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Critiques de Anthony Doerr (606)
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La cité des nuages et des oiseaux

Un roman inhabituel, hors des sentiers battus. Sa lecture m'a un peu déroutée au début, les chapitres s'enchaînent avec des personnages différents, dans des lieux et des époques très éloignés les uns des autres. Quel lien entre eux ? En filigrane, tel un leitmotiv, ce codex qui conte une histoire emplie de magie. Quel est son rôle dans ce roman ?

J'ai avancé ma lecture, sans bien savoir où elle m'emmenait. On rentre dans les vies heurtées de 5 personnages singuliers, on s'y attache, en laissant l'auteur nous porter exactement là où il le voulait, vers des problématiques actuelles si fondamentales. Et l'on comprend l'importance de ce conte, sa lecture salvatrice, sa force de vie, pour tous.

Au final, un très beau roman, original dans sa forme et son propos, magnifiquement écrit, riche de l'immense culture de son auteur.

Après avoir hésité à l'abandonner au bout de quelques chapitres (heureusement que la curiosité l'a emportée !!!), je l'ai lu avec un plaisir toujours croissant, de plus en plus vite, pour en connaître la fin. Mais en étant triste de le refermer.
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La cité des nuages et des oiseaux

J'ai à peine survolé Homère, je n'ai jamais lu Sophocle ni Aristophane, encore moins Antoine Diogène.

Je sais tout juste que huit cents ans séparent la période mycénienne de la période hellénistique, il m'arrive de confondre Ulysse et Achille, je ne sais plus quand ni comment Byzance devint Constantinople.

En quatre mots : je suis un ignare.



Et pourtant tout n'est pas perdu, puisqu'il me reste Anthony Doerr !

Avec son étourdissant roman aux allures de puzzle un peu fou, il ose un grand écart ambitieux entre la chute de l'empire byzantin (milieu du 15ème siècle) et le 22ème siècle à venir, pour nous conter la transmission d'un mythe grec antique, celui du berger Aethon et de sa quête d'une mystérieuse cité céleste.

À travers un texte fictif attribué à Antoine Diogène, l'auteur s'attarde (dans un complet désordre un peu déstabilisant mais finalement savamment étudié !) sur différents personnages, liés à travers le temps par leur passion des mots, leur goût pour la fiction et l'imaginaire, et leur désir de sauvegarder une oeuvre dont ils s'estiment redevables.



Il y eut jadis Anna la petite brodeuse de Constantinople et Omeir le paysan turc enrôlé dans l'armée du sultan, puis cinq cents ans plus tard Zeno le vieil américain passionné de langues mortes, et quelques temps plus tard, dans un vaisseau en route vers d'autres galaxies, la jeune Konstance à l'esprit si vif, elle qui fait preuve d'une grande curiosité pour cette planète Terre qu'elle n'a pas connu, pour l'étrange aventure du fameux Aethon et de sa mystérieuse cité que lui a racontée son père.

Aidés par de nombreux anonymes, ils sont les gardiens du mythe, les passeurs d'histoire. C'est par eux que l'auteur a choisi de célébrer le caractère sacré de la littérature et de nous rappeler, s'il en était besoin, que les grandes oeuvres vivent bien plus longtemps que leur créateur, qu'elles peuvent même prétendre à l'immortalité pour peu qu'on en prenne soin et qu'on les préserve de l'oubli.



Et quelle étonnante construction que celle imaginée par Anthony Doerr pour traiter son sujet !

À la manière d'un habile prestidigitateur, il ne cesse de mélanger les lieux, les époques et les personnages, comme les cartes d'un jeu battues et rebattues sans que le spectateur ne puisse véritablement deviner quelle pourrait être l'issue du tour.

Le procédé n'est pas nouveau, mais l'auteur y ajoute un étonnant mélange des genres, puisqu'il passe sans transition du roman d'aventure historique au récit de science-fiction, en passant par le manifeste écologiste ou le journal de guerre d'un soldat américain envoyé combattre en Corée. le risque était donc grand d'aboutir à un texte fourre-tout et trop éparpillé, mais en dépit de quelques longueurs, Anthony Doerr évite avec brio cet écueil ! Il tient son lecteur en haleine grâce à des chapitres brefs, vivants et bien équilibrés (aucun des trois brins de sa trame narrative ne m'a semblé plus faible que les autres), entrecoupés par des extraits (parfois un peu nébuleux) du fameux conte mythologique.

Ainsi le lecteur n'a-t-il pas le temps de s'ennuyer ! Il aura même toutes les chances de faire sienne la réflexion de Zeno, celle que nous inspire à tous la lecture d'un bon livre : "je suis toujours dans ce monde, mais il en existe un autre et il n'est pas bien loin". Il est même juste là, à portée de main, niché au coeur de ce roman atypique au style plaisant et enlevé.



Un bel hommage à l'univers des livres, trois histoires croisées pleines d'inventivité, de jolis vers grecs franchissant les siècles et d'épatants coups du destins ("ainsi font les dieux, ils tissent les fils du désastre à l'étoffe de nos vies, afin d'inspirer un chant pour les générations à venir") : voilà donc entre autres choses ce que nous réserve cette étonnante Cité des nuages et des oiseaux.

Peut-être pas un chef d'oeuvre absolu, comme annoncé en gros sur la couverture, mais en tous cas un bien beau voyage !
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La cité des nuages et des oiseaux

Que peuvent bien avoir en commun, entre autres, une jeune fille vivant dans un vaisseau spatial, une fillette habitant dans un atelier de broderie de Constantinople, un vieillard de l'Idaho enseignant le théâtre à des enfants ? Un texte mythique de la Grèce Antique qui ne demande qu'à être redécouvert...

S'il y a un roman impossible à résumer, c'est bien celui-ci ! Un véritable mille-feuilles de 700 pages qui courent d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, avec comme fil conducteur le texte d'un certain Diogène relatant les aventures du berger Aethon. Moi qui redoute les pavés de lecture, je peux le certifier : celui-ci se lit très aisément et très assidûment sans jamais, étonnamment, perdre le lecteur en route. Un tour de force de l'auteur du très beau "Toute la lumière que nous ne pouvons voir", qui propose ici, tout en traitant d'écologie et de tolérance, un hommage absolument vertigineux au pouvoir des livres et à ceux qui les transmettent. Impressionnant !
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La cité des nuages et des oiseaux

Cet ouvrage ambitieux est un hommage aux livres.



Ce roman met en scène plusieurs personnages à travers plusieurs époques:



- Konstance, une jeune fille du future enfermée dans un vaisseau spatial appelé l’Argos ayant quitté la terre pour rejoindre la planète Beta oph2 et placé sous la surveillance de Sybil, une intelligence artificielle rassemblant tout le savoir de l’humanité en voie d’extinction;

- la jeune Anna, brodeuse à Constantinople au XVème, qui se découvre une passion pour les livres;

- Omeir, un jeune berger au bec de lièvre, considéré comme un paria en raison de son infirmité, et amoureux de ses bêtes, contraint d’intégrer l’armée du Sultan pour conquérir Constantinople;

- Zeymour, un jeune homme passionné par la nature mais atteint d’un profond mal être vis à vis de la société actuelle;

- Zeno Nimis, un ancien combattant de la guerre de Corée, adepte de la bibliothèque de son quartier de Lakeport dans l’Idaho et souhaitant partager ses connaissances sur les livres anciens auprès des enfants.



Ce qui relie ces personnages? Un livre ancien de Diogène retraçant l’épopée d’Aethon, un berger à la recherche de la Cité des nuages et des oiseaux.



L’idée de l’auteur est excellente. Il nous parle de l’amour des livres qui permettent la transmission du savoir à travers les époques et qui fertilisent nos esprits et luttent contre l’ignorance.
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La cité des nuages et des oiseaux

page123

On estime à onze mille le nombre total de chouettes cendrées sur le sol des États Unis et à trois cents millions le nombres d'habitants.

Tu tapes sur le trois et tu ajoutes huit zéros

Tu connais le signe de la division ? Bien.

Maintenant tu tapes trois fois un.

C’est parti.

27 027.



Pas la peine d’être un fort en maths pour voir que ça ne va pas







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La cité des nuages et des oiseaux

Si « La cité des nuages et des oiseaux » ne vous fait pas un peu quelque chose, ne vous rapproche pas vaguement de l'essentiel, c'est à rien n'y comprendre. Sous la plume d'Anthony Doerr, c'est la guerre, la querelle, des manières de rois, des fronts prosternés, l'enfant de la femme inutilement né, la terre déchiquetée qui sont tour à tour exhibés. Maria la petite brodeuse grecque mourra d'être dans la proximité de quelques livres ; Anna fuira les murs de Byzance assiégés un incunable dans la poche ; Omeir, le paysan Bulgare, misérablement cachera son bec-de-lièvre et le livre au fond d'un ravin ; Zeno ravalera toute sa vie durant son grecque et sa différence ; Seymour, l'autiste cerné par le bruit, fou de nature, passera son existence entière en prison ; Konstance quant à elle échappera à un leurre pour une Terre sans vie.





Anthony Doerr avec son dernier roman nous fait ainsi douloureusement traverser le temps et l'espace. Il nous enrôle de force dans l'armée assiégeant Constantinople, il nous assigne à résidence dans une bourgade étasunienne, il nous enferme hermétiquement dans un vaisseau spatial fuyant l'invivable planète bleue. Il fait tout cela à la fois pour mettre à jour en littérature quelque chose de neuf et d'effrayant. Il enchaine ce qui se passe à tel moment, en tel lieu et ce qui se passe à un autre moment, ailleurs. le fil rouge de tous ces récits, de tous ces lieux, de toutes ces époques, ce qui couture de ses vingt-quatre points le roman, c'est un texte malmené de la Grèce antique. L'incunable passe d'Anna à Omeir, de Zeno à Seymour et Konstance, il célèbre ainsi le nécessaire pouvoir de l'écrit, de la mémoire et de l'imaginaire.





La composition, cet art de mettre ensemble, d'organiser les éléments du roman, constituent à l'évidence la belle part de « La cité des nuages et des oiseaux ». le récit ne respecte pas toujours l'enchainement chronologique des évènements, il débute ainsi au coeur de l'action : avec Konstance en 2147, passagère d'un vaisseau interstellaire à destination de Beta OPH 2 ; avec Zeno et Seymour en 2020, à Lakeport Idaho. Une vingtaine de chapitres sont consacrés à la petite cité étasunienne dans ce monde contemporain en perdition ; près d'une quinzaine d'autres au vaisseau Argos et au probable futur ; une bonne dizaine enfin à la Constantinople moyenâgeuse et à la guerre qu'on y mène. Dans la première partie du roman, les trois univers alternent dans le récit en donnant une place plus importante cependant au contemporain et à l'histoire. Dans la seconde, à deux exceptions près, c'est le contrepoint entre Argos et Lakeport. Ce savant dosage, avec une embardée en pleine guerre de Corée, donne de la profondeur à cette collapsologie littéraire. Il donne également de l'espoir car c'est bien de cette littérature vitale, durable dont il est question dans ces pages : celle qui toujours imagine des mondes.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un auteur des Etats-Unis qui raconte l'histoire vécue par cette jeune aveugle pendant la guerre nous emmène dans un univers merveilleux mêlé de suspense et d'émotion. Son écriture est magnifique, chaque détail devient une image et on ressent parfois la peur de cette jeune fille. Énorme coup de cœur pour ce livre, ses personnages et les situations dans lesquelles ils vont se trouver. Lu à sa sortie et relu récemment pendant une période de confinement, le plaisir a été identique.
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La cité des nuages et des oiseaux

Les « Merveilles d’au-delà de Thulé » d’Antoine Diogène inspirent cette mosaïque quelque peu nébuleuse qui fourmille de personnages, d’époques et de lieux : dans l’ordre chronologique — que l’auteur ne suit pas —, la Thessalie antique, le siège de Constantinople vu du côté byzantin et ottoman, la frontière chinoise pendant la guerre de Corée, une ville de l’Idaho contemporain visitée à plusieurs années de distance, et un vaisseau spatial fuyant la terre pour un interminable voyage. L’auteur joue savamment des contrastes : jeunes personnages et fin des mondes, culte des livres et destruction des bibliothèques, ravissement de la nature et désastres écologiques, progrès techniques et guerres, amour filial et parents désespérés. L’imaginaire est superbe, la précision documentaire impeccable, le luxe descriptif séduisant, mais la longueur et la virtuosité agacent. La pulvérisation de l’action sous les murs de Constantinople, dans le vaisseau confiné ou la bibliothèque attaquée finit par désamorcer l’émotion.



Bref un livre virtuose et peu attachant, sous-titré "chef-d’œuvre" par Albin Michel, orné en quatrième de couverture du regard hypnotique et du sourire indéfinissable de l’auteur. On imagine Doerr composant son roman puis le recomposant après l’avoir démembré, s’aidant de notes, de calendriers ou de cartes puis supprimant tout index pour laisser le lecteur avec trois ou quatre niveaux de chapitres, coupés des extraits d’un roman archaïque. On sait depuis l’Arioste que la complexité ne garantit pas le génie d’un roman à système. N’est pas qui veut Perec, Boulgakov ou Cabré.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale et le lecteur suit le destin de deux personnages, une jeune française et un jeune allemand.

Marie-Laure, aveugle, vit avec son père. Il lui fabrique une maquette de son quartier pour qu'elle apprenne à se déplacer. Werner, jeune orphelin, se fait remarquer par son intelligence et ses connaissances. Il est envoyé dans un internat d'excellence ou le parti nazi forme les garçons pour servir le Reich. Paris est bombardé, Marie-Laure doit fuir avec son père. Leur fuite est surveillée de près par les allemands.

J'ai beaucoup aimé ce roman, l'histoire est bien menée et les personnages ont du relief.




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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Grâce à Anthony Doerr, J'ai vécu la destruction de Saint-Malo, j'ai entendu la "Sonate au Clair de lune" de Debussy, j'ai arpenté les couloirs de Musée des sciences naturelles de Paris, j'ai vécu l'exode, j'ai assisté, impuissante, à l'embrigadement de jeunes garçons dans les Jeunesses Hitlériennes, j'ai accompagné le capitaine Némo dans les profondeurs de l'océan, j'ai vécu sous la crainte de l'Occupation, puis sous celle des bombardements amenés par la Libération... L'auteur, au travers d'une alternance entre Marie-Laure, la jeune aveugle française, et Werner, l'orphelin allemand, génie des transmissions radios, signe une grande fresque, qui nous plonge au plus près des horreurs de la guerre. Ici, il n'y a pas de bons ou de mauvais, juste ceux qui sont soumis aux lois des pays où ils sont nés. Et puis, il y a ce diamant de légende, "l'Océan de flammes", supposé apporter malheur à son propriétaire, activement recherché par les Allemands, qui croisera leur route.

J'ai aimé voir l'évolution des personnages, vivre leur sensibilité, leurs interrogations...dans une très belle construction temporelle!






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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

J'adore cette écriture faite de phrases courtes pour des descriptions au scalpel.

une atmosphère rendue par une précision d'écriture rare.

Le caractère des personnage s'imprègne en vous au fil des pages.

Et même si habituellement je n'apprécie pas trop les allers-retours dans le temps, cette fois , peut-être grâce aux chapitres courts, les évènements s'enchainent bien.

Le fil n'est jamais rompu, ni avec Jules Verne, ni avec aucun des personnages.

Ceux-ci éclairent la noirceur de leur âme ou de leur époque.

La poésie contenue de l'auteur rend agréable la lecture.

C'était la première fois que je lisais cet auteur et j'y reviendrai...
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La cité des nuages et des oiseaux

Avec cette magnifique histoire, nous voyageons entre la Constantinople du XVe siècle, l'Amérique des années 1950 à nos jours, et notre futur proche en suivant le destin d'un livre ancien.

Nous tremblons de peur en attendant la prise de Constantinople par les troupes ottomanes. Nous partons à la guerre du Vietnam. Nous assistons, impuissants ou sourds, à la crise écologique. Nous inventons une autre vie à bord de l'Argos, un vaisseau spatial à destination de la planète Béta.

Dans ce livre, on vit intensément. Souvent fébrilement. Mais toujours profondément lié à la quête existentielle. Celle-ci passe, sans doute, par l'histoire de l'humanité. Mais elle est, avant tout, notre possibilité de rêver, d'imaginer un meilleur monde, de l'écrire et de le transmettre.

Le style de ce livre est fluide et en même temps délicieusement inventif avec de belles métaphores disséminées comme des pierres précieuses sur une étendue soyeuse des phrases.

Dès les premières pages, l'auteur nous embarque dans son voyage qui devient très vite le nôtre. Nous n'en reviendrons pas avant longtemps. Quant à moi, probablement jamais.



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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

J'avais vu passé ce roman sur les RS, avec beaucoup de retours élogieux.



On suit deux personnages, Marie Laure, une jeune fille aveugle réfugiée chez son grand-oncle à St Malo pendant l'occupation, et Werner, jeune orphelin allemand, doué dans les transmissions radio et enrôlé dans l'armée allemande.



Je m'attendais vraiment à ce que leurs chemins se croisent et que ce soit le fil rouge du récit. Toutefois, ils vont effectivement se rencontrer, mais seulement à la fin du roman. On est plutôt sur 2 destins parallèles, la guerre vue et vécue de chaque "camp", par des adolescents. On comprend vite que malgré l'horreur, la violence et l'inquiétude, tous deux restent empreints d'humanité avant tout.



Le roman se lit bien. L'histoire est intéressante. La construction du récit est très bien faite et nous tient en haleine. On va de l'un à l'autre des personnages, avec des allers retours dans le temps également, ce qui donne un rythme appréciable. Les personnages secondaires sont bien développés.



J'ai trouvé que c'était un très bon roman mais je n'ai pas été subjuguée, pas plus touchée que cela (même si j'ai eu un coup de coeur pour le personnage de Werner, attachant,  et que j'ai  trouvé la partie narrant son endoctrinement particulièrement intéressante.)



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La cité des nuages et des oiseaux

Je m’attendais à beaucoup de ce roman d’Anthony Doerr et j’ai eu encore plus. Au delà des nuages et des oiseaux, j’ai découvert une cité, une cité où la littérature est prédominante, où l’imaginaire confond les sceptiques et l’histoire se mélange au passé, au futur, et où le présent fait son frais, disant je sais, je sais…

Cette lecture me donne le goût d’argoter à propos de 24 folios dans un codex antique, de pérambuler dans un univers où les bibliothécaires sont les héros et les livres, leurs glaives.

Ce livre est ambitieux, il tisse des fils qui se rejoignent au moment où on s’y attend le moins. Chacun des personnages a une place importante dans l’écheveau de l’histoire.



Ainsi font les dieux, ils tissent les fils du désastre à l’étoffe de nos vies, afin d’inspirer un chant pour les générations futures.



Anna et Omeir vivent chacun à leur façon le siège de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmet II. Seymore, jeune autiste tellement sensible que la nature est sa seule passion et une chouette, son unique amie. Zeno, en 2020, prépare une pièce de théâtre avec cinq jeunes comédiens et s’apprête à vivre une rencontre bouleversante. Et ma préférée, Konstance 14 ans qui est née et vit à bord d’un vaisseau spatial nommé Argos au 23e siècle.

L’imagination de l’auteur relie les fils des cinq personnages plus les histoires de fond, le tout comme un casse-tête, dans un univers qu’il connaît bien, l’Idaho. Il s’est inspiré de réels événements pour la trame de ce livre et on retrouve dans son travail sa fascination pour la science, la technologie et le monde naturel et l'importance de prendre soin de la planète pour les générations futures. Il met également de l’avant l’importance de l’histoire avec un livre datant de la Grèce antique, écrit par Antoine Diogène.



« Parfois, les choses que nous croyons perdues sont simplement cachées, attendant d’être redécouvertes. »



« … c’est par l’oubli que le monde soigne ses plaies. »



Ce récit est magistral. Je ne saurais en dire plus sans révéler des choses qu’il vaut mieux découvrir par soi-même. Ce livre donne le goût de la lecture, l’envie d’une planète plus saine, l’espoir dans une mémoire collective. Un grand roman.



Merci à ma mère Fernande, qui a cultivé les jardins et les bibliothèques de ma jeunesse.

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La cité des nuages et des oiseaux

Cinq destins sont racontés au travers des époques, chacun étant lié à un même livre datant de la Grèce Antique. On passera au cours de ces 700 pages par Constantinople, les camps de prisonniers de la guerre de Corée, la bibliothèque municipale d'une petite bourgade américaine ou encore un vaisseau spatial aux confins de l'univers.

Tout cela laisse présager bien des aventures autour de la thématique de la transmission du savoir et de la puissance de la littérature. Et puis, c'est UN CHEF D’ŒUVRE, c'est marqué en gros sur la couv.



La force du livre, c'est effectivement de réunir ces 5 personnages si différents autour d'une œuvre méconnue bien plus vieille qu'eux. Ça donne une vue d'ensemble assez vertigineuse et ambitieuse sur des siècles de littérature et sur la façon dont elle nous connecte dans le temps et dans l'espace. L'écriture de Doerr est agréable qui plus est.



La faiblesse, c'est de mettre 700 pages à y parvenir. C'est surement le mal de notre époque de vouloir faire des choses si longues (en littérature comme au cinéma d'ailleurs). Le livre s'encombre de sujets annexes comme l'écologie, dont j'ai du mal à voir la pertinence dans le récit, à part pour y inclure un sujet d'actualité. Surtout, le rythme est d'une lenteur infinie. Les chapitres sont courts et se penchent plus sur le ressenti des protagonistes que sur leurs faits et gestes, et donc la moindre action entreprise s'étirera sur plusieurs chapitres. . Si ce découpage est prenant quand il se passe des choses, il est juste lassant quand il ne s'y passe rien. La scène principale dans la bibliothèque s'étire ainsi sur tout le récit, et j'y ai perdu patience/concentration/intérêt, d'autant plus qu'on comprend assez vite où va nous mener ce voyage.



C'est un beau livre à n'en pas douter, mais dans lequel je ne suis pas rentré, et que je ne rangerais pas dans ma catégorie "UN CHEF D’ŒUVRE".
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La cité des nuages et des oiseaux

Ils possèdent les mêmes initiales, ont un prénom similaire et sûrement une passion commune pour la fiction. L'un a vécu dans la Grêce Antique et a découvert un manuscrit : Antoine Diogène. L'autre est Anthony Doerr en personne, qui s'est appuyé sur l'histoire réelle de la découverte d'Antoine Diogène, rapportée dans son roman. Le contenu mythique du codex deviendra ici « La Cité des nuages et des oiseaux », inventée par Antoine Doerr (le véritable codex est indéchiffrable), qui servira de voûte et d'entrée aux 24 parties. Mais si les deux auteurs se mettent ainsi en lien à travers les siècles, ils ne seront pas seuls. Ça sera aussi le cas pour les cinq personnages principaux du roman, avec le fameux manuscrit comme objet de relais entre leurs mains, leurs esprits ou leurs destinées.



Parmi les 5, il y a Konstance que l'on découvre dans un espace-temps inconnu pour nos repères habituels, à bord de la capsule numéro 1 de l'Argos, An 65 de la mission. Elle et d'autres humains sans doute triés sur ce qui restait sont en partance pour Béta Oph2, située à 42399 années-lumière. Autant dire qu'elle et ses compères ne sont pas prêts d'arriver, ils n'en verront pas même la couleur de cette planète rêvée. C'est la descendance qui en profitera. Mais ce qui importe, c'est la transmission et la régénération de l'espèce, quelque part où cela sera possible. Et ils peuvent y croire, les moyens sont là : Sybil le robot leur dicte la vie, la bibliothèque numérisée est une source abyssale où même l'ouverture de l'Atlas permet, grâce au Pérambulateur, de se déplacer virtuellement dans les mondes terrestres disparus.

Puis Anna et Omeir tout droit sortis du XVè. L'une orpheline à Constantinople travaille dans un atelier de broderie et s'évade dans les récits de Licinius, rêve de raconter des histoires comme lui en décodant les mystérieux symboles. Omeir quant à lui naît à 300 km de Constantinople avec une bouche fendue, échappe de peu à l'effroi qu'il suscite et à l'abandon par le grand-père dans la campagne enneigée.

Enfin Zéno, à 80 ans passés, se rend à la bibliothèque de Lakeport en ce 20 février 2020. Il a rendez-vous avec cinq élèves de CM2 pour peaufiner avec eux les derniers détails de « La Cité des nuages et des oiseaux », dont la représentation publique aura lieu le lendemain. Mais sans le savoir, il a aussi un autre rendez-vous. À 17 ans, Seymour se rend lui aussi à la bibliothèque, mais pas avec l'intention d'y découvrir des livres, ni d'y reposer son hyperacousie incessante depuis toujours. Même s'il est déjà venu ici, à la section Non Fiction notamment, pour en apprendre plus sur les chouettes quand il avait huit ou neuf ans. Non, en ce 20 février à 16h54, Seymour est attifé de son casque antibruit et d'un énorme sac vert foncé, et il a une simple mission : «  Entrer tranquillement, cacher le sac, ressortir l'air de rien. Puis rouler plein nord, attendre la fermeture de la bibliothèque, composer les deux premiers numéros. Laisser sonner cinq fois. Boum. »



Cinq personnages dans des espaces-temps éloignés, autant de bios révélées peu à peu, toutes sujettes à questionnements et intrigues, rendues passionnantes sous la plume féconde et multi-genre d'Antoine Doerr. Mais peu à peu se dessinera aussi les contours d'un ensemble beaucoup plus vaste, cohérent et unique, à l'instar des souvenirs d'Anna à la fin de sa vie : « … ces souvenirs-là se mélangent à ceux des histoires qu'elle a le plus aimées : Ulysse malade de nostalgie qui abandonne son radeau dans la tempête pour nager vers l'Île des Phéaciens, Aethon-devenu-âne enfournant des orties piquantes dans sa bouche délicate, et pour finir, toutes les époques et toutes les histoires n'en font plus qu'une».

Ici il restera l'histoire d'un roman vertigineux à la fin inattendue, dans une ode à la littérature et l'imaginaire, au monde des livres et des bibliothèques. Il questionne la disparition des époques avec en filigrane la fin supposée de l'humanité et ses restes, tous reliés par le codex Diogène à la résonance constante tel un relais de transmission entre les personnages. Comme si les histoires étaient essentiels à l'humanité, et leur transmission sa caractéristique principale.


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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

A sa parution en 2014, le roman a reçu un accueil très positif aux États-Unis et tout aussi chaleureux lors de sa traduction en français en 2015.

Il est vrai que l'auteur aborde la seconde guerre mondiale, sujet qui passionne un grand nombre de lecteurs, que son écriture est fluide et que les chapitres sont courts et bien rythmés.

Mais fort heureusement, même si le roman reste un page-turner de facture classique, il est davantage qu'un énième roman de guerre. Anthony Doerr suit le destin de deux adolescents dont la jeunesse a été souillée par la guerre, mais l'un est un orphelin allemand et l'autre une aveugle française. La personnalité de ces deux personnages est intéressante : Werner, alors qu'il est promis au travail dans les mines, développe une curiosité précoce pour les sciences et plus spécifiquement pour les radios ; Marie-Laure est fascinée par les sciences naturelles et découvre Jules Verne avec passion. Ainsi les digressions de l'auteur permettent aux lecteurs de découvrir des univers inattendus dans ce contexte de guerre.



Anthony Doerr révèle avoir conçu son roman comme un gigantesque casse-tête . « Étant donné que le père de Marie-Laure est un serrurier qui lui construit des casse-têtes, je voulais bâtir le livre comme des panneaux coulissants entremêlés, que l'on glisse pour en découvrir les morceaux ».

Effectivement les chapitres sont courts et alternent époques et points de vue, de manière à maintenir l'attention du lecteur mais aussi pour diffuser des informations avec une précision méticuleuse.

Si le lecteur attend avec impatience la rencontre entre ces deux jeunes gens qui vivaient dans des mondes si différents, l'auteur a l'intelligence de déjouer les attentes et de ne pas tomber dans la mièvrerie. De même que la guerre et de la déportation sont évoqués sans pathos, ni misérabilisme comme c'est parfois le cas dans certains romans voyeuristes et sordides.

Il rend ainsi hommage à toutes les victimes de guerre sans manichéisme, exprimant l'idée que chaque individu, qu'il soit vainqueur ou vaincu porte en lui une lumière que, parfois, nous ne pouvons voir.



Avec ce message pacifiste et humaniste, Anthony Doerr signe un roman plaisant et bien construit. On peut cependant lui reprocher un sens du romanesque très classique et regretter qu'il n'aille pas plus loin dans l'exploration de thèmes tout juste esquissés.
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La cité des nuages et des oiseaux

Un roman qui vous transporte de la Grèce antique vers un futur incertain, transporté dans un vaisseau spatial aux confins de la galaxie, en passant par la prise de Constantinople au XVème siècle, la guerre de Corée, l’Amérique des années 50, et celle de nos jours… Il y a de quoi s’y perdre, mais ce serait sans compter sans le magnifique talent de narrateur d’Antony Doerr. J’avais beaucoup aimé son précédent roman « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » , celui-ci, encore plus ambitieux, est une vraie réussite. La construction du roman, autour d’un manuscrit antique mystérieux, véritable fil d’Ariane du récit, est magistrale ! Laissez vous perdre avec délice dans les 100 premières pages. Il en reste 600 pour que l’auteur vous emmène à bon port. Anthony Doerr voulait rendre hommage à la littérature. Pari réussi !
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Le prix Pulitzer 2015 pour ce roman de cet auteur doué. Le roman est divise en chapitres courts qui donnent du rythme au recit et ravivent notre interet.Je suis admiratif de l'imagination débordante de l'auteur,ses idees foisonnantes et toujours bien tournees stylistiquement pour rendre la lecture agreable.Un tres beau livre a decouvrir.
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La cité des nuages et des oiseaux

Après un début difficile, il faut s habituer aux personnages, et différentes époques. Des chapitres courts où l on passe d un personnage à un autre, donc d une époque à une autre, avec entre un extrait du fameux manuscrit... Après on a envie de savoir ce qu' il arrive à tous ces personnages et le rapport au manuscrit. Je ne regrette pas d avoir tenu bon et je conseille cette lecture
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J'ai écrit Le grand Meaulnes. Je suis mort au Sud de Verdun durant la première guerre mondiale. Qui suis-je ?

Jean Anouilh
Alain-Fournier (de son vrai nom Henri-Alban Fournier)
Guillaume Apollinaire
Marguerite Audoux

7 questions
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