne reste plus que maman puisque papa a quitté le domicile, pour devenir "écrivain" et décéder d'un AVC aux 16 ans de Sylvia. Sylvia est devenue une enfant sage puis une femme sage pour ne pas "gêner" sa mère, qui n'arrivait pas à faire face à la séparation.

Lorsque Colombe naît, l'édifice fragile qui abrite Sylvia commence à se fissurer car Colombe est une petite fille en colère, qui semble vouer une haine solide à sa mère, qui l'épuise année après année. Colombe ne ressemble pas à son prénom : elle est une bombe atomique, une grenade à fragmentation. Colombe n'apporte pas la paix idyllique vendue sur les blogs et dans les magazines. Elle est toujours en train de bouger, de tenter le diable, de se mettre en danger. Antoine a une promotion/mutation à Guelbsheim : adieu la fin de thèse à Metz, Sylvia va s'enterrer dans un trou paumé et continuer à essayer d'être une mère, sans savoir ce que c'est et sans aide d'aucune part. Elle est seule : Antoine travaille tout le temps et ne se pose pas de question : ses deux filles sont des petites filles modèles donc Colombe va leur ressembler avec le temps.

Tandis que l'écart entre la réalité de la maternité et le rêve se creuse pour Sylvia, elle se retrouve enceinte : ce sera un petit garçon, Jacob, adorable bébé facile à vivre dont Colombe tombera "en amour". Jacob qui va rétablir un peu la balance affective de Sylvia, mise à mal avec Colombe. Antoine est de moins en moins présent car il faut une maison plus grande, plus belle, plus conforme au rêve pour s'en approcher et donc des travaux, une fois la maison trouvée. Mais le rêve va se défaire lorsque l'accident arrive et pour expier, en attendant le diagnostic des médecins, Sylvia décide qu'elle supportera tout de Colombe plutôt que de la perdre.

Une très belle et sobre couverture : une fissure qui peut laisser passer la lumière, mais qui fait aussi vaciller la structure. Divisé en deux parties, ce roman se dévore et je me suis reconnue plus d'une fois dans le portrait de Sylvia, d'autant plus que j'ai eu une fille très dynamique et un fils, très calme. J'ai compris ses colères, ses peurs, sa volonté de vouloir être une bonne mère. J'ai bien sûr repensé au magistral "Il faut qu'on parle de Kevin" de Lionel Shriver et son regard acide sur la maternité. Il est troublant que l'auteur ait fait le choix d'une thésarde dont le sujet est « Écrire ou vivre ? La tentation d’un bonheur sans mots dans l’œuvre de Virginia Woolf » et le prénom de Sylvia n'est peut être pas anodin : j'ai pensé à Sylvia Plath, écrivain, poète américaine, qui se suicida au gaz, en veillant à ce que ses enfants, Frieda et Nicholas, petits, ne soient pas intoxiqués, afin qu'ils puissent vivre avec leur père, Ted Hughes. Virginia Woolf qui ne fut jamais mère, Sylvia Plath, mère, deux femmes dévorées par la maladie mentale à une époque où les soins n'étaient pas aussi ajustés qu'aujourd'hui. La maternité comme une "folie" du corps, désir inexpliqué de se dupliquer, de vivre par delà la mort.

Un très beau roman qui me donne envie de lire les précédents textes de l'auteur.

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