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Critiques de Anthony Sitruk (57)
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Pornstar

L’auteur précise dans les remerciements que son texte est inspiré d’une rencontre avec un acteur et que les anecdotes sont reproduites le plus fidèlement possible.



L’histoire raconte la fin de carrière d’Alan, acteur porno proche de la soixantaine, icône de l’âge d’or du X dans les années 70 et qui tourne encore épisodiquement pour d’obscurs réalisateurs mettant leurs « œuvres » sur le net où la rémunération varie en fonction du nombre de téléchargements. Un milieu marginal et sans concession où la légèreté n’est pas de mise et où chacun tente de tirer son épingle du jeu en allant toujours plus loin (qui a dit plus profond ?) dans les pratiques extrêmes : « Aujourd’hui on fait dans le dépouillé, le chirurgical et si la technique le permet, la coloscopie. » Alan porte un regard sans concession sur la profession, sur ce que le milieu dans lequel il évolue depuis des décennies est devenu. Mais il sait aussi qu’il est incapable de faire autre chose alors il continue malgré tout, sans entrain, de façon quasi-mécanique. Il faudra une rencontre avec une jeune fille fragile et une opportunité dans le cinéma traditionnel pour qu’Alan, enfin, puisse imaginer un avenir meilleur.



Mon Dieu que l’industrie du porno est glauque ! Beaucoup de cynisme, aucune considération pour des actrices naïves que l’on maltraite à longueur de scènes et que l’on paie à coups de bâton, une compétition féroce entre réalisateurs, un public qui encourage l’escalade vers des choses toujours plus cradingues… il y a de quoi vous donner la nausée. Au moins ce roman permet de jeter un œil dans l’arrière cour d’un milieu très fermé. Pour le coup c’est pas joli-joli (c’est même carrément dégueulasse !) mais la démarche a le mérite d’être honnête. C’est d’ailleurs surtout le danger qui guette les actrices qu’il importe de montrer du doigt : « La petite a bien cerné le problème : pour 200 euros à tout péter, elle a bradé son cul, sa chatte, son honneur, son identité, son avenir, ses rêves, ses espoirs, son âme, à un connard qui diffusera les images pendant les siècles à venir sans lui reverser un centime de plus. Et l’amnésie collective n’existe pas sur internet : une fois en ligne, c’est fini. »



L’écriture en elle-même n’a rien de transcendant, elle est simple, dépouillée, très familière, même si quelques éclairs de poésie (si on peut dire) traversent le texte. Petits exemples avec la première phrase du roman : « Mine de rien, ça doit bien faire 45 minutes que je l’encule. » ou encore « D’un œil, je contemple la traînée d’escargot qu’elle a laissée sur le cuir synthétique Ikéa, de l’autre ma jute couler de son menton sur le dossier du canapé. » Classe, non ?



Personnellement, je ne connais rien au porno, je n’en ai jamais regardé (le premier qui rigole au fond, je lui mets un taquet...) mais si vous êtes fan du genre, ce roman fort instructif vous laissera en bouche un goût amer, pas possible autrement.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La vie brève de Jan Palach

Il faut une sacrée dose de désespoir et de courage pour s'immoler par le feu quand on a 21 ans et la vie devant soi . Le suicide de Palach fut suivi de deux autres ( moins médiatisés ) ceux de Jan Zajic et de Evzen Plocek . 20 ans après , soudain les réactions s'accélèrent : Vaclav Havel , futur président de la république tchèque , tente de déposer une gerbe de fleurs en la mémoire de Jan Palach . La police politique l'arrête et il est condamné avec d'autres opposants à la dictature rouge . La poudre prenant feu , la dictature peu à peu va s'écrouler . Les trois immolés n'ont pas agi en vain .

C'est tout cela que relate ce livre sur un ton non misérabiliste mais qui remue nos sentiments de colère face aux dictatures fussent elles faussement nommées du prolétariat . A l'heure ou les partis d'extrême droite progressent un peu partout et ou des droites dures prennent les rennes de la gouvernance , faudra-t-il en arriver là pour qu'une prise de conscience fasse revenir les pouvoirs à des politiques plus humaines ?

Espérons que non !
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Voilà un roman vraiment original ! C’est trash, c’est glauque mais on ne peut s’empêcher de continuer sa lecture car l’auteur réussit à nous embarquer dans son histoire et à s’attacher malgré tout à ses personnages complètement paumés et bien tordus (il ne faut pas se mentir…).



Ici, tout tourne autour d’Anna, enfin plutôt son cadavre puisque l’histoire commence avec la découverte de son corps sans vie par le « héros » de cette drôle d’aventure, son troisième mari. Comme elle avait la fâcheuse habitude de fuir régulièrement pour des périodes indéterminées, il lui est facile de cacher sa disparition. On va dès lors osciller entre présent et passé pour tenter de découvrir ce qui a pu mener à cette situation délicate…



Les différents protagonistes sont tous plus fêlés les uns que les autres, rien n’est normal dans leurs réactions, certaines scènes sont très limites et pourtant j’ai beaucoup aimé ma lecture !!



L’histoire d’une amoureuse toxique qui ensorcèle les hommes, un roman noir avec pas mal d’humour (noir lui aussi !) à réserver je pense à un public un peu averti...

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La vie brève de Jan Palach

En 1968, la Tchécoslovaquie est envahie par les forces du Pacte de Varsovie - c'est la fin du "socialisme à visage humain". En signe de protestation et pour réveiller les consciences gelées par l'effroi, le très jeune Jan Palach s'immole sur la place Venceslas en janvier 1969. Il n'est pas le seul, d'autres suivront, à Prague, mais aussi en Bulgarie, Hongrie, etc. des dizaines jusqu'en 1973 où le nombre de torches baisse enfin. À la place de la petite épicerie devant laquelle Jan Palach s'est écroulé, gravement brulé, il y a maintenant un McDo' - le monde de liberté dont il rêvait existe t-il ? a-t-il seulement existé ? La littérature sans fiction a du bon, et Sitruk tente, en filigrane, d'y répondre. Un très bon livre, paru durant les feux d'artifices des commémorations de mai'68, ce qui lui vaut d'avoir été magistralement ignoré… aux lecteurs maintenant de sortir des autoroutes littéraires pour prendre les sentiers ombragés de la littérature et de rendre ainsi justice à cette Vie brève de Jan Palach.
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Merci à Anthony Sitruk pour la découverte de son univers et pour sa confiance.



Un roman difficile à classer. Je dirais qu il oscille entre roman noire, romance, humour noire et drame.



Il n'est trash, glauque, cru avec des personnages plus cinglés et tordus les uns que les autres.



La plume de l'auteur est incisive. Il nous pousse dans nos réflexions sur des sujets actuels.



Malheureusement, je n ai pas adhérer à cette lecture. Cela n est en rien la faute de l'auteur, de sa plume, de l'histoire,...mais c est le genre qui ne me convient pas.



Mais je suis persuadée que si vous aimez ce genre de lecture, il ne pourra que vous plaire



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Pornstar

Tout d'abbord deux choses :

1) merci à babelio, masse critique et les éditions la musardine pour se livre.



2) Il faut dire à ma décharge (non ce n'est pas un jeu de mot vaseux...) qu'à la base j'ai cliqué sur ce livre sur un malentendu, et que je me suis un peu demandé quoi faire quand je l'ai reçu au final..



Et bien c'est une agréable surprise, bien qu'on ne soit pas dans du grand roman d'auteur, ce livre ce laisse agréablement lire.

Pour commencer bien que les termes soit parfois crus, on ne tombe pas dans le porno facile (ou le hard trash auquel je doit dire je m'attendais...) En effet on suit Alan ancien acteur de l'age d'or du X dans ses déboire, drame pour s'en sortir dans des bas fond pas loin du sordide, qui rencontre une jeune gamine paumer dont il est l'initiateur malheureux de ça première vidéo.



On se retrouve plus dans un documentaire (fort bien pourvu d'ailleurs) du monde du X de ses côté les plus trash à ses côté les meilleurs (oui il y en a... (et que celui qui n'en a jamais regarder un en cachète pendant que ces parents dormais me me jète la première pierre) enfin bon tout ça pour dire que c'est avec une certaine curiosité (même pas malsaine) qu'on attend la suite, histoire de savoir si ce pauvre gars paumer dans un milieu glauque à souhait va réussir à sortir sa tête de (non je la ferais pas) l'eau.

Bien que ce ne sit pas un grand roman il faut bien l'avouer, le style est sans intérêt, la qualité d'écriture proche d'un enfant; on se plaie quand même à le lire...

Peut être aucun réalisateur n'aura jamais réussi à faire du porno avec scénario, Anthony Sitruk arrive lui à faire du roman érotique avec un fil conducteur qui se tiens, et cela reste intéressant dans un milieu pourtant tellement décrier et tabou qu'est la pornographie en France.

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Pornstar

** Réservé à un public majeur **



Pornstar, c'est l'histoire d'un acteur de l'age d'or du porno qui passe un peu malgré lui du côté du cinéma "tradi". Jusque là les choses sont assez simples, et il serait facile de faire un résumé rapide en décrivant ce livre en "roman d'initiation avec des passages assez crus", ce qui ne serait pas faux, mais trop restrictif.



Pornstar a le mérite de créer une ouverture vers un monde que tout le monde connait, sur lequel tout le monde a ou se fait un avis, mais qui reste au final bien obscur, à savoir le domaine de l'industrie du cinema porno en France, domaine qui prend bien souvent des coups, et qui semble péricliter peu à peu, dévoré lentement par les réseaux informatiques.

Mais ses acteurs/actrices ? Ceux qui ont vécu le boom des années 70, qui ont envisagé d'en faire leur métier ? Le héros de Pornstar est un de ces acteurs vieillissants, inspiré par un véritable personnage qui restera anonyme - désolé, mais j'ignore véritablement de qui il s'agit ! - qui nous raconte ses aventures, ses expériences, sa vie d'aujourd'hui avec une sincérité et un cynisme éclaboussant, ses désillusions et ses galères...



Bref, Pornstar est un vrai roman d'initiation, et je plains le lecteur qui évitera de se plonger ses pages par peur de rencontrer des passages "trash". Il y en a certes, pas forcément des tonnes même si les quatre premières lignes nous jettent directement dans le sujet.

Un 1er roman fort sympathique, un peu court, mais documenté et agréable.



NB : on me félicitera pour ne pas avoir céder à la facilité et pour ne pas avoir fait une SEULE métaphore à caractère sexuelle dans cette critique.
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Aujourd’hui, je vous parle de «Bien sûr, nous eûmes des orages » de Anthony SITRUK et chez Popcards Factory.

L’auteur vous propose un roman noir grinçant.

*****

Voici un roman noir très caustique qui fait la part belle aux hommes. Ou pas ! La vie de ces derniers dans cette histoire tourne autour d’Anna, une femme attirante …. et ingérable. Alors le jour où Forlanne, son dernier mari, la retrouve morte, il décide d'agir différemment de ce qu'il aurait dû faire. Mais son secret ne va pas le rester très longtemps et à partir de là, sa vie va partir en vrille. Nous allons le suivre pendant un an dans ses tribulations et autant vous dire que ça secoue pas mal !

Ce que j'aime dans cette histoire c'est que tous les personnages sont vraiment barrés, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Ils se côtoient, pour la plupart, par obligation et non par choix. Leurs rencontres sont donc tendues et il n'est pas rare qu’ils perdent leurs sang-froid. Ce savoureux mélange génère des scènes hautement cocasses, saupoudrées d'humour noir dans lesquelles vous vous délectez face à tant de cynisme.

L'auteur marque les esprits par son originalité, il ne lasse pas de mettre ses personnages dans des situations toutes plus drôles les unes que les autres mais hautement dramatiques. La situation semble ne plus pouvoir revenir à un semblant de normalité… même si vivre avec Anna n’avait rien de normal.

Au final, un roman noir grinçant et original qui vaut le détour !
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Pornstar

Le style n'est pas spécialement riche mais il s'adapte au personnage principal. De fait, le style est très oral, très direct et, focément, parfois très cru. Vous aurez noté le préambule de la note et aussi le titre qui affiche tout de suite la couleur. Je précise néanmoins que les scènes de sexe ne sont pas le centre du roman. Bien qu'il y en ait quelques unes, elles ne sont pas là dans un but excitatoire mais plutôt pour illustrer le propos. Ce qui peut paraître paradoxal quand je parle d'un roman dont la première phrase est "Mine de rien, ça doit bien faire quarante-cinq minutes que je l'encule."



Non, le fond de l'histoire est plutôt une description du monde du cinéma pornographique, son âge d'or (les années 70-80) et les détournements qui en ont été faits pour arriver à ce qu'est l'industrie porno aujourd'hui. Le livre est très bien renseigné puisque l'auteur a longuement parlé avec un comédien de ce fameux âge d'or. On y retrouve donc des vrais noms d'acteurs et actrices, de réalisateurs, de producteurs. La description de cet univers est clinique, parfois glaçante, très loin des clichés dorés que certaines personnes peuvent avoir sur un univers qui pourrait être considéré comme idyllique puisqu'il s'agit de baiser à longueur de journée.



L'évolution du héros se fait un catalyseur qui s'avère être justement une victime de cette industrie pronographique, de ces jeunes filles qui tournent une vidéo par curiosité sans se douter des conséquences tragiques possibles. Ca renvoie d'ailleurs à un triste fait d'actualité récente. Pornstar se révèle donc une très bonne lecture qui permet d'avoir une description et une histoire de la pornographie en France, avec ses beaux comme ses moins bons côtés. une bonne plume permet de faire cet ouvrage une très bonne surprise de cette année.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Pornstar

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur de Pornstar met les pieds dans le plat. Dès la première ligne, il donne le ton : « ça doit bien faire quarante-cinq minutes que je l’… » enfin bref. Nous voici donc dans l’action, mais aussi dans les pensées les plus intimes d’Alan, un acteur porno has-been de presque 60 ans… Il survit de petits boulots, tourne quelques scènes, travaille parfois comme boute-en-train pour un club libertin. Alan est plein d’amertume et de nostalgie pour la belle époque, celle des débuts du porno, quand les tournages se faisaient entre copains, dans la rigolade. Aujourd’hui, nous assure l’auteur, rien n’est plus pareil… La concurrence (du Net entre autres), et la course vers une sexualité de plus en plus extrême, poussent les réalisateurs et les acteurs à aller toujours plus vite et plus loin. L’auteur n’hésite pas à citer des noms connus (du moins de ceux qui s’intéressent au milieu)… Peut-être une façon de rendre crédible son récit.



Incursion donc, tout de go, dans l’univers du X, et sous un regard assez critique. Les pratiques du milieu sont… déshabillées et auscultées, et il en ressort ce dont tout le monde se doutait finalement, à savoir que le milieu n’est pas aussi reluisant qu’il veut bien le faire croire… Cependant l’auteur, tout en crachant dans la soupe, ne rechigne pas à quelque démonstration par l’exemple, et nous donne avec force détails des images de scènes dont le réalisme n’a rien à envier à Émile Zola ou Victor Hugo. Quelquefois, l’histoire prend la forme d’un texte lui-même pornographique… Peut-être aurait-on apprécié que l’auteur choisisse son menu de façon plus claire : soit tu dénonces le système, soit tu l’utilises. Mais finalement, les deux thèmes cohabitent sans heurt, et l’auteur glisse adroitement de l’un à l’autre. Néanmoins, il sait susciter l’empathie aussi, et si l’on creuse un rien, le personnage d’Alan paraît alors contrasté, plus chamarré qu’il ne semblait a priori…



Le ton utilisé est univoque, clair et provoquant. Il y a une sorte de jouissance du lecteur à voir ainsi un has-been regretter, s’enflammer et s’emporter. Les mots sont directs et crus, et l’on suivra sans ciller l’épopée de cet homme sur le déclin, tout au long de ces 120 pages qui se tournent toutes seules. Cependant, le mode d’écriture utilisé prive aussi l’auteur d’autres ressources et l’on je aurait aimé plus de développement autour d’AliX, cette jeune femme de 20 ans échouée dans le milieu, par exemple. De même, les autres personnages sont un peu dans l’ombre et ne servent dans le fond que de porte-parole à Alan.


Lien : http://livrogne.com/
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Un roman singulier !



Anna est retrouvée morte, étranglée, dans le lit conjugal, peu de temps avant l'arrivée des invités pour la soirée du jour de l'an.



Que s'est-il passé ?



Un époux éperdument amoureux, deux ex-maris, un fils, un frère, des amis, des amants, une gouvernante, une grande maison, des voitures de collection à foison....

Anna était une femme imprévisible au caractère souvent débordant.



Nous suivons Forlane, le troisième et dernier mari d'Anna, dans le deuil improbable de son épouse.



Je n'avais encore jamais lu un tel roman !



Dès les premières pages, j'ai été plongée dans l'absurde, le glauque.

L'auteur m'a embarqué dans son histoire complètement déroutante, sans ménagement, qui exprime assez clairement la douleur d'un homme cynique.



L'écriture franche m'a plu et les personnages, tous bien perchés, m'ont interpellé sur la place des hommes d'aujourd'hui dans notre société.



C'est un roman à l'humour (bien) noir qui interroge de manière tout à fait caricaturale les rapports homme-femme.



Une lecture clairement innovante, d'un genre non identifiable et résolument déjanté que je vous invite à découvrir !



Ce livre ne se raconte pas, il se lit !



A bon entendeur...
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Bonsoir,

Merci beaucoup à Anthony Sitruk de m’avoir fait découvrir son roman "Bien sûr nous eûmes des orages".

Un roman noir, déroutant, original qui peut mettre mal à l’aise parfois. Un roman où le personnage principal « Anna » vient de mourir tuée par son troisième mari. Il va la conserver dans un congélateur à la cave car même s’il l’a tuée il l’aime mais ne supportait plus le fait que parfois elle disparaisse sans dire où elle allait quelques jours, semaines ou années.

Tout autour d’Anna des hommes qui a priori se détestent mais ne peuvent pas se quitter car Anna est leur lien, ils l’ont tous aimée. Un roman sur la place des hommes un roman dont je ne saurai pas dire si j’ai aimé ou pas mais qui est intriguant.



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Pornstar

La première page claque comme une gifle. Il n'est pas certain que j'aurais poursuivi la lecture sans avoir écouté l'auteur. Elle nous plonge d'emblée, sans préliminaire ni concession, au cœur du cinéma pornographique, en plein tournage, dans ce qu'il a de plus glauque : une toute jeune fille et un hardeur vieillissant, sur le déclin, s’ébattent violemment sous l’œil de la caméra. On assiste en direct à l’élan de compassion presque paternel ressenti par l’acteur envers cette jeune fille. Il l’ignorait pourtant jusque là, pensant à autre chose, laissant son membre remplir son office.



Cette prise de conscience marque le début de l’histoire, et, malgré notre réticence, nous accroche et nous ligote au livre jusqu’à sa fin. (trop vite arrivée). Je n'avais pas envie d'être la voyeuse de la détresse de cette jeune actrice, mais je me suis attachée malgré moi à ce héros du X, bourru au grand cœur, fêtard invétéré, gros buveur et si fidèle en amitié. Un cocktail complexe irrésistible.



Malgré le choc de cette première scène, on a tout de suite envie de comprendre, les motivations de l'homme, ses doutes. On aimerait connaître les pensées de la jeune fille aussi et j’ai ressenti une pointe de regrets car tout est raconté du seul point de vue de l'homme. Le récit est rédigé à la première personne. Il gagne en réalité, nous met directement à la place du héros, mais les pensées de la jeune fille nous resteront inconnues.



Après cette première alerte, notre homme tente de reprendre le fil de sa vie déjantée et drôle aussi, grâce au recul dont il fait preuve en nous la racontant. Son meilleur ami lourdingue, son metteur en scène véreux et odieux… Mais il ne peut s’empêcher de repenser à cette jeune fille qui l'a émue lors du tournage, et va essayer de la retrouver.



Outre une histoire attendrissante (contre toute attente !), l’auteur nous livre un véritable documentaire sur le X, son histoire, ses stars, et son évolution regrettable. Quantité de noms sont cités en notes de bas de page, le lecteur curieux n’a plus qu’à s’en inspirer pour s’acheter des DVD qui ne le décevront pas.



L’auteur dresse un portrait cynique du cinéma pornographique actuel. Les clients sont blasés pas les innombrables vidéos glanées sur internet et recherchent des situations de plus en plus extrêmes, trash, sans fioritures. Le récit se teinte alors de nostalgie à l'évocation de l'âge d'or des films scénarisés aux jolis décors, peuplés de stars connues. L’histoire elle-même deviendra presque romantique au fil des pages, mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise.



On rit aussi, franchement, certains passages sont de vrais morceaux de bravoure. L’invitation chez Ruquier, où les rires du public et la verve de l'animateur empêche l'invité de parler ; une nuit d’ivresse …



En résumé, un anti-héros à la dérive, cynique à souhait ; une rencontre quasi magique improbable, le tout raconté avec beaucoup d'humour : la galerie de portraits, l'ambiance sans gêne des plateaux de tournage…



Une petite remarque pour terminer, sur la couverture un brin trompeuse. Ceux qui espèrent lire les aventures d’une jeune actrice X en seront pour leurs frais, puisqu’ils seront essentiellement confrontés à un acteur ivrogne et cynique. (Les éditeurs ont de l’humour ;-)







Dévoré en une soirée, trop court, ce livre m’a fait vivre les sombres heures du X, et je me surprends à penser, comme le héros, que c’était mieux « avant », avant internet, les vidéos gratuite et amateurs.



Il appelle peut-être une suite, ou, mieux encore, un « before », pour nous faire revivre ce fameux âge d’or que l’auteur se contente d’évoquer.





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Pornstar

J'ai lu un livre classé érotique...

... Il faut un début à tout, me direz-vous... :-)



Quelques 130 pages de l'histoire d'Alan, un vieux de la vieille du X, star dans les années 80, l'Age d'or du cinéma porno français.

Un livre inspiré d'une histoire vraie, relatée à l'auteur, qui l'a rapportée fidèlement.

Bientôt la soixantaine, assez désabusé, et il n'a toujours pas raccroché. Il vivote avec des petits tournages hard à destination du web ou tant que boute-en-train dans un club échangiste.



Ça parle de cul, forcément, mais de façon assez froide, très directe (ça appelle un chat un chat, normal dans un livre "de cul"), sans préliminaires.

Pas vraiment de quoi mouiller sa petite culotte les filles !

Quoi que... :-)



Non, l'intérêt de ce roman, qu'il ne faut absolument pas lire dans l'intention de prendre son pied, sexuellement parlant, réside dans le portrait qu'il dresse de cette industrie plutôt glauque du porno actuel et dans la nostalgie affirmée d'Alan pour cette belle période glorieuse du cinéma X.



En acceptant de lire ce bouquin, je craignais le manque de fond. C'est loin d'être le cas.

Il y a des sentiments, de l'humour et on peut apprendre pas mal de choses sur le sujet... (Mesdames, j'espère que vous faites partie des MILF... enfin, c'est tout le mal que l'on peut se souhaiter !)



Il y a une histoire et elle est plutôt bien écrite. Ça ne pouvait donc que me plaire.

Bon moment de lecture, bonne surprise !
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Pornstar

Roman réservé aux personnes averties

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Une histoire que j'ai lue d'un trait, avec facilité et intérêt. Si certains passages sont très crus et explicites, mais jamais malsains (ils pourront dégoûter certains bégueules - tant pis pour eux), ils ne sont jamais un prétexte mais servent bien l'objectif du récit. C'est sympa, plutôt bien documenté, ça se lit en une heure.

Je ne sais pas si c'est très romancé ou au contraire proche de la réalité du milieu. En tout cas, j'ai apprécié cette lecture pour ce qu'elle apporte d'émotions et de justesse sur la façon dont on plaque des aprioris généraux et injustes sur les gens - ici les acteurs de porno, mais métaphoriquement tous ceux de notre société qui semblent différents. Sur les jugements qu'on se permet parfois sans même connaître les gens.

Alors oui, le milieu professionnel et ses relations dépeints sont durs et crades (mais qu'on m'en cite un qui ne l'est pas à sa manière...), d'aucuns ne comprendront pas pourquoi et comment des gens tombent dedans, jureront par tous les dieux que jamais ils ne seront à la place de ce personnage, au grand jamais. On pourra longuement débattre et ne jamais être d'accord. Il n'empêche que "Pornstar" est une énième illustration de l'intolérance dans notre société. Dans le milieu du X, comme dans de trop nombreux autres, les raccourcis pour juger autrui sont bien là. L'irrespect de la personne humaine dans ses choix également. Mais on ne se dit que trop rarement que peut-être, éventuellement, ce sont avant tout des gens "normaux" (et encore, être normal signifie-t-il quelque chose...), des gens qui peuvent avoir des mœurs correspondant à la bienséance qui sied aux repères sociaux en vigueur. On ne voit que soi et le fait que ce qu'ils font, ces gens-là, ben ça heurte nos convictions sur ce qu'on a décrété bien ou pas.

Alors non, c'est vrai, ce n'est pas de la grande littérature. Mais c'est un roman qui fait réfléchir deux minutes sur la question de l'intolérance et la différence. Donc forcément, rien que pour ça, c'est un roman qui me touche.
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Un matin "Forlane" découvre sa femme , Anna, morte dans leur lit. Mais que s'est- il passe? C'est lui qui est à l'origine de ce drame? Impossible de s'en souvenir .



Et à partir de ce moment on est entraîné dans une sorte de ronde macabre à laquelle vont participer des personnages complètement déjantés : les deux ex maris d'Anna, son frère et son fils.



On va au fil de la lecture remonter dans le passé de chacun pour comprendre la personnalité d'Anna et pourquoi elle a été tuée.



Un livre très original et étrange de par l'histoire et les personnages. Une atmosphère glauque et parfois étouffante.



Un livre très court bien écrit. Malgré cette ambiance assez sombre on a envie de tourner les pages et de poursuivre notre lecture.
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Bien sûr, nous eûmes des orages

📙 L'histoire commence par une scène complètement déjantée où le fils d'Anna, Quentin 14 ans et son mari Forlane sont devant le cadavre d'Anna qui "schlingue" et se demandent quoi faire du corps avant l'arrivée des invités pour le réveillon du nouvel an.

Parmi les invités personne ne s'étonnera de l'absence d'Anna qui a pour habitude de disparaitre régulièrement pour des périodes plus ou moins longues sans crier gare.



Anna une sorte de vampire psychique, qui exerce un pouvoir d'attraction auprès des hommes. Ses deux ex maris et son mari actuel en ont fait les frais.

Pourtant ces figures masculines se défendent d'être dépendant d'une femme, on assiste entre eux à des combats de coqs et d'égo dans lesquels l'alcool coule à flot.

Au milieu de ces adultes Quentin le fils d'Anna tente de se construire.

On découvre également Iris la gouvernante prête à tout pour Forlane.



📗 L'écriture est fluide et agréable. Une découverte surprenante et atypique.

L'auteur utilise à la perfection l'humour noir et décalé.

Des situations complètement ubuesques s'enchaînent et rendent ce roman savoureux.



📘 Lorsqu'on lit entre les lignes ce roman pose la question du deuil, de l'impossibilité à quitter l'autre, de la dépendance affective.



Dorénavant à chaque fois que j'ouvrirai mon congélateur, je ne pourrai m'empêcher de penser à ce livre 🤣🤣.
Lien : https://tapageautourdespages..
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Bien sûr, nous eûmes des orages

En ce moment, j'apprécie beaucoup sortir de ma zone de confort et découvrir de nouveaux talents et surtout de nouveaux genre. Le fantastique c'est bien, mais trop, on en vient toujours à voir les mêmes histoires ... Pour le coup, ce roman a biiiiiiiien changé mes habitudes et je vous dis pourquoi !





Généralement, la trame de l'histoire est consitutée de la même manière : Une entrée dans l'histoire, présentation des personnages et en avant la musique. Ici, le drame a déjà eu lieu et nous rencontrons les personnages dans de telles circonstances. Anna, la victime, avait tout pour être heureuse et pourtant, elle vient de trouver la mort. Forlane, le surnom de son époux, la retrouve et c'est ainsi que commence l'histoire. Mais quelle histoire ? Et bien l'après... Et on peut dire qu'il y a du boulot, car notre victime avait eu la bonne idée d'inviter ses proches en cette belle soirée de réveillon de la St Sylvestre. Forlane va donc devoir gérer plus qu'un imprévu. Comme il est bien connu que ce n'est qu'en notre abscence que les langues se délient, nous allons apprendre beaucoup plus sur la victime à travers son entourage et les surprises s'enchaînent.





Nous avons principalement des hommes, bien bien caricaturaux. Des hommes de la cinquantaine, cis et regrettant l'évolution de la femme. Imaginez donc mon état psychologique après la lecture ! J'aurai pu détester le roman pour cela, mais en vrai, Anthony Sitruk ne fait pas passer ses pensées à travers eux, il dénonce d'une manière peu singulière, mais efficace. L'histoire attriste, les réactions choquent, mais au final, on y réfléchit. Que ce soit ce qu'on aurait fait, comment on voit nos proches, etc. Et mon coté maman était en PLS quand il y avait un passage avec le fills d'Anna, Quentin. Je n'ai vraiment pas eu l'impression que son avis, son ressentis et ses sentiments ont été pris en compte par son beau-père face à ce drame et tout ce à quoi Forlane pense, c'est lui-même ?? Y a des coups de pelle qui se perdent ...







De manière surprenante, je suis allée jusqu'au bout en ayant envie de voir comment il allait s'en sortir. Je comprends maintenant le message d'Anthony Sitruk quand il m'a proposé son roman. Il n'attendant pas une éloge de son roman, il était prêt à ce que je le descende de A à Z, et pendant une bonne partie de ma lecture, je me demandais comment j'allais pouvoir vous en parler. C'est en me rendant compte que le livre me trottait en tête pendant plusieurs jours que j'ai eu enfin la révélation : Le livre marque. Il utilise des combats actuels, les détournants en mettant en avant ceux qui sont à l'opposé afin de contraster au maximum. A la limité du génie ! Je ne pourrais pas dire que c'est un roman coup de coeur, mais je ne regrette pas ma lecture et ma découverte. Je ne peux que vous conseillez si vous avez le coeur bien accroché et aucune arme à proximité ! ☺
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Bien sûr, nous eûmes des orages

C'est un roman noir atypique, qui sort véritablement des sentiers battus. L'auteur nous livre ainsi une intrigue singulière, hyper caricaturale mais qui en dit long sur l'ère post-#metoo et certains aspects de notre société contemporaine.



Les personnages sont aussi attachants que détestables, et la situation initiale d'une originalité sans pareille donne le ton pour la suite des évènements.

Anna avait invité ses proches pour fêter le nouvel an. Ses proches fêteront donc la nouvelle année chez elle, mais sans elle, une odeur de mort dans les narines... Anna est morte, Anna vient d'être dissimulée dans la cave par son fils et son mari. Anna n'a pourtant pas fini d'exister, son mari (le narrateur) va continuer à s'occuper d'elle... Intrigant, n'est-ce pas ?



Ici, point d'enquête à mener, tout tourne autour des protagonistes et de ce que cet événement troublant va faire d'eux. Anna n'en était pas à son premier mariage et elle avait l'habitude de fuguer de sa vie de mère et d'épouse. Pourquoi ? Comment est-elle morte ? Quelle tragédie a pu mener à cette inéluctable fin ?



L'auteur pose moult interrogations et pousse notre réflexion (sur bien des sujets contemporains) à son paroxysme.

C'est un roman troublant, à la limite du malaise et de la gênance, mais qui se révèle impossible à lâcher. Anthony Sitruk aurait-il le pouvoir de réveiller nos bas instincts de voyeurisme, de cette fascination du morbide, qui nous habitent parfois et nous secouent de sentiments ambigus ?



À travers ce simulacre frappant d'une existence (ou d'une mort) moderne, il nous dresse le portrait d'hommes d'aujourd'hui qui ont bien du mal à trouver leur place, ou à la garder.



C'est sombre, cru, glauque et extrêmement malin. Un roman particulier, qui prend aux tripes et nous renvoie en pleine face le miroir grossissant d'une société en mal de mâles.

C'est brillant et audacieux, je signe pour les prochains ouvrages de l'auteur. Une fabuleuse découverte qui laisse irrémédiablement des traces. Une lecture inclassable et déroutante
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Bien sûr, nous eûmes des orages

Soirée du nouvel an, Anna a encore disparu. Elle se comporte souvent comme ça. Elle part, et elle revient quelques jours après.

Son époux, passe l'éponge. Et rebelotte. Mais ce coup ci elle ne revient pas.



Il vit avec le fils d'Anna et essaie de remonter la pente et d'avoir un semblant de vie quotidienne comme avant. Mais il pert le contrôle.

Entre les ex maris qui pensent toujours à Anna et rodent autour , le frère d'Anna jaloux de sa sœur qui profite de sa disparition, le fils en mal de reconnaissance et la folle employée de maison (un sacré personnage, une vraie psychopathe) : rien ne va plus !



Je pensais partir sur un polar classique avec une enquête à résoudre mais pas du tout !

On suit les personnages sombrer dans la folie et notre héros, qui essaie de sortir la tête de l'eau, ne cesse de s'y enfoncer. Et on s'enfonce avec lui !

Parfois on aime les protagonistes, on aurait presque de la peine pour eux, mais à la page suivante, on les déteste !



Un gros point positif : la bonne idée de l'auteur de rappeler au début du roman les personnages et leur lien. Ça m'a beaucoup aidé à les situer dans le récit.



Une lecture hors du commun, particulière, avec des rebondissements innatendus et complètement fous ! Un roman noir à l'humour décalée que j'ai apprécié lire !

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