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Critiques de Anne Vantal (175)
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Nous voici transportés, avec ce roman, à Pondichéry, à trois époques différentes, en compagnie de trois femmes différentes dont on découvrira le lien à la fin:

* 1930-1934 : Alice, mariée depuis trois mois, pianiste, rejoint son mari, Jules, directeur de la léproserie de Pondichéry; après la curiosité de la découverte, la rencontre avec les expatriés, l'ennui s'installe que seule la musique arrive à combattre.

* 1950-1954 : Oriane, 22 ans, revient là où elle est née et d'où elle est partie à 6 ans après un horrible drame familial; ce séjour est une quête de ses origines mais aussi de sa mère qu'elle a peu connue.

* 2012-2013 : Céline, sage-femme a fui la France après la perte terrible d'un être cher; elle vient chercher l'oubli, l'apaisement et retrouve un passé qu'elle avait occulté.

L'auteure nous fait côtoyer à tour de rôle chaque femme; elle nous les rend proches par leurs doutes, leurs interrogations, leurs peines, leurs joies. Elle sait entretenir notre curiosité jusqu'au dénouement car nous nous doutons, qu'à un moment ou un autre, le destin de ces trois femmes va être lié et on cherche les indices qui pourraient nous mettre sur la voie. Ce sont des photos sépia qui servent de vecteurs aux révélations.

L'auteure nous fait également découvrir la vie à Pondichéry, que ce soit celle des expatriés ou celle des populations tamoules avec force descriptions de la ville, des bruits, des odeurs, de la mousson, nous faisant ressentir la chaleur moite qui écrase tout un chacun.

L'arrière-plan historique, fort bien documenté, inscrit les personnages dans les évènements qui ont secoué l'Inde et Pondichéry. Nous suivons ainsi, avec Alice, les soubresauts de la décolonisation anglaise face à un Gandhi non-violent mais volontaire et populaire. Avec Oriane, nous assistons au blocus indien qui a conduit à la rétrocession de Pondichéry, qui était le dernier comptoir français en Inde. Avec Céline, j'ai retrouvé la Mère et la cité utopique d'Auroville dont j'avais découvert l'existence, il y a quelques jours, dans le roman d'Evelyne Bloch-Dano "Violette et Stella". Sont évoqués, à travers les personnages secondaires, entre autres, les ravages causés par les épidémies et la lèpre dans les années 30, le système très figé des castes, le fonctionnement des ashrams.

Primo-roman très maîtrisé, au souffle romanesque indéniable, qui nous offre trois magnifiques portraits de femmes, qui m'a totalement dépaysée, emportée à Pondichéry, dont le nom m'évoquait, quand j'étais jeune, les voyages, l'aventure, les épices, les étoffes.

#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance
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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, Alice, pianiste virtuose, rejoint son mari Jules à Bombay.

1950, Oriane revient en Inde qu'elle a quitté enfant.

2012, Céline est sage-femme dans une maternité de Pondichéry.



Grâce à ces trois femmes qui y ont vécu à des époques et dans des contextes différents, l'auteure nous raconte l'histoire de Pondichéry, ancien comptoir français. Dans un roman très dense d'à peu près 600 pages, nous partirons à la découverte minutieuse d'un pays marqué par les différentes dominations mais ancré dans ses puissantes croyances.

L'histoire d'Alice et Jules nous permettra de savoir comment lui, docteur, ambitionne d'améliorer le traitement des lépreux, tandis que sa femme cherche à s'intégrer à une société coloniale étriquée et à maîtriser les usages de la ville. Oriane redécouvre ce pays auquel elle a été arrachée après la disparition de sa mère tandis que Céline est venue ici pour fuir un drame familial. Mais pourquoi a-t-elle choisi cette ville en particulier ? Bien sûr, ces femmes ont sans doute davantage de liens qu'un pays.

Anne Vantal mêle ingénieusement les époques de manière que chacune révèle l'ambiance et la mentalité d'un pays en route vers son indépendance.

On y apprendra vraiment beaucoup de choses, notamment sur les ashram, Auroville et la Mère. Un premier livre dense et très réussi !
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un grand merci à Babelio et aux éditions Bouchet Chastel pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière masse critique.



Dans ce roman, l'auteure nous propose de suivre quelques années de la vie de 3 jeunes femmes parties de France pour ce petit bout de France en Inde, Pondichéry.

Alice, pianiste, en 1930, y rejoint son mari médecin en charge d'une léproserie; Oriane, en 1950, retourne sur les traces de son enfance; et Céline, jeune sage-femme, en 2012, qui a accepté une mission en Inde pour fuir une difficile situation familiale. 3 jeunes femmes qui se cherchent, 3 jeunes femmes dont la vie va être bouleversée par ce séjour.



A travers ces 3 époques qui se croisent et se recroisent on découvre l'histoire de Pondichéry, l'indépendance de l'Inde, le Mahatma Gandhi, mais aussi les différentes castes qui constituent la société indienne. 



J'ai adoré le dépaysement offert par ce livre, voir l'évolution de cette ville, ses jardins, ses rues, mais aussi l'évolution de ses croyances, des mœurs et de la vie de ses habitants.



L'écriture est fluide, le lecteur se laisse porter et n'a qu'une envie: en savoir plus sur chacune de ces femmes et sur le potentiel lien entre elles.



Vous l'avez compris, si l'Inde vous attire, foncez acheter ce livre 🥰.



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Pondichéry ou le rivage des ombres

Trois femmes , à des époques différentes, vont rejoindre Pondichéry, l'ancienne capitale de l'Inde française.

En 1930, Alice, une pianiste, jeune mariée part retrouver son mari médecin dirigeant une léproserie.

En 1950, Oriane repart sur les lieux de son enfance. Elle n'a que des souvenirs très flous de cette époque.

En 2012, Céline, une sage-femme ayant vécu un drame dans sa vie privée, fait également le voyage.

On découvre en même temps les évènements historiques liés à ces différentes périodes, la vie des coloniaux et de la population indigène ainsi que leur évolution, leurs castes.

Malgré un passage rapide d'une femme à l'autre, les liens s'effectuent assez aisément. On y retrouve les mêmes problèmes liés à la vie de femme, de mère aussi bien en 1930 qu'en 2012.

J'ai apprécié que l'auteure fasse revivre les éléments liés à Gandhi. D'autres éléments m'étaient inconnus comme l'importance du port de Pondichéry, l'industrie du coton...

Il m'a manqué un langage plus humain, moins journalistique mais c'est un avis tout à fait personnel de goût de lecture.

C'est vraiment une opinion personnelle.



Je remercie l'équipe Babelio et les éditions Buchet - Chastel pour m'avoir permis de découvrir Anne Vantal et son roman sur Pondichéry vu par trois femmes de 1930 à 2012.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Avec ses presque 600 pages, ce roman m'a offert une immersion passionnante en Inde et plus précisément à Pondichéry, en 1930, en 1950 et en 2012.

3 périodes et 3 femmes dans un pays qui n'est pas le leur et dont elles découvrent les us et coutumes, le climat, les clivages.

Alice, pianiste, débarque dans la colonie française pour rejoindre son mari médecin, en 1930. Oriane, quant à elle, y retourne en 1950. Elle ne garde que peu de souvenirs des premières années de sa vie là-bas. Céline a fui la France à la suite d'un drame familial et part un peu par hasard en Inde, en mission en tant que sage-femme. Elle va y trouver bien plus qu'elle ne l'imagine...

Anne Vantal a richement documenté en faits historiques ce roman tout en y apportant une touche de "légèreté" avec ces 3 femmes dont on ne connaîtra que vers la fin les liens qui les unissent.

Ni trop ni trop peu d'histoire, je trouve que l'équilibre est bien trouvé et m'a permis de me rafraîchir la mémoire sur la colonisation de l'Inde en parallèle avec les heures sombres de l'histoire mondiale. Je me suis attachée aux personnages féminins principaux, j'ai partagé avec elles leurs joies et leurs peines, dans ce pays tantôt écrasé de chaleur tantôt sous la mousson et aux traditions bien ancrées.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

J’ai le chic pour recevoir des pavés dans le cadre des opérations « Masse critique » de chez Babélio. Je n’ai rien contre, j’aime les pavés, mais il faut courir un peu pour tenir les délais. J’ai donc essayé d’être prudente avec celui-ci et l’ai commencé peu de temps après réception. Ce roman est en effet une longue immersion de près de 600 pages dans l’Inde du XXème siècle… En début de récit, le lecteur rencontre trois personnages, toutes les trois nouvelles à Pondichéry à des époques différentes, trois femmes donc, Alice la pianiste en 1930, qui vient retrouver son jeune mari médecin en charge d’une léproserie, Oriane en 1950, qui tente de mettre au clair les souvenirs de sa petite enfance, Céline en 2012, une sage-femme touchée par un deuil indicible. En toile de fond, l’histoire malmène le pays et ses habitants. L’Inde cherche l’indépendance. Le système des castes est très présent. Mais les trois femmes dont le lecteur fait la connaissance, chacune à son tour, résident dans le quartier français et sont privilégiées. Pondichéry fut la capitale de l’Inde française. La ville apparaît, fin XIXème, comme une enclave française dans un pays désormais presque entièrement dominé par les Britanniques. Le destin d’Alice, d’Oriane et de Céline sera très lié à ce comptoir français et à son évolution autant économique que politique… Ce roman est une belle plongée dans l’atmosphère particulière et très dépaysante de Pondichéry. J’ai cependant trouvé qu’il ne se passait pas grand chose dans ses nombreuses pages. Les rebondissements narratifs sont denrée rare. Sans doute la moiteur du climat. De plus, les liens entre les trois personnages mettent beaucoup de temps à s’éclaircir. J’ai cependant apprécié que l’autrice nous entraîne parfois sur de fausses pistes et j’ai beaucoup aimé au final les portraits qu’elle nous propose. Alice, Oriane et Céline, ainsi que leurs amis et familles deviennent rapidement très attachants. C’est un premier roman ambitieux, qui remplit au moins parfaitement ses promesses de voyage, et c’est déjà beaucoup !
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.

Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m'empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l'Inde résultats d'une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l'Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.

Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.

Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l'écriture fluide d'Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.

C'est d'abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l'Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l'attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.

Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l'instant. Il va se révéler décisif par la suite.

Quant à Céline, troisième personnage principal de l'histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d'aborder notre époque, en 2012.

Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu'au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.

Au travers du parcours des trois héroïnes, l'autrice permet d'appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l'on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.

Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n'est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m'attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d'époque et en retrouver d'autres.

Si je suis étonné de découvrir l'indigoterie, l'usine textile de Charles Gréault où l'on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l'occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.

Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l'avenir de l'Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l'ashram de Pondichéry, par exemple.

Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d'Alice, d'Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.

Au cours de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J'ai aussi pensé souvent à l'essai que j'avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.

Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d'Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m'a régalé et j'en remercie d'autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m'ont permis ce captivant voyage.


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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un coup de cœur !

J'avoue avoir été littéralement dépaysée avec ces histoires entremêlées qui nous embarquent de Marseille à Pondichéry. Ce sont trois époques différentes au cours desquelles nous suivons trois femmes, Alice, Oriane et Céline. Trois femmes de vie bien différente avec un lien : l'Inde. C'est certain. Mais se pourrait-il qu'elles soient liées par une autre lien ?

Je ne dévoile rien, car se livre se découvre au fil des pages, il se savoure, se délecte.... j'ai adoré !

Merci Anne Vantal, pour un premier roman (adulte) c'est une très belle réussite !

#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance


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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichery comme Chandernagor sont des mots qui me font rêver de séjours exotiques d'un autre siècle dans des villas luxueuses entourées de jardins exubérants , réservés, il faut bien le dire à un cercle restreint de nantis ...



Anne Vantal nous entraine dans cet ancien comptoir français des Indes à travers la vision de trois femmes , chacune à une époque différente.



1930, Alice débarque en Inde pour rejoindre à Pondichery, son mari, Jules de Rouvray un médecin qui a décidé de travailler dans une léproserie .

Ils viennent de se marier et Alice , pianiste , espère pouvoir continuer à donner quelques concerts.



1950 , Oriane revient sur les traces de son enfance .

Elle est née ici et a quitté l'Inde lorsque sa mère Marguerite a perdu la vie .

Elle désire connaitre un peu mieux les lieux qu'a fréquenté sa mère et peut-être les personnes qui l'ont connue.



2012, Cécile , après le décès de son frère , a accepté un contrat de sage-femme à la maternité de Pondichery .



Les histoires se succèdent, s'entrelacent pour se rejoindre à la toute fin du roman comme on peut s'en douter.



Les événements politiques avec le mouvement pour l'indépendance mené par Gandhi au début des années 1920 puis la marche du sel en 1930 au moment où débute ce roman sont commentés dans les milieux anglais et français que fréquentent les De Rouvray .



En 1950, l'indépendance de l'Inde a été proclamée mais restent encore quelques comptoirs français dont les jours sont comptés bien que certains européens installés depuis longtemps se bercent encore d'illusions, la guerre d'Indochine est d'ailleurs bien voisine ...



Pas de violence dans ce récit, l’extrême misère, les épidémies, le système des castes sont évoqués mais cela n'est qu'ébauché sans s'appesantir.



Ce livre est une lecture plaisante n'ayant pas déclenché pour moi un véritable engouement .

Je l'ai trouvé un peu long, l'alternance entre les périodes souvent beaucoup trop rapide ce qui m'a occasionné parfois un mélange entre les histoires des jeunes femmes .

La plongée dans l'Inde véritable n'est, comme je l'ai déjà dit , qu'ébauchée .



Pour moi, c'est une lecture d'été, sans prise de tête et c'est déjà très bien .



Je remercie Masse crique privilégiée et les Éditions Buchet-Chastel
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Alice en 1930,

Oriane en 1950,

Céline en 2012…

Trois femmes, trois périodes, trois destins dans le contexte social et politique du sous-continent indien sur une centaine d'années, et en particulier de Pondichéry, comptoir commercial français rétrocédé à l'Inde en 1962.



Ce gros roman joue sans complexe la carte du romanesque policé, avec une écriture généreuse, dense de détails du quotidien, de mentalités associées à chaque époque et chaque population. Dans cette fiction sur fond historique, l'auteur ne peut échapper à une certaine forme didactique, mais toujours avec aisance, évoquant le contexte géopolitique de l'Inde et le parcours de cette colonie au travers de ses habitants, fonctionnaires, coloniaux et indigènes mêlés.



Sans surprise, la narration en chapitres courts et dynamiques alterne le devenir de chaque héroïne, une façon de mettre en perspective un statut féminin différent dans leur histoire individuelle. Par-delà les décennies, un fil commun se tisse peu à peu, sorte d'enquête familiale en généalogie.

Se photographient en décor exotique des images sépia de ce petit bout de France, enclave coloniale à la fin programmée, où nos concitoyens ont eu plaisir à vivre, à prospérer, à cultiver un esprit d'opportunité, d'entreprise et d'assistance.



Très jolie lecture. Je me suis régalée !

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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, tandis qu'Alice va rejoindre Jules son mari, médecin dans une léproserie à Pondichéry, Gandhi entame sa longue marche non violente contre l'occupation anglaise. Les conséquences de la crise américaine de 1929 commencent à se faire ressentir en Europe.

1950, Oriane revient dans le pays qui l'a vue naître pour retrouver ses racines, L'inde a accédé à l'indépendance depuis 3 ans, Gandhi a été assassiné il y a deux ans. La France va perdre ses derniers comptoirs en Inde, elle va aussi perdre l'Indochine.

2012 Céline est sage-femme dans un hôpital, en ce début du XXIe siècle en Inde, la naissance d'une fille fait toujours figure de malheur, deux millions de fillettes âgées de dix ou 11 ans sont vendues à des mères maquerelles.



Trois époques, trois femmes, dans ce roman Anne Vantal nous entraîne à Pondichéry, elle nous raconte l'histoire de ce comptoir français qui se mélange à l'Histoire du monde.

À travers ces trois destinées, l'auteure nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes dont celle des intouchables, considérées comme des sous-hommes, la chaleur moite, les odeurs, la force destructrice des cyclones. L'inde avec sa foi, ses fièvres, son dénuement et sa cohorte de laissés-pour-compte, les traditions y sont solides et l'étranger y est souvent méprisé.

C'est à un voyage agréable auquel nous convie l'auteure, un roman très bien écrit, un dépaysement total.

Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel de leur confiance.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Merci à Babélio et à l'éditeur Buchet Chastel pour ce beau voyage aux Indes.



Histoire et Géographie : trois destins se mêlent, à trois époques différentes :



1930 Alice rejoint son mari Jules qui dirige une léproserie. Jeune mariée, pianiste, après une longue traversée au cours de laquelle elle fait connaissance avec une riche anglaise, elle  s'installe à Pondichéry. Gandhi mène sa marche du sel dans les Indes britanniques. La Crise ravage les Etats Unis et l'Europe ses effets arrivent amortis sur la Côte de Coromandel. 



1950, Oriane, vient retrouver ses racines. Elle est née à Pondichéry  quitté à 6 ans. Bénévole dans une institution humanitaire, elle  retrouve ensuite des amis de ses parents et travaille dans une indigoterie. C'est la fin de la présence française en Inde, et Bien Dien Phu en Indochine.



2012, Céline sage-femme,  après un évènement tragique, qu'elle tâche d'oublier, fait un stage dans une maternité. Avec son amoureux, Anton, elle fait un peu de tourisme. Intriguée par des photos anciennes, ses recherches  la conduiront dans les années 30.



Trois femmes sympathiques, trois destins tragiques, beaucoup de beaux sentiments, un peu trop peut-être...



J'ai été intéressée par le contexte historique. Je ne savais pas que  Pondichéry était restée française jusqu'en 1963,  bien après l'indépendance de l'Inde. le rattachement à l'Inde  n'est que rapidement abordé. A Pondichéry se trouve aussi Auroville et l'Ashram de Sri Aurobindo. J'aurais aimé en apprendre plus là-dessus. 



Les trois histoires alternent, en chapitres courts qui donnent un rythme rapide à l'action. Les pages se tournent seules. 592 pages, presque le pavé de l'été.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

C'est un roman au long cours, dans lequel on se laisse porter, un peu comme dans un hamac, faisant peu à peu connaissance avec les personnages, s'habituant à l'alternance incessante entre les époques, heureuse de retrouver les uns puis les autres, cherchant ce qui peut bien relier ces trois femmes à des décennies de distance mais sans y attacher trop d'importance car ce qui compte c'est le plaisir du voyage et du récit. Le plaisir de leur compagnie. Il y a Alice, en 1930, Oriane en 1950 et Céline en 2012. Leur parcours les conduit à Pondichery, comptoir français aux Indes où Alice toute jeune mariée rejoint son époux médecin en charge de la léproserie rattachée à l'hôpital ; Oriane elle est à la recherche de ses souvenirs d'enfance, née à Pondichéry elle a été envoyée en France à l'âge de 6 ans après le décès de sa mère, élevée par une tante alors que son père chercheur multipliait les voyages ; quant à Céline, sage-femme, elle cherche à mettre derrière elle un drame qui l'a poussée à fuir. Tout en suivant les parcours intimes et familiaux de ces trois femmes c'est l'Inde à différentes étapes de son histoire qui se déploie par le prisme du regard de français aux statuts différents. En 1930, le comptoir de Pondichéry est une enclave française bien établie aux côtés de la colonie britannique, mais les échos des changements à venir se font déjà entendre. En 1950, l'indépendance de l'Inde est établie, le comptoir français doit faire face à un référendum pour décider de son rattachement éventuel. En 2012 l'autrice met un coup de projecteur sur la situation particulière des femmes en Inde et c'est avec ce prisme que l'on suit aussi les parcours de ces trois femmes à trois époques différentes mais avec des questionnements qui se rejoignent sur la façon de se réaliser entre aspirations personnelles, vie conjugale, maternité et vie professionnelle. Peu à peu le lien entre elles apparaît mais comme je l'ai dit au départ ce n'est pas le plus important ; car j'ai aimé les suivre chacune dans leurs questionnements, leur liberté, leur découverte d'autres cultures, leurs doutes... L'arrière-plan est très riche, très documenté mais reste à bonne distance, l'autrice préfère l'insérer grâce à des second rôles bien campés et au mélange entre personnages de fiction et personnages réels ce qui m'a semblé une excellente idée. Cela permet de comprendre les enjeux politiques et donc leurs incidences sur les modes de vie à chaque époque, sans jamais nuire à la trame romanesque. Cela donne un roman de facture classique, très bien composé, qui procure un réel plaisir de lecture et une pointe de regrets au moment de quitter Pondichéry malgré les presque 600 pages. S'il y a par-ici des amateurs de pavés bien balancés et pas bêtes pour l'été en voilà un qui fera très bien l'affaire.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Ce roman relate l'histoire de 3 jeunes femmes à des époques différentes : les années 30, les années 50 et 2012. Elles sont toutes françaises et recemment expatriées à Pondichery. J'ai été prise par la vie de ces personnages, la raison de leur venue et j'ai beaucoup apprecié de découvrir de nombreuses choses sur la ville de Pondichery. On sent que l'auteur à fait de nombreuses recherches. C'est une belle histoire jusqu'au dénouement. Très bonne découverte.
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Rendez-vous en Septembre

Livre pris au hasard à la bibliothèque. J'avoue être quelque peu déçue : le prologue et l'épilogue montre ces ados ensemble, on sait qu'on va les rencontrer par le biais de très courts chapitres et de façon individuelle. Mais ça ne se tient pas, il n'y a pas ou peu de liens entre eux, on ne peut pas éclairer la vision de l'un par rapport à l'autre, à part Benjamin et Juliette peut-être... Ce choix d'écriture, qui est celui de figer un instant précis de la vie de ces "entre-deux", bac en poche certes, mais pas encore adultes, ce basculement, en fait n'en est pas un (à part pour l'un d'eux puisqu'il y laissera la vie). C'est écrit simplement, sans poésie, sans humour, de façon un brin rigide peut être, ça se lit tranquillement mais ça ne laisse rien en bouche, ni en coeur : on n'a pas eu le temps de s'y attacher, à ces ados, on les a regardés passer et puis voilà !
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Rendez-vous en Septembre

Je m’attendais à ce que l’histoire se poursuive à travers la vision de chacun des personnages, or, elle retrace les chemins de tous individuellement avec néanmoins quelques liens. Le livre se lit tout de même rapidement mais je n’ai pas particulièrement accroché car j’aurais aimé avoir la suite de certaines des histoires.
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Méduse

Je ne connaissais Méduse que par les "ont dit" dorénavant je connais mieux son histoire et comprends finalement qu'elle n'était pas méchante, loin de là, contrairement à Athéna qui n'est pas objective. Mais bon les Dieux ne le sont rarement...

L'écriture de cette écrivaine est facile à lire.

A la fin du livre on y découvre le lexique et d'autre petit écrit sur Méduse, avec une carte.
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Méduse

Méduse vit avec ses deux soeurs Sthéno et Euryale. A elles trois, elles forment les Gorgones. Méduse est la plus belle d'entre elles, à la chatoyante chevelure blonde. Parce qu'elle offense Athéna en souillant un de ses temples (alors que c'est plutôt Méduse qui est souillée par Poséidon), la jeune fille est métamorphosée par la déesse aux yeux pers en une créature hideuse, cheveux transformés en serpent et regard pétrifiant. Mais ce n'est encore pas assez pour Athéna...

Encore un excellent volume de la collection Histoires noires de la mythologie, très bien écrit. On découvre que Méduse ne fut pas toujours la créature monstrueuse décrite dans beaucoup d'ouvrages, mais qu'elle est en fait une victime. En fin d'ouvrage, toujours un dossier très intéressant sur l'origine du mythe de Méduse et de sa présence dans les arts.
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Méduse

Anne Vantal consacre tout son récit à Méduse, détaillant son mythe du point de vue de la Gorgone et de ses deux soeurs. Elle nous apprend (ou nous rappelle) des détails moins connus de son histoire, puisqu'elle n'est bien souvent qu'abordée à travers la légende de Persée! Ici elle est bel et bien l'héroïne de son histoire, certes malheureuse, et non plus un simple antagoniste secondaire, monstre à tuer par le champion humain...



Démarche féministe, avoir le point de vue de Méduse mène à s'identifier et à s'indigner de l'injustice de son sort; chacune des Gorgones est au départ décrite comme une jeune fille ordinaire, avec son propre caractère : une Méduse jolie et coquette, un peu dépitée de ne pouvoir faire admirer sa beauté à plus de personnes, une Stheno plutôt envieuse de sa soeur et une Euryale douce et compréhensive. Leur vie paisible finira brutalement suite au viol de Méduse par Poseidon sur le territoire d'Athéna, puis la vengeance de cette dernière qui, ne pouvant s'attaquer directement à son oncle, finit par décharger sa colère sur sa victime...



Le récit ne s'arrête pas à la mort de Méduse: on revoit Athéna, Asclépios, et l'émergence des deux enfants nés de l'union forcée de Méduse et Poseidon. On a droit à la fin à un arbre généalogique de Méduse ainsi qu'une vingtaine de pages de lexique, d'analyse et de références sur cette figure mythologique, par Marie-Thérèse Davidson, qui explique par exemple comment le sous-titre "Le mauvais oeil" peut se comprendre comme l'oeil devenu funeste de Méduse, mais aussi comme la protection contre le mauvais oeil du sort, une fois que sa tête aura été fixée au bouclier, comme porte-bonheur...

Enfin, il y a même un petit teaser avec les deux premiers chapitres de "Persée et le regard de pierre", d'Hélène Montardre, pour croiser les points de vue et découvrir la légende associée à celle de Méduse.



Le style d'Anne Vantal est simple et accessible (au passage, le mot viol n'est jamais écrit et l'acte n'est que rapidement évoqué, pour les parents que cela effraierait), le récit demeure assez court pour ne pas perdre des enfants en école élémentaire (cela fait un roman court ou une nouvelle longue, l'équivalent d'un texte Je Bouquine). le format est pratique à glisser en sac ou en poche.

Enfin l'illustrateur Gianni de Conno présente une illustration très forte avec cette inquiétante Méduse violette au regard malveillant en couverture, même si sa beauté surmontée d'une chevelure grouillante ne correspond pas tout à fait à la description, faite dans le texte, d'un visage rendu grotesque par la transformation... Aucun autre dessin (couleur ou noir et blanc) n'illustre le texte - cette absence est toujours un regret pour moi!





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Peine maximale

C'est le procès de Kolia, un jeune homme de 25 ans, accusé de tentative de vol et d'enlèvement d'enfant et de sa soeur, Lena, accusée de complicité.

C'est un roman vraiment original pour une édition jeunesse : tous les points de vue sont représentés (victimes, accusés, avocats, juge, jurés, témoins, experts) et toute la chronologie d'une audience.

On ne s'ennuie pas puisqu'on passe d'un point de vue à l'autre très vite. Cela nous permet de saisir les questionnements, les inquiétudes, les doutes de chacun face au devoir de juger la vie de quelqu'un. Le roman donne à voir toute la difficulté d'évaluer une situation qui est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Il montre aussi que chaque personnalité juge aussi en fonction de son propre vécu, de sa personnalité et de ses opinions

Les jurés représentent de façon assez réaliste la société. Leur sensibilité, leur désarroi est traduit avec justesse sans tomber dans la caricature. Seul petit bémol, le récit est un peu long même s'il traduit bien les différentes phases d'un procès et la lenteur juridique et la complexité de ses enjeux.
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Peine maximale

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