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Critiques de Anne Vantal (151)
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.

Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m'empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l'Inde résultats d'une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l'Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.

Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.

Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l'écriture fluide d'Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.

C'est d'abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l'Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l'attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.

Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l'instant. Il va se révéler décisif par la suite.

Quant à Céline, troisième personnage principal de l'histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d'aborder notre époque, en 2012.

Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu'au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.

Au travers du parcours des trois héroïnes, l'autrice permet d'appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l'on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.

Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n'est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m'attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d'époque et en retrouver d'autres.

Si je suis étonné de découvrir l'indigoterie, l'usine textile de Charles Gréault où l'on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l'occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.

Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l'avenir de l'Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l'ashram de Pondichéry, par exemple.

Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d'Alice, d'Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.

Au cours de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J'ai aussi pensé souvent à l'essai que j'avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.

Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d'Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m'a régalé et j'en remercie d'autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m'ont permis ce captivant voyage.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Sauf que

Je clique sur Masse critique de Babélio… Sauf que



Après une semaine d’attente, je reçois comme prévu un livre jeunesse gentiment offert par les éditions Actes Sud … Sauf que je découvre médusé que ce n’est pas un album jeunesse pour ma fille de quatre ou cinq mais un roman de quatre-vingt pages. Bon, ce n’est pas si grave que ça… mon fils bien plus âgé pourra le lire !



L’ouvrage en main assis confortablement dans le métro, je commence mon premier roman comme c’est écrit sur la quatrième de couv’… sauf que j’en ai tout de même lu des centaines d’autres avant... Mais bon, je fais comme si… scrutant attentivement les autres passagers du train qui tenteraient insidieusement de lire la quatrième de couverture !



Bientôt un quart du roman avalé, je suis sérieusement embarrassé (et je suis poli) par ce petit garçon qui n’arrête pas de compter le nombre de pas nécessaire pour aller du point A au point B. 14 pas théoriquement, 13 s’il allonge sérieusement sa foulée pour sortir de l’allée de sa maison. 45 jusqu’au coin de la rue. En tournant à gauche, 37 pour aller jusque devant chez madame Soger. Bon, j’aime bien les maths mais quand même… Continuons tout de même !



Bref, depuis que ses parents ont accepté que Valentin aille à l’école tout seul, cet enfant vérifie très scrupuleusement son trajet de peur de se tromper de chemin en route et par-dessus tout d’arriver en retard à l’école… Sauf que ce matin, un petit grain sable va enrayer la belle mécanique de valentin.



En effet, le garçon a trouvé un objet très convoité près de l’abribus et se pose mille questions sur la manière de procéder… Sauf que les réponses qu’il va prendre ne sont pas les bonnes !



Afin de garder tout le suspense de ce court roman, je ne dévoilerai pas l’objet source de tous les maux de ce pauvre Valentin… Sauf que je pourrais vous mettre sur la voie avec un indice…



Sauf que si vous trouviez l’objet avec mon indice, vous ne seriez plus tenter d’acheter ce roman d’Anne Vantal. Un texte très bien construit dont le but est avant tout de porter un regard curieux sur un mode de fonctionnement étrange qui peut nous faire peur au premier abord.



Sauf que si vous avez plus de dix ans, c’est plus vraiment pour vous… Sauf que…



Ps : mon fils sceptique au début (comme moi d’ailleurs) a plutôt bien aimé ce roman mais n’a pas entièrement compris tous les sous-entendus du texte, ce qui ne m'a pas surpris.

Après la lecture, il est donc nécessaire d’échanger et d’expliquer à son enfant plus le pourquoi du comportement plutôt surprenant de Valentin. Bonne lecture…

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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, tandis qu'Alice va rejoindre Jules son mari, médecin dans une léproserie à Pondichéry, Gandhi entame sa longue marche non violente contre l'occupation anglaise. Les conséquences de la crise américaine de 1929 commencent à se faire ressentir en Europe.

1950, Oriane revient dans le pays qui l'a vue naître pour retrouver ses racines, L'inde a accédé à l'indépendance depuis 3 ans, Gandhi a été assassiné il y a deux ans. La France va perdre ses derniers comptoirs en Inde, elle va aussi perdre l'Indochine.

2012 Céline est sage-femme dans un hôpital, en ce début du XXIe siècle en Inde, la naissance d'une fille fait toujours figure de malheur, deux millions de fillettes âgées de dix ou 11 ans sont vendues à des mères maquerelles.



Trois époques, trois femmes, dans ce roman Anne Vantal nous entraîne à Pondichéry, elle nous raconte l'histoire de ce comptoir français qui se mélange à l'Histoire du monde.

À travers ces trois destinées, l'auteure nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes dont celle des intouchables, considérées comme des sous-hommes, la chaleur moite, les odeurs, la force destructrice des cyclones. L'inde avec sa foi, ses fièvres, son dénuement et sa cohorte de laissés-pour-compte, les traditions y sont solides et l'étranger y est souvent méprisé.

C'est à un voyage agréable auquel nous convie l'auteure, un roman très bien écrit, un dépaysement total.

Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel de leur confiance.

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Sauf que

Une journée particulière, pour Valentin.

En route pour l'école, il trouve un portefeuille. Que faire ? Il doit le rendre à sa propriétaire, il sait qui c'est, il l'a vue monter dans le bus. Mais comment la rejoindre ? Prendre le bus suivant ? Il n'a ni ticket ni argent. Enfin si, il a l'argent du portefeuille, mais ce n'est pas le sien. Aller au commissariat à pied ? Mais il est où, ce commissariat ? Valentin ne connaît que son quartier, il n'est pas censé se promener ailleurs, il a des consignes strictes, ses parents lui ont dit de ne pas courir dans la rue, de ne pas parler avec des inconnus, et comme « en général, papa a raison », il obéit.

N'empêche, ça le tracasse cette histoire, la dame doit être inquiète, on va le prendre pour un voleur.

« Sauf que... oui mais... si je le fais pas... »

« Toutes ces idées contradictoires, ça lui fait tourner la tête » ... et celle du lecteur.



On comprend rapidement que Valentin est « différent » (autiste surdoué ?), trop sage, solitaire, vite angoissé par la nouveauté. On reconnaît aussi dans ses réactions les tourments d'une personne atteinte de TOC : il est obsédé par la discipline, l'ordre et les chiffres, soucieux de bien faire mais empêtré dans des contradictions.



Cette histoire de tolérance et d'amour parental fait l'éloge de la différence, montre aux jeunes lecteurs que les adultes s'inquiètent vite quand un enfant disparaît. Ce roman jeunesse m'a quand-même longtemps mise mal à l'aise, ce petit garçon perdu fait de la peine avec ses atermoiements - on se demande où il va atterrir. Heureusement, la fin lumineuse dissipe ces sombres craintes.
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Rendez-vous en Septembre

Onze nouveaux bacheliers partent en vacances sans se douter que rien ne sera plus jamais comme avant. Chaque chapitre est consacré à un portrait et tente de cristalliser ce moment unique où la vie et les rêves basculent. Anne Vantal balaye un large éventail de situations, de la découverte par une jeune fille de sa grossesse inattendue à la reconnaissance de son homosexualité par un des jeunes hommes. Ils sont onze mais à la fin de l'été, ils ne seront plus que dix...





Un roman qui ressemble à un recueil de nouvelles. La surprise du lecteur est la transformation quasi systématique de ce moment de joie et d'espoir qui est l'obtention du baccalauréat, en incertitude et en questionnement. Ce livre a le mérite de cristalliser ces moments uniques de vie. Reste le côté un peu excessif de la condensation de situations extrêmes. Un texte qui a cependant le mérite d'aborder une multitude de sujets.


Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichery comme Chandernagor sont des mots qui me font rêver de séjours exotiques d'un autre siècle dans des villas luxueuses entourées de jardins exubérants , réservés, il faut bien le dire à un cercle restreint de nantis ...



Anne Vantal nous entraine dans cet ancien comptoir français des Indes à travers la vision de trois femmes , chacune à une époque différente.



1930, Alice débarque en Inde pour rejoindre à Pondichery, son mari, Jules de Rouvray un médecin qui a décidé de travailler dans une léproserie .

Ils viennent de se marier et Alice , pianiste , espère pouvoir continuer à donner quelques concerts.



1950 , Oriane revient sur les traces de son enfance .

Elle est née ici et a quitté l'Inde lorsque sa mère Marguerite a perdu la vie .

Elle désire connaitre un peu mieux les lieux qu'a fréquenté sa mère et peut-être les personnes qui l'ont connue.



2012, Cécile , après le décès de son frère , a accepté un contrat de sage-femme à la maternité de Pondichery .



Les histoires se succèdent, s'entrelacent pour se rejoindre à la toute fin du roman comme on peut s'en douter.



Les événements politiques avec le mouvement pour l'indépendance mené par Gandhi au début des années 1920 puis la marche du sel en 1930 au moment où débute ce roman sont commentés dans les milieux anglais et français que fréquentent les De Rouvray .



En 1950, l'indépendance de l'Inde a été proclamée mais restent encore quelques comptoirs français dont les jours sont comptés bien que certains européens installés depuis longtemps se bercent encore d'illusions, la guerre d'Indochine est d'ailleurs bien voisine ...



Pas de violence dans ce récit, l’extrême misère, les épidémies, le système des castes sont évoqués mais cela n'est qu'ébauché sans s'appesantir.



Ce livre est une lecture plaisante n'ayant pas déclenché pour moi un véritable engouement .

Je l'ai trouvé un peu long, l'alternance entre les périodes souvent beaucoup trop rapide ce qui m'a occasionné parfois un mélange entre les histoires des jeunes femmes .

La plongée dans l'Inde véritable n'est, comme je l'ai déjà dit , qu'ébauchée .



Pour moi, c'est une lecture d'été, sans prise de tête et c'est déjà très bien .



Je remercie Masse crique privilégiée et les Éditions Buchet-Chastel
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Peine maximale

Le jeune Kolia est accusé d'un crime impardonnable au yeux de la justice. D'autres membres de sa famille frères et sœurs sont aussi condamnés.



C'est à ce procès en huis-clos qu'on assiste en lecteur qui retient son souffle quant à la décision judiciaire finale qui acquittera le jeune homme ou lui fera écoper d'une peine de prison de 20 longues années.



L'histoire se centre sur le procès et uniquement sur cet événement durant la majeure partie du livre. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, on ne s'ennuie pas du tout malgré cette unité de lieu et d'action. Le suspense est bien mené et ce jusqu'au dénouement, il est à son comble lorsque le jugement est rendu.



Ce roman est intéressant car il montre concrètement à travers une narration plaisante, toutes les étapes d'un jugement en cour d'assises, celles-ci sont détaillées et bien expliquées. On y apprend aussi à connaître les rôles des différents professionnels de la justice et des jurés intervenants au cours d'un procès.



Livre que je recommande pour les jeunes adultes qu'il peut sensibiliser et initier aux procédures judiciaires tout en les distrayant de manière à la fois sérieuse et agréable.



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Pondichéry ou le rivage des ombres

Alice en 1930,

Oriane en 1950,

Céline en 2012…

Trois femmes, trois périodes, trois destins dans le contexte social et politique du sous-continent indien sur une centaine d'années, et en particulier de Pondichéry, comptoir commercial français rétrocédé à l'Inde en 1962.



Ce gros roman joue sans complexe la carte du romanesque policé, avec une écriture généreuse, dense de détails du quotidien, de mentalités associées à chaque époque et chaque population. Dans cette fiction sur fond historique, l'auteur ne peut échapper à une certaine forme didactique, mais toujours avec aisance, évoquant le contexte géopolitique de l'Inde et le parcours de cette colonie au travers de ses habitants, fonctionnaires, coloniaux et indigènes mêlés.



Sans surprise, la narration en chapitres courts et dynamiques alterne le devenir de chaque héroïne, une façon de mettre en perspective un statut féminin différent dans leur histoire individuelle. Par-delà les décennies, un fil commun se tisse peu à peu, sorte d'enquête familiale en généalogie.

Se photographient en décor exotique des images sépia de ce petit bout de France, enclave coloniale à la fin programmée, où nos concitoyens ont eu plaisir à vivre, à prospérer, à cultiver un esprit d'opportunité, d'entreprise et d'assistance.



Très jolie lecture. Je me suis régalée !

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un coup de cœur !

J'avoue avoir été littéralement dépaysée avec ces histoires entremêlées qui nous embarquent de Marseille à Pondichéry. Ce sont trois époques différentes au cours desquelles nous suivons trois femmes, Alice, Oriane et Céline. Trois femmes de vie bien différente avec un lien : l'Inde. C'est certain. Mais se pourrait-il qu'elles soient liées par une autre lien ?

Je ne dévoile rien, car se livre se découvre au fil des pages, il se savoure, se délecte.... j'ai adoré !

Merci Anne Vantal, pour un premier roman (adulte) c'est une très belle réussite !

#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance


Lien : https://www.instagram.com/un..
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Peine maximale

ce roman nous raconte l'histoire d'un procès, celui d'un frère et d'une soeur Kolia et Léna, ils sont accusés d'enlèvement et de séquestration d'un bébé de trois mois...

Ce roman nous fait suivre le procès, de tous les points de vue, les victimes, les accusés, les avocats, le juge et aussi les jurés....

c'est là que ce roman est passionnant à lire, car il nous donne à voir comment fonctionne la justice, de quelque côté que l'on soit, à tous les moments on se met à la place des jurés, ou à la place des accusés....rien n'est blanc ou noir dans ce roman, dans ce procès, dans ce drame....

Ce roman nous laisse à nous lecteur nous forger notre propre opinion, de façon très objective, très juste comme doit l'être la justice....

Si bien qu'à la fin, alors que les jurés se réunissent pour délibérer, nous, lecteur, sommes amenés à se poser la même question que le jury, coupable, non coupable, en étant conscient des conséquences que ça aura sur la vie d'un jeune garçon, de ses soeurs....
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Peine maximale

Ce roman est très réussi dans ce principe qui consiste à faire entrer son lecteur au coeur d'un procès en assises. Le livre a ainsi une vraie valeur documentaire sur les procédures et la manière dont un procès se passe. Rien que pour cela, j'ai été tout de suite intéressée et j'ai appris beaucoup de choses. Mais en plus, l'incursion dans les pensées des acteurs de ce procès est très prenante. Le roman insiste un peu plus sur les jurés, qui se retrouvent catapultés dans un rôle qu'ils ont du mal à assumer, et cette incertitude, cette peur du choix d'une peine qui aura des conséquences terribles sur la vie des accusés est vraiment bien rendue. J'ai aimé les profils différents de chaque juré, plus ou moins consciencieux et plus ou moins sympathiques. On voit comme il est difficile de juger des affaires qui paraissent simples et peuvent être vues de façon manichéenne au départ, alors qu'elles sont en réalité complexes en raison des circonstances atténuantes et des conséquences d'un emprisonnement prolongé. Un livre efficace et bien documenté, qui aurait pu sortir aussi dans une édition pour adultes, car j'ai trouvé que la voix des jurés était finalement plus développée que celle des accusés.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Pondichéry ou le rivage des ombres

C'est un roman au long cours, dans lequel on se laisse porter, un peu comme dans un hamac, faisant peu à peu connaissance avec les personnages, s'habituant à l'alternance incessante entre les époques, heureuse de retrouver les uns puis les autres, cherchant ce qui peut bien relier ces trois femmes à des décennies de distance mais sans y attacher trop d'importance car ce qui compte c'est le plaisir du voyage et du récit. Le plaisir de leur compagnie. Il y a Alice, en 1930, Oriane en 1950 et Céline en 2012. Leur parcours les conduit à Pondichery, comptoir français aux Indes où Alice toute jeune mariée rejoint son époux médecin en charge de la léproserie rattachée à l'hôpital ; Oriane elle est à la recherche de ses souvenirs d'enfance, née à Pondichéry elle a été envoyée en France à l'âge de 6 ans après le décès de sa mère, élevée par une tante alors que son père chercheur multipliait les voyages ; quant à Céline, sage-femme, elle cherche à mettre derrière elle un drame qui l'a poussée à fuir. Tout en suivant les parcours intimes et familiaux de ces trois femmes c'est l'Inde à différentes étapes de son histoire qui se déploie par le prisme du regard de français aux statuts différents. En 1930, le comptoir de Pondichéry est une enclave française bien établie aux côtés de la colonie britannique, mais les échos des changements à venir se font déjà entendre. En 1950, l'indépendance de l'Inde est établie, le comptoir français doit faire face à un référendum pour décider de son rattachement éventuel. En 2012 l'autrice met un coup de projecteur sur la situation particulière des femmes en Inde et c'est avec ce prisme que l'on suit aussi les parcours de ces trois femmes à trois époques différentes mais avec des questionnements qui se rejoignent sur la façon de se réaliser entre aspirations personnelles, vie conjugale, maternité et vie professionnelle. Peu à peu le lien entre elles apparaît mais comme je l'ai dit au départ ce n'est pas le plus important ; car j'ai aimé les suivre chacune dans leurs questionnements, leur liberté, leur découverte d'autres cultures, leurs doutes... L'arrière-plan est très riche, très documenté mais reste à bonne distance, l'autrice préfère l'insérer grâce à des second rôles bien campés et au mélange entre personnages de fiction et personnages réels ce qui m'a semblé une excellente idée. Cela permet de comprendre les enjeux politiques et donc leurs incidences sur les modes de vie à chaque époque, sans jamais nuire à la trame romanesque. Cela donne un roman de facture classique, très bien composé, qui procure un réel plaisir de lecture et une pointe de regrets au moment de quitter Pondichéry malgré les presque 600 pages. S'il y a par-ici des amateurs de pavés bien balancés et pas bêtes pour l'été en voilà un qui fera très bien l'affaire.
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Méduse

Sans doute êtes-vous nombreux à connaître le célèbre mythe de Méduse. Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, je vais vous le narrer en quelques phrases.



Méduse vit avec ses deux soeurs. Ses deux soeurs, Sthéno et Euryale, sont immortelles, tandis que Méduse est mortelle. Mais Méduse est aussi la plus belle des trois soeurs, belle d'une beauté à couper le souffle, d'une beauté à rendre jaloux n'importe qui. Mais c'est justement sa beauté qui lui causera sa perte. Athéna, la déesse de la guerre, jettera un terrible sort à Méduse : elle va l'enlaidir, transformer sa magnifique chevelure en des serpents vivants et va même aller jusqu'à lui administrer un regard capable de tuer quiconque la regarderait dans les yeux. Et comme si cela n'était pas suffisant, Athéna va charger un homme très puissant de tuer Méduse.



Le mythe de Méduse est fidèlement repris ici. Bien évidemment, Anne Vantal y incorpore quelques éléments fictionnels pour rendre le récit moins barbant et plus vivant.



Pour ceux qui le désirent, vous trouverez même à la fin de ce petit livre un lexique de termes employés dans le récit, mais trop compliqués à comprendre ou passablement vieilli par les ans. En plus de cela, quelques informations supplémentaires concernant le mythe de Méduse seront ajoutés en vrac après l'épilogue.



De nos jours, le mythe de Méduse est partiellement repris dans notre vocabulaire, notamment à travers le terme "médusé" qui renvoie au fait d'être stupéfait par quelque chose. Quand les gens regardaient Méduse dans les yeux, ils étaient frappés de stupéfaction et instantanément paralysé. D'où l'antonomase de "médusé" : le nom propre est devenu nom commun.



Un petit mythe très intéressant, que j'ai pris plaisir à découvrir à travers la plume de Anne Vantal. Un livre parfaitement adapté pour les jeunes enfants qui s'ouvrent au monde ou pour les adultes, désireux d'en apprendre un petit peu plus sur les grands mythes de la Grèce antique.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Sauf que

Merci aux Editions ACTE SUD et à Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique Jeunesse.



Je ne connais pas trop les publications pour les enfants, mais j’ai bien aimé ce roman sans pouvoir situer l’âge de lecture adapté, 9/10 ans peut-être ?



C’est l’histoire d’un petit garçon que la nécessité de compter les pas qui le séparent d’un endroit à l’autre lorsqu’il se rend à l’école rassure, sauf que…



Un jour pas tout-à-fait comme les autres, il trouve un portefeuille tombé à terre à la descente du bus.

Au lieu de se rendre à l’école, il entreprend de partir à la recherche de la propriétaire, tout en se rappelant les consignes de sécurité données par ses parents (ne pas parler à des inconnus, ne pas toucher ce qui traîne par terre, etc).



Sa recherche l’emmène loin du chemin de l’école, le temps passe, le petit garçon, fatigué par ses vaines recherches, finit par s’assoupir sur un banc.

Et là, c’est la voix d’une collégienne qui le réveille, lui demandant s’il s’est perdu.

La fillette décide de le raccompagner à son école où il découvre, stupéfait, que la police est sur les lieux, alertée par ses parents désespérés par sa disparition.





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Peine maximale

Un jeune homme et sa sœur sont jugés à la Cour d'Assise pour avoir enlevé un bébé de 3 mois à ses parents. Durant toute la durée du procès, les différents acteurs de la justice donnent leurs impressions, leurs doutes, leurs certitudes...



Ce roman à points de vue multiples (encore!!!) montrent le déroulement d'un procès en assises du premier jour (choix des jurés) au dernier (verdict), en faisant alterner les personnages impliqués dans le déroulement de la justice. Le rôle et les questions particulières que se posent les jurés populaires sont extrêmement bien rendus : chacun selon sa sensibilité et son engagement exprime ses opinions, de la compassion pour les parents victimes et dévastés par ce court kidnapping de leur bébé (heureusement vite terminé et sans dommages) à la compassion pour les jeunes accusés (abandonnés par leurs parents, acculés et poussés au crime par un concours de circonstances), en passant par toute une gamme de sentiments intermédiaires (le racisme ordinaire, le désintérêt pur et simple par égoïsme...). On mesure bien grâce à ce roman les enjeux d'un procès et le poids qui pèse sur les jurés au moment de rendre leur verdict. Un petit bémol toutefois : ce roman sent un peu le livre "de commande" mais je dois dire que pour une fois, le choix d'écrire en alternant les points de vue est intéressant et que si commande il y a, elle remplit tout à fait sa mission pédagogique.
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Un été outremer

Un roman qui nous plonge dans la vie d'un tout jeune homme, Félicien, à la recherche de sa mère biologique.

Très bien écrite, cette histoire est à mettre entre toutes les mains de nos grands adolescents, qui se posent souvent des questions sur la transmission.
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Méduse

J'aime beaucoup les collections Nathan autour de la mythologie (Petites Histoires de la mythologie, Histoires Noires de la mythologie) et j'ai particulièrement apprécié ce nouveau titre dédié à Méduse !



Je pensais me souvenir de son histoire dans les grandes lignes car c'est l'un des personnages mythologiques que je trouve le plus fascinant, mais je me suis rendue compte à la lecture de ce petit roman que je la méconnaissais complètement ! On retient souvent d'elle le passage où Persée vient l'affronter, mais savons-nous qu'avant d'être hideuse, Méduse était très belle et narcissique ? Que son sort fut décidé par Athéna après avoir profané son temple alors qu'elle était victime d'un viol ? Ou encore que son rôle et sa vie ne se terminent pas à sa décapitation ?



Une lecture riche en enseignements et très agréable !


Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Rendez-vous en Septembre

Sur les bancs de l'école, on ne rêve que d'une chose : lui dire enfin bye-bye ! Une fois sortis, confrontés à la vie, la vraie, malmenés, bousculés, on y retournerait volontiers. Histoire, ne fût-ce qu'un moment, de retrouver cette innocence perdue... Le temps de ce court récit, replongeons-nous dans notre été de l'après-bac (ou après rhéto en Belgique) !



Sur la photographie, 11 jeunes bacheliers sourient à la vie, aux examens réussis, aux vacances qui commencent... Avant de s'ébrouer chacun de leur côté, ils se donnent rendez-vous en septembre. Seront-ils toujours les mêmes ? Entre rêves, projets et réalité, il y a parfois un gouffre. Chacun l'expérimente à son niveau.



Car, les vacances après le bac, ont une saveur particulière : entre légère amertume d'une époque révolue et griserie d'une vie à construire. C'est l'heure des choix, des questionnements pour le futur. Au bord du précipice, il faut sauter...



Anne Vantal nous propose avec beaucoup de justesse onze instantanés, onze journées charnières où chacun de nos bacheliers de la photo va définitivement tourner la page de son enfance.



On suit donc onze moments bien différents où le destin des uns et des autres semble se mettre en place. Il y a par exemple le premier, celui de Leila, issue de l'immigration, qui projette de devenir assistance sociale et se décarcasse pour trouver un boulot d'animatrice dans un centre qui accueille des "enfants en difficultés". Non seulement elle comprend réellement ce que "trop de travail" veut dire mais apprend aussi, à ses dépends, les ficelles du métier. Ou celui de Juliette qui découvre qu'elle est enceinte, de quoi contrecarrer tous ses plans d'avenir... Ou encore celui de Tristan dont la famille s'étiole après le décès du père... Etc.



Bien sûr, parfois, on reste un peu sur sa faim et on aimerait suivre un peu plus longtemps l'un ou l'autre personnage. Mais là n'est pas l'objectif de l'auteure. Il ne s'agit pas pour elle de nous raconter par le menu la vie de onze jeunes adultes mais plutôt de mettre en lumière cette étape de la vie où chacun se trouve à la croisée des chemins, où chacun désormais va emprunter une voie différente, la sienne, celle de son avenir.



Et, en guise d'épilogue, elle clôt la boucle lorsque Leila, Juliette, Tristan et les autres se retrouvent en septembre. Deux mois seulement se sont écoulés et pourtant rien n'est plus pareil, rien ne sera plus jamais pareil !



Une radiographie sans concession d'une pseudo jeunesse dorée où se côtoient les rires et les larmes, où la pulsion de la vie est malgré tout la plus forte !



"Emma respira l'air frais et leva les yeux. Sur le bleu du ciel, les feuilles jaunies paraissaient éclatantes de vie. Dans quelques semaines, il n'y aurait rien d'autre que des branches dénudées, mais Emma s'en fichait. Une fille comme elle ne craignait vraiment rien."


Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Rendez-vous en Septembre

Le bac S en poche, 11 adolescents de la même classe partent en vacances chacun de leur côté. A travers le récit d'une journée particulière à chaque personnage, on découvre leurs attentes, leurs envies, leurs déceptions ou leurs doutes... jusqu'à leurs retrouvailles en septembre.

Un roman court où chaque protagoniste a droit à un chapitre.

L'été des 18 ans est un passage important qui marque la fin d'une époque : certains vont faire des choix pour leur futur et d'autres vont simplement en profiter pour faire la fête mais tous vont changer, prenant enfin leur destin en mains...

Le seul bémol pour moi est que chaque personnage n'est qu'effleuré : j'aurai parfois aimé en savoir plus. Mais c'est en même temps ce qui fait l'originalité de cet ouvrage : Anne Vantal nous propose des instantanés de cette étape vers l'âge adulte.
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Esperluette

C'est une lettre pour Jordan, une lettre d'amour et d'amitié très forte et puissante. Une lettre qu'on comprendra être nécessaire pour la jeune femme dont le pseudo sera Esperluette. Nécessaire mais dédiée à une personne qui n'est plus auprès d'elle. Même si l'élément phare a été prévisible pour ma part, j'ai bien apprécié lire la vie et les émotions "d'Esper" avant et après ce funeste événement. La collection d'Une seule voix reste chère à mes yeux !
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