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Critiques de Anthony Doerr (603)
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La cité des nuages et des oiseaux

La Cité des nuages et des oiseaux est un conte grec écrit par Antoine Diogène pour réconforter sa nièce mourante, il a traversé toutes les époques en subissant des ravages mais à chaque ré-apparition : il a sauvé des vies, redonné l'espoir à ceux qui l'ont eu entre les mains !

C'est Aethon ( brillant en grec ) qui tente de rejoindre une cité utopique, et au cours de ce voyage, il va se transformer en âne, en poisson et en corbeau....

Ce sont des récits en 24 chapitres organisés sous forme de chant choral, qui s'imbriquent les uns dans les autres en associant l'imaginaire d'Antony Doerr et des références savantes !

XXII ° siècle : Konstance est une jeune fille qui vit à bord de l'Argos : un engin guidé par Sybil, une intelligence artificielle qui a rassemblé tout le savoir d'une humanité et, qui se dirige vers Beta Oph2, Konstance observe attentivement la terre avec son "Atlas" : en effet, elle est née à bord et, ne la connait pas comme ses parents..mais l'engin va se détériorer et elle sera obligée de mettre un pied à terre..

Au XV ° : devant les remparts de Constantinople :

Maria et Anna sont brodeuses dans un couvent abandonné et, pour guérir sa soeur aveugle, Anna va chercher des documents anciens et trouver le manuscrit.

Omeir est né en Bulgarie avec un bec de lièvre et il est rejeté par tous mais il se console avec l'amour qu'il porte à ses 2 boeufs, hélas il va être réquisitionné avec eux par les troupes du sultan Mehmed II qui veut prendre la ville de Constantinople avec ses canons et sa flotte armée ! C'est le siège de 1453 qui va acter la défaite des Byzantins, de leurs alliés génois, vénitiens venus en renfort .

Au XX° siècle :

Zeno est un vétéran de la guerre de Corée, un ex- émigré qui avait découvert la littérature, les bibliothèques avec son ami Rex dont il était secrètement amoureux, il a 86 ans et monte actuellement une pièce ( celle du titre ) avec des ados aux U.S dans l'Idaho...

Seymour est élevé par sa mère Bunny dans la misère et les dettes, il est hypersensible, passionné d'écologie et révolté contre la société qui aurait tué sa chouette Ami-Fidèle, et quand, sur des terrains sauvages à coté de sa maison, il constate la construction frénétique d'immeubles..il veut tout détruire !

La Cité des nuages et des oiseaux est le voyage dans le temps d'un manuscrit, l'Odyssée d'un texte qui glorifie les bibliothèques, les livres et leur message intemporel !

L.C thématique d'avril 2023 : un roman historique.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir



J'ai bien aimé ma lecture mais le "wow" que j'attendais ne s'est jamais présenté. Vrai que c''est bien écrit, vrai que cette histoire se déroulant lors de la 2e guerre mondiale est vue sous un angle original. Intéressant, j'ai somme toute appris certaines choses, mais pas une expérience de lecture marquante pour ma part.
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La cité des nuages et des oiseaux

Mêlant mythes antiques et science-fiction dans une formidable traversée des temps dédiée « À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir », Anthony Doerr rend un fervent et éblouissant hommage à la littérature et à tous ceux qui contribuent à son rayonnement par-delà les siècles.





Combien d’écrits, perdus au fil du temps, ont-ils disparu définitivement ou dorment encore, cachés en quelque recoin oublié, doucement rongés par l'âge, les champignons et les insectes, en attendant que, peut-être, leur découverte ne leur redonne un jour la parole ? « Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l’âme a poursuivi son voyage. » « Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »





Un manuscrit très ancien et abîmé, relatant, à la manière des Oiseaux d’Aristophane, l’odyssée d’un berger vers une utopique cité céleste, royaume des créatures ailées, est retrouvé par hasard dans la Constantinople de 1453, assiégée par les Ottomans. Dans l’atmosphère apocalyptique qui précède la chute de la ville et la fin de l’Empire romain d’Orient, le petit codex est miraculeusement sauvé de la destruction en même temps qu’il favorise la fuite conjuguée de deux adolescents, Anna et Omeir, représentants de chaque camp. Après encore bien des turpitudes et des détériorations supplémentaires, il parvient entre les mains de Zéno le bien-nommé – Zénodote fut le premier bibliothécaire de la bibliothèque d’Alexandrie –, un Américain du XXe siècle dont un érudit anglais, rencontré dans les camps de prisonniers de la guerre de Corée, a sauvé la vie en lui communiquant sa passion pour les grands textes et mythes de l’Antiquité. Mais Zéno et la bibliothèque de sa petite ville se retrouvent au centre des visées terroristes d’un jeune écologiste déterminé à frapper fort pour tenter de freiner la destruction de la forêt. C’est dans une navette spatiale fuyant en 2146 la Terre dévastée en direction d’une autre planète, qu’une adolescente explorant virtuellement la vie grâce à la formidable bibliothèque stockée dans une incollable intelligence artificielle, devra elle aussi son salut à la découverte de l’utopie rédigée deux mille ans plus tôt…





Constatant avec mélancolie la fragilité de la littérature, dont une part s’évapore inexorablement au fil du temps, siphonnée par les guerres, la précarité et les catastrophes naturelles en même temps que passent les générations humaines, Anthony Doerr s’émerveille en même temps de son universalité et de ses pouvoirs salvateurs. Dans un monde qui, à aucune époque, n’aura su s’affranchir de la violence, de la peur et du désespoir, il célèbre son enchantement possible grâce à la force de l’écriture et de l’imaginaire, à la capacité de la littérature de s’affranchir du temps et des frontières, de nous ouvrir les portes de l’utopie et de l’espoir. Et c’est avec un immense plaisir que, fasciné par la savante imbrication de chacun des récits qui forment ce roman-fleuve aux multiples atmosphères prégnantes, l’on se laisse emporter par sa narration aussi fluide, dense et vivante qu’érudite et pertinente.





« À chaque signe correspond un son, associer les sons revient à former des mots, et en associant les mots on finit par bâtir des univers. » On ne se lasse pas de celui que cet auteur, fort de son merveilleux talent de conteur et de son imagination sans pareille, nous donne à explorer. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Sujet verbe complément.

C'est comme ça que l'auteur écrit.

Pendant +500pages

C'est moyennement bien écrit.

Multiples descriptions.

Malgré cela, les personnages n'ont presque pas de substance. Toujours du premier degré.

Ça semble la nouvelle mode.



On suit le parcours de 2 personnages qui ne se croisent pas. C'est comme lire 2 livres en même temps, sur la même époque.

De plus, les chapitres ne sont pas par ordre chronologie. Pour se donner un style ???

Tout ça devient finalement assez décousu et agassant.

Je cherche encore la beauté... Il n'y a rien de beau. C'est à se demander si la personne qui a écrit la description a lu le même livre...



Déception.
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La cité des nuages et des oiseaux

C’est un manuscrit du premier siècle, le fil qui nous permet de voyager dans le temps et dans l’espace, de Constantinople et de la Bulgarie au XVeme siècle à l’Argos, une capsule interstellaire , en passant par Lakeport aux États-Unis en 2020.



«La cité des nuages et des oiseaux » , conte grec, va être l’astucieux prétexte au récit mettant en scène tous les personnages de ce roman : de Konstance à Seymour et Zeno en passant par Anna et Omeir.



Tous les folios d’alpha à oméga, de ce manuscrit retrouvé raconte les aventures d’Aethon, le berger qui veut devenir un oiseau. Manuscrit qui se baladera jusqu’au XXIeme siècle, plein de vides dus au passage du temps, déjà en soi un monde un peu magique.

Cette histoire fera vibrer de façon très différente tous ceux qui l’approcheront. Soit pour apprendre à lire, soit pour apprendre à traduire, soit pour rêver, soit pour guérir , soit pour vivre une aventure théâtrale….



Pour nous lecteurs cette jolie trame nous déroute parfois. Les espaces sont peut-être un peu trop vastes du début de notre ère toute balbutiante dans les techniques d’écriture jusqu’aux technologies hyper sophistiquées de la capsule où vit Konstance.

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La cité des nuages et des oiseaux

Noël est une fête que j'aime pour sa magie et son esprit. C'est un moment que j'attends avec impatience, j'aime offrir mais c'est aussi un moment où je retombe en enfance, attendant avec impatience d'ouvrir mes cadeaux. Parmi ceux que j'aime recevoir, les livres ont une place de choix.

J'en sélectionne toujours quelques-uns, préparant ma liste comme lorsque j'étais petite. Autant vous dire que j'y consacre beaucoup de temps et que mes choix sont mûrement réfléchis.

Pourquoi est-ce que je vous parle de Noël au mois de Mars ? Tout simplement parce que ce roman est un de ceux que j'ai découvert au pied du sapin.



« La cité des nuages et des oiseaux » est le premier que je lis d'Anthony Doerr.

Pour ceux qui commencent à me connaître, je ne pouvais pas passer à côté de cette histoire : le titre, la couverture aux jolis tons bleutés, l'incipit prometteur me laissaient à penser que cette lecture me plairait.



« Il fait sombre dans la pièce, mais Aethon voit à la clarté de la lune les plumes qui poussent dans le dos de la femme, sur son cou et jusqu'au bout de ses doigts. Son nez durcit et s'incurve, ses pieds se recourbent pour former des serres jaunes, ses bras se changent en de magnifiques ailes brunes, et ses yeux… »



*

« Mon enfant, chacun de ces livres est un portail, une ouverture qui te donne accès à un autre lieu, à une autre époque. Tu as toute la vie devant toi, et ils ne te feront jamais défaut. »



« La cité des nuages et des oiseaux » est un roman à l'imagination foisonnante, un conte original incroyable, un livre contemplatif où l'on s'évade de la vie quotidienne. Il nous ouvre les portes d'un monde enchanteur, celui de l'amour des livres, de la puissance de l'imagination, et des idéaux de paix et de liberté.



« … les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »



Les premières lignes du récit pourraient commencer par « Il était une fois, un homme à la recherche d'une cité merveilleuse aux tours de bronze et d'argent, bâtie entre ciel et terre, une cité-refuge pour les oiseaux. »



Et s'il demande un peu de temps, les 700 pages sont un vrai bonheur pour les amateurs de fantastique, de rêve et de poésie.



*

Ce roman parle d'un texte ancien intitulé « La cité des nuages et des oiseaux ». Trouvé dans une tombe de la cité antique que Tyr, ce manuscrit mystérieux, écrit vers le premier siècle de notre ère par Antonius Diogenes, a été détérioré par le temps..

Néanmoins, il est le fil conducteur de cette histoire.



Il raconte l'histoire d'un berger, Aethon, résolu à devenir un oiseau pour s'envoler, loin du monde terrestre, vers un monde paisible, magique et enchanteur caché au milieu des nuages.

Cette histoire est donc celle d'une quête d'un monde meilleur, un pays idyllique, en apesanteur, où les oiseaux volent, libres, insouciants, dans un ciel baigné de nuages. Elle parle de magicien, de sorcière, de chouettes gardiennes des portes de la cité, d'une clé et de bien d'autres choses.



*

Anthony Doerr a construit un univers riche et dense qui s'articule autour de cinq personnages principaux, Anna, Konstance, Zeno, Seymour, Omeir, cinq fils narratifs tous reliés à ce texte ancien auquel il manque des passages entiers. La construction du scénario sous la forme d'une tresse, entremêle, entrecroise, enroule ces histoires autour de cet axe commun, sans jamais perdre un seul instant le lecteur.

Chaque récit est comme une parenthèse à part qui nous happe et nous transporte dans une époque et un univers très différents. Ainsi, on plonge dans le passé, en 1453, au moment de la prise de Constantinople par les Ottomans ; dans l'Idaho d'aujourd'hui où le dérèglement climatique et la dégradation de notre environnement menacent la biodiversité et l'avenir des hommes ; et dans un futur proche à bord de l'Argos, un vaisseau interstellaire dans lequel Konstance et sa famille voyagent à la recherche d'une planète d'asile.



Les personnages, avec leur personnalité bien définie et leur histoire, sont attachants. Si Aethon est le personnage central qui les relie tous, aucun ne prend le pas sur les autres. Chacun participe à renforcer l'ossature du récit.



Ce roman choral est comme un puzzle dont les pièces éparpillées attendent de retrouver leur place afin de révéler un tableau complet qui va se déployer à travers plusieurs siècles d'histoire. Chaque personnage nous embarque dans une aventure dont les décors mouvants nous laisse imaginer la Thessalie durant l'Antiquité, le siège de Constantinople, la guerre de Corée, la ville de Lakeport à notre époque, et la vie à l'intérieur de l'Argos.



« … il se peut bien qu'une obscure magie vive entre les pages des vieux livres. Tant qu'il lui restera des phrases à lire à sa soeur, tant qu'Aethon s'obstinera dans son périple insensé, poursuivant à tire-d'aile son rêve dans les nuages, les remparts de la ville résisteront peut-être ; il est possible que la mort demeure un jour de plus à la porte. »



A première vue, le scénario pourrait sembler décousu et complexe, mais il n'en est rien. Les récits fragmentés s'imbriquent parfaitement dans une histoire plus vaste. Anthony Doerr est comme un chef d'orchestre : il donne le ton, laisse entrer sur scène les acteurs au moment idéal, dissémine de belles émotions et rend chacune des histoires prenantes.



*

Anthony Doerr est un fabuleux conteur. Avec un talent immense et singulier, il bâtit un monde enchanteur, dessinant l'intime, la vie et la mort, enchevêtrant les évènements passés, présents et futurs, nous laissant entendre le silence réconfortant des livres et la violence des guerres.



Avec comme point d'ancrage cet amour irrépressible pour les livres et les histoires, je me suis laissée emporter dans cette aventure qui traverse le temps et les conflits humains, entre récit mythologique et conte merveilleux, quête initiatique et science-fiction, roman historique et récit d'aventure.

L'écriture, onirique, poétique, colorée, contribue à créer une atmosphère enveloppante et douce, envoûtante et feutrée dans laquelle je me suis sentie merveilleusement bien.



« Tourner la page, se frayer un chemin sur les lignes : le barde se lance et fait apparaître dans votre tête un univers débordant de bruits et de couleurs. »



Ce roman m'a rappelé le roman étonnant et inclassable d'Erin Morgenstern, "La mer sans étoiles". Très vite, on se retrouve embarqué dans un voyage à travers les siècles qui fait la part belle à la littérature, aux bibliothèques et aux livres.



" Je sais pourquoi les bibliothécaires t'ont lu ces vieilles histoires : si elles sont bien racontées, celui qui les écoute reste en vie aussi longtemps que dure le récit."



*

Pour conclure, ce roman est un livre-univers qui fait appel au pouvoir de l'imagination et du rêve, qui nous fait voyager à travers le temps et l'espace pour nous emmener très loin, dans des lieux incroyables et merveilleux, mais aussi dans des contrées où les hommes sèment la peur et la mort.

Métaphoriquement puissant, émotionnellement fort, magnifiquement écrit, l'ambiance magique met à l'honneur le pouvoir de la littérature qui appelle aux rêves mais qui peut aussi envoyer des messages forts.



Un magnifique roman que je vous conseille.

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La cité des nuages et des oiseaux

Même si l’écriture de ce livre vaut le détour, je n’ai pas apprécié ce roman, dans lequel je me suis perdue.



Trop de choses, à mon goût, s’entrecroisent, dans les divers récits, qu’à un moment, je ne comprenais plus où j’en étais.



J’ai fait l’effort d’aller le plus loin possible, mais à la moitié de ce pavé, j’ai abandonné.



Roman à oublier pour ma part. 



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La cité des nuages et des oiseaux

J’avais envie d’un roman dense, foisonnant, touffu. Je voulais rompre avec la litanie des romans courts qui usent jusqu’à la corde la même idée et déclinent début, milieu et fin en restant au ras de la page.

Avec « La Cité des nuages et des oiseaux », un pavé de 700 pages, j’ai été plus que comblé. Des débuts, des milieux et des fins, j’en ai eu plein et pas toujours dans le bon ordre.

Soyons honnêtes : ce livre ne se donne pas facilement mais l’exigence est à la hauteur du plaisir procuré. L’écriture, très limpide, convoque tous les genres : conte philosophique, polar, roman médiéval, science-fiction, comédie sentimentale, et j’en oublie… Il se balade sur plusieurs époques et dans plusieurs lieux qui reviennent régulièrement au fur et à mesure que l’histoire avance.

Mais de quoi parle ce livre ? J’ai envie de reprendre « La terre est ronde » d’Orelsan et de dire « après avoir fait l’tour du monde, tout c’qu’on veut c’est être à la maison », ou mieux encore les vers de Du Bellay, « Quand reverrais-je hélas de mon petit village fumer la cheminée et en quelle saison ». Mais même si cela donne une tendance générale, c’est encore trop réducteur.

Le fil rouge du livre est la découverte d’un vieux récit d’Antoine Diogène (écrivain grec de la période romaine), récit qui a survécu à 18 siècles même s’il nous arrive largement dégradé par rapport à son état originel. Et je ne peux guère en dire plus…

En revanche je peux vous parler de l’architecture de ce livre qui est remarquablement construite. Elle réussit le tour de force d’alterner plusieurs histoires en changeant les époques et les lieux, en s’appuyant sur des personnages très attachants et en préservant malgré cette gymnastique cérébrale une continuité dans le déroulé des faits. Il y a de l’humour, du suspens, des rebondissements, des drames. Je serai presque tenté de dire qu’on est dans une (très) bonne série Netflix mais j’ai l’impression que ça rabaisse un peu le style de l’auteur. D’ailleurs, ce livre ne pourrait pas être aussi abouti s’il n’avait pas aussi les qualités d’écriture d’Anthony Doerr.

N'ayez pas peur des 700 pages, ne craignez pas les allers-retours incessants et les bonds dans le temps, sautez à pieds joints dans ce livre. Et vous allez vous couper de tout le reste !

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir, c'est d'abord un titre qui m'éblouit les rétines.

C'est ensuite un récit épique et foisonnant qui nous entraîne de Paris à Saint-Malo en passant par la Ruhr en Allemagne.

C'est l'attachement aux deux personnages principaux : Marie-Laure, adolescente aveugle porteuse malgré elle d'une lourde responsabilité et Werner, jeune allemand au service de la Wehrmacht malgré ses principes moraux.

C'est un rythme marqué par des chapitres courts et une double temporalité entre quelques jours en 1944 et les années d'avant-guerre.

C'est aussi et surtout cette superbe écriture et ces si beaux moments qui serrent le ventre et le cœur, cette envie de ne jamais quitter le livre, de toujours y revenir.



Toute la lumière que nous ne pouvons voir, c'était le Pulitzer de février et pas un des moins beaux, croyez-moi sur parole.
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La cité des nuages et des oiseaux

Antoine Diogène est un écrivain grec de l'époque romaine, auteur d'un récit de voyages fabuleux en 24 livres intitulé « Les merveilles d'au-delà de Thulé », qui ne nous est pas parvenu mais que Photius a retranscrit dans sa Bibliothèque. Intitulé ici "La cité des nuages et des oiseaux", c'est autour de cette œuvre que tourne toute l'histoire d'Anthony Doerr, véritable voyage à travers les siècles qui m'a totalement conquise.



Il faut certes s'accrocher au départ, puisque nous sommes d'emblée baladés d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, mais on a tôt fait de prendre notre envol quand on comprend que tout se découpe sur trois périodes principalement où nous suivrons cinq personnages au total : au XVème siècle auprès d'Anna et Omeir à Constantinople, du milieu du XXème siècle à nos jours auprès de Zeno et Saymour en Idaho, et pour finir dans le courant du XXIIème siècle auprès de Konstance dans un vaisseau spatial en route vers une planète habitable.



Passé, présent et futur se mêlent au fil des pages. "La cité des nuages et des oiseaux" de Diogène en est le fil conducteur puisqu'il traverse les siècles tout en parvenant à transporter ses lecteurs vers des contrées inconnues. Tout commence en 1453 avec Anna, qui n'oublie pas de le fourrer dans son sac dans sa fuite, lorsqu'elle tente d'échapper au siège de Constantinople. Tout se termine avec Konstance en 2146, dont je ne peux rien dévoiler. Mais entre ces deux périodes, il y a ce fameux 20 février 2020 : une bibliothèque municipale dans une commune de l'Idaho, une ultime répétition avant la représentation d'un spectacle racontant le voyage d'un homme en quête d'une cité dans les nuages, un ancien combattant, cinq enfants, un jeune homme un peu perdu et incompris, et une bombe...



J'ai eu un peu de mal au début, du mal à me mettre complètement dedans. Les chapitres étant assez courts, je passais trop rapidement d'une époque à une autre et d'un personnage à un autre, ne me laissant pas le temps de les apprivoiser. C'est finalement venu tout seul, sans que je ne m'en rende vraiment compte. La plupart des fins de chapitre nous laissant en plan, j'étais bien obligée de continuer ma lecture pour pouvoir retrouver le fil. Un coup, j'étais pressée de retrouver Konstance, un autre Zeno et Saymour, ou encore Anna et Omeir. Complètement prise au piège dans ce cercle vicieux, j'ai fini par tourner et tourner les pages à une vitesse faramineuse.



Anthony Doerr a fait un travail remarquable, complet. Son roman, au premier abord un peu complexe, n'en est en fait que minutieusement bien construit. Les fils se dénouent au fur et à mesure qu'on avance dans notre lecture. Passé, présent et futur ne feront plus qu'un au fil des pages. Tout se rejoint, tout s'explique petit à petit. L'ensemble est judicieusement bien amené. Ajoutez à cela des personnages également bien fouillés, des descriptions foisonnantes mais jamais barbantes parce que nécessaires, et vous obtenez un roman captivant sachant mêler le temps et l'Histoire à l'imaginaire et au merveilleux.



Mélangeant l'historique, le contemporain et la science-fiction, je ne saurais comment définir ce roman. Mais aucune importance ! Parce que j'ai adoré ! N'est-ce pas là l'essentiel ?



"La cité des nuages et des oiseaux" est un très beau voyage à travers le temps et l'espace. Un petit pavé de 704 pages dans lequel on en redemanderait encore et encore, qu'on ne tient pas à terminer trop vite. Un roman complet, captivant et qui plus est très bien écrit.

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La cité des nuages et des oiseaux

Dans le futur : Konstance est isolée dans la capsule no 1 du vaisseau spatial Argos, en route pour la planète Beta Oph2, elle a pour seule compagnie une intelligence artificielle Sybil. Elle se passionne pour des écrits relatifs à « La cité des nuages et des oiseaux, un récit en prose partiellement disparu » d’un auteur grec, Antoine Diogène.



2020 à Lakeport : Zeno, quatre-vingt-six ans emmènent 5 élèves de CM2 à la bibliothèque. Ils vont répéter une pièce de théâtre La cité des nuages et des oiseaux.

À quelques pâtés de maisons, Seymour attend dans sa voiture, son sac à dos contre lui.



1439 à Constantinople : Anna (huit ans) et Maria (quatorze ans) sont orphelines. Elles ont été recueillies par le propriétaire d’un atelier de broderie. Si Maria est une brodeuse consciencieuse, Anna n’apprend rien et se sauve quand elle en a envie.

À quelques kilomètres de là, un enfant naît avec un bec de lièvre. Le village le considère comme un démon, il doit mourir. Son grand-père l’emmène dans la montagne pour l’abandonner.



Le document, La cité des nuages et des oiseaux, rattache les histoires des différentes époques, tout d’abord d’une façon évidente en tombant dans les mains de certains personnages. L’épopée d’Aethon est racontée de manière judicieuse tout au long du livre, soit par un personnage, soit par la traduction que Zeno en a faite. Mais ce n’est pas tout, d’autres liens émergent à la fin du récit, je vous laisse les découvrir.



Les thèmes sont innombrables : écologie et terrorisme, humains et intelligence artificielle, histoire (la chute de Constantinople en 1453), sort des animaux pendant une guerre, et bien d’autres encore.

Et les livres : Zeno emmène les enfants dans une bibliothèque. C’est grâce à une merveilleuse bibliothèque que Konstance trouvera les réponses à ses questions. Anna pille des livres dans un prieuré abandonné.


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La cité des nuages et des oiseaux

Un immense coup de coeur pour ce roman magnifique !



L'auteur Anthony Doerr est un écrivain américain, déjà récompensé par le Prix Pulitzer en 2015 pour Toute la lumière qu'on ne peut voir et présentement par le Grand Prix de Littérature américaine pour ce roman. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles également. Dans La cité des nuages et des oiseaux, nous suivons l'odyssée d'un manuscrit grec ancien que l'auteur attribue à Diogène, de Constantinople au XIVè siècle, à l'Idaho des années 50, à un vaisseau spatial dans le futur. Différents lieux, différentes époques et cinq personnages reliés par ce manuscrit dont l'histoire va leur permettre de s'échapper d'une réalité difficile à vivre pour chacun d'entre eux, même si bien différente.



Le tour de force de l'auteur, c'est de nous faire tourner les pages avec délectation et émerveillement devant l'intelligente et complexe construction du récit, comme par l'attachement aux personnages, qu'il suscite dès les premiers chapitres. La langue est belle, poétique parfois, ou tendre ou encore épique. Hommage à Marina Boraso, qui a su si bien la traduire. Le roman est érudit en ce sens que chaque époque traversée nous apporte son lot de connaissances, de savoirs. C'est aussi et surtout un très bel hommage aux livres et aux bibliothécaires, les "gardiens de la littérature".



Après avoir tourné la dernière page, il m'a fallu deux jours avant de pouvoir ouvrir un autre ouvrage, tant j'étais encore sous le charme, baignée dans l'atmosphère si particulière de ce roman, que je recommande à 1000 %.
Lien : https://la-clef-des-mots.e-m..
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La cité des nuages et des oiseaux

Traduit de l'américain par Marina Boraso



L'auteur m'a entraînée dans l'espace et le temps et j'ai été captivée.

A bord de l'Argos, en route vers Beta Oph2 depuis 65 ans ; à Constantinople, en Bulgarie, à Lakeport, Hidaho, en Corée, à Londres, à Boise, Idaho et enfin, à Quaanaaq.

Les années, les siècles ont défilés : de 1439 à 2146.

Les personnages principaux, Konstance, Zeno, Seymour, Anna, Omeir, sont entourés de personnages secondaires tout aussi attachants qu'eux.

Mais qu'est-ce qui relie l'espace, le temps et les personnages ?

* « Les merveilles d'au-delà de Thulé » de Antoine Diogène, un écrivain grec de l'époque romaine ( source Wikipédia ). L'auteur l'a rebaptisé « La cité des nuages et des oiseaux ».

*Une chouette "Ami-Fidèle" ainsi appelée par Seymour.

A remarquer au passage la magnifique couverture bleu et blanc qui illustre parfaitement l'histoire.

Un merveilleux moment de lecture, en hommage aux livres et aux bibliothèques sans lesquels nous ne serions pas grand-chose.
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La cité des nuages et des oiseaux

Je vous écris ce billet depuis les entrailles d'un Léviathan et je vous assure que ce n'est pas un endroit très confortable pour écrire. Ça bouge tout le temps, ces petites bêtes... En plus il y a plein d'arrêtes, ce que je déteste par-dessus tout dans le poisson...

Le récit démarre dans une capsule spatiale appelée L'Argos qui nous propulse dans un temps futur indéfini, sauf peut-être pour ceux qui ont programmé sa trajectoire.

Mince ! Un récit de SF, ai-je pensé tout d'abord. Cela vous donne déjà un aperçu de mon appétence pour le genre... Mais non, c'est bien autre chose, même si cela l'est aussi d'une certaine manière...

La Cité des nuages et des oiseaux est l'histoire d'un manuscrit qui traverse les âges.

Le temps est cet indicible et vertigineux territoire qui abrite, protège, broie aussi.

La Cité des nuages et des oiseaux est le titre du livre dont je vous parle, mais c'est aussi le titre d'un livre qui aurait été écrit il y a de cela plus de dix-huit siècles par un certain Antoine Diogène, un auteur grec de l'époque romaine. Et la genèse de la Cité des nuages et des oiseaux part de ce manuscrit disparu, puis retrouvé par hasard...

C'est donc un livre qui parle d'un livre, un peu comme le voyage d'un Léviathan qui aurait englouti le monde dans lequel nous sommes et que je vous décris en le contemplant à travers la gueule ouverte du monstre qui m'a avalé... Vous me suivez ?

J'aurais très bien pu écrire ce billet d'un autre endroit plus confortable, tiens par exemple dans un vaisseau intersidéral, - quoique, ou bien sous les remparts de Constantinople, la gardienne des textes anciens ou pourquoi pas sur le dos d'un âne depuis une plaine de l'Arcadie.

J'aime bien me mettre en situation pour écrire mes billets. Les entrailles d'un Léviathan ne sont peut-être pas l'endroit idéal pour explorer le monde et ses méandres, mais il offre une capacité de voyager indéniable, traversant les mers, effleurant les rivages, défiant les contrées les plus insaisissables...

C'est un récit choral comme je les aime. Un manuscrit traverse le temps et capte toutes ces voix, nous les renvoie par le truchement de l'imaginaire comme des miroirs jouant avec le soleil, avec les constellations qu'il traverse.

Les premiers chapitres m'ont permis de faire la connaissance de tous les personnages avec lesquels je m'apprête à voyager... Chacun habite un récit qui lui est propre, un temps qui lui est propre aussi, viendra un romancier qui s'appelle Anthony Doerr, qui dans un geste empli de jubilation et de virtuosité, va couturer l'ensemble comme un orfèvre autour d'un seul chemin : celui d'un livre. Quelle prouesse !

Certains de ces personnages sont attachants et je ne suis pas prêt de les oublier. Konstance en voyageuse intersidérale du vingt-deuxième siècle à destination de la planète Bêta Oph2, Anna et sa soeur Maria dans la Constantinople du quinzième siècle, un jeune berger du nom d'Omeir né avec une fente labiale, Zeno Niris vétéran de la guerre de Corée, traducteur inspiré, Seymour Stuhlman, inquiétant jeune homme qui a l'âme d'un terroriste au motif qu'il veut sauver la planète en danger...

Sans oublier ces cinq enfants d'une bibliothèque municipale de Lakeport, dans l'État de l'Idaho aux États-Unis...

Ils ont plusieurs points communs même s'ils ne se connaîtront jamais. Un seul leitmotiv les anime et va donner sens à leur existence : un livre, un manuscrit miraculeusement préservé venu des limbes de la Grèce antique, écrit par un certain Antoine Diogène...

Les différents chapitres font écho les uns aux autres puisqu'ils nous parlent que d'une seule et même chose : l'odyssée d'un manuscrit.

Ce récit qui ressemble à lui seul à un immense vaisseau traversant le temps est avant tout un magnifique hommage à l'univers des livres.

Plus que conteur, Anthony Doerr se fait ici griot, dépositaire d'une histoire à transmettre à travers les âges, puisant à la fois dans son imaginaire épris de fiction, mais aussi dans les récits mythologiques et les riches références historiques qui peuplent ce livre.

S'il me venait spontanément un adjectif, là à cet instant, ce serait celui de tourbillonnant.

C'est un récit vaste comme l'espace dans lequel nous voyageons sans nous en rendre compte au quotidien, c'est un récit qui se déplie sous la forme d'une odyssée.

C'est un récit qui nous parle d'humanité, celle qui vacille sous la menace ou l'emprise des barbaries, des guerres, de la disparition des espèces vivantes et du changement climatique..., une humanité en perdition qui joue à chaque instant sa survie...

La plus belle image du récit que je garderai en moi après sa lecture est celle que la littérature est la discipline à avoir su inventer le premier voyage dans l'espace.

Livre-monde,

Livre-vaisseau,

Livre-Léviathan,

Livre-Arche de Noé,

Livre-humanité...

Je n'en finis pas de déplier toutes les possibilités de ce livre comme une cartographie infinie tout en contemplant l'espace-temps abyssal que je traverse et que j'aperçois lorsque le Léviathan se met à bailler... Oui je confirme, un Léviathan ça baille, c'est même à ça qu'on le reconnaît...

Odes aux bibliothèques (et je rajouterai : odes aux bibliothécaires),

Odes à la transmission,

Odes aux quêtes insensées...

Oui, ce livre célèbre les quêtes insensées si l'on peut ainsi qualifier celle de vouloir protéger à toutes forces un manuscrit vieux de plus de dix-huit siècle.

En filigrane se détache comme ultime message celui-ci que seule la littérature pourra nous sauver. Mais nous sauver de quoi ? Peut-être de nos propres démons...

La fin du roman pourra surprendre certains d'entre nous... Récit inachevé ? Bâclé ? Ouverture vers d'autres espace-temps ? Elle ressemble peut-être tout simplement à l'âme de ce livre... Une histoire qu'il reste encore à transmettre aux générations futures...

Et comment ne pas oublier la fabuleuse dédicace qui entame le livre d'Anthony Doerr :

« À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir. »

Cet écrivain est remarquable et ce livre m'a tout simplement rendu heureux.

Il me faut à présent glisser mon billet dans une bouteille et la jeter par-dessus les vagues en espérant qu'un lecteur attentif la recueillera au bord d'un rivage...

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La cité des nuages et des oiseaux

Une excellente surprise, qui, avec ses multiples points de vue, ne plaira pas à tous, mais j'ai personnellement plongé dedans avec une étonnante facilité, absorbé par les destins croisés de tous ses personnages étrangement liés, sans compte une écriture intelligente, rythmée quand il le faut, plus introspective quand c'est nécessaire. Je recommande !
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La cité des nuages et des oiseaux

J'ai beaucoup aimé le premier livre de l'auteur. Est-ce pour cela que j'ai été déçue ?

Je me suis efforcée d'aller au bout, mais il est épuisant en raison de ces zigzags.

Difficile d'en dire plus sur un livre qui ne vous a pas séduite...

jkljkljkl



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La cité des nuages et des oiseaux

Ce roman propose quelque chose, original dans la forme et dans le fond.

J'ai beaucoup aimé retrouver l'histoire d'Anna, Omeir, Seymour,Zeno et Konstance au fil des jours, ce livre se lisant comme on siroterait un bon chocolat chaud, le long de ces presque 700 pages.



L'écriture est fluide, l'histoire est prenante. Je me suis laissée porter.



L'auteur a voulu faire un hymne aux histoires, et c'est un pari réussi.



Je recommande ce livre.
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La cité des nuages et des oiseaux

Un roman inhabituel, hors des sentiers battus. Sa lecture m'a un peu déroutée au début, les chapitres s'enchaînent avec des personnages différents, dans des lieux et des époques très éloignés les uns des autres. Quel lien entre eux ? En filigrane, tel un leitmotiv, ce codex qui conte une histoire emplie de magie. Quel est son rôle dans ce roman ?

J'ai avancé ma lecture, sans bien savoir où elle m'emmenait. On rentre dans les vies heurtées de 5 personnages singuliers, on s'y attache, en laissant l'auteur nous porter exactement là où il le voulait, vers des problématiques actuelles si fondamentales. Et l'on comprend l'importance de ce conte, sa lecture salvatrice, sa force de vie, pour tous.

Au final, un très beau roman, original dans sa forme et son propos, magnifiquement écrit, riche de l'immense culture de son auteur.

Après avoir hésité à l'abandonner au bout de quelques chapitres (heureusement que la curiosité l'a emportée !!!), je l'ai lu avec un plaisir toujours croissant, de plus en plus vite, pour en connaître la fin. Mais en étant triste de le refermer.
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La cité des nuages et des oiseaux

J'ai à peine survolé Homère, je n'ai jamais lu Sophocle ni Aristophane, encore moins Antoine Diogène.

Je sais tout juste que huit cents ans séparent la période mycénienne de la période hellénistique, il m'arrive de confondre Ulysse et Achille, je ne sais plus quand ni comment Byzance devint Constantinople.

En quatre mots : je suis un ignare.



Et pourtant tout n'est pas perdu, puisqu'il me reste Anthony Doerr !

Avec son étourdissant roman aux allures de puzzle un peu fou, il ose un grand écart ambitieux entre la chute de l'empire byzantin (milieu du 15ème siècle) et le 22ème siècle à venir, pour nous conter la transmission d'un mythe grec antique, celui du berger Aethon et de sa quête d'une mystérieuse cité céleste.

À travers un texte fictif attribué à Antoine Diogène, l'auteur s'attarde (dans un complet désordre un peu déstabilisant mais finalement savamment étudié !) sur différents personnages, liés à travers le temps par leur passion des mots, leur goût pour la fiction et l'imaginaire, et leur désir de sauvegarder une oeuvre dont ils s'estiment redevables.



Il y eut jadis Anna la petite brodeuse de Constantinople et Omeir le paysan turc enrôlé dans l'armée du sultan, puis cinq cents ans plus tard Zeno le vieil américain passionné de langues mortes, et quelques temps plus tard, dans un vaisseau en route vers d'autres galaxies, la jeune Konstance à l'esprit si vif, elle qui fait preuve d'une grande curiosité pour cette planète Terre qu'elle n'a pas connu, pour l'étrange aventure du fameux Aethon et de sa mystérieuse cité que lui a racontée son père.

Aidés par de nombreux anonymes, ils sont les gardiens du mythe, les passeurs d'histoire. C'est par eux que l'auteur a choisi de célébrer le caractère sacré de la littérature et de nous rappeler, s'il en était besoin, que les grandes oeuvres vivent bien plus longtemps que leur créateur, qu'elles peuvent même prétendre à l'immortalité pour peu qu'on en prenne soin et qu'on les préserve de l'oubli.



Et quelle étonnante construction que celle imaginée par Anthony Doerr pour traiter son sujet !

À la manière d'un habile prestidigitateur, il ne cesse de mélanger les lieux, les époques et les personnages, comme les cartes d'un jeu battues et rebattues sans que le spectateur ne puisse véritablement deviner quelle pourrait être l'issue du tour.

Le procédé n'est pas nouveau, mais l'auteur y ajoute un étonnant mélange des genres, puisqu'il passe sans transition du roman d'aventure historique au récit de science-fiction, en passant par le manifeste écologiste ou le journal de guerre d'un soldat américain envoyé combattre en Corée. le risque était donc grand d'aboutir à un texte fourre-tout et trop éparpillé, mais en dépit de quelques longueurs, Anthony Doerr évite avec brio cet écueil ! Il tient son lecteur en haleine grâce à des chapitres brefs, vivants et bien équilibrés (aucun des trois brins de sa trame narrative ne m'a semblé plus faible que les autres), entrecoupés par des extraits (parfois un peu nébuleux) du fameux conte mythologique.

Ainsi le lecteur n'a-t-il pas le temps de s'ennuyer ! Il aura même toutes les chances de faire sienne la réflexion de Zeno, celle que nous inspire à tous la lecture d'un bon livre : "je suis toujours dans ce monde, mais il en existe un autre et il n'est pas bien loin". Il est même juste là, à portée de main, niché au coeur de ce roman atypique au style plaisant et enlevé.



Un bel hommage à l'univers des livres, trois histoires croisées pleines d'inventivité, de jolis vers grecs franchissant les siècles et d'épatants coups du destins ("ainsi font les dieux, ils tissent les fils du désastre à l'étoffe de nos vies, afin d'inspirer un chant pour les générations à venir") : voilà donc entre autres choses ce que nous réserve cette étonnante Cité des nuages et des oiseaux.

Peut-être pas un chef d'oeuvre absolu, comme annoncé en gros sur la couverture, mais en tous cas un bien beau voyage !
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La cité des nuages et des oiseaux

Que peuvent bien avoir en commun, entre autres, une jeune fille vivant dans un vaisseau spatial, une fillette habitant dans un atelier de broderie de Constantinople, un vieillard de l'Idaho enseignant le théâtre à des enfants ? Un texte mythique de la Grèce Antique qui ne demande qu'à être redécouvert...

S'il y a un roman impossible à résumer, c'est bien celui-ci ! Un véritable mille-feuilles de 700 pages qui courent d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, avec comme fil conducteur le texte d'un certain Diogène relatant les aventures du berger Aethon. Moi qui redoute les pavés de lecture, je peux le certifier : celui-ci se lit très aisément et très assidûment sans jamais, étonnamment, perdre le lecteur en route. Un tour de force de l'auteur du très beau "Toute la lumière que nous ne pouvons voir", qui propose ici, tout en traitant d'écologie et de tolérance, un hommage absolument vertigineux au pouvoir des livres et à ceux qui les transmettent. Impressionnant !
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