Citations de Antoine Bello (346)
Le salaire, misérable, ne devait surtout pas m'effrayer, les occasions de le dépenser étant de toute façon inexistantes.
"Il n'existe jamais qu'un seul suspect, ou alors c'est la preuve que quelqu'un essaie de lui faire porter le chapeau."
Vous comprendrez qu'a ce compte, je demande à être éxonéré des soupçons qui pèsent sur moi. N'ai-je pas en effet le douteux privilège d'être votre SEUL suspect et de posséder trois EXCELLENTES RAISONS de tuer Emilie (l'argent, la jalousie et la satisfaction d'avoir commis le crime parfait)?
Il,possédait sa boussole avant de prétendre guider son peuple, alors que la quasi totalité de ceux qui recherchent le pouvoir n'ont jamais réfléchi à ce qu'ils en feraient mais ne s'interdisent aucune bassesse pour le conquérir puis pour le conserver.
Les deux hommes se disaient amis, mais leurs styles n'auraient pu être plus différents. Gunnar avait ameublé son bureau confortablement, voire luxueusement, en choisissant avec soin éclairages et matières, là où Diaz, uniquement préoccupé de fonctionnalité, semblait s'être évertué à faire passer le sien pour un commissariat de police est-allemand.
Je crois que l'amour est un miracle, le fruit d'une subtile alchimie entre deux esprits, deux corps, des lieux, une époque, un contexte.
Il ne fait aucun doute que Scherbius cherchait à se faire prendre. Son désir d'imposture, purement ludique d'origine (qu'il paraît loin le temps de la piscine de Bar-le-Duc!), s'est transformé avec les années en un ogre insatiable, qui exige de lui des exploits toujours plus périlleux sans rien lui offrir en retour.
- Vois-tu, repris-je, je ne peux pas m'empêcher de penser que cette élection a donné à Bush un fantastique sentiment d'impunité. C'est comme si une digue s'était effondrée et qu'une mer de cynisme avait recouvert le pays. Si j'ai pu leur faire croire que j'ai été élu, doit penser Bush, il ne devrait pas être difficile de leur faire avaler que Saddam distille de l'anthrax dans sa cuisine.
- Tu exagères. Il est tout de même un peu plus subtil.
- Mais l'opinion américaine l'est-elle ? Cette histoire d'armes de destruction massive rentre dans les crânes comme dans du beurre.
« Quels que soient les mots que j’emploierai pour vous décrire le fond de mon âme, ils ne revêtiront pas le même sens pour vous. Franchement, à quoi bon vous donner l’illusion que vous me comprenez ? »
- Et si vous regardiez la vérité en face, inspecteur? Les Athletics ne touchent pas un caramel.
- Ils traversent une mauvaise passe...
- Une mauvaise passe qui dure depuis quinze ans. Dans mon vocabulaire, on appelle ça des brêles.
Pour qui apprend de ses erreurs, l'échec est plus formateur que la réussite.
Faute de pouvoir suivre l'élaboration du poème, il s'était concentré sur les aspects en apparence secondaires : l'élégance des pinceaux aux manches de bambou, la caresse des poils de chèvre sur le papier, le grain rugueux du parchemin, l'insolente beauté des idéogrammes.
Quand j'apprends qu'une instance s'est prononcée à l'unanimité, je sais qu'elle est composée soit de fanatiques soucieux de conforter leurs certitudes soit de lâches terrifiés à l'idée d'apparaître divisés.
Fort de mon expérience, je jette les bases d'un accord global tout en sachant que le succès des négociations se jouera véritablement sur une dizaine de points en apparence mineurs mais à forte charge symbolique.
Vous avez à peu près autant de chances de réussir qu'une flottille de canards de détourner un paquebot.
Quelques rares monuments des 18e et 19e siècles ne faisaient pas oublier que Córdoba est le poumon industriel du pays. Et les poumons industriels se signalent rarement par leur charme.
... mieux valait avoir un point de retard sur le premier qu'un point d'avance sur le dernier.
Je compris bien vite que mon opinion ne l'intéressait guère : il était bardé de suffisamment de certitudes pour faire à lui seul les questions et les réponses. J'observai non sans un pincement au cœur que Mathilde buvait littéralement ses paroles. Comme le contact d'êtres médiocres vous rétrécit l'horizon, pensai-je tristement.
Du haïku, il aimait la concision, l'importance capitale qu'il accorde à chaque mot. Mais il appréciait plus encore le processus de la composition : sa lenteur, son côté délibéré, la recherche sans fin de l'image juste.
Tu crois vraiment que les juges de la Cour suprême regardent passer les cortèges depuis leur balcon? Ils interprètent la Constitution, pas les banderoles des beatniks!
Premièrement, l'Amérique s'était durablement aliéné le monde musulman par sa politique incohérente : elle prêchait la démocratie mais soutenait le régime autocratique du shah d'Iran ou la monarchie saoudienne; elle exigeait l'abandon du programme nucléaire pakistanais mais fermait les yeux sur celui d'Israël.
Deuxièmement, elle avait pris vis-à-vis des musulmans des engagements qu'elle n'avait jamais eu l'intention de tenir. Au cours des quarante dernières années, la CIA avait systématiquement soutenu les mouvements islamistes qui cherchaient comme elle à contrarier les velléités hégémoniques de l'Union soviétique (en Afghanistan par exemple) ou l'ascension politique des dirigeants arables nationalistes comme Nasser alors que, sur le fond, elle se moquait comme d'une guigne de la cause musulmane.